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Christian's Encyclopedia : Culte

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Ethymologie

Douleia: Service dû aux humains (les maîtres) contre rénumération ou par esclavage (servitude). - Eph 6,5


Latreia: Service dû à Dieu. Souvent rendu par adoration.

Treskia: Service religieux

Theosebeia: Culte de la divinité


"Partout où les saintes Ecritures portent latreia, nous traduisons par service; mais ce service qui est dû aux hommes et dont parle l’Apôtre quand il prescrit aux serviteurs d’être soumis à leurs maîtres (Eph 6,5) , est désigné en grec par un autre terme, ce terme est douleia. Le mot latreia au contraire, selon l’usage de ceux qui ont traduit en grec le texte hébreu de la Bible , exprime toujours, ou presque toujours, le service qui est dû à Dieu." - Augustin La cité de Dieu Livre X


"Nous disons donc que ce culte, que les Grecs appellent latreia et nous service, mais service exclusivement voué à Dieu, ce culte que les Grecs appellent aussi treskeia, et nous religion, mais religion qui nous attache à Dieu seul, ce culte enfin que les Grecs appellent d’un seul mot, teosebeia, et nous en trois mots, culte de Dieu, ce culte n’appartient qu’à Dieu seul." - Augustin La cité de Dieu Livre X


«La douleia est due à Dieu, en tant que Seigneur; la latreia est due à Dieu, en tant que Dieu, et à Dieu seul.''

Le culte un moment sacré

Lev 7,35-36 "Voilà l'onction d'Aaron et fonction de ses fils prise sur les apanages de Iahweh, au jour où il les a introduits pour le service sacré de Iahweh, ainsi que Iahweh a prescrit de leur donner, au jour où il les a oints, de la part des fils d'Israël; règle pour toujours pour leurs générations".

Heb 8,4-5 "Ceux qui présentent les offrandes selon la loi (..) célèbrent un culte, image et ombre des choses célestes, comme Moïse en fut divinement averti lorsqu'il allait construire la tente: Aie soin, lui fut-il dit, de tout faire d'après le modèle qui t'a été montré sur la montagne."

Heb 12,28-29 "C'est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant".

"Appliquez-vous à vous montrer ouvriers irréprochables, qui marchent dans le droit chemin de la vérité. Ne vous présentez jamais à l'office eucharistique avec des sentiments d'inimitié contre quelqu'un, afin de ne pas éloigner le Paraclet un jour d'office. Evitez les procès, évitez totalement les querelles, restez au contraire cachés dans l'église, priant et lisant l'Ecriture sainte jusqu'à l'heure de la célébration des divins mystères; présentez-vous alors à l'autel avec une grande humilité sans regarder de-ci de-là, mais vous tenant devant le Roi céleste avec ''Sainte frayeur et tremblement'' (Psa 2,51). Ne récitez pas en hâte par complaisance humaine et n'abrègez pas les prières; pendant la supplication "n'ayez égard à la personne d'aucun homme", mais ayez le regard fixé sur le Roi qui est là devant vous et les puissances célestes, qui assistent tout autour. Rendez-vous dignes des exigences des saints canons. Ne concélèbrez pas avec ceux que les canons rejettent." - Basile de Césarée


"Le diacre devra aussi veiller à ce que personne ne parle, ne dorme, ne rie, ou ne fasse des signes". - La Didachée

Le culte qui dans son expression la plus simple est l'adoration que l'homme rend à la Divinité, prend une acception plus large et plus étendue à mesure que l'homme s'élève lui-même davantage; et depuis la religion naturelle jusqu'à la religion chrétienne, en passant par le monothéisme juif, on peut voir se développer l'idée du culte au pas que ce mot finit par désigner presque tous les rapports de l'homme avec Dieu, son adoration, ses prières, la constitution extérieure de son Eglise, et jusqu'à la foi qu'il professe, jusqu'à la manière dont il conçoit des vérités révélées.Un footballeur, un soldat suivent un entraînement intensif.

Cf. images de Paul)

Prv 24,30: ''Je suis passé près du champ d'un paresseux, Et près de la vigne d'un homme dépourvu de sens.''

Mar 2,1-5: ''Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu'il était à la maison, 2 et il s'assembla un si grand nombre de personnes que l'espace devant la porte ne pouvait plus les contenir. Il leur annonçait la parole. 3 Des gens vinrent à lui, amenant un paralytique porté par quatre hommes. 4 Comme ils ne pouvaient l'aborder, à cause de la foule, ils découvrirent le toit de la maison où il était, et ils descendirent par cette ouverture le lit sur lequel le paralytique était couché. 5 Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Mon enfant, tes péchés sont pardonnés.''

Les quatre hommes plus le paralytique ont fait preuve d'une foi et une opiniâtreté qui traduisait leur espérance dans le pouvoir de Guérison de Jésus-Christ. C'est cette opiniâtreté que le Seigneur n'a pas manquée de récompenser et qui fut écrite à notre intention, pour nous enseigner la voie. L'homme fut guérie, et ses péchés pardonnés.

Celui qui ne travaille pas n’a pas de part au royaume

2 Th 3,10 “Car, lorsque nous étions chez vous, nous vous disions expressément: Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus.»

Jn 6,27 “Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera.»

Prv 20,4 “A cause du froid, le paresseux ne laboure pas; A la moisson, il voudrait récolter, mais il n'y a rien.”

Mat 11,12 “Depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont ceux qui luttent vigoureusement qui s'en emparent.''

La dîme de notre temps revient à Dieu qui nous a donné le temps.

Le peuple fut fortifié grace à l'assistance à la réunion prévue

Ne 8,113 10,28-29 “Alors tout le peuple s'assembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des eaux. Ils dirent à Esdras, le scribe, d'apporter le livre de la loi de Moïse, prescrite par Iahweh à Israël….13Le second jour, les chefs de famille de tout le peuple, les prêtres et les Lévites, s'assemblèrent auprès d'Esdras, le scribe, pour entendre l'explication des paroles de la loi. ..) Le reste du peuple, les prêtres, les Lévites, les portiers, les chantres, les Néthiniens, et tous ceux qui s'étaient séparés des peuples étrangers pour suivre la loi de Dieu, leurs femmes, leurs fils et leurs filles, tous ceux qui étaient capables de connaissance et d'intelligence, se joignirent à leurs frères les plus considérables d'entre eux. Ils promirent avec serment et jurèrent de marcher dans la loi de Dieu donnée par Moïse, serviteur de Dieu, d'observer et de mettre en pratique tous les commandements de Iahweh, notre Seigneur, ses ordonnances et ses lois.“

Profaner le temps de culte (Sabbat) revenait à pécher contre Dieu

Neh 13,17-18 «Je fis des réprimandes aux grands de Juda, et je leur dis: Que signifie cette mauvaise action que vous faites, en profanant le jour du sabbat ? N'est-ce pas ainsi qu'ont agi vos pères, et n'est-ce pas à cause de cela que notre Dieu a fait venir tous ces malheurs sur nous et sur cette ville? Et vous, vous attirez de nouveau sa colère contre Israël, en profanant le sabbat !» - Le Sabbat représente le temps réservé au service du culte”

Jésus nous encourage à nous réunir

Si Dieu a promis de nous aider dans notre faiblesse, il n'a rien promis de tel quand nous nous complaisons dans notre paresse.

Mt 28,19-20: «Allez, faites des disciples de toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-les à observer tout ce que je vous ai prescrit.”

Act 1,8 “Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre.”

Mt 18,19-20 “Je vous dis encore que, si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. Donc ce n’est pas une invitation humaine mais divine”. C’est à Jésus qu’on refuse l’invitation)

Heb. 10,25 “Ne négligeons pas nos assemblées, comme quelques-uns en ont l’habitude; mais encourageons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour.»

Certains ne voulurent plus se réunir avec Jésus

Un des apôtres qui ne voulait assister aux réunions de Jésus que le dimanche

Jn6,66-68 “Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n'allèrent plus avec lui. Jésus donc dit aux douze: Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller? Simon Pierre lui répondit: Seigneur, à qui irions-nous?”

Les disciples du 1er siècle se réunissaient

Act 1, 14-15 “Tous d'un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus. En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères, le nombre des personnes réunies étant d'environ cent vingt.”

Act 2:146-47 “Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu…46 Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de coeur, 47louant Dieu.” Les disciples se réunissaient chaque jour)

L’assemblée du dimanche

Act 20, 7 “Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain. Paul, qui devait partir le lendemain, s'entretenait avec les disciples, et il prolongea son discours jusqu'à minuit.”

1Co 10, 15-17 “Je parle comme à des hommes intelligents; jugez vous-mêmes de ce que je dis. La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ? Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps; car nous participons tous à un même pain.”

Ps 22,22 Nous sommes là pour encourager les autres

Ps 40,9-10: ''J'annonce la justice dans la grande assemblée; Voici, je ne ferme pas mes lèvres, Iahweh, tu le sais! Je ne retiens pas dans mon cœur ta justice, Je publie ta vérité et ton salut; Je ne cache pas ta bonté et ta fidélité Dans la grande assemblée.''

Ps 35,18 ''Je te louerai dans la grande assemblée, Je te célébrerai au milieu d'un peuple nombreux.''

Hb 2,12 ''Lorsqu'il dit: J'annoncerai ton nom à mes frères, Je te célébrerai au milieu de l'assemblée.''

Ps 133,1: “Qu’il est doux pour des frères unis de demeurrer ensemble”

Ps 84,10: “Un jour dans tes parvis vaut mieux que mille ailleurs”

Ne nous laissons pas tromper par des raisonnements trompeurs

2Co113 “Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ.”

Col 2,2-4 “Afin qu'ils aient le cœur rempli de consolation, qu'ils soient unis dans l'amour, et enrichis d'une pleine intelligence pour connaître le mystère de Dieu, savoir Christ, mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. Je dis cela afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants.” Cela ne peut arriver qu'à travers l'enseignement que nous recevons lors des services sacrés.

Pr 18 “Celui qui s’isole cherche son propre désir, Il s'irrite contre tout ce qui est sage.”

Gal 6,7 “Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi.”

Rev ''J’ai ceci contre toi, c’est que tu as abandonné l’amour que tu avais au commencement''

Celui qui ne travaille pas n’a pas de part au royaume

Prv 20, 4 “A cause du froid, le paresseux ne laboure pas; A la moisson, il voudrait récolter, mais il n'y a rien.”

Témoignages des Pères de l’Eglise

''Concours de fidèles venus de loin et de partout, sentiments d’amitié des peuples pour les peuples, union des membres du corps du Christ en une seule harmonie d’hommes assemblés conformément à l’annonce prophétique qui d’avance signifiait l’avenir d’une manière spirituelle. C’était donc ainsi que se réunissait l’os à os, la jointure à la jointure et que la parole prophétisée par énigms s’accomplissait sans erreur. Une même force de l’Esprit divin circulait à travers tous les membres; une seule âme pour tous, la même et unique ardeur de la foi, un seul hymne pour glorifier Dieu'' - Eusèbe de Césarée, L10, 3,1

Justin, le dimanche

Dans l’Eglise il y a 2 groupes

• Abraham offrit aux anges qu’il recevait des pains de fleur de farine - Gen 18,17

• Lot offrit aux anges des pains de farine Origène

• places différentes

- Origène Page 211

Il existe 2 sortes de pain Parole): le pain ordinaire et un autre qui renferme les secrets de la foi en Dieu et de la connaissance des réalités. Ce pains est purs et fait de fleur de farine ..) il est réservé au seul prêtre et remit au fils d’Aron en présent perpétuel.

Origène Page 209

«Au jour du sabbat [ les pains de propositions] seront disposés constamment devant le Seigneur par les fils d’Israël . C’est une alliance perpétuelle réservé à Aaron et à ses fils ils les mangeront dans le lieu saint …) se sera pour eux une part de ce qui est offert au Seigneur». Lev 24,5-9 Origène Lévitique II ,XIII,3 Les pains véritables, ce sont les Paroles du seigneurs que ceux qui se sanctifient mangent ensembles sur la terre.

“Ce texte nous rappelle que seul les saints de la 13ème tribue mangeront les pains de communion et d’alliance qui appartiennent au Seigneur, le jour du sabbat Dans le royaume. Origène Lévitique II ,XIII,3 Page 207” La 13eme tribue créée du rachat des 1er nés, n'était pas comptabilisée dans les 12 C'était un mystère représentant les Chrétiens 1er nés, cachés aux yeux de tous, non comptés parmis les juifs, qui s'empareraient de la prétrise royale, la 13eme tribue.

Il n'est que deux cultes successivement reconnus par l'Ecriture sainte, le culte préparatoire du judaïsme, et le culte spirituel du chef de l'Eglise: le premier était ordonné dans tous ses détails, le second abandonné à l'âme pieuse du fidèle converti, et guidé par les directions de l'Ecriture et du Saint-Esprit; dans le premier la forme dominait, dans le second l'idée et l'amour; le premier était un pédagogue pour l'homme irrégénéré, le second est la conversation du chrétien avec Dieu: dans l'un et dans l'autre on voit le même homme et le même Dieu, mais dans le culte ancien l'homme est séparé de Dieu, dans l'alliance nouvelle Dieu et l'homme sont réconciliés. Ces deux cultes sont divins dans leur institution, et l'Ecriture appelle tout autre culte un culte étranger, sous quelque forme que se présente l'idolâtrie, et quels que soient les objets auxquels elle se rapporte.

Le chef de l'ancienne Alliance, Abraham, fut choisi de Dieu pour être le dépositaire privilégié des vérités éternelles: c'est en lui que fut incarnée, pour ainsi dire, la doctrine de l'unité de Dieu, du monothéisme; une portion seulement de sa famille et de sa descendance fut appelée à jouir des mêmes grâces, tandis que nous voyons clairement l'idolâtrie régner dans les autres branches, Gen 31,1930 35, 2 Jos 24,214 Le culte des patriarches était aussi simple que possible, et consistait presque exclusivement dans la prière, Gen 24,63, et dans les sacrifices. Il n'y avait pas de lieu spécialement destiné au culte, et le croyant pouvait prier et offrir ses victimes partout où il se sentait disposé à le faire, quoique l'on choisît préférablement, soit des hauteurs solitaires où l'on pensait pouvoir communiquer plus directement avec Dieu, Gen 22,2 31, 54, soit des lieux où la Divinité s'était manifestée visiblement à quelqu'un des membres de la famille; on y élevait alors un autel hâtivement et simplement travaillé, Gen 12,7 813,4 26,25 46,1, ou même une simple pierre que l'on consacrait par des libations d'huile, 28,18 35,14 Quelquefois c'était un bosquet, ou la réunion de quelques arbres, qui servait de temple à ces premiers croyants, Gen 13,48 21, 33: nous voyons même lsaac sortir et se rendre dans les champs pour prier, 24,63 Il ne paraît nulle part que ni l'une ni l'autre de ces deux formes du culte eussent été prescrites aux patriarches: la prière sortait de leur cœur comme un besoin bien naturel, ou comme l'expression de leur reconnaissance; les sacrifices étaient comme une prophétie intérieure, comme le pressentiment, vague mais réel, du sacrifice qui devait un jour les réconcilier entièrement avec Dieu; il y avait plus de foi que d'intelligence dans la pratique de cette cérémonie, et si les patriarches ne s'avouaient pas à eux-mêmes les idées de condamnation et d'expiation, c'est qu'ils étaient encore des enfants dans la foi, peu formés, peu susceptibles de recevoir et de supporter des doctrines plus avan-cées, plus profondes, plus mystérieuses; mais comme des enfants ils aimaient leur Père céleste et lui offraient les dons que leur cœur leur inspirait. C'est là ce que l'apôtre entend quand il dit en parlant des anciens, Heb 41, 13: ''Ils ont vu ces choses de loin, ils les ont crues, ils les ont saluées.'' A cette époque il n'y avait pas encore de clergé; le chef de la famille en était aussi le pontife: la seule Exception qui semble contredire ce fait, c'est l'exemple de Melchisédec, cf.

Puis, par une suite de dispensations célestes, et qui avaient sans doute pour but de préparer les enfants d'Abraham, d'I-saac et de Jacob, à porter plus facilement le joug du Seigneur, nous voyons cette famille toute entière transportée en Egypte, et subissant là le pesant et cruel joug des Pharaons: c'est bien la postérité d'A-braham, mais on cherche la religion d'Abraham, et sauf de rares exceptions l'on n'en trouve plus les traces: les esclaves sont livrés à la sensualité; ce qu'ils aiment avant tout ce sont leurs concombres, leurs aulx, leurs oignons, leurs marmites de viande: ce qu'ils adorent c'est la nature, ce sont les dieux de leurs maîtres, un veau d'or et d'autres divinités diaboliques, Exo 32, Lev 17,7 Nom 25, 2 Am 5, 25 26 Ils ont changé la gloire de Dieu, ditlePsalmite,106,20, en la figure d'un bœuf qui foule le grain. — Mais cette idolâtrie ne pouvait durer plus longtemps, Dieu ne pouvait oublier ses promesses: après le retour des ténèbres devait venir le retour de la lumière : le culte spirituel et libre des patriarches n'ayant pas suffi aux Israélites charnels, un culte de cérémonies et de formes allait succéder, revêtu d'une majesté foudroyante; des menaces allaient se joindre aux promesses; le premier anneau de cette alliance allait être pour les Israélites la délivrance de la servitude; en échange de cette délivrance ils promettraient de se soumettre à la loi divine. Toutefois, pour le peuple de Dieu, ce changement extérieur de culte devait amener une constitution plus sévère, au lieu de l'ange du Seigneur, c'était Moïse, qui serait le chef du peuple, et comme l'intermédiaire entre eux et le ciel.

Ce nouvel ordre de choses a pour base le monothéisme et le culte de Iahweh, seul légal, et ordonné par la Loi. Des cérémonies nombreuses sont établies; elles enlacent le peuple dans un long réseau de symboles qui s'emparent de tous les détails de sa vie publique et particulière, et l'instruisent malgré lui en lui commu-j niquant et en le forçant à recevoir des j idées et des impressions nouvelles. Leur impossible de faire, son invisibilité qui semblait consacrer sa toute-présence, étaient de réelles compensations pour les âmes fidèles qui auraient pu regretter l'institution d'un seul autel, d'un seul tabernacle, d'un seul temple. Ceux qui cherchaient Dieu sincèrement savaient qu'ils pouvaient le trouver partout, et rien à cet égard ne pouvait plus leur manquer. Pour les autres, le centre religieux était un appel, une prédication.

Les frais du culte, le grand nombre des victimes, et l'entretien d'une nombreuse catégorie de prêtres et de lévites, n'étaient pas aussi onéreux qu'on pourrait le croire au premier abofd: il faut réfléchir en effet, et se transporter dans ce pays agricole, à cette époque,chezcepeu-ple. Sauf une très légère contribution en argent, Exo 30, 13, tout l'ensemble des offrandes se composait des produits de la terre ou des troupeaux, et l'on sait que ce genre d'impôt est celui qui se perçoit le plus facilement chez tous les peuples. On pourrait presque dire des Lévites qu'ils ne recevaient pas de traitement fixe, mais qu'ils étaient nourris par les personnes qu'ils visitaient, et à la table desquelles ils s'asseyaient comme des amis de la maison: ce n'était évidemment pas une charge publique, chacun s'esti-mait heureux et honoré de recevoir ces messagers bénis, personne n'eût voulu spéculer sous ce rapport, ni refuser d'échanger une faible partie de ses aliments journaliers contre les bienfaits religieux que ces hommes apportaient. On ne voit nulle part de plaintes à cet égard. Quant aux offrandes du temple, on peut dire à peu près la même chose: quelques victimes succombaient chaque jour, mais réparties sur un peuple riche en troupeaux, elles n'étaient guère remarquées, guère senties: et si parfois, bien rarement, nous voyons ce nombre devenir considérable, p. ex. 2Chr 35, 7 8 9, c'étaient des exceptions motivées, et qui par là même permettaient d'exiger du peuple des sacrifices plus grands qu'à l'ordinaire.

On est indécis sur la question de sa-voir s'il y avait dans le culte juif une partie correspondante à ce que nous appellons Dieu est en même temps leur roi; c'est le même qui leur donne à la fois des lois spirituelles et des lois matérielles, les lois du culte et les lois de la vie civile, les lois saintes et les lois sanitaires, les lois pour le ciel et les lois pour la terre: il n'y a pas deux consciences, pas deux morales, pas deux règles de conduite: il n'y pas les péchés connus de Dieu seul, et ceux qui ne relèvent que de la justice humaine. Tout ce qui est délit sera découvert et puni. Des directions positives, et négatives, des vœux, des offrandes, des sacrifices, des ablutions, des jeunes, des fêtes, entrent dans la composition du| nouveau culte, et doivent, tout ensemble, humilier et sanctifier les Israélites: une pureté légale est établie, exigée, sans laquelle aucun acte du culte ne saurait être admis; la circoncision appartient à l'ensemble de ces règles, et les domine; elle signifie le retranchement du mal, et rappelle aux Juifs la sainteté de leur vocation. Les solennités religieuses sont en même temps des fêtes nationales, servant à fondre toujours plus en un seul peuple les douze familles. Une caste de prêtres appartenant à la famille de Lévi sert d'in-termédiaire entre le peuple et Dieu. Un seul sanctuaire est établi au centre du pays, Deu 12,5, pour proclamer l'unité divine et protester contre le polythéisme païen; c'est là seulement qu'on pouvait adorer et sacrifier: les besoins religieux ne pouvaient pas être facilement satisfaits; c'était une lacune, semble-t-il, et d'autant plus grande que le culte intérieur était dépassé par le culte extérieur, et comme assujetti à des formes matérielles: mais cette unité, cette centralisation, outre son importance pour le dogme, avait encore l'avantage d'exciter les besoins religieux, et de rendre les impressions de l'âme plus profondes et plus durables, lorsque trois fois par an-née les Israélites se rendaient régulièrement à la ville sainte pour y jouir de la présence invisible de leur Dieu. D'ailleurs la spiritualité de ce culte, celle surtout de ce Dieu qui ne devait résider nulle part corporellement, dont il était défendu de faire des représentations matérielles, peintes ou taillées, que d'ailleurs il était

Ions la prédication; aucun texte bien précis ne le dit positivement; d'un autre côté les visites journalières de lévites, et les réunions des Israélites pour les solennités, semblent indiquer assez qu'il y avait des exhortations et des instructions, soit particulières, soit générales: et les derniers chapitres du Deuteronome ne sont pas autre chose qu'une puissante et magnifique prédication.

Mais une lacune que l'on remarque avec étonnemenl dans toute l'institution du culte mosaïque, c'est l'absence de préceptes relatifs à la prière V. cet art.. Nulle part elle n'est prescrite, lorsque tant d'autres formes sont si minutieuse-détaillées; il n'en est pas dit un mot, pas une allusion n'y ramène. C'est que précisément la prière n'est pas une forme; et sans doute que dans cette économie toute préparatoire, matérielle, et l'on peut dire presque mécanique, Dieu ne voulait pas risquer de confondre dans l'esprit des Israélites ce qu'il y a de plus intérieur et de plus sacré avec ce qui n'est qu'observances légales. Le réformateur Mahomet a pu faire cela; au milieu de toutes les cérémonies et prescriptions de son culte, il a pu dire aussi: vous prierez trois fois le jour en vous tournant du côté de la Mecque; ce n'était pour lui qu'un anneau dans la chaîne qu'il imposait à ses sectateurs. Jéhova ne l'a pas fait; les prières eussent été un piège pour ceux qui n'en auraient pas compris la nature; pour les autres il était superflu de les ordonner; de l'abondance du cœur la bouche parle, et nous voyons par un grand nombre d'exemples que les fidèles savaient à qui s'adresser, et comment ils devaient le faire dans le besoin, dans la détresse, dans la reconnaissance.

Du reste, il faut le dire, le culte tel qu'il fut institué par Moise, ne fut presque jamais observé dans son intégrité: l'histoire juive nous montre dans chaque période de nombreuses déviations, plus ou moins grandes, mais provenant toutes de l'immoralité, de la sensualité, qui semble avoir distingué particulièrement le peuple juif, et qui trouvait encore à s'alimenter dans le voisinage de certaines peuplades environnantes, ou par le contact avec le reste de ces nations que les Hébreux avaient épargnées, malgré l'ordre positif de leur Dieu. Cette immoralité même était peut-être, chez plusieurs, entretenue par le culte mosaïque, où le cérémonial semblait l'emporter sur le fond de la religion, et les observances remplacer la moralité, expier les désordres de la vie. Les prophètes combattirent toujours ce penchant à la fois incrédule et pervers. Après l'exil, différentes sectes se formèrent. Pendant que la grande masse du peuple s'attachait de plus en plus à la lettre, inventant chaque jour de nouvelles minuties, et qu'une certaine classe d'hommes, soi-disant éclairés ou esprits forts, cherchaient à allier la philosophie à la religion, en retranchant de la religion tout ce qui ne pouvait être compris de leur pauvre intelligence, un petit nombre d'hommes vraiment pieux cherchaient à maintenir l'esprit du véritable culte divin, s'adonnant à la pratique des bonnes œuvres, de la pureté et de l'humilité; on les nommait Esséens. Quelques siècles après que ces sectes eurent pris naissance dans le sein du peuple qui devait être un dans son culte, on vit naître dans un petit village de Juda, celui qui devait ramener l'unité sur la terre, mais une unité de cœur et d'esprit, reposant non plus sur le même culte ou sur les mêmes cérémonies, mais sur la même, foi, sur des espérances communes.

C'est aussi pour le culte une ère entièrement nouvelle, parce que le culte est le reflet de la doctrine et des dispositions intérieures; mais on ne peut plus le décrire comme on a décrit le culte ancien; c'est quelque chose de moins tranché dans les formes, de plus vague, de plus libre. Le jeûne est maintenu comme bon, la confession mutuelle des péchés est introduite, le dévouement au règne de Dieu, les visites des malades, des pauvres, des prisonniers, sont recommandées; le chant, la conférence des Ecritures, la prière sont appelés à jouer un rôle plus capital et plus régulier dans le service divin; mais l'observation des jours et des nouvelles lunes, les pratiques ex-térieures sont abolies: à la circoncision le baptême est substitué, mais avec une idée plus large et plus spirituelle; à la Pâque succède un repas fraternel également commémoratif, mais rappelant un salut plus cher, plus grand, éternel. Il n'y a plus de castes sacerdotales; tout fidèle est prêtre, chacun appartient à la sacrificature royale: plus de centralisation dans le lieu du culte; les pères ont adoré à Jérusalem, le moment est venu où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, partout où ils se rencontreront: il n'y a plus d'Eglise visible, mais une Eglise invisible, et des réunions visibles dans lesquelles le bon et le mauvais grain seront plus ou moins mélangés: à cette Eglise aucune forme n'est imposée, aux Eglises de détail aucune forme non plus. Partout éclate la vie, et la vie seule a droit de régner désormais sur les hommes: on ne leur imposera plus de lourds fardeaux, et si des séducteurs sont venus ordonner le célibat et l'abstinence des viandes, l'Esprit les appelle expressément des révoltés de la foi, adonnés aux doctrines des démons, 1 Tim. 4,1

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Cf. aussi Rassemblement,


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