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Christian's Encyclopedia : N





  1. N
    1. NAAMAN
    2. NAASSON
    3. NABAL
    4. NABATHENIENS. v. Nébajoth
    5. NABOTH Prophéties)
    6. NACHOR ou Nacor
    7. NACON
    8. NACOR, ?. Nachor
    9. NADAB
    10. NAGGE
    11. NAHALAL
    12. NAHAMA
    13. NAHARAH
    14. NAHARAI
    15. NAHAS
    16. NAHOMI
    17. NAHUM
    18. NAIN
    19. NAISSANCE
    20. NAJOTH
    21. NAPHIS. v. Jétur
    22. NAPHTUHIM
    23. NARCISSE
    24. NARD
    25. NATHAN
    26. NATHANAEL
    27. NAZARETH
    28. NAZARIEN, Nazaréa
    29. NEBAJOTH
    30. NEBO
    31. NEBUCADNETSAR ou Nabuchodonosor
    32. NEBUZARADAN
    33. NECO, Nécho ou Néchos
    34. NEHELAM. v. Sémahia 2°)
    35. NEHEMIE
    36. NEHUSTA
    37. NEHUSTAN
    38. NEIGE
    39. NEMLEL
    40. NEPHTHALI
    41. NEPHTOAH
    42. NER
    43. NEREE
    44. NERGAL
    45. NERI
    46. NERON
    47. NÉRON
    48. NETORIUS
    49. NETHANMELEC
    50. NETHINIENS
    51. NETOPHA
    52. NEZIB
    53. NIBCHAZ
    54. NICANOR
    55. NICODEME
    56. NICOLAS
    57. NICOPOLIS
    58. NIGER, Act 13,1, v. Siméon
    59. NIL
    60. NIMRAH
    61. NIMRIM. v. Nimrah, ci-dessus
    62. NIMROD
    63. NINIVE
    64. NIN
    65. NISAN. v. Abu
    66. NISROC
    67. NITRE
    68. NOB
    69. NOBAH
    70. NOCES, v. Mariage
    71. NOD
    72. NODAB
    73. NOE
    74. NOEL
    75. NOHADIA
    76. NOM
    77. NOMBRES
    78. NOMBRE Livres des
    79. NOPH
    80. NOPHAH
    81. NORD
    82. NOURRITURE
    83. NOURRITURES CELESTES
    84. NOUVEAU
    85. NOYER
    86. NUEE
    87. NUIT
    88. NYMPHAS

N

NAAMAN

Beau) 1°) 2Roi 5, chef des armées de Benhadad, roi de Syrie, jouissait d'un grand crédit auprès de son maître, parce qu'il avait sauvé son pays; mais cet homme, fort et vaillant, était lépreux, et n'espérait aucun remède à sa triste maladie. Une jeune fille d'Israël, qui avait été faite prisonnière, et attachée au service de l'épouse de Naaman, futemployée de Dieu pour guérirson maître de la lèpre, et lui faire reconnaître Iahweh, le Dieu d'Israël, comme le seul vrai Dieu, Elle parla à sa maîtresse du prophète Elisée, et celle-ci engagea son époux à lui aller faire une visite en Samarie. Naaman part avec de riches présents pour le prophète, et des lettres de recommandation du roi de Syrie pour le roi d'Israël, intimant, en quelque sorte, à Joram l'ordre de pourvoir à la guérison de son serviteur. Mais les prophètes ne sont pas unis à l'Etat; ils n'ont rien à faire avec la diplomatie, souvent les rois ne les connaissent pas, ou les oublient après s'en être servis, et Joram déchire ses vêtements, protestant contre l'ordre que lui donne Benhadad, ordre inexécutable pour lui, et qui n'est, dit-il, qu'un prétexte du roi de Syrie pour rompre avec lui. Elisée apprend l'arrivée de Naaman, reproche à Joram de l'avoir oublié, et fait venir le général syrien. Celui-ci se rend à la voix du prophète, arrive avec sa suite, et s'arrête devant la porte de la maison, soit par respect pour la mission d'Elisée, soit à cause de la lèpre qui le rend impur. Il espère que le prophète viendra au-devant de lui, et qu'il fera, en sa faveur, des invocations et des cérémonies qui le nettoieront de sa lèpre; mais il ne voit paraître qu'un messager qui lui ordonne, de la part du prophète, de se plonger sept fois dans les eaux du Jourdain. Il s'irrite d'un pareil manque d'égards et de la vulgarité du remède qui lui est ordonné: comment le Jourdain le guérira-t-il, quand les eaux de l'Abana et du Par-par, meilleures que toutes celles d'Israël, ne l'auraient pas guéri? Il s'en retourne donc; mais, à la voix de ses serviteurs qui lui conseillent d'essayer, il va se plonger dans le Jourdain, et le miracle est opéré. Plein de reconnaissance alors, et comprenant que le Dieu d'Israël est le vrai Dieu, il se rend auprès d'Elisée, renonce, entre ses mains, au culte des faux dieux, et prie, mais inutilement, le prophète d'accepter les présents qu'il lui offre. 11 lui demande enfin, et obtient sans difficulté, l'autorisation d'emporter de la terre d'Israël la charge de deux mulets; car, dit-il, ton serviteur ne fera plus d'holocaustes ni de sacrifices à d'autres dieux, mais seulement à le Seigneur; cependant, ajoule-t-il aussi, les devoirs de sa charge l'obligent à accompagner le roi de Syrie dans le temple de Rimmon,etde se prosterner devant l'idole, en prêtant au roi son épaule pour appui: ''Veuille donc me le pardonner!» Singulière demande, autorisation plus singulière encore, si les paroles du prophète: ''Va en paix !'' constituent une autorisation. Ce passage a embarrassé plus d'un interprète, et quelques-uns, en assez grand nombre, ont pensé que les mots traduils par le futur dans nos versions, devaient être rendus par le parfait, comme si Naaman demandait au prophète de lui pardonner d'avoir jusqu'alors accompagné le roi dans le temple de l'idole. Peut-être y a-t-il aussi, dans les paroles du prophète, cette condescendance du fort pour le faible, qui nous est, dans certaines limites, recommandée par l'apôtre saint Paul, I Cor. 8,7-13 peut-être la conversion de Naaman n'a-t-elle été qu'une conversion au monothéisme, et la foi que le seul Dieu était celui d'Israël ? En tout cas, nous ne voyons pas que le prophète ait cherché à l'initier davantage dans les mystères de l'économie juive et dans la connaissance de la loi: croire au Dieu d'Israël, c'était déjà beaucoup pour un païen, et sa présence au culte de Rimmon n'étant plus qu'un acte physique, un devoir de cour, une affaire de charge civile, Elisée pouvait le lui accorder. Il ne faudrait pas en conclure, toulefois, que ceux qui ont plus de connaissance que Naaman puissent jouir du privilège qu'il n'a dû sans doute qu'à son ignorance; la profession franche nous est imposée, non seulement à cause du baptême d'eau, mais encore, et surtout à cause du baptême de l'Esprit. —Le prophète dit adieu au général; mais bientôt celui-ci est rejoint par Guéhazi, serviteur d'Elisée, qui lui demande, au nom de son maître, quelques présents pour deux jeunes prophètes, dit-il, qui viennent d'arriver. Naaman fait plus que ne lui demande l'imposteur: il double avec empressement la somme que celui-ci réclame, lui donne des serviteurs pour l'accompagner et porter ces présents; puis il continue sa route. L'Ecriture sainte ne dit plus rien sur l'histoire de cet homme, dont le nom est seulement rappelé par notre Sauveur, Luc 4,27,comme un exemple des miséricordes de Dieu envers qui il veut. Heureux les caractères vifs qui, s'ils s'impatientent ou s'emportent facilement, savent aussi reconnaître promptement leurs torts, quelle que soit la bouche qui leur envoie la vérité! Heureux surtout ceux qui, en recevant les bénédictions temporelles de la Providence, savent voir plus haut que la terre, et remonter à la source de tous les biens pour l'adorer.

2°) Un autre Naaman, ou Nahaman, est compté parmi les fils de Benjamin, Gen 46,21, et un 3°) parmi ses petits-fils, \ Chr. 8,4 7

NAASSON

Matlh. 1,4 Luc 3,32, l'un des ancêtres de notre Sauveur, nommé dans les deux généalogies; il était fils d'Hamminadab, et beau-frère d'Aa-ron, Exo 6,23 Ruth 4,20 (1Chr 2,10 Pendant le voyage du désert, il servit de chef aux enfants de Juda, et conduisit leur tribu, composée de 74,600 hommes au-dessus de vingt ans. Nomb, 1,7 2,3

NABAL

1Sam. 25, descendant de Caleb, riche et grossier berger de Mahon, près du mont Carmel, méconnaît les services que lui a rendus David en protégeant ses troupeaux, et lui refuse brutalement quelques vivres qu'il lui demande pour ses soldats affamés. C'était peut-être un parvenu dont les richesses avaient desséché le cœur à l'égard du pauvre; mais, en offensant un guerrier comme David, il fit une faute autant qu'un péché, et mérita bien le nom de Nabal qu'il portait, et qui signifie fou. Ladre envers le pauvre dans la plus belle et la plus ri-che saison de l'année, à l'époque où la tonte des brebis eût dû, plus que jamais, lui imposer la générosité comme un devoir, il ne fut pas ladre envers lui-même, et ne se refusa aucune des réjouissantes orgies que la circonstance occasionnait trop souvent. Il fit un festin de roi, fut joyeux et s'enivra complètement. Mais David avait juré qu'il ne laisserait rien à Nabal, depuis un homme jusqu'à un chien; il s'avançait avec 400 hommes, et la vertu, comme la sagesse d'Abigaïl, purent seules empêcher le guerrier courroucé d'exécuter ses menaces. Nabal désenivré, ayant appris le danger qu'il avait couru, et dont il avait été délivré par une épouse dont il était indigne, fut saisi d'effroi: ''son cœur mourut au-dedans de lui, et devint comme une pierre,'' 11 mourut, au bout de dix jours, d'une maladie subite qui l'emporta, et qui fut, sans doute, c: usée par le saisissement qu'il avait éprouvé avant d'être seulement remis de ses débauches. David ne put cacher sa joie en apprenant que l'ennemi du roi choisi de Dieu avait été châtié d'une manière aussi prompte et aussi providentielle, non pas que la mort de Nabal ait rien eu de miraculeux en elle-même; l'homme avait été puni par où il avait péché, par sa débauche, son avarice, sa brutalité; le fruit du péché, c'est la mort. — Le nom de Nabal n'est plus rappelé que 1Sam 27,3 30, 5 2Sam 2,2 3,3 il est toujours joint à celui de son épouse, qui était devenue celle de David, comme si l'historien sacré voulait, en rappelant cet événement, montrer que la main de Dieu était avec David contre ses ennemis, et contre Saul en particulier, dont la cause était compromise aux yeux des fidèles par le châtiment de Nabal.

NABATHENIENS. v. Nébajoth

NABOTH Prophéties)

1Rois 21, de Jizrèhel, n'est connu que pour deux faits; il refusa de vendre ce qui lui appartenait, et il fut lapidé. Mais ces deux faits, si distincts de leur nature et sans corrélation apparente, furent unis dans sa vie par un étrange et monstrueux lien. Il possédait une vigne non loin du palais d'Achab, et fidèle aux souvenirs de ses ancêtres comme à la loi de Moïse qui avait rendu les héritages inaliénables, Lev 25, 23 Nom 36,7, il refusa de la céder au roi, qui la voulait acheter ou acquérir par échange. La méchante Jésabel sut en réjouir le cœur de son mari, et bientôt Na-both, accusé par de faux témoins d'avoir blasphémé contre Dieu, fut traîné hors de la ville et lapidé selon les prescriptions de la loi, Lev 24,16 Nom 15,30 Il résulte même de 2Roi 9,26, que ses enfants furent compris dans l'accusation et dans le supplice, afin d'assurer aux nouveaux possesseurs la jouissance sûre et incontestée de la vigne de Naboth. On se demande comment de pareilles énor-mités pouvaient se commettre en Israël, comment surtout c'était au nom de Dieu qu'elles pouvaient être exécutées, mais le nom de Jésabel répond à tout; Achab n'a connu le crime qu'après qu'il eut été commis, et s'il en a joui ce n'a pas été sans des remords qui ont fait ajourner pour sa personne à la génération suivante l'exécution des jugements divins.

NACHOR ou Nacor

1°) Fis de Sérug, père de Taré, et grand-père d'Abraham; il est nommé parmi les ancêtres de notre Sauveur dans la généalogie de Marie, Gen 11, 22 (1Chr.1,26 Luc 3,34 — 2°) Fils de Taré el frère d'Abraham; il épousa Milca, fille de son frère Haran, Gen 11, 2622,20 24,1031,53 On ignore s'il quitta Ur pour Canaan avec les autres membres de sa famille; cela n'est pas dit, mais plus tard on voit son fils Bé-thuel établi à Caran avec Laban son petit-fils, 27,43 29, o.; il est bien possible qu'il ait en effet rejoint Abraham plus tard.

NACON

2Sam. 6,6, ou Kidon, (1Chr 13,9, nom de l'aire près de laquelle Huza fut tué; quelques-uns traduisent simplement l'aire préparée, d'après la signification de l'hébreu nacon, et l'entendent de l'aire d'Hobed-Edom, qui avait été en effet disposée pour recevoir ce mo-nument de l'alliance; d'autres l'entendent d'une des stations préparées le long du chemin pour le voyage de l'arche; le plus grand nombre enfin voit dans Nacon et Kidon des noms propres désignant soit une même personne, soit les possesseurs successifs de l'aire. En tout cas, le lieu désigné était dans Jérusalem, ou du moins fort près de cette ville.

NACOR, ?. Nachor

NADAB

Prince)

1°) Fils d'Aaron. v. Abihu. —2°) Second roi d'Israël et fils de Jéroboam, 1Roi 14,20 15, 25 Il fit ce qui déplaît à le Seigneur, conserva l'idolâtrie de son père, et mourut après un règne de deux ans, victime d'une conjuration ourdie par Bahasa, qui le frappa devant Guibbethon pendant qu'il assiégeait les Philistins. Sa famille fut anéantie par son assassin qui fut en même temps son successeur.

NAGGE

Clarté) un des ancêtres de notre Sauveur, par Marie, Luc 3,25; inconnu.

NAHALAL

Ville de la tribu de Zabu-lon, resta cependant encore longtemps entre les mains des Cananéens, Jos 19,13 Jug 1, 30

NAHAMA

Belle. 1°) Fille de Lémec et de Tsilla, nommée peut-être ainsi à cause de sa grande beauté; elle doit avoir inventé plusieurs arts, de même que son frère Tubal-Caïn. — 2°) Hammonite et mère de Roboam, 1Roi 14,21 31 2Chr 12,13 On ne peut dire à quel titre elle a été épouse de Salomon, si elle fut épouse légitime, ou seulement concubine et du nombre de ces épouses étrangères parmi lesquelles se trouvaient les Ham-monites, 1Roi 11,1 Puisque ce fils avait quarante et un ans quand il est monté sur le trône, il était né un an avant l'a-vènement de Salomon à la couronne, celui-ci ayant régné quarante ans; par conséquent il était né encore du vivant de David, et l'on a peine à comprendre que ce roi théocratique ait permis à son lus si jeune Il avait dix-huit ou dix-neuf ans) de former des relations ou peut-être une union intime avec une païenne; peut-être était-elle prosélyte; dans tous les cas, il est fort probable, quoique son fils ait hérité du royaume, qu'elle n'a été que concubine. — 3°) Ville des plaines de Juda, Jos 15, 41

NAHARAH

Jos 16,7, ville des frontières de la tribu d'Ephraïm, la même qui est appelée Naharan, (1Chr 7,28, située, d'après Eusèbe, à 5 milles de Jêrico.

NAHARAI

Nez) de Bééroth, écuyer de Joab, peut-être le chef de ces dix jeunes gens qui frappèrent Absalon, 2Sam 18,15; il appartenait à la troisième classe des guerriers de David, 23,37 (1Chr 11, 39

NAHAS

Serpent, rusé, singe. 1°) Père d'Abigal et de Tséruïa, les sœurs de David. Ce nom ne se trouve que 2Sam 17,25, et l'on se demande si ce serait un premier ou un second mari de la mère de David, ou bien un surnom d'Isaï, ou enfin, ce qui est le moins probable, le nom de la femme d'Isaï. — 2°) Nahas, roi des Amonites, 1Sam 11,1 12,122Sam 17,27, père de Sobi, fit le siège de Jabès de Galaad pendant que Samuel n'était plus juge et que Saul n'était pas encore roi. Les agitations d'Israël paraissaient favoriser ses desseins, et les assiégés allaient capituler honteusement en consentant à se laisser crever l'œil droit, ce qui les eût rendus pour jamais incapables de tirer de l'arc; ils obtinrent cependant un délai de sept jours, et pendant ce temps, un coup vigoureux et inattendu frappé par le roi d'Israël qui apprit ces choses en revenant du labourage, les sauva; l'armée de Nahas fut taillée en pièces et dispersée. — Quarante ans après, nous retrouvons le nom de Nahas roi de Ham-mon, et David en parle comme d'un homme qui lui aurait rendu des services; l'ennemi juré de Saul aurait-il été l'ami de David ? c'est possible; il est plus probable cependant que ce Nahas, père de Hanun, était le fils du précédent, et peut-être frère ou oncle de Sobi, cf., 2Sam 17,27

NAHOMI

Ruth 1,2, épouse d'Elimélec de Bethléem, suivit son mari dans le pays de Moab où leurs fils se marièrent avec des femmes du pays; mais bientôt elle devint veuve, et ses fils suiwrenlleur père dans la tombe: elle resta seule avec ses deux belles-tilles et résolut de retourner en Israël. Horpa et Ruth ayant manifesté le désir de l'accompagner, elle chercha à les dissuader de le faire, ébranla la résolution de Horpa, mais dut céder aux instances de Ruth qui voulait partager avec elle sa misère, sa patrie et son Dieu. Quand les deux voyageuses furent arrivées à Bethléem, Nahomi depuis longtemps oubliée, se vit l'objet de l'indifférente curiosité des habitants de l'endroit, qui se demandèrent avec surprise: ''Mais n'est-ce pas là Nahomi ''? Oh ! leur répondit-elle, ne m'appelez plus Nahomi Joie) mais Marah Amertume. Car en se retrouvant comme étrangère dans son village, veuve et n'ayant plus d'enfants, elle se reportait avec plus de tristesse vers les temps anciens, et sentait avec plus de vivacité tout ce qu'elle avait perdu. Mais Ruth était là pour la consoler et lui tenir lieu de fille: c'était le commencement de la moisson, et Ruth offrit à sa mère d'aller recueillir pour elle dans les champs le bien des pauvres; elle ne se doutait pas en entrant dans les champs de Booz, qu'elle était sur les terres d'un parent, bien moins encore qu'elle pût avoir des droits à la main de ce riche propriétaire. Nahomi lui fit connaître les privilèges que la loi juive lui donnait, elle lui enseigna ce qu'elle avait à faire, et lorsque ses soins maternels eurent obtenu de la bienveillance de Booz ce qu'elle pouvait désirer de plus heureux pour sa fille, son bonheur n'excita pas l'envie, et les femmes de Bethléem vinrent la visiter et la féliciter. Elle eut bientôt la joie de tenir entre ses bras un fils de sa fille bien-aimée, et sa vieillesse fut plus heureuse que les orages de sa vie n'auraient pu le lui faire espérer. —Nahomi se distingue par sa foi, son désintéressement, et sa sagesse; ce n'est qu'avec peine qu'elle permet à Ruth de la suivre, et dès lors elle l'adopte et fait tout pour elle.

NAHUM

Consolation. 1°) L'un des douze petits prophètes; il était d'EIkos, 11cf.; mais c'est tout ce que l'on connaît de sa personne. Son nom signifie consolation. L'argument de son livre est la charge de Ninive; ce sont des menaces contre Ninive, on plutôt contre l'empire des Assyriens, dont elle était la capitale. La repentance des Ninivites en suite des prédications de Jonas, n'ayant été que de courte durée, Nahum fut chargé de leur annoncer leur ruine finale et inévitable, de la part d'un Dieu tardif à colère, mais dont la patience a un terme; ils ne pourront, pas plus que Thèbes en Egypte, résister aux coups de sa vengeance, 3,8 Le prophète, en même temps, ranime par ses menaces le courage de ses compatriotes opprimés et leur rend l'espérance; Salma-nassar les avait déportés, Sanchérib son fils les menaçait de plus de maux encore, 2Roi 18,1013, mais Dieu les délivrerait. Il résulte de ces prophéties que l'époque où vécut Nahum, peut être assez aisément déterminée, et l'on ne se trompera guère en le faisant contemporain d'Isaïe et des derniers temps d'Ezéchias, de 720-698 av. C, cf. 3,8 avec (Isa 20,6; son ministère se place entre la captivité de l'Assyrie et celle de Babylone. Quelques auteurs cependant le font contemporain de Manassé Abarbanel): Clément d'Alexandrie le met après Ezéchiel et les temps de Jéhojakim; mais ces dates sont fort incertaines. Le style de Nahum est plein de richesse, de magnificence, et d'indignation: il commence par célébrer la grandeur, la puissance et la bonté du Seigneur, puis son amour envers son peuple; au chapitre 2, il raconte la ruine de Ninive avec de si vives couleurs qu'on dirait qu'il a sous les yeux le spectacle de la destruction; au 3e il revient sur ce sujet et dit les causes de la condamnation, les désordres de Ninive, ses péchés, sa méchanceté. L'accomplissement de cette prophétie a donné lieu à bien des controverses; d'un côté les paroles relatives au débordement du fleuve qui amena la prise de la ville, semblent ne pouvoir s'appliquer qu'à la première prise de Ninive sous Ezar-Haddon; d'un autre côté l'ensemble de la prophétie parait se rapporter plutôt à la ruine totale et entière de cette ville qui eut lieu 626 av. C, la 16e 6

année du règne de Josias, et la 3e du ministère de Jérémie: c'est l'opinion de Prideaux, Calmet, Heidegger, etc., c'est celle aussi qui nous semble la mieux jus-tiliée. Quant à la destruction subite de l'armée de Sanchérib, 2Roi 19, il est difficile de dire si elle a eu lieu avant la prophétie et si elle a en quelque sorte déjà réveillé les espérances de Nahum, ou bien si elle n'a eu lieu qu'après, et si elle est elle-même comprise dans ces oracles: en tout cas, peu de temps après que la parole du Seigneur fut sortie, on vit la puissance assyrienne décroître, et l'un de ses rois se montrer plus favorablement disposé envers le royaume d'Ephraïm, dans lequel il envoie des colons pour en relever les ruines.—Outre le sens littéral des prophéties de Nahum, elles étaient encore de nature à faire redouter la colère de Dieu à tous les ennemis de son Oint, et particulièrement aux Juifs, qui devaient un jour mettre à mort le Dieu manifesté en chair; elles disent aussi à l'église chrétienne qu'elle doit placer sa confiance en Dieu, qui ne la trompera pas. Une des paroles de Nahum (1, 13) est rappelée Rom 10, 15

2°) Nahum, fils d'Héli, nommé parmi les ancêtres de notre Sauveur par Marie, Luc 3,25; inconnu.

NAIN

Belle, agréable, ou selon d'autres, pâturage) petite ville de la Galilée, célèbre par un miracle de Jésus, Luc 7,11: elle était située non loin de Caper-naiim, dans une contrée riante et mon-tueuse, près de Hendor, à 2 milles sud du Tabor, dont elle était séparée par le Ki-son; quelques voyageurs, Troïlo, Mariti, disent avoir encore trouvé en cet endroit les ruines d'anciens bâtiments et un mauvais petit village actuellement habité par des Juifs, des Turcs et des chrétiens.

NAISSANCE

Tit 3,5

2Cor 5,17

NAJOTH

1Sam. 19,18 23 20, 1, la demeure de David près de iRama; ce mot signifie en hébreu habitations, et l'on a cru qu'il désignait les faubourgs ou la banlieue de Rama, peut-être aussi, comme l'indique le Targum, le bâtiment des écoles de prophètes.

NAPHIS. v. Jétur

NAPHTUHIM

Ouvertures) peuplade nommée, Gen- 10 ? s. ? Chr. 1, 11, parmi les descendants de Mitsraïm: on ne la connaît du reste pas. Si l'on compare avec Bochart, Nephtys, la sœur et l'épouse de Typhon, le génie féminin et malveillant des déserts de l'Egypte, on peut penser que les Nephtuhim désignent les habitants de ces déserts qui forment la frontière entre l'Egypte et l'Asie, près du lac de Sirbon que les Egyptiens nommaient les exhalations de Typhon; mais ce ne sont que des conjectures.

NARCISSE

1°)Rom 16,11, peut-être le célèbre affranchi de l'empereur Claude, celui qui devint son favori et son secrétaire, et qui obtint à la cour une si grande influence (Suet., Claude 28,37 .Tacit., Annales 11, 29 33 37 18,1 37 63 etc.. Cependant il fut exécuté au commencement du règne de Néron, l'an 55 de notre ère, et il est peu probable que Paul ait écrit aux Romains de son vivant: dans ce cas il faudrait admettre que son train de maison subsistait encore lorsque Paul écrivait, ou que ''ceux de la maison'' désignent ceux qui lui avaient appartenu. Il résulterait de ce passage, ainsi compris, qu'il se trouvait en effet des chrétiens à la cour, au nombre des serviteurs, ou des amis, ou même des parents de Narcisse. Toutefois ce nom était peut-être assez répandu, et il est fort possible que Narcisse ait été un simple chrétien de Rome, chez qui les frères se réunissaient. D'après les Grecs Narcisse aurait été l'un des soixante-dix disciples, aurait vécu quelque temps à Rome, et serait mort èvêque d'Athènes ou de Patras; mais ces données n'ont aucune valeur.

2°) Narcisse, fleur, que nous croyons désignée par l'hébr. hhabatséleih, (Isa 3o, 1 Cant. 2,1, traduit à tort par rose dans nos versions; la racine hèbr. betsel signifie un ognon, et c'est certainement parmi les fleurs à racine bulbeuse que nous devons chercher celle-ci. Plusieurs auteurs s'appuyant sur le sens qu'ils donnent à la traduction syriaque, entendent par là le colchicum aulumnale, vulgairement connu sous le nom de tue-chien, cette plante d'un pied de hauteur qui porte une fleur rose tendre, mais sans odeur, et que l'on trouve croissant natu-rellement en automne dans les prairies

de l'Europe (Michaélis, Gesenius, etc.) et cette traduction n'est pas sans probabilité; mais celle que nous suivons d'après le Targum et plusieurs commentateurs, paraît plus recommandée encore par la beauté même de la fleur, et par le contenu des deux seuls versets où il en est parlé. Chateaubriand a trouvé beaucoup de narcisses dans la plaine de Saron Itinér. II, 130) et c'est une présomption de plus, cf. Cant. 2,1 Il est possible aussi, comme le dit Winer, que les deux fleurs aient été désignées par le même mot en araméen.

NARD

Mar 14,3 Jean 12,3 Ce parfum était regardé par les anciens comme le plus précieux et le plus tin de tous; il était par conséquent aussi un objet de luxe fort recherché des grands, et souvent offert comme témoignage de respect et d'honneur. C'est dans l'Asie Mineure, et à Tarse surtout, qu'on savait le mieux le confectionner; on l'expédiait ordinai-rement dans de petits flacons, ou dans de petites boites d'albâtre; souvent il était falsifié par un mélange d'huiles étrangères également odoriférantes, mais moins délicates. Le nard pur paraît avoir été excessivement cher, Mar 14,3 cf. Plin. 12,2613,2 Horace, Od. 2,11, 16 4,12, 17 Tibull. 2,2,7 etc.—La plante du nard croît dans les contrée les plus chaudes de l'Inde, où elle porte le nom de jatamansi ou dschatam; quelques naturalistes la comptent parmi les valérianes: elle sort de terre comme une céréale encore verte, sa tige est longue et mince, et porte plusieurs épis à fleur de terre; la racine est grosse mais fort courte, noire et odorante; les feuilles sont courtes et larges; le nard, aussi nommé spic-nard à cause de ses épis, réussit mieux sur les montagnes que dans les plaines; il est plus odorant et plus fort que celui qui croît le long des eaux. Il y en a de plusieurs espèces, qui toutes sont dessi-catives; on croit que le romarin, l'aspic et la lavande appartiennent à la même famille. Mais le nard indien se distingue à sa couleur jaune tirant sur le purpurin, et à ses épis allongés, au poil large et odo-rant: on l'expédie en bottes de feuilles et d'épis séchés. Le faux nard indien ou andropogon nardus est souvent difficile à distinguer, et l'on en fait un commerce considérable. 11 ne résulte pas de Cant. 1,114,1314, que le vrai nard ait été cultivé en Palestine, car il exige une latitude beaucoup plus méridionale, un climat beaucoup plus chaud Dans ces pas-sages le mot aspic doit être traduit par nard) mais on peut les entendre ou du vrai nard qui aurait été importé, ou de plantes analogues, telle que le nardus sy-riaca, cretica ou autre, qui se trouvent facilement en Palestine. — Les anciens avaient aussi l'habitude de mêler du vin au nard, et même de boire l'huile de nard; v. Plin. 14,19,5 Athen.15, 689 L'épithète de pistique, p??t«?;, donnée par Mar et Jean au nard dont notre Sauveur fut oint, a été dérivée de plusieurs mots; on l'a entendue du spic-mrd, d'autres y ont vu du nard qu'on peut boire, c'est-à-dire liquide, d'autres enfin, et c'est le plus probable, pensent que cela signifie du nard pur, qui mérite confiance.

NATHAN

Donné) 1°) prophète du Seigneur, ami et conseiller de David, l'approuva d'abord dans le dessein qu'il avait conçu de bâtir le temple, puis dut lui annoncer de la part de Dieu que ce travail devait être réservé à son fils et successeur, 2Sam 7,3-17 Quelques années plus tard, ce fut lui encore qui vint reprocher au monarque son adultère et son meurtre; par un bel apologue, 2Sam 12, 1, il amena sagement le roi coupable à se condamner lui-même, et lorsque David eut dit: ''cet homme est digne de mort,'' Cf. Exo 22,1 Luc 19,8) le prophète lui répondit: ''tu es cet homme-là;'' parole grave et sévère, presque sublime, et d'un effet que rien ne peut rendre. La tâche des prédicateurs de cour est toujours difficile; les confesseurs des rois ont pu aller bien loin dans une fidèle sévérité, mais ont-ils jamais osé prononcer une parole aussi incisive ? Et si la vérité est déguisée, si l'épée s'enveloppe du fourreau, si la sévérité s'adoucit des précautions oratoires, ne voit-on pas que l'effet produit sera de même amoindri, amorti, peut-être annulé? 11 n'y a d'incisif que ce qui fait mal, et aussi longtemps que le prophète n'aura pas dit au pécheur, grand, ou petit: je parle de toi, c'est toi qui es le coupable, le pécheur ne le comprendra pas. Nathan doit servir de modèle au ministère de la vérité. (On lira sous ce pas de vue de belles pages dans le ''Sermon sous Louis XIV'' de Bungener.) —Le roi s'étant humilié, à la voix sévère qui le condamnait, le prophète put lui annoncer que Dieu lui faisait grâce de la vie, mais il ajouta que le fils de son crime lui serait enlevé. A la naissance d'un second fils de Bathsébah, Nathan donna au futur Salomon le nom de Jédidja, il se chargea peut-être de son éducation, resta toujours fidèle à son maître, et déjouant les complots d'Ado-nija, 1Roi 1,8, réclama pour son élève la couronne de David, et contribua au sacre de Salomon. Sa vie fut celle d'un vrai prophète Israélite, et son influence fut grande: il prit part à la réforme du culte sous David, 2Chr 29,23, composa sur le règne de ce prince et de son fils des mémoires qui maintenant sont perdus, (1Chr 29,29 2Chr 9,29, et vit deux de ses fils remplir sous Salomon les premières charges à la cour, 1Roi 4,5 On ne connaît du reste rien de sa famille, de sa tribu, de ses premières années, ni de sa mort: son nom seul le représente, comme il représente aussi la famille des prophètes, Zach, 12, 1211 est rappelé encore Psa 51, 1

2U Fils de David et de Bathsébah, 2Sam 5, 14 (1Chr 3,5 14,4, et l'un des ancêtres de notre Sauveur par Marie, Luc 3 31 C'est à son nom que les deux généalogies se séparent pour se rejoindre seulement au nom de Salathiel; Matthieu lait descendre Joseph de Salomon, le frère de Nathan (1,6. 11 fut père de Matthata.

On trouve encore plusieurs personnages de ce nom; ainsi: 3”v. 2Sam 23 36 cf. (1Chr 41, 38 4°) ?. ? Chr. 2' 36 5°)Esd 8,4 6

NATHANAEL

Don de Dieu. I”Chef de la tribu d'Issacar pendant le voyage du désert. Nom 4,87,184 9-2°)Frère de David, le quatrième des fils d'Isaï, (1Chr 2, 14 — 3”Fils d'Hobed-Edom, sonnait de la trompette pendant le transport de l'arche, 1 Clir. 1-i. 24 26,4 — 4°) Docteur de la loi, chargé par Josaphat de parcourir le pays pour instruire le peuple, 2Chr 17,7— 5°) et 6°) Lévites, (1Chr 24,6 2Chr 35, 9-7°) et 8”Deux frères des principaux d'entre les Juifs qui revinrent de la captivité, Esd 10,22 Neh 12,21 — 9°) Véritable Israélite sans fraude, disciple de Jésus-Christ, Jean, 1, 45-49 Il était de Cana de Galilée, 21, 2, et c'est probablement aussi dans cette bourgade que le Seigneur, rendant à son caractère un honorable témoignage,l'appela à le suivre. La scène qui se passa entre le maître et son disciple, est racon-tée fort brièvement; cependant rien n'y manque, pas même les détails. On voit Philippe s'entretenir avec Nathanaël sous le figuier, et lui adresser un premier appel; on entend Nathanaël se rappelant les prophéties relatives au Messie, Mic 5, 2, ou peut-être partageant le mépris général des Juifs contre ce qui vient de la Galilée, refuser d'abord ses hommages à celui qu'on lui représente comme étant de Nazareth. Mais sa loyauté est plus forte que ses scrupules; il veut au moins entendre et voir Jésus, et, cédant aux efforts de sa toute-science et de sa sainteté, il l'adore comme le fils de Dieu et le roi d'Israël. Jésus lui annonce alors qu'il verra de plus grandes choses encore, et Nathanaël, que nous retrouvons plus tard parmi ceux qui assistèrent à la réintégration de saint Pierre, prend place au nombre des douze apôtres, sous le nom de Barthélémy, cf. Saint Jean seul le nomme Nathanaël.

NAZARETH

Petite ville de la Basse Galilée, située sur le territoire de l'ancienne tribu de Zabulon, Mat 21,11 Luc 1, 26 2,4, non loin de Gath-Hé-pher la patrie de Jonas, à 8 lieues de Tibériade, à 7 d'Acre, et à 2 du Tabor, dans une petite vallée au milieu des mon-tagnes qui soutiennent la plaine de Zabulon, et s'abaissent vers celle de Jizré-hel. La ville est située sur le penchant de la montagne, Luc 4,29 Son nom signifie couronne, ou rameau vert, et vient, soit de l'amphithéâtre des montagnes qui entourent la vallée, soit Burckhardt) des nombreux buissons Heb nézer) qui la remplissent: peut-être aussi renferme-t-il une allusion au rejeton du tronc d'isaï (Isa 11 1. ?. du reste l'art. Nazarien. C'est dans cette contrée isolée et cachée, dit Brsem, dans cette ville paisible, au milieu d'une nature variée et pittoresque, que le Sauveur du monde, charpentier comme Joseph, attendit pendant trente ans l'heure de son père, et il y vécut tellement ignoré que le pieux Natha-naël, qui demeurait à 2 lieues de Nazareth, à Cana, n'avait jamais entendu parler de lui. La ville compte aujourd'hui, suivant les divers récils des voyageurs, de 3 à 3,000 habitants, et, d'après Buc-kingham, seulement 2000, dont un tiers de chrétiens. Une église, qui est, avec celle du saint Sépulcre, la plus belle de la Syrie, renferme une grotte où, suivant la tradition, l'ange apparut à Marie, et une autre qu'on prétend avoir élé la cuisine dans la demeure de la mère de Jésus. A peu de distance de la ville, dans une vallée, est la fontaine de Marie, la seule de tous les environs qui ne tarisse jamais, et où maintenant, comme jadis, les femmes de Nazarelh vont puiser de l'eau avec une cruche sur la tète. Du côté méridional de la ville se voient, dans le rocher, un certain nombre de grottes très ancien nes qui ont servi d'habitations, et plus bas plusieurs sources. Napoléon, après la bataille du Tabor, passa quelques heures et dîna à Nazareth, le lieu le plus septentrional qu'il ait touché en Syrie Trad. Rougemont. Hasselquist et des voyageurs plus modernes disent que la vallée, dont la forme circulaire rappelle celle des cratères, est fermée, de tous les côtés, par des montagnes de craie, hautes, blanches, escarpées et arides; le fond est une plaine inégale, d'un quart de lieue de largeur, bien cultivée, riante, et très fertile. Burckhardt trouve cette contrée une des plus délicieuses de tout le district d'Acre. Une gorge étroite et profonde, d'une lieue de longueur, conduit de la vallée dans la plaine de Jiz-réhel, et, depuis les hauteurs, on jouit d'une fort belle vue sur cette plaine, ainsi que sur le Tabor, le Guilboah, et les montagnes d'Ephraïm qui apparaissent au-dessus de l'tlermon.

NAZARIEN, Nazaréa

Heb) C'est le nom que la loi de Moïse donnait à l'Israélite, homme ou femme, qui faisait pour un temps ou pour la vie entière le vœu du nazaréat, professant la sobriété en toutes choses, et renonçant complètement au vin, au vinaigre, aux raisins, à tout ce qui tenait de près ou de loin aux produits de la vigne, naturels, travaillés ou fermentes, laissant croître ses cheveux sans y toucher, évitant toute souillure cérémonielle ou réelle, et recommençant toutes les cérémonies de sa consécration au nazaréat, Jug 13,14, lorsqu'il avait été souillé fortuitement, comme par la vue d'une personne morle en sa présence, ou dont il aurait trouvé le cadavre sur son chemin, Nom 6,1 2 cf. Am.2, 11 12 Si les catholiques ont vu dans cette institution le germe du monachisme, ils doivent reconnaître que ce germe renfermait de tout autres éléments que ceux qu'on leur a substitués; la fainéantise était bien loin de constituer une partie intégrante du nazaréat, et le mariage était si peu compté parmi les impuretés, même cérémonielles, qu'il n'en est pas seulement fait mention dans les prescriptions données à ce sujet, et que Sam-son, le nazarien à vie, était marié. Lorsque le temps du nazaréat était accompli, la personne qui avait fait le vœu se présentait au temple, offrait un mouton en holocauste, une brebis d'un an en sacrifice d'expiation, un bélier en sacrifice d'actions de grâces, une corbeille pleine de gâteaux sans levain de fine farine, enfin l'huile et le vin nécessaires à toutes les libations. Le prêtre alors coupait les cheveux du nazarien, et les brûlait sur le feu de l'autel; puis il mettait entre les mains du nazarien l'épaule cuite du bélier, un pain et un gâteau, pour les reprendre ensuite et les offrir à le Seigneur en offrande tournoyée, Nom 6,1 et suiv. Plusieurs de ces cérémonies avaient également lieu lors de la consécration des prêtres, Lev 8,26 Si l'on se rappelle que l'usage du vin et du vinaigre était presque général en Palestine, que dans çès climats chauds le poids d'une longue chevelure était fort incommode,; que-lés cas de souillure cérémonielle étaient; passablement multiplies, et XXX compte des frais considérables que l'accomplissement du vœu entraîne, on comprendra que le nazaréat, même à temps, était un vœu considérable. Aussi les personnes riches qui ne se trouvaient pas en état, ou qui n'avaient pas le loisir d'en observer les cérémonies, cherchaient-elles souvent à s'associer en quelque sorte aux nazariens, en participant aux frais des sacrifices, Jos Ant. 19,6,1 Maï-monid. in Num. 6 Ceux qui faisaient le vœu du nazaréat hors de leur patrie se contentaient d'observer les abstinences marquées; ils se coupaient les cheveux au lieu où ils se trouvaient à l'expiration de leur vœu, et les offraient plus tard, ou les faisaient offrir par d'autres dans le temple, avec les victimes et les offrandes ordonnées. Samson, Samuel et Jean-Baptiste sont les seuls exemples de nazaréat à vie que nous présente l'Ecriture, Jug 13,4141Sam 1,12 Luc. 1,15 Lorsqu'un enfant à naître était ainsi voué au nazaréat perpétuel, sa mère observait à sa place, jusqu'au moment de sa naissance, les prescriptions de la loi. Les rabbins opposent au nazaréat perpétuel celui de Samson qui leur paraît avoir été moins rigoureux que le premier, attendu que Samson a plusieurs fois vu et touché des corps morts, Jug 14,1 S, sans qu'il soit fait mention de sacrifices purificatoires qu'il ait offerts. — On trouve chez presque tous les anciens peuples quelques cérémonies semblables à celles du naza-réat, et l'on remarque en particulier que les Egyptiens, les Syriens, les Grecs et les Romains avaient l'habitude d'offrir leurs cheveux et leur barbe dans les temples de leurs divinités, comme, de plus, certaines coutumes d'abstinence étaient imposées aux prêtres de l'Egypte: quelques auteurs, Porphyre, Spencer, Mi-chaêlis, ont cru voir dans le nazaréat hébreu une tradition de l'Egypte, mais les analogies sont en elles-mêmes trop vagues pour qu'on puisse en tirer une conclusion pareille, et l'on doit se rappeler que loin de vouloir établir un lien, Moïse a toujours creusé un abîme entre les coutumes de son peuple et celles des nations voisines. Le nom dé nazarien se prenant encore dans plusieurs sens différents, nous sommes appelés à considérer de plus près les passages suivants.

1°) Gen 49,26 Joseph est appelé le nazarien d'entre ses frères: les Septante traduisent ce terme par chef, celui qui est honoré, et si l'on a égard à la signification primitive de nézer, on con-prendra que Joseph ait pu être ainsi désigné: le nom de nazir ou nezir était d'ailleurs comme il est encore dans plusieurs cours d'Orient, un nom de dignité, de charge publique, correspondant aux fonctions de vice-roi que Joseph exerçait en Egypte. Peut-être aussi, et dans le cantique du vieux Jacob il semble que c'ait été plus naturel, le nom de nazarien dé-signait-il simplement que Joseph avait été mis à part, choisi de Dieu pour lui être saint, et pour être le bienfaiteur de ses frères, celui devant qui sa famille se prosternerait.

2°) Quelques auteurs ont entendu du nazaréat temporaire le vœu que fit saint Paul en deux circonstances de sa vie, Act 18,18 21, 24, mais ce n'est qu'une hypothèse, et nous en reparlerons aux art. Paul et Vœu.

3°) Dans plusieurs passages du Nouveau Testament, Act 2,22 22,8 24, S., on lit nazorèen au lieu de nazaréen, et ce simple changement de voyelle donne au mot une signification comme une éty-mologie différente, remplaçant la couronne par le mépris; ?. plus loin.

4°) Nazaréen désigne souvent un homme natif de Nazareth, quel qu'il soit, et sans qu'aucune idée, autre que celle du fait, s'y rattache, Mar 10, 47 Act 4,10

“o°) Matthieu, 2,23, cite une prophétie d'après laquelle Jésus devait être appelé Nazaréen. Il est évident que, selon cet apôtre, il y a un rapport intime entre le séjour de Jésus à Nazareth et le surnom de Nazaréen qui lui avait été donné; il faut donc dès l'abord rejeter l'explication de ce nom tirée du nazaréat, Nom 6,2, quelque respectables et nombreux que soient les soutiens de cette opinion (Wett-stein, Spanheim, Erasme, Calvin, Bèze, Luther, Zwingle, Grotius, etc.): ce serait un jeu de mot assez mauvais, et d'autant plus que les prophètes n'ont jamais annonce Jésus-Christ comme devant être Nazaréen. Il faut donc supposer que le nom de Nazareth, ou d'habitant de Nazareth, renferme une idée qui, d'après les prophéties, devait être un attribut de Christ: cette idée peut, ou bien se trouver dans l'étymologie de ce nom, ou bien se rattacher à l'opinion publique. On sait qu'une assez mauvaise renommée pesait sur Nazareth, et qu'il suffisait d'en être Originaire pour être méprisé, Jean 1, 46 7,52 Or ce que les prophètes annoncent, c'est que le Christ sera méprisé de ses contemporains, Psa 22,7 8 (Isa 53,3 Peu importe ce que l'on a dit: que les Nazaréens n'étaient pas plus méprisés que les autres Galiléens; l'un et l'autre reviennent au même, les deux noms servent également de termes d'injure; cependant en examinant Jean 1,47, on trouvera que Nazareth était plus particulièrement méprisé, puisque le reproche en est fait, dans un entretien amical, par Nathanaël à Philippe, ces deux hommes étant l'un et l'autre Galiléens. 11 faut ajouter que le nom de Nazaréen prêtait bien plus que celui de toute autre ville de la Galilée, aux mauvaises plaisanteries auxquelles les Juifs étaient assez enclins: en changeant nazar en nazor Méprisé) les Juifs pouvaient exprimer d'une manière très directe et fort simple le mépris qu'ils avaient pour ces gens-là V. 3°)) et il est bien vraisemblable qu'en appellent notre Sauveur et ses disciples de ce nom, avec ou sans le jeu de mots, ils avaient l'intention de jeter sur eux du ridicule; dans ce cas Et surtout si saint Matthieu a écrit en hébreu ou en syriaque) ces paroles devaient avoir une très grande force: ''on lui a donné le surnom de Nazareth, ainsi que les prophètes ont annoncé qu'il serait en butte à toutes les moqueries de Ses ennemis.'' On comprend alors aussi la parole de Jésus à Sattl: ''Je suis ce Nazaréen que tu persécutes.'' —Quant à l'interprétation tirée de l'étymologie, et mise en avant par Jérôme, elle se fonde sur le sens de nezer, rejeton, buisson: saint Matthieu ferait ressortir alors que, de même que les prophètes ont appelé Jésus un rejeton, (Isa 11, 1, un germe, (Isa 4 2 Zaeh. 6,12, de même les impies, prophiétisant sans le savoir, lui ont donné le nom de rejeton, habitant issu de la ville des rejetons. Cette explication, à notre sens bien moins satisfaisante que celle qui précède, a été soutenue par Surenhu-sius, Yitringa, et dernièrement encore par Hengstenberg, dans une dissertation sur ce sujet, qui se trouve en tête du îe volume de sa Christologie.

NEAPOLIS

Act \6,11, maintenant la Cavala; ville maritime à 3 lieues sud-est de Philippes: elle a sur les côtes de la mer Egée un port avec une position avantageuse pour le commerce. Après avoir appartenu à la Thrace, elle passa, au temps de Vespasien, sous la domination romaine. On raconte que c'est aux habitants de cette ville qu'on est redevable de l'art de tailler la vigne, et qu'eux-mêmes l'avaient appris d'un âne: ils remarquèrent que les vignes mordues par cet animal croissaient mieux et rapportaient plus que les autres. — Saint Paul y passa en se renflant de Samothrace à Philippes. C'est le lieu de naissance de Méhémel-Ali.

NEBAJOTH

Fils aîné d'Ismaël, Gen 25, 13, et père des Nébajoth ou Naba-théens, que nous trouvons à côté de Ké-dar. (Isa 60, 7, formant une riche peuplade renommée par l'excellence de ses moutons. Ils occupaient, selon saint Jérôme, tout l'espace de pays compris entre l'Euphrate et la mer Rouge, non qu'ils en fussent les seuls possesseurs, mais ils y étaient en majorité: d'après quelques auteurs Diod. de Sic) la mer Morte appartenait à leur territoire, et Denys le géographe les fait avancer jusque près du Liban; il est probable en effet que, s'ils possédaient en propre l'Arabie Pétrée, ils ont empiété aussi, d'un côté sur l'Arabie Heureuse, de l'autre sur les contrées situées au nord-est, et qu'à leurs villes de Pétra et de Médaba ils en ont joint d'autres plus septentrionales, et voisines de Galaad; mais nomades comme ils l'étaient, libres et indépendants, ils ont recherché l'air et les pâturages plus que les villes habitées, et leur territoire n'a jamais été limité ni déterminé: plusieurs d'entre eux s'adonnaient au commerce, et entreprenaient de longs voyages dans ce but. Ils avaient des rois du nom d'Arétas, et lorsque Pompée vint en Syrie, il envoya des troupes contre eux et les défit. Il est plusieurs fois parlé des Nabathéens dans les livres des Maccabées; lorsque tous les peuples voisins de la Judée se soulevèrent contre les Hébreux, les Nabathéens seuls leur témoignèrent de l'affection; ils accueillirent fort bien Judas Maccabée marchant au secours de ses frères en Galaad, mais plus tard ceux de Médaba en particulier trahirent Jean Maccabée, le tuèrent, et s'emparèrent de tout le bagage militaire qu'il était venu leur confier, 1 Macc. S,

24 25 9,35

NEBO

1°) La plus haute cime de la montagne de Pisga, qui appartient à la chaîne des monts Abarim: elle était sur le territoire des Moabites du temps de Moïse, et était située en face de Jérico, de l'autre côté du Jourdain. C'est là que mourut Moïse, Deu 32,49 34,1 v. Pisga. — 2°) ville de Ruben, dans le voisinage de la montagne de ce nom, Nom 32 3 38 Elle avait appartenu d'abord aux Moabites, et plus tard il s'en rendirent maîtres de nouveau, (Isa 4 5, 2 Jer 48, I. Eusèbe en place les ruines à 8 milles sud de Hesbon. — 3°) Ville de Juda, Esd 2,29 10, 43: elle est appelée Vautre Nébo, Neh 7,33, pour la distinguer de la précédente: c'est de celle-ci que parle Eusèbe, d'après Calmet. — 4°) Idole des Caldéens, dont le nom se retrouve dans la composition de plusieurs noms propres. Dans le passage (Isa 15 2, le prophète parle peut-être d'un temple consacré à cette idole sur la montagne de Nébo en Moab; mais 46, l. se rapporte à l'idole caldéenne dont nous avons parlé à l'article Caldée, et dont le culte fut détruit probablement par Cyrus.

NEBUCADNETSAR ou Nabuchodonosor

Fier et puissant conquérant, fléaudans la main de Dieu, chargé d'exécuter les vengeances divines et d'accomplir les prophéties; il était fils, et fut le successeur de Nabopolassar sur le trône de Ba-bylone. Il porte déjà le titre de roi, Jer 25, 1 46,2, quoiqu'il ne fût encore à cette époque, lors de ses premières expéditions, que l'associé de son père à la couronne; peut-être aussi les historiens sacrés le nomment-ils ainsi par anticipation. Son nom se rattache presque exclusivement, dans la mémoire de chacun, aux grandes scènes qui sont racontées dans les premiers chapitres de Daniel; cependant son histoire commence longtemps auparavant, et les détails en sont épars dans les livres des Rois, des Chroniques, de Néhémie, d'Esdras, d'Ester, de Jérémie, d'Ezéehiel, et de Daniel. On peut la composer en comparant ainsi 2Roi 24,25, 26 2Chr 36, Néhém. 7, Esd 1, et 5 Est 2,6 Jer 21, 22,24 25, 27 29,34,37,39,43,44,46,49, et 52 Lam 4 Eze 17,21, 26-32, et Dan 1-5

Sa vie militaire a compté quatre campagnes principales qui l'ont toutes rapproché de la Palestine, si elles n'ont pas toutes eu pour premier but de l'envahir et de la réduire. La première est celle dont il est parlé Dan I, ¦!.; elle eut lieu la troisième année de Jéhojakim. Pharaon Néco faisait acte de souveraineté sur Circesium ou Carkémis, et Nébucadnet-sar, chargé par son père de la disputer au roi d'Egypte, obtint sur ses ennemis un succès facile, et les poursuivit à travers l'Arabie, jusque sur les bords du Nil; puis, se tournant vers Jéhojakim, le malheureux allié de Néco, il triompha sans peine de la Judée, prit Jérusalem, et se disposait à emmener son roi prisonnier lorsque, changeant de caprice ou d'idée, il lui rendit la liberté, et le fit son vassal tributaire, au lieu de le traiter en esclave; il emmena seulement quelques otages, au nombre desquels se trouvaient Daniel et ses trois amis. Il poursuivit quelque temps encore ses conquêtes, et acheva d'affaiblir les Egyptiens en leur enlevant toutes leurs possessions comprises entre l'Euphrate et le Nil. C'est pendant ces victoires qu'il apprit la mort de son père: il retourna précipitamment à Babyione, et monta sur le trône (604 ou 605 av. C) 2Roi 24,1-72Chr 36 6 7 Dan 1,1 sq. 5, 2 Esd 1,7 L'année suivante, il fit son fameux songe des quatre monarchies, qu'il oublia sans en conserver autre chose qu'une impression de frayeur telle, qu il voulait faire mettre à mort les mages qui ne pouvaient venir en aide à sa mémoire troublée: c'est alors qu'il nomma le jeune prophète Israélite chef des mages, et qu'il lui confia le gouvernement de la Babylonie, parce qu'il avait vu que Dieu était avec lui, et que Daniel seul avait les secrets du Seigneur, Dan 2,1 sq.

Trois ans après sa première conquête de la Judée, Nébucadnetsar dut tourner, pour la seconde fois, ses armes contre ce pays: Jéhojakim s'était soulevé, et avait refusé le tribut. Nébucadnetsar envoie d'abord contre lui les armées de Syrie, deMoab et de Hammon, qui ravagent la Judée, et font un grand nombre de prisonniers qui sont envoyés à Babylone, Jer 52,28 Jérusalem est assiégée, Jéhojakim périt lui-même en se défendant; Jéchonias le remplace sur le trône, et continue à se détendre; mais Nébucad-neisar arrive en personne au bout de trois mois: il se met à la tête des troupes, serre la ville de plus près, et ne tarde pas à s'en rendre maître. 11 envoie Jéchonias finir ses jours dans une prison de Babylone, dépouille le temple et le palais, brise les vases sacrés, emmène l'élite des habitants, et part en laissant à Sédécias un trône en ruines, en échange d'un serment de fidélité, 2Roi 24,10 2Chr 36,10 Jer n, 25 37,1 Eze 17,12 13 Sa puissance va se consolidant, rien ne résiste à ses armes, et les faux prophètes qui annoncent le déclin de son pouvoir sont, frappés et mis à mort, Jer 29,21 cf. 27,628,2

Cependant Sédécias ne tient pas le serment qu'il a prêté à l'ennemi de son pays, et, au bout de huit ou neuf ans de soumission, la seizième année de Nébucad-tietsar, il se révolte et refuse sa soumission; son exemple gagne les peuples qui l'entourent, et l'Egypte paraît les favoriser. Le roi de Babylone rentre en campagne; c'est sa troisième expédition. Incertain par quel ennemi il doit commencer, il tire le sort sur les flèches, et se décide bientôt; c'est Jérusalem qui rece-vra ses premiers coups, Eze 21, 23-27 En peu de temps, la Judée presque entière est soumise: Jérusalem, Lakis et Hazéka seules résistent encore, Jer 34,7; il marche sur Jérusalem qu'il a déjà conquise deux fois, et se prépare à la traiter avec plus de rigueur que jamais. L'approche du roi d'Egypte qui s'avance contre lui, l'oblige à laisser un instant respirer Sédécias; il envoie ses captifs en Caldée, et marche sur son nouvel adversaire; mais celui-ci ne l'attend pas même, et s'enfuit avant d'avoir pu faire sa jonction avec les armées de Juda. Né-bucadnetsar revient alors, continue le siège, et reste un an avant de venir à bout de la place; la famine désole les habitants de Jérusalem, qui n'en persistent pas moins à se défendre; enfin, pendant une absence du roi de Babylone, qui s'était rendu à Ribla, en Syrie, une brèche est faite à la ville, les principaux officiers des Caldéens y pénètrent, Sédécias et les siens s'enfuient, mais ne tardent pas à être atteints et faits prisonniers. Nébu-zar-Adan, chargé de la destruction de Jérusalem, s'en acquitte selon les souhaits de son maître, qui fait venir auprès de lui les principaux captifs, fait mettre à mort, sous les yeux de Sédécias, ses fils et ses grands, et l'envoie lui-même à Babylone, après lui avoir fait crever les yeux. Dans l'ivresse de son triomphe, il ménage encore Jérémie, et le recommande à Nébu-rar-Adan, 2Roi 24,20 2o, 1 2Chr 36,13 17 Jer 34,37, et 39, etc. C'est probablement après cette expédition qu'il fit élever, dans la plaine de Dura, cette fameuse statue d'or que l'on suppose avoir été comme l'apothéose de son père, et qui faillit coûter la vie aux jeunes Hébreux qui refusaient de l'adorer. Admirant le prodige que le Dieu de Daniel avait fait en faveur de ses jeunes amis, Nébueadnetsar n'hésita pas à décréter la divinité du Dieu des Hébreux, et ordonna qu'on rendît à Iahweh les mêmes honneurs qu'il réclamait pour son idole.

C'est après cela, que d'après Josèphe, car l'Ecriture n'en parle pas, Nébucadnetsar entreprit le siège de la puissante ville de Tyr, ce siège infructueux de treize laborieuses années si souvent prédit par les prophètes, mais dont toute l'histoire est encore et restera toujours obscure. Les passages qu'il importe le plus de consulter sur ce pas, sont: (Isa 23 et Eze 26-28,20 Josèphe, Arçhéolog, 10, M. 1

Contre App. 1, 19 20 11 paraît, d'après ces données, que Nébucadnetsar employa treize ans à ce siège, et qu'il ne fut pas payé de sa peine, soit qu'il n'ait pu venir à bout de son entreprise, soit plutôt que les habitants de la ville, s'étant retirés dans une île voisine avec toutes leurs ri-chesses, il n'ait trouvé que des ruines à offrir en pâture à ses soldats exténués (573 av. C. Honteux de rentrer à vide dans son royaume et voulant se dédommager de sa triste victoire, il se tourna derechef contre l'Egypte, la ravagea dans toute son étendue, mêla le sang des hommes aux flots du Nil, et put ramener son armée glorieuse et chargée d'un riche butin. Ce furent là ses dernières victoires et sa dernière expédition.

Il n'avait, du reste, plus rien à désirer; il s'était élevé aussi haut que jamais roi conquérant a pu le faire; tout ce qui peut se vaincre par des forces humaines, il l'avait vaincu, et ses armes, toujours victorieuses contre Jérusalem, la ville du vrai Dieu, paraissaient l'élever au-dessus de ce Dieu qui inspirait Daniel et qui sauvait ses amis: la tète tournerait à une moins grande hauteur, et le vieux monarque, au milieu d'une capitale que ses guerres lointaines n'avaient fait qu'enrichir, pouvait être pris de vertige au souvenir de toutes ses gloires. Un songe divin l'avertit de prendre garde; il vit un arbre immense renversé par terre à la voix d'un ange et couché sans rameaux ni verdure pendant sept années. Le chef des mages, prophète du Seigneur, lui fit voir dans les détails de ce songe un avertissement et une menace, mais une année d'intervalle que Dieu lui accordait pour s'humilier, ne servit qu'à l'endormir dans l'espérance que la parole divine ne serait pas exécutée, ou peut-être à la lui faire oublier. Son orgueil s'éleva à la hauteur de sa position terrestre, et comme il se promenait dans le palais royal de sa capitale, il s'écria dans une ivresse frénétique d'exaltation: N'est-ce pas ici Baby-lone la Grande que j'ai bâtie pour être la demeure royale par le pouvoir de ma force et pour la gloire de ma magificence ! Mors une voix des cieux lui répondit, lui annonçant que le songe terrible qu'il avait fait, allait recevoir son exécution; l'orgueilleux monarque fut chassé d'entre les hommes, il mangea l'herbe comme les bœufs, n'ayant d'autre abri que le ciel, exposé à toutes les intempéries de l'air comme à la haine de ses sujets auxquels il n'inspirait plus qu'une horreur mêlée de pitié; son poil crût comme celui de l'aigle et ses ongles comme ceux des oiseaux. Sept temps se passèrent ainsi, puis le sens lui revint, il bénit le souverain duquel toutes les œuvres sont véritables, dont les voies sont justes et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil; et il remonta sur son trône, Dan 4 II vécut encore une année et mourut après avoir régné quarante-trois ans, 561 av. C.

Plusieurs observations sont nécessaires à l'intelligence de son histoire.

Les historiens grecs ne parlent pas de Nébucadnetsar, et ce règne à la fois long et glorieux ne nous est connu que par ce qu'en disent les historiens sacrés, Jo-sèphe et quelques historiens de l'Orient; de là plusieurs incertitudes chronologiques et des dates peu sûres et difficiles à déterminer, d'autant plus que les historiens sacrés comptent diversement les années de ce prince, suivant qu'ils font commencer son règne à la mort de son père, comme Daniel et les Babyloniens, ou qu'ils datent du moment de son association à l'empire avant la bataille de Circesium, comme Jer 25,1 et les autres historiens hébreux. Il y a en outre, dans plusieurs de ces données, un manque de coïncidence dont il n'est pas facile de se rendre compte, et quelques divergences, pour lesquelles il faut consulter les ouvrages spéciaux, notamment Des Vignoles et les commentateurs modernes Dahler sur Jèrémie, Haevernick sur Daniel et Ezé-chiel. Les traits de la vie de Nébucadnetsar étant épars dans plusieurs livres de la Bible, les uns prédits, les autres racontés, souvent sans suite et sans ordre chronologique, il est arrivé que plusieurs des faits attribués par les uns à l'une de ses expéditions, sont d'après d'autres, attibués à une autre, et que l'on ne peut se faire toujours une idée juste des détails dont chaque cadre doit être rempli: nous avons suivi l'ordre qui nous a paru le plus probable; Dahler et Winer arrangent les événements d'une manière différente, et Calmet, par exemple, place l'histoire de la statue d'or ainsi que le supplice des trois jeunes Hébreux, à la fin de la vie de Nébucadnetsar et après son retour à la raison.

Ce qui frappe le plus dans la vie militaire de ce conquérant, ce sont ses attaques sans cesse renouvelées contre le faible royaume de Juda, attaques toujours suivies de victoires et toujours plus douloureuses dans leurs résultats; la première fois, il fait de Jéhojakim son vassal, et n'emmène avec une partie des trésors du temple que des otages; la seconde fois, il dépouille le temple, emprisonne le roi infidèle, emmène l'élite des Juifs, mais laisse encore à ceux qui restent un roi de leur nation; la troisième fois enfin, il exporte les habitants en masse, fait mettre à mort les principaux d'entre eux et charge leur roi de chaînes après l'avoir privé de la vue. Autant de secousses successives devaient faire comprendre aux Juifs que c'était bien de la part de leur Dieu que Nébucadnetsar ruinait ainsi leurs forces et leur vie nationale; et véritablement, à lire les écrivains sacrés, il semble que ce roi de Babylone n'ait eu, en effet, d'autre mission que d'accomplir les prophéties et les vengeances divines ; c'est à cela que se réduit sa biographie, et ses coups prolongés pendant une carrière de quarante-trois années devaient faire réfléchir les Juifs plus que n'eussent fait les coups épars de rois qui se seraient succédé sur le même trône; Nébucadnetsar devait être pour les Juifs l'homme de la fatalité, et l'on pense involontairement à la vieille et glorieuse figure de Louis XIV, qui a été l'épreuve du peuple de Dieu, comme le roi de Babylone en avait été le châtiment.

La conduite de Nébucadnetsar à l'égard des mages, n'est autre que celle d'un autocrate oriental; la tête de quelques mages n'était rien pour lui; satisfaire un caprice au prix de plusieurs vies était peu de chose. Le songe qu'il avait oublié, ces hommes devaient le lui dire; et leur charlatanisme spéculateur devait être la cause de leur propre ruine; ils étaient punis par où ils avaient péché. Un prophète seul pouvait, après avoir prié son Dieu, connaître ce songe, le rappeler au roi et lui raconter la succession des quatre monarchies; il est remarquable que Daniel ait eu lui-même, bien des années après, la même vision céleste, le même songe sous d'autres symboles, Dan 7 La première puissance était celle de Nébucadnetsar lui-même; la seconde était celle des Perses qui vinrent sous Cyrus, 538 av. C, renverser l'empire de Babylone; après eux vinrent les Grecs conduits par le puissant et rapide Alexandre, représenté dans le songe de Daniel sous la figure d'une panthère ailée à quatre têtes, qui signifient les quatre royaumes qui sortirent de la mort d'Alexandre et se di-visèrent en restant unis. La quatrième puissance enfin, c'est l'empire de Rome. Il y a, pour ainsi dire, unanimité parmi les interprètes sur la signification de ces deux songes, et l'on peut consulter presque indifféremment les divers travaux ou commentaires qui ont paru sur ce sujet; v. le Morgenland de Preiswerk, I, p. 33, sq.,1e Commentaire de Hœvemick, Gaus-sen sur Daniel, etc.

Le second songe de Nébucadnetsar, plus clairement encore expliqué et accompli, n'a pas besoin d'être développé davantage. Remarquons seulement que le terme employé pour marquer la durée de sa terrible maladie, est celui de sept temps; on entend ordinairement par là sept années, mais on peut l'entendre autrement encore, et sept années de folie ne prennent pas facilement place dans la vie si occupée de Nébucadnetsar: l'année asiatique se divisant en six termes de deux mois chacun, on pourrait entendre les sept temps de sept de ces doubles mois, de sorte que la maladie de Nébucadnetsar n'aurait duré que quatorze mois; selon d'autres, il aurait été malade trois ans et demi, selon d'autres encore, seulement sept mois. Quant à la nature de cette maladie, on pense généralement qu'il s'agit de l'insania canina ou lupi-na, la lycantbropie, pendant laquelle l'homme n'a plus de l'homme que les instincts animaux; se croyant changé en bête, en loup, en chien, en bœuf, il abdique son cœur et sa raison, et cesse d'être lui-même: c'est un animal. Les absurdes imaginations des rabbins sur la métamorphose physique de Nébucadnet-sar en bœuf, sont dès longtemps oubliées ou tombées dans le ridicule, et de gros-sières illustrations bibliques en conservent seules le souvenir. Lorsque le sens lui revint, il était guéri de sa folie, et l'on ne peut qu'admirer la touchante et noble confession de foi par laquelle commence en lui le retour à la raison; il s'humilia en adorant la main qui l'avait frappé, et son nom se place à côté de celui des Naaman, des Darius, des Cyrus et de tant d'autres païens pour qui le Seigneur a fait luire au milieu des ténèbres la foi à un seul Dieu. Plusieurs de ces grands conquérants, après avoir été des verges dans la main divine, ont reconnu vers la fin de leurs jours, la main qui les avait conduits j et à côté de Nébucadnetsar se place naturellement, et sous ce rapport aussi, le nom de Napoléon le Grand.

NEBUZARADAN

2Rois 25, 8 Jer 3T, 9 32, 12, général de l'armée de Né-bucadnetsar, attaché au service de la personne royale et l'un de ses principaux ministres. 11 fut chargé par son maître absent, de présider au sac de Jérusalem, 568 av. C, un mois environ après que cette ville eut été prise pour la troisième et dernière fois par le roi de Babylone: il s'acquitta de sa tache en soldat, il dépouilla d'abord la ville et le temple de tous les Irésors qui y restaient, puis il mit le feu à tout ce qui pouvait brûler; les édifices publics, le temple et toutes les maisons devinrent la proie des flammes; les remparts furent démolis et il ne resta plus que des cendres et des ruines sur l'emplacement où florissait naguère la sainte cité. N'ayant plus rien à faire en Judée, il donna l'ordre du départ, classa les prisonniers, chargea les riches dépouilles après avoir mis en pièces les ornements du temple qui ne pouvaient être emportés que par morceaux, partagea les terres entre les misérables habitants qu'il laissait en arrière sous le gouvernement de Guédalja, donna la liberté à Jé-rémie et à Baruc, selon les ordres qu'il avait reçus, et partit pour la Babylonie.— Il paraît que plus tard encore, lors du siège de Tyr, il revint en Judée, et qu'il essaya, peut-être pour venger la mort de Guédalia, de faire de nouveau la guerre aux Juifs, mais ceux-ci s'étaient déjà retirés en Egypte, il ne pouvait plus y avoir de guerre; une apparition suffisait au milieu de ces populations cinq fois décimées, et Nébuzar-Adan ne put emmener que 743 prisonniers, Jer as, 30

NECO, Nécho ou Néchos

L'un des Pharaons, roi d'Egypte, et contemporain de Josias, 2Roi 23,29 2Chr 35, 20 Fils de Psamméticus, il était le sixième roi de la 26e dynastie, celle des Saïtes. Il est connu dans l'histoire profane par l'entreprise qu'il fit d'un canal de communication entre le Nil et la mer Rouge, entreprise qu'il dut abandonner après que 20000 ouvriers eurent péri dans ce travail gigantesque, et par le voyage de circumnavigation qu'il fit faire autour de l'Afrique par des Phéniciens qu'il avait à son service; partis de la mer Rouge, ils revinrent au bout de trois ans par la Méditerranée, racontant à leur retour qu'en faisant voile autour de l'Afrique, ils avaient vu le soleil levant à leur droite, ce qui, ajoute Hérodote, ne me parait nullement probable.!. Hérod. 2, 138 4,42 — Ce qui est raconté de son histoire dans la Bible, présente plusieurs petites difficultés chronologiques qui laissent dans le vague la marche générale de son expédition, et ne permet pas d'en indiquer les détails d'une manière sûre. Ja-loux peut-être de la grandeur naissante du royaume de Babylone, il résolut de l'affaiblir avant qu'il s'élevât davantage, et se mit en route pour Circésium sur les bords de l'Euphrate. Deux chemins se présentaient devant lui; en prenant le plus court, il violait le territoire de Juda et risquait de trouver sur son passage un obstacle qui l'eût arrêté en même temps qu'il eût donné l'éveil à son ennemi. La voie plus longue était sous ce rapport préférable à l'autre; il s'embarque donc pour Ptolémaïs sur la frontière de Syrie; mais ses calculs de prudence et de ménagements sont déjoués; Josias, s'oit qu!îl crût son territoire violé, soit que tributaire du roi de Babylone, il crût devoir refuser le passage à son ennemi, marche contre l'armée égyptienne. Néco cherche à le détourner de son opposition: ''Ce n'est pas à toi que j'en veux, lui dit-il, mais à une maison qui me fait la guerre, et Dieu m'a dit que je me hâtasse.'' Nonobstant ces propositions de paix, il est forcé de combattre, la bataille s'engage dans la plaine de Méguiddo et le roi d'Egypte remporte une éclatante victoire, tandis que Josias, blessé à mort, expire bientôt après. Néco continue sa marche sans se laisser arrêter plus longtemps, il s'empare de Circesium, y met une garnison et réunit dans ses intérêts contre les Cal-déens, presque toutes les peuplades des environs, la Syrie, les Amonites, les Moabites, peut-être aussi les Edomites et quelques peuplades arabes. A son retour en Palestine, au bout de trois mois, il dépose et fait prisonnier Jéhoachaz fils de Josias, que les Juifs avaient élu quoiqu'il ne fût pas l'aîné, le remplace par Eliakim ou Jéhojakim, l'héritier naturel du trône de son père, impose au pays une contribution en le rendant son vassal, et retourne en Egypte. — D'autres auteurs pensent que Néco ne marcha contre la Caldée qu'après s'être entièrement vengé sur Juda; mais cette manière de voir présente plus de difficultés que celle que nous adoptons. — Quoi qu'il en soit, le roi d'Egypte ne jouit pas longtemps du fruit de ses conquêtes, car nous voyons, Jer 46,2, que la quatrième année de Jéhojakim, Circesium lui fut reprise par Nébucadnetsar, malgré l'appui que Juda prêta à Néco en cette occasion.

Hérodote parle du conflit qui eut lieu en Méguiddo, mais il le place à Migdol ou Magdola, sans doute parce qu'il connaissait cette dernière ville, et qu'il savait qu'elle était située sur le chemin naturel d'Egypte en Palestine; il a pu se tromper facilement, tandis qu'on ne peut supposer que les historiens juifs aient commis une erreur de cette nature. — Quant au message de Dieu que Néco dit avoir reçu, l'on suppose généralement que c'est par le moyen de Jérémie que la volonté divine lui a été manifestée; on pourrait croire que ces paroles du roi d'Egypte n'étaient qu'une ruse pour se débarrasser plus vite du pieux Josias en en appelant à son Dieu, si l'historien sacré n'ajoutait aussitôt, 2Chr 35, 22: ''Josias n'écouta pas les paroles de Néco qui procédaient de la bouche de Dieu.'' Et quoiqu'il paraisse étrange que les oracles célestes aient été révélés à un païen, ce fait n'est pas le seul de son espèce dans l'histoire sainte.

La durée de son règne a été de six ans d'après Manéthon, de seize d'après Hérodote, de quarante-six enfin d'après Ge-senius qui trouve les termes précédents trop courts pour cadrer avec les dates de la dodécarchie égyptienne contemporaine d'Ezéchias.

NEGUINOTH. v. Psaumes

NEHELAM. v. Sémahia 2°)

NEHEMIE

Fils de Hacalia. d'une origine du reste incertaine, de la race des prêtres selon les uns, selon d'autres de la tribu de Juda et de la famille royale. Le livre qui porte son nom renferme presque toute son histoire. Il remplissait auprès d'Artaxercès-Louguemain la charge d'altirsatlia ou d'echanson, et usa dignement de sa position pour le salut de ses frères. Ayani appris par Hanani et quelques Juifs revenus de Juda, le triste état dans lequel se trouvait sa patrie, et la misère de ses compatriotes, son cœur fut navré de leur récit, ses larmes coulèrent, il mena deuil, il jeûna, et recourut par la prière à celui qui devait bander les plaies de son peuple; il s'humilia, mais rappela aussi à le Seigneur les promesses qu'il avait faites aux Juifs de les ramener après les avoir dispersés. Il pria Dieu de vouloir toucher le cœur de son roi, et sa prière fut exaucée. Artaxercès ayant remarqué la tristesse inaccoutumée de son serviteur, la lui reprocha d'abord, et peut-être assez sévèrement, comme une mauvaise disposition d'esprit inconciliable avec le devoir d'un homme de cour; Né-hémie craignit d'avoir déplu à son maître, mais il lui répondit avec douceur et simplicité: ''Comment mon visage ne serait-il pas défait, puisque la ville qui est le lieu des sépulcres de mes pères demeure désolée, et que ses portes ont été consumées par le feu.'' Et comme le roi lui demandait ce qu'il pouvait désirer de faire, Néhémie, après avoir invoqué encore le secours et l'assistance de son Dieu, demanda au roi de le renvoyer en Judée pour y rebâtir Jérusalem. C'était une demande hardie, mais le roi dont Dieu avait disposé le cœur, l'accorda à son écbanson; il lui donna en outre une escorte militaire, des lettres pour les gouverneurs des provinces qu'il devait traverser, le droit de prendre du bois dans les forêts royales, et sa protection pour tout ce qu'il entreprendrait. Néhémie partit donc avec ses pleins pouvoirs, et arriva bientôt à Jérusalem. La main du Seigneur était bonne pour lui (2,8 19) Il débute par un examen prudent et silencieux de l'état des choses; les ennemis des Juifs sont trop puissants et trop nombreux pour qu'il puisse rien tenter avant d'avoir sondé le terrain; le mal est trop grand pour que Néhémie prenne des mesures avant d'en avoir compris toute l'étendue. Mais lorsque ses plans sont arrêtés, il rassemble les . magistrats, les sacrificateurs et les principaux d'entre les Juifs, leur expose le but de sa mission, ses droits et ses desseins. Quelques étrangers, Samballat, Tobija, et Gasmu, essaient en vain de contrecarrer son œuvre par de méchantes moqueries et de perfides insinuations: Néhémie les repousse en leur rappelant qu'ils sont étrangers au peuple juif, et qu'ils n'ont aucune part dans les affaires de la ville et de la maison de Dieu. Le peuple qui a retrouvé un chef dont la voix l'inspire, dont l'exemple l'encourage, se met à l'œuvre; les murs, les portes, les remparts, sont reconstruits. Jérusalem sort de ses ruines; la ville sainte se relève malgré les efforts jaloux des peuples voisins, et paraît sur le pas de se rendre indépendante et libre. Mais les Arabes, les Amonites et les Samaritains se liguent contre les Juifs, et projettent de fondre sur leur métropole avant que les remparts achevés ne rendent toute invasion plus difficile, toute victoire plus incertaine; Néhémie, à qui les machinations de Samballat et de ses partisans n'ont pas échappé, range le peuple en armes le long des murailles ranime le courage des faibles, et rappelle à tous qu'ils ont à combattre pour Dieu, l'honneur, la patrie et leurs familles. Les ennemis sont déconcertés par cette solennelle manifestation qui leur a montré un chef vigilant, un général habile, et uno armée résolue: les travaux reprennent leur cours, mais depuis ce moment la moitié seulement des jeunes gens s'occupe des constructions, tandis que l'autre moitié se tient toujours prête en cas de surprise; même les travailleurs gardent encore l'épée au côté.

A côté des ennemis extérieurs, Néhémie doit combattre aussi les ennemis intérieurs, l'usure, et l'abus que les riches avaient fait de leur position aux dépens du pauvre; le peuple était opprimé, il avait dû mettre en gages ses champs, ses maisons, ses fils et ses fdles. Une mesure héroïque devait être prise, et pouvait seule sauver Jérusalem d'une révolution: Néhémie convoqua les grands, les magistrats, et les sacrificateurs; il les censura pour le trafic infâme, pour la vente qu'ils avaient faite de leurs frères, et après leur avoir représenté le danger de la situation et l'opprobre dont leur conduite devait couvrir la nation sainte, il leur proposa la restitution complète des héritages, et la remise des dettes, se donnant lui-même à eux, et il en avait le droit, comme un exemple de désintéressement. Sa voix fut écoutée, l'assemblée dit amen ! à la malédiction que Néhémie prononça contre ceux qui ne tiendraient pas la parole jurée, et Néhémie sauva le peuple d'une crise qui eût pu être terrible, dans un moment où l'étranger ne demandait pas mieux qu'un prétexte pour intervenir. Néhémie qui, depuis douze ans qu'il était gouverneur, avait renoncé à tous les avantages de sa place, engageant sa fortune particulière au service de Jérusalem, à la reconstruction des murs, aux frais de re-présentation exigés par sa position,Néhémie était bien placé pour demander à ceux pour lesquels ils se sacrifiait, de se sacrifier aussi; personne mieux que lui ne pouvait s'écrier: ''? Dieu, souviens-toi de moi en bien, selon tout ce que j'ai fait pour ce peuple.'' Le zèle courageux de cet homme sans peur et sans rèproche, fut couronné, et malgré les intrigues réitérées de Samballat et des siens, malgré l'épouvante que de faux prophètes cherchaient à répandre parmi le peuple, la ville, ses murailles et ses portes furent achevées; mais les habitants étaient trop peu nombreux pour l'enceinte immense de l'ancienne Jérusalem; Néhémie dut songer à peupler ces murs qu'il venait de îv construire, et à constater les droits des anciens habitants propriétaires. Pendant les travaux et les recherches occasionnées par le dénombrement, Néhémie trouva un ancien registre des familles, qui lui fut utile pour les reconnaissances généalogiques. Ce registre est inséré 7,6-73 Il est probable aussi que les trois chapitres qui suivent, 8,9, et 10, sont hors de la place où ils devraient être; nous verrons plus bas ce qui en est: en tout cas ils renferment l'histoire de la lecture publique de la loi par Esdras, la célébration de la fête des tabernacles, la publication d'un jeûne solennel, une magnifique prière d'Esdras, et les serments prononcés en ce jour solennel, recueillis en forme de traité d'alliance. — Après cela nous voyons Néhémie continuer ses travaux de recensement, de classement, et d'organisation; il ordonne aux princi-paux du pays de se fixer dans la ville, et jette le sort sur le reste des habitants, afin d'en obliger la dixième partie à s'établir dans Jérusalem; puis il célèbre avec une grande pompe la fête de la dédicace des murailles: tous les Lévites des villes de Juda et de Benjamin y sont conviés; les prêtres purifient le peuple et la ville, les princes et les chefs du peuple s'assemblent sur les murs, et deux chœurs de chantres et d'enfants en font le tour au son des instruments, et aux chant des cantiques sacrés. L'un de ces chœurs est conduit par Esdras; l'autre est accompagné par Néhémie, suivi des magistrats, des prêtres, et d'une partie du peuple. Ils s'arrêtèrent en face du temple, où de nouveaux chants s'élevèrent en l'honneur du Seigneur; de nombreuses victimes furent immolées, le peuple était plongé dans l'allégresse la plus vive, et ses bruyants cris de joie retentirent au loin: de ce jour datait en effet pour lui la renaissance de sa patrie, sa restauration comme peuple; 12,27-47 — Une année avait suffi pour tous ces travaux au zèle persévérant et sage du réparateur des brèches d'Israël.

Le premier séjour de Néhémie à Jérusalem dura environ douze ans, 1,1 2,1 5,1413,6, mais il est probable que dans l'intervalle il dut retourner une ou plusieurs fois à la cour de Perse: on peut croire même que le premier voyage qu'il fit à Jérusalem ne fut guère qu'un voyage d'exploration, et qu'après avoir vu et raconté au roi le triste état de son pays, il obtint une prolongation de congé indéfinie. Mais après cela, il dut retourner auprès d'Artaxercès pour y reprendre ses anciennes fonctions, et quoique l'Ecriture ne précise pas la durée de son absence, on suppose qu'elle fut longue, et qu'il ne revint en Judée que sous le règne de Darius Nothus, 415 av. C. Son retour fut nécessité par le retour de l'impiété, par le relâchement dans lequel le peuple et ses chefs étaient tombés; ses réformes étaient oubliées, les sabbats n'étaient plus observés, on se refusait au pajement des dîmes, des mariages défendus étaient contractés, et le désordre en était venu au pas qu'un chef samaritain, Tobija, avait été logé dans les bâtiments mêmes du temple. Néhémie indigné fit jeter dehors les meubles de cet appartement ainsi profané, rendit aux Lévites les dîmes, rappela les prescriptions de la loi, et contraignit ceux qui avaient épousé des femmes étrangères à les renvoyer: ceux qui refusèrent furent bannis, et dans leur nombre on compte, au dire de l'historien Josèphe, Manassé, fils du souverain sa-crificateur et gendre de Samballat; les réfractaires ainsi chassés allèrent s'établir en Samarie, où ils fondèrent sur le mont Garizim un culte rival de celui de Jérusalem. Ceux mêmes qui consentirent à rompre leurs alliances étrangères, furent punis et publiquement déshonorés pour les avoir contractées. ''Mon Dieu, souviens-toi de moi en bien !'' s'écrie Néhémie en achevant le récit de cette nouvelle réforraation.

C'est ici que se termine pour nous l'histoire du gouvernement et de la vie de Néhémie; on ignore où et comment il mourut. Son nom est grand, et paraît au milieu de l'histoire juive comme celui d'un héros pacifique; il fit plus que des conquêtes, il releva Jérusalem de ses ruines, et réorganisa un peuple tout entier qui n'avait plus ni rois, ni lois. 11 se distingua par ses talents, sa prudence, son zèle, sa force, sa sagesse, son désintéressement et sa persévérance; il se distingua surtout parce qu'il était animé d'un esprit de prière dont on voit peu d'exemples dans les autres livres de l'Ancien Testament, et si jamais homme fit du Seigneur son bras et sou appui, ce fut Néhémie: il agit, mais il agit par la foi et au nom de Dieu. Il est un type de l'amour du Sauveur pour son Eglise, comme les désordres qui se commettaient au milieu du peuple juif de son temps, étaient un type, triste, mais trop fidèle, de l'Eglise chrétienne dont l'histoire ne se compose que de chutes et de relèvements.

Le livre qui porte le nom de Néhémie est, en grande partie, son ouvrage; on pourrait presque dire son journal, ses mémoires: partout où il parle à la première personne, il est impossible de douter que ce ne soit aussi lui qui raconte. Quelques anciens auteurs et pères de l'Eglise avaient cru y voir l'œuvre d'Esdras, non celle de Néhémie, attendu que les Hébreux réunissaient en un seul cahier ce qu'ils appelaient, ce que les romains appellent encore les deux livres d'Esdras; mais il y a, entre ces deux livres, de trop grandes différences de style pour qu'on puisse les attribuer au même auteur; le style de Néhémie est beaucoup plus facile, plus large, plus abondant, et l'emploi qu'il fait de la première personne ne se comprendrait pas dans toute autre supposition. Cependant, il ressort de la lecture même de ce livre que tout n'est pas de Néhémie; mais, si l'on peut dire où le fragment intercalé commence, il est plus difficile d'établir où il finit; à cet égard, les interprètes sont aussi divisés que possible. Le fragment le plus généralement reconnu comme étant d'une main étrangère, est quelques auteurs y ajoutent les chapitres 8,9, et 10; d'autres encore le chapitre 11 d'autres enfin, comme Eichhorn, en regardant les onze premiers chapitres comme l'ouvrage de Néhémie, attribuent le 12e et les cinq premiers versets du 13e à un chef du peuple, qui aurait fait l'histoire de Jérusalem pendant l'absence de Néhémie. Quelques critiques estiment aussi que des versets ont été intercalés, par ci, par là, dans le corps du livre, et, si on les en croyait, on n'aurait qu'à faire de Néhémie une seconde édition revue et corrigée par leurs soins. Au mi-lieu de toutes ces incertitudes, une chose demeure, c'est que ce livre, tel qu'il existe, appartient au canon juif, et que l'église chrétienne l'a accepté comme inspiré. Il importe donc peu qu'Esdras soit l'auteur de plusieurs de ces fragments, ou que ce soit Néhémie; et, si l'on se rappelle le document que trouva Néhémie, 7, S., on ne s'étonnera pas qu'il en ait peut-être joint à ses mémoires quelques extraits généalogiques ou historiques. — L'examen de ces difficultés a été fait dernièrement, avec beaucoup de sagesse, par Haavernick, Einl. II, p. 303-317

NEHUSTA

Fille d'Elnathan, femme de Jéhojakim, mère et tutrice du jeune Jé-chonias, âgé seulement de dix-huit ans lorsqu'il monta sur le trône, 2Roi 24,8 Jer 29,2 Elle eut part sans doute au gouvernement, mais ne sut pas diriger son Ils, et le suivit à Babylone lorsque Nébucadnetsar se fut emparé de la ville. C'est d'elle qu il est parlé, Jer 13,18, comme régente, et le prophète lui adresse les mêmes reproches et les mêmes exhortations qu'à son fils.

NEHUSTAN

Objet d'airain. 2 Bois 18,4 C'est le nom dédaigneux qu'Ezé-chias donna au serpent d'airain que Jîoïse avait fait, soit que les Israélites l'eussent conservé, ce que le texte sacré rend assez probable, soit qu'au milieu de leurs autres reliques d'idolâtrie, ils se fussent aussi fait des images de Dieu à la ressemblance de ce serpent. Le roi de Juda brisa cette idole en l'appelant, de son vrai nom, un morceau d'airain; ce n'était que cela, comme les reliques modernes sont Jes morceaux de cire ou d'os. — v. Serpent. Cela n'empêche pas que l'original de ce Néhustan ne se trouve encore, au dire de Calroet, dans l'église de Saint-Ambroise à Milan.

NEIGE

Elle n'était pas aussi rare en Palestine qu'on pourrait le croire; preuves en soient et les allusions fréquentes qui sont faites à sa blancheur, Exo 4,6 Nom 12, 10 2Roi o, 27 Psa 51, 7 (Isa 1, 18 Lam 4,7, et l'habitude avec laquelle on paraissait l'attendre ou la craindre comme un, des phénomènes ordinaires de l'année, Psa 147,16 148,8 Pro 31,21 Il est aussi parlé de neige réellement tombée, 2Sam 23,201 Macc. 13,22 Les voyageurs modernes disent que le mois de décembre est un mois de pluie, mais qu'il tombe assez ordinairement de la neige en janvier; s'il en tombe en février, les habitants, au dire de Shaw, la regardent comme l'indice d'une année abondante. Elle ne reste d'ailleurs pas longtemps, et Russel dit que, pendant treize hivers qu'il a passés à Àlep, il n'a vu que trois fois la neige rester plus d'un jour sans se fondre. — Le passage Pro 2b, 13, est probablement une allusion à l'usage ancien de se rafraîchir, au milieu de l'été, en faisant fondre de la neige dans les boissons. — Jer 18,14, mal traduit dans nos versions On a ajouté sans cause la négation) doit s'en-tendre comme s'il y avait: ''Un homme raisonnable abandonnera-t-il pour un rocher ses campagnes, arrosées par les neiges du Liban?'' Le prophète veut faire sentir la folie de ceux qui abandonnent le Dieu vivant pour servir des idoles.

NEMLEL

Nom 26,9, était frère de Dathan et d'Àbiram, et n'a pas pris part à leur révolte; son nom ne se trouve que dans la généalogie de sa famille, mais il s'y trouve sans tache.

NEPHTHALI

Mon combat) lesixième fils de Jacob et le second de Bilha, Gen 30, 8 35, 25 Le sens de son nom est expliqué dans le texte sacré à l'occasion de sa naissance. Nous ne connaissons aucune particularité de sa vie, sinon qu'il eut qu?tre fils, 46,24 Il fut le chef d'une des tribus d'Israël, qui comptait, à la sortie d'Egypte, 53,400 hommes en état de porter les armes, marchant sous la conduite d'Ahirah; ce chiffre était réduit à 45,000 lors de l'entrée en Canaan, comme celui de presque toutes les tribus avait également été réduit dans une proportion plus ou moins forte, suivant que leurs péchés dans le désert avaient été plus ou moins grands et obstinés, cf. Nom 1, 43 2,29 7,78 26,50 Son territoire, fertile en huile et en froment, s'étendait au nord de la Palestine, ayant le Jourdain à l'orient, Aser et Zabulon au couchant, le Liban au nord, et la tribu d'Issacar au midi; il descendait jusqu'à la mer de Tibériade, Jos 19,32 Les montagnes de Nephthali, Jos 20, 7, étaient, à ce que l'on croit, les prolongements avancés du Liban qui portent aujourd'hui le nom de Dschebl-Szaffad, chaîne fort large, calcaire, avec quelque peu de basalte, et haute d'environ 1,000 mètres, qui suit la vallée du Jourdain depuis l'Hermon jusque dans le voisinage du lac de Génésareth, d'où elle se dirige au sud-ouest, s'abaissant brusquement vers le Jourdain, et descendant, vers la Méditerranée, par une pente douce et longue, à travers un pays de collines, qui est fertile, en grande partie boisé, et abondant en eau. Nephthali était ainsi, selon l'oracle de Moïse, Deu 33,23, ''rassasié de bienfaits, et rempli de la bénédiction du Seigneur, possédant l'Occident et le Midi''. Jacob mourant avait caractérisé son fils ¦ une biche élancée; il donne des paroles qui ont de la grâce'', Gen 49,21 Quelques interprètes, les Septante, Bochart, etc., traduisent, au lieu de biche, des chênes élancés, ce qui est moins probable, mais peut se comprendre également. On a voulu voir dans ce passage, pressé dans un sens trop prophétique, une allusion à Barac, qui était de la tribu de Nephthali, et qui, après avoir poursuivi Siséra avec la vitesse du cerf, chanta ensuite sa victoire en accompagnant les paroles magnifiques de Débora, Jug 4,6 16 5, 1 Tobie était aussi Nephthalite.— Placée au nord de la Palestine, et loin du centre théocratique, cette tribu eut de la peine à se défaire entièrement des Cananéens, auxquelsplu-sieurs de ses villes restèrent longtemps tributaires, Jug 1, 33 mais elle ne laissa pas, toutes les fois qu'elle y fut appeée, de prendre une part active aux guerres qu'Israël dut soutenir pour le maintien de son indépendance, Jug 5,186,35 7,23 Sous le schisme de la royauté, Nephthali adhéra au nouveau royaume d'Israël, et eut déjà, sous son troisième roi, Bahasa, beaucoup à souffrir d'une irruption des Syriens de Damas, 1Roi 15, 20 2Chr 16,4 Aux jours de Pékach, une partie de ses habitants fut emmenée captive par les Assyriens, 741 av. C, 2Roi 15,29 cf. (Isa 8,23

NEPHTOAH

Ouverture) Jos 15, 9, fontaine située sur les frontières de Juda et de Benjamin. On prétend encore en montrer la place aux voyageurs, près d'une église construite plus tard, et dédiée à Jean-Baptiste, qui doit avoir demeuré avec ses parents non loin de cette source.

NER

Lampe, lumière. 1°) Père de Kis, (1Chr 8,33 9,39, nommé Abiel 1Sam 9,1— 2°) Fils du précédent, frère de Kis, père d'Abner, et oncle de Saul, 1Sam 14 51, 26,5 2Sam 2,8 3,23 1Roi 2,5 On le voit 1Sam 10, 14 s'informer avec curiosité des démarches de son neveu auprès de Samuel, mais l'on ne sait pas si ces questions étaient dictées par l'affection ou par la jalousie; ce dernier cas est rendu plus probable par le secret dans lequel Saul se renferme à son égard.

NEREE

Rom 16,15, disciple inconnu.

NERGAL

Espion) idole des gens de Cuth, 2Roi 17,30 C'est sans contredit la planète Mars, que les Sabéens adoraient sous le même nom: les rêveries rabbiniques lui ont donné la forme d'un coq. — v. Caldée, et Sareétser.

NERI

Fils de Melchi, l'un des ancêtres de notre Sauveur par Marie, Luc 3,27, inconnu.

NERON

Cinquième empereur de Rome, n'est jamais nommé dans l'Ecriture autrement que par son titre d'empereur ou de César, parce que dans les divers passages où il est question de lui, ce n'est pas de sa personne, mais de son titre qu'il est parlé. On sait comment dès le commencement de son règne il fit concevoir à tous les plus belles espérances; doux, vertueux, modeste, ami de la paix et de la justice, il était fortifié dans ces heureuses dispositions par Burrhus et Sénè-que, les instituteurs de sa jeunesse. Il annonça au sénat que son désir était de prendre Auguste pour modèle, et dans les premiers temps on le vit s'efforcer de tenir sa promesse; il diminua les impôts, fit de grandes largesses au peuple pour se concilier son affection, et lui donna des jeux splendides. Malheureusement il était faible et passionné; il prit pour directeur son confident Narcisse, scélérat et fourbe consommé, qui fit de lui cet atroce Néron dont le souvenir fait frissonner l'histoire. C'est à l'instigation de Narcisse qu'il fit assassiner Britannicus, son frère adoptif, puis sa mère, Agrip-pine, à qui il devait la vie et l'empire ?. Claude. Ce pas fait, rien ne devait naturellement l'arrêter, il prit un affreux plaisir à l'odeur du meurtre, et fit massacrer une foule inouïe d'innocents. Cependant son premier crime ne le laissa jamais tranquille, et ses remords le poursuivirent partout jusqu'à la mort. Pour s'étourdir, pour étouffer les cris de sa conscience, en même temps que pour assouvir ses passions désordonnées, il se livrait aux plus honteuses débauches. Il répudia sa femme Octavie, sœur de Britannicus, pour épouser l'infâme Poppée, et bientôt il fit périr à son tour d'un coup de pied cette seconde épouse et l'enfant qu'elle lui promettait. Avec cela il se piquait d'être artiste, poète et musicien; il prenait part lui-même aux jeux publics et aux représentations dramatiques: là il se montrait vêtu en histrion, entouré des histrions qui faisaient sa société habituelle, jouant du luth ou récitant ses poésies, se mêlant enfin parmi les lutteurs, et combattant lui-même. Il fit ainsi plusieurs voyages en Campanie, à Naples, en Grèce, sans autre but que de se donner en spectacle au peuple, et d'obtenir ses applaudissements.

Sous son règne un immense incendie consuma les plus beaux quartiers de Rome, et cette capitale fut presque entièrement la proie des flammes: pendant cette désolation, lui-même du haut d'une tour de laquelle il pouvait à son aise contempler les ravages et les progrès du feu, il chantait en s'accompagnant de sa lyre, un poème qu'il avait composé sur l'embrasement de Troie. Il est incertain s'il fut lui-même l'auteur de cet incendie: du moins il fit quelque chose pour en soulager les victimes. Quoi qu'il en soit, il imputa le crime aux chrétiens, et ordonna contre eux une persécution qui fut la première et la plus violente de toutes. Ce fut sans doute vers cette époque que l'apôtre Paul reçut à Rome la couronne du martyre.—La 12°) année de son règne une conspiration formée contre ses jours lui fut découverte par la perfidie d'un esclave; non seulement tous les conjurés périrent, mais avec eux presque tous leurs alliés, parents ou amis. Sa fureur ne connaissait pas de bornes: sur un simple soupçon les plus honnêtes citoyens étaient sacrifiés; Rome fut inondée de sang. Le poète Lucain, Burrhus, Sénèque, subirent le sort de tant d'autres hommes illustres. Enfin le châtiment arriva: Néron fut précipité de son trône par une révolte de l'armée, et se tua au moment où on allait le saisir, âgé de trente-et-un ans, après en avoir régné quatorze. La nouvelle de sa mort causa une joie inexprimable; ses statues furent renversées et traînées dans la boue, mais on lui fit des funérailles magnifiques.

Il ressort de Phil. 4,22 que quelques personnes de sa maison avaient embrassé la foi chrétienne. C'est à cet empereur que Paul en appela du jugement de Festus. Quelques commentateurs ont entendu de Néron le lion de la gueule duquel Paul avait été délivré, 2Tim 4,17 Mosheim pense que l'apôtre parle dans ce passage sans figure, et qu'il veut dire qu'il a failli être condamné à combattre les bêtes féroces. Cependant le sens le plus simple c'est le sens général figuré: ''J'ai échappé à un grand danger.''

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NÉRON

Cinquième empereur de Rome, n'est jamais nommé dans l'Ecriture autrement que par son titre d'empereur ou de César, parce que dans les divers passages où il est question de lui, ce n'est pas de sa personne, mais de son titre qu'il est parlé. On sait comment dès le commencement de son règne il fit concevoir à tous les plus belles espérances; doux, |

vertueux, modeste, ami de la paix et de la justice, il était fortifié dans ces heureuses dispositions par Burrhus et Sénèque, les instituteurs de sa jeunesse. Il annonça au sénat que son désir était de prendre Auguste pour modèle, et dans les premiers temps on le vit s'efforcer de tenir sa promesse; il diminua les impôts, fit de grandes largesses au peuple pour se concilier son affection, et lui donna des jeux splendides.


Malheureusement il était faible et passionné; il prit pour directeur son confident Narcisse, scélérat et fourbe consommé, qui fit de lui cet atroce Néron dont le souvenir fait frissonner l'histoire. C'est à l'instigation de Narcisse qu'il fit assassiner Britannicus, son frère adoptif, puis sa mère, Agrippine, à qui il devait la vie et l'empire (?. Claude). Ce pas fait, rien ne devait naturellement l'arrêter, il prit un affreux plaisir à l'odeur du meurtre, et fit massacrer une foule inouïe d'innocents. Cependant son premier crime ne le laissa jamais tranquille, et ses remords le poursuivirent partout jusqu'à la mort. Pour s'étourdir, pour étouffer les cris de sa conscience, en même temps que pour assouvir ses passions désordonnées, il se livrait aux plus honteuses débauches. Il répudia sa femme Octavie, sœur de Britannicus, pour épouser l'infâme Poppée, et bientôt il fit périr à son tour d'un coup de pied cette seconde épouse et l'enfant qu'elle lui promettait. Avec cela il se piquait d'être artiste, poète et musicien; il prenait part lui-même aux jeux publics et aux représentations dramatiques: là il se montrait vêtu en histrion, entouré des histrions qui faisaient sa société habituelle, jouant du luth ou récitant ses poésies, se mêlant enfin parmi les lutteurs, et combattant lui-même. Il fit ainsi plusieurs voyages en Campanie, à Naples, en Grèce, sans autre but que de se donner en spectacle au peuple, et d'obtenir ses applaudissements.


Sous son règne un immense incendie consuma les plus beaux quartiers de Rome, et cette capitale fut presque entièrement la proie des flammes: pendant cette désolation, lui-même du haut d'une tour de laquelle il pouvait à son aise contempler les ravages et les progrès du feu, il chantait en s'accompagnant de sa lyre, un poème qu'il avait composé sur l'embrasement de Troie. Il est incertain s'il fut lui-même l'auteur de cet incendie: du moins il fit quelque chose pour en soulager les victimes. Quoi qu'il en soit, il imputa le crime aux chrétiens, et ordonna contre eux une persécution qui fut la première et la plus violente de toutes. Ce fut sans doute vers cette époque que l'apôtre Paul reçut à Rome la couronne du martyre.—La 12°) année de son règne une conspiration formée contre ses jours lui fut découverte par la perfidie d'un esclave; non seulement tous les conjurés périrent, mais avec eux presque tous leurs alliés, parents ou amis. Sa fureur ne connaissait pas de bornes: sur un simple soupçon les plus honnêtes citoyens étaient sacrifiés; Rome fut inondée de sang. Le poète Lucain, Burrhus, Sénèque, subirent le sort de tant d'autres hommes illustres. Enfin le châtiment arriva: Néron fut précipité de son trône par une révolte de l'armée, et se tua au moment où on allait le saisir, âgé de trente-et-un ans, après en avoir régné quatorze. La nouvelle de sa mort causa une joie inexprimable; ses statues furent renversées et traînées dans la boue, mais on lui fit des funérailles magnifiques.


Il ressort de Phil. 4, 22 que quelques personnes de sa maison avaient embrassé la foi chrétienne. C'est à cet empereur que Paul en appela du jugement de Festus. Quelques commentateurs ont entendu de Néron le lion de la gueule duquel Paul avait été délivré, 2Tim 4, 17 Mosheim pense que l'apôtre parle dans ce passage sans figure, et qu'il veut dire qu'il a failli être condamné à combattre les bêtes féroces. Cependant le sens le plus simple c'est le sens général figuré: ''J'ai échappé à un grand danger.''


"Luc a exposé les actes des apôtres jusqu'au moment où Paul fut conduit à Rome sous l'empereur Néron. Ce dernier, le plus abject, je ne dirai ne dirai pas des rois, mais de tous les hommes et même des bêtes féroces, se révéla digne d'être le premier à entreprendre la persécution.(..) Ce point m'incitait à exposer plus complètement les vices de cet être, si le traitement d'un sujet aussi vaste n'eut excédé le but de cet ouvrage. Je me contente de signaler seulement qu'à travers toute sorte d'horreurs et de cruautés, il en vint au meurtre de sa mère et même, par la suite, à prendre pour mari, selon le rites des mariages solennels un certain Pythagore: on imposa à l'empereur le voile, la dot, le lit nuptial, les torches de mariage; bref, tout ce qui, même lorsqu'il s'agit de femmes, n'est montré qu'avec pudeur, fut alors étalé à la vue." Sulpice Sévère Chroniques

NETORIUS

"Il faut passer maintenant à Eutychès qui, égaré hors des sillons tracés par les anciens Pères a couru dans l’erreur contraire il affirme en effet, que loin qu’il faille croire double la personne dans le Christ, il ne convenait même pas de confesser en Lui une double nature; l’homme aurait été si bien assumé que dans l’union réalisée avec Dieu, la nature humaine ne serait pas demeurée. Son erreur découle de la même source que celle de Nestorius. Car de même que Nestorius pense qu’il ne peut y avoir de double nature sans que cela redouble la personne — et pour cette raison, confessant dans le Christ une double nature, il a cru double la personne; de même aussi Eutychès ne pense pas que la nature pouvait être double sans duplication de la personne. Or, comme il ne confessait pas que la personne fût double, en conséquence il pensa que la nature était manifestement une. C’est pourquoi Nestorius, soutenant avec justesse que la nature est double dans le Christ, confesse de façon sacrilège l’existence de deux personnes; tandis qu’Eutychès croyant avec justesse que la personne est une, croit avec impiété que la nature, elle aussi, est une". -- Boece, (445-526)

NETHANMELEC

Don du roi) eunuque, chargé sous Josias de soigner les chariots et les chevaux du soleil; il demeurait au faubourg de Parvarim ou Par-bar à l'occident du temple, 2Roi 23,11 (1Chr 26,18

NETHINIENS

(1Chr. 9,2 Esd 2,

43 7,7 Neh 7,46, etc. C'est le nom que les auteurs postérieurs donnent aux Gabaonites d'entre les Cananéens qui conclurent avec Josué une alliance dans laquelle celui-ci fut joué par eux, v. Ga-baon. Ils furent donnés, comme l'indique leur nom, aux lévites pour servir sous leurs ordres aux travaux extérieurs de l'entretien du temple, Esd 8,20, et ils sont nommés à côté des serviteurs de Sa-lomon, Esd 2,58 Neh 7,60 11, 3, qui étaient probablement des prisonniers de guerre, devenus prosélytes, Néh, 10, 28, et affectés par ce roi au service du culte public. Ils étaient fort méprisés, et ne pouvaient contracter alliance avec les filles d'Israël.

NETOPHA

Esd 2,22 Neh 7,26, ville probablement située entre Bethléem et Hanathoth.

NEZIB

Ville des plaines de Juda, Jos I o, 43, située, d'après Eusèbe à 9 milles, d'après Jérôme à 7 milles d'Eleuthéropo-lis, vers Hébron.

NIBCHAZ

Idole des Haviens,2Roi 17,31, nommée aussi parmi les divinités sabéennes; son nom renferme l'idée d'aboiement, et selon les interprètes juifs, elle aurait été adorée en effet sous la forme d'un chien. On trouvait autrefois sur une hauteur, en Syrie, à trois journées de Béryte vers Tripoli, la statue colossale d'un chien, symbole peut-être de Mercure, qui était adorée comme la protectrice du pays, et qui a donné son nom à la rivière voisine.

NICANOR

L'un des premiers diacres de l'Eglise de Jérusalem, Act 6,5 Sa personne est du reste inconnue: selon quelques pères il aurait été l'un des soixante-dix disciples, et aurait souffert le martyre en même temps qu'Etienne.

NICODEME

Pharisien et membre du sanhédrin à Jérusalem. Homme sincère et de bonne foi, il avait reconnu à ses miracles que Jésus était un prophète venu de Dieu; mais timide, il n'osait avouer ouvertement ses doutes et peut-être même ses convictions: il vint de nuit à Jésus, et apprit de lui la nécessité de la régénération ou nouvelle naissance pour obtenir l'entrée dans le royaume des cieux. Notre Sauveur suivit avec lui cette marche pleine d'autorité, dont il avait seul le secret; à ses questions incertaines, il répondait par de nouvelles vérités incompréhensibles à l'homme charnel, laissant au Saint-Esprit le soin de les expliquer et de les développer, Jean 3 L'œuvre de l'Esprit se fit lentement en Nicodème; il resta longtemps encore disciple secret; ce ne fut que d'une manière détournée, en en appelant aux formes ordinaires de la justice, qu'il essaya de prendre la défense du Messie au milieu du sanhédrin, et il se laissa réduire au silence par une réponse aussi dure que mensongère, Jean 7,50 cf. Deu 17,8 19,16 Mais à la mort du maître il ne cacha plus qu'il était son disciple; réveillé en quelque sorte par l'injuste condamnation qui avait frappé le Juste, il se sentit la force en même temps que le devoir de protester publiquement contre cette iniquité légale, et d'accord avec Joseph d'Arimathee, il vint en plein jour enlever en pleurant le corps du supplicié, apportant un mélange des plus riches parfums pour son embaumement, 19,39 sq.

Le nom de Nicodème réveille au premier abord la double idée d'une inintelligence des vérités divines, et d'une timidité contraire à l'esprit du christianisme dans la confession de la foi. Ses trop naïves questions sur la nouvelle naissance ne sont plus répétées, et peut-être vaudrait-il mieux qu'elles le fussent; le mot de régénération a passé dans le langage chrétien, mais pour plusieurs ce n'est qu'un mot, et il ne réveille pas toutes les idées qu'il renferme, et dont la profondeur, nouvelle pour Nicodème, lui paraissait insondable. Heureux ceux qui savent ce que c'est; heureux aussi, ceux qui, l'ignorant, ne craignent pas de le demander! — La timidité dans la profession a depuis longtemps été flétrie du nom de nicodémisme, et il ne se trouve que trop, à toutes les époques, de ces caractères faibles qui, sous une foule de prétextes, se contentent de croire dans le fond de leur cœur, et craignent de témoigner, retenus soit par de faux ménagements pour la religion d'autrui, soit par l'opprobre qu'ils redoutent, soit par simple paresse ou lâcheté d'esprit. En disant: j'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé, l'Ecriture nous fait apprécier à sa juste valeur une foi qui ne parle pas. Puissent tous les Nico-dèmes en timidité devenir aussi dans les plus mauvais jours des Nicodèmes en fermeté! — Ajoutons encore que s'il est important de ne pas renier Jésus sur la croix, il est important aussi, et peut-être plus difficile, de le reconnaître et de le professer dans la vie de chaque jour, alors qu'aucune circonstance extraordinaire ne paraît provoquer une profession. La profession est un devoir de tous les instants; nous nous la devons à nous-mêmes, à nos frères, et à Dieu. Savoir se joindre à tous les chrétiens en tout temps, montrer toujours et partout que l'on est membre du corps de Christ, marcher non seulement avec les chrétiens dans l'honneur, mais avec les chrétiens sous l'opprobre, c'est la science difficile, et c'est une épreuve à laquelle Dieu nous soumet tous les jours.

NICOLAS

Prosélyte d'Antioche et l'un des sept diacres de l'Eglise de Jérusalem, Act 6,5 C'est à lui que la plupart des pères de l'Eglise depuis Irénée, attribuent l'origine de la secte honteuse des nicolaïtes, condamnée par saint Jean. (Rev 2,6.15) Plusieurs regardent la secte des nicolaïtes comme identique avec celle de Balaam, verset 14, les deux noms de Balaam et de Nicolas ayant l'un en hébreu, l'autre en grec la même signification, celle de peuple vainqueur. On peut voir sur ce sujet, Iren. 2,27 Clém. d'Al., Strom. 3 Les fautes que le Saint-Esprit signale dans la doctrine des nicolaïtes sont au nombre de deux.

NICOPOLIS

Ville dans laquelle saint Paul passa un hiver, et d'où il écrivit à Tite qui était en Crète, de le venir trouver, Tit. 3,12 Il y avait plusieurs villes de ce nom, l'une en Epire, l'autre sur le Nessus dans l'intérieur de la Thrace, l'autre en Cilicie, et l'on a trouvé des raisons pour faire de chacune de ces villes la résidence de l'apôtre. Cependant c'est entre les deux premières que l'on hésite ordinairement, et la plupart sont d'accord à penser que c'est à Nicopolis en Epire que Paul a demeuré. La ville de Cilicie est celle qui a le moins de preuves en sa faveur, et le plus de témoignages contre elle.

NIGER, Act 13,1, v. Siméon

NIL

Fleuve d'Egypte qui prend sa source dans les montagnes de l'Abyssi-nie, coule du sud au nord et se jette dans la Méditerranée après avoir parcouru G?-byssinie, les déserts de la Nubie et l'Egypte. Son cours est de 800 lieues, dont 200 sur le territoire égyptien; il y entre à la hauteur de l'île de Philé ou d'Elé-phantine, et fertilise les déserts arides qu'il traverse. Ses inondations sont régulières et productives; ?. Egypte.

II y a 150 lieues de l'île d'Eléphantine au Caire, et cette vallée qu'arrose le Nil, a une largeur moyenne de 5 lieues. Après le Caire, ce fleuve se divise en deux branches et forme une espèce de triangle, le Delta, qu'il couvre de ses débordements. Ce trianfle, composé d'alluvions, a 60 lieues de base, depuis la tour des Arabes jusqu'à Péluse, et 50 lieues de la mer au Caire; un de ses bras se jette dans la Méditerranée près de Rosette; l'autre près de Damiette. Dans des temps plus reculés, il avait sept embouchures. La digue du Nil se coupe au Caire dans le courant de septembre, quelquefois dans les premiers jours d'octobre. ''Si l'on suppose que tous les canaux qui saignent le Nil pour en porter les eaux sur les terres soient mal entretenus ou bouchés, son cours sera beaucoup plus rapide, l'inondation s'étendra moins, une plus grande masse d'eau arrivera à la mer et la culture des terres sera fort réduite. Si l'on suppose au contraire, que tous les canaux d'irrigation soient parfaitement saignés, aussi nombreux, aussi longs et profonds que possible, et dirigés par l'art de manière à arroser en tout sens une plus grande étendue de désert, on conçoit que très peu des eaux du Nil se perdent dans la mer, et que les inondations fertilisant un terrain plus vaste, la culture s'augmentera dans la même proportion. Il n'est donc aucun pays où l'administration ait plus d'influence qu'en Egypte sur l'agriculture, et par conséquent sur la population. Sous une bonne administration, le Nil gagne sur le désert ; sous une mauvaise, le désert gagne sur le Nil. En Egypte, le Nil ou le génie du bien, le désert ou le génie du mal, sont toujours en présence; et l'on peut dire que les propriétés y consistent moins dans la possession d'un champ, que dans le droit fixé par les règlements généraux d'administration, d'avoir à telles époques de l'année et par tel canal, le bienfait de l'inondation.'' Ainsi parle du Nil et de l'Egypte le grand conquérant de notre siècle, tout ensemble profond observateur et grand écrivain. A ces extraits de ses Mémoires, nous ajouterons quelques détails sur le rôle que le Nil occupe dans l'Ecriture. Il y est presque partout désigné par le mot égyptien yeôr qui signifie le fleuve, nom qui se retrouve sur l'inscription de Rosette, et qui est conservé dans les dialectes memphitiques et sa-hidiques Jaro et Jero): le Nil était le fleuve par excellence de l'Egypte, comme le Jourdain était celui de la Palestine, et le nom de fleuve suffisait à le désigner. Ce n'est que beaucoup plus tard que le nom égyptien ayant passé dans la langue des Hébreux comme nom commun, servit à désigner, et une seule fois, Dan 12,5-7, un autre fleuve que le Nil, le Tigre. Le nom de Sihor désigne évidemment aussi le Mil, (Isa 23,3 Jer 2, 18, et probablement Jos 13,3 (1Chr 13,5 v. Sihor. Les inondations de ce fleuve, qui s'élève de 16 à 22 pieds au-dessus de son niveau ordinaire, lui donnent facilement l'air d'un grand lac ou d'une mer intérieure, (Isa 19,5 cf. le Coran 20, 39, sur laquelle les villes et les villages apparaissent comme des îles au milieu d'une contrée submergée, Am 8,8 9,3 L'eau du Nil, comme celle du Tibre à Rome, est naturellement trouble, mais se clarifie facilement au moyen du filtrage; elle jouit alors d'un goût agréable et sain, auquel il est peut-être fait allusion Jer 2, 18; de là aussi les louanges que les Egyptiens accordaient à leur fle;;ve, les honneurs qu'ils lui rendaient, et les récits exagérés faits de ses différentes vertus; il donnait la fécondité aux hommes et aux animaux. Le Nil était, comme il l'est encore, fort poissonneux, (Isa 19,8 cf. Nom 11, S., à tel pas qu'une partie de la population ne se nourrit presque que de poissons dans les mois d'avril et de mai. Des crocodiles habitent ses rives ombragées, surtout dans la Haute-Egypte.— On comprend que les bienfaits des inondations du Nil aient fait considérer ce fleuve comme le bienfaiteur du pays, et lui aient mérité des païens les surnoms de bienveillant et de béni; les prophètes aussi, parmi les maux dont ils menacent l'Egypte, n'oublient pas de compter le dessèchement de ses marais et de ses canaux, (Isa 19, S. Eze 29,10 30, 12 Le sept années d'abondance et les sept années de famine qui eurent lieu pendant l'administration de Joseph, ont dû se rattacher évidemment au plus ou moins grand accroissement des eaux du Nil, Gen 41, 1 sq.

NIMRAH

Nom 32,3, nommée aussi Betk-Nimra, Nom 32,36 Jos 13,27, ville de la tribu de Gad, à 5 milles nord de Beth-Haran ou Livias, d'après Eusèbe qui l'appelle Bethnabris; Burckhardt croit en avoir vu les ruines. Les Talmudistes

l'appellent Beth-Nimrin ou Beth-Namer. C'est dans ces environs, et un peu au nord, que Seetzen, dans sa carte, a dessiné une petite rivière appelée Nahar-Nimrim ou Wadyschoaïb, qui coule vers le Jourdain: il est probable que c'étaient là les eaux de Nimrim, (Isa 1S, 6 Jer 48 34 Quelques auteurs ont cru que le voisinage de panthères ?. Léopard) avait fait donner ce nom à cette ville, mais il paraît avec plus de raison, et la racine namer peut justifier l'un et l'autre sens, que Nimra était ainsi nommée à cause des eaux claires, transparentes et peut-être minérales qui se trouvaient dans ses environs. Les prophètes, dans les passages cités plus haut, rattachent la ruine du pays au dessèchement des eaux et des puits par les ennemis, cf. 2Roi 3,25

NIMRIM. v. Nimrah, ci-dessus

NIMROD

"C’est donc principalement dans l’Assyrie que florissait alors la cité de la terre, cité impie dont la capitale était Babylone, c’est-à-dire Confusion, nom qui lui convient parfaitement. Ninus en était roi et avait succédé à son père Bélus, qui avait tenu le sceptre soixante-cinq ans: lui-même régna cinquante-deux ans, et en avait déjà régné quarante-trois lorsqu’Abraham vint au monde, c’est-à-dire environ douze cents ans avant la fondation de Rome, qui fut comme la Babylone d’Occident." - Augustin, La citée de Dieu, L16, 16

"Ninus, second roi des Assyriens, qui avait succédé à son père Bélus , tenait l’empire, quand Abraham naquit en Chaldée. En ce temps-là florissait aussi le petit royaume des Sicyoniens, par lequel le docte Varron commence son histoire romaine" - Augustin La cité de Dieu LXVIII 2

"En effet, on dit que Ninus subjugua toute l’Asie, c’est-à-dire la moitié du monde, et porta ses conquêtes jusques aux confins de la Libye. Les Indiens furent les seuls de tous les peuples d’Orient qui demeurèrent libres de sa domination; encore, après sa mort, furent-ils soumis par sa femme Sémiramis"- Augustin La cité de Dieu LXVIII 2

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Gen 10, 8-101Chr 1,10, fils de Cus et petit-fils de Cam. L'historien sacré le dépeint comme un puissant chasseur devant le Seigneur, puissant sur la terre, et fondateur de Babel au pays de Sinhar: son nom était devenu proverbial et avait peut-être été chanté par les poètes. Sans que l'on puisse déterminer exactement la portée de ces expressions dans des temps aussi reculés, elles indiquent évidemment une grande puissance et une grande gloire. 11 est probable que ce célèbre chasseur ne fut pas un conquérant moins célèbre; il est probable aussi que, le premier, il substitua un règne au régime patriarcal; il est possible enfin qu'il ait dirigé la construction impie de la grande tour de Babylone, Gen 11, 4, et Josèphe le rend probable. 11 fonda Babel, Erec, Accad, et Calne, autant d'empires et de grandes villes auxquels l'histoire profane donne d'autres fondateurs, soit qu'elle n'ait pu remonter plus haut dans cette nuit de l'histoire, soit que le royaume de Nimrod se soit écroulé sur lui pour renaître plus tard sous d'autres chefs, comme les Gaules après Charlemagne, soit enfin que les Bélus, les Sémiramis, et les Ninus aient donné un lustre nouveau, une forme et une vie nouvelles à d'anciens établissements, à des amas de maisons, à des enclos qui n'avaient servi jusque-là qu'à des bergers ou à des chasseurs, et qui devaient recevoir les rois de la guerre et les chefs de la civilisation. Selon plusieurs commentateurs, Nimrod aurait aussi possédé l'Assyrie, et fondé Ninive sa capitale: ils s'appuient sur une traduction possible du verset 11, par laquelle les faits attribués à Assur appartiendraient à Nimrod, et il font la remarque, assez plausible, que la généalogie de Cam, v. 6-20, se trouve, avec la traduction ordinaire de nos versions, interrompue, contre l'habitude des Orientaux, par la mention d'un membre de la famille de Sem, Assur, ce qui est peu probable. On peut répondre cependant que ce verset épisodïque se rattache intimement au contexte, et qu'il renferme peut-être l'histoire d'une rébellion heureuse de plusieurs habitants de Sinha contre l'absolutisme du gouvernement de Nimrod, et leur séparation d'avec lui.

NINIVE

Appelée par les Grecs et les Romains Ninus, et dont le nom hébreu signifie demeure de Ninus, était la célèbre capitale de l'empire d'Assyrie. Son origine se perd dans les temps les plus reculés de l'histoire, Gen 10, 11 Elle fut longtemps le séjour des rois, Nah. 3,18 2Roi 19,36 Sop 2,13 cf. les auteurs profanes Strab. 2,84 Hérodot. 1, 193 5, 53 Ptolém. 6,1 Diod. de Sic. 2,23 Tacit. Ann. 12, 13 etc. Elle était située sur la rive orientale du Tigre, et, si l'on en croit les historiens, ses murailles avaient 100 pieds de hauteur, et 15 à 20 lieues de circuit, d'autres disent même davantage; elles étaient flanquées de quinze cents tours, dont chacune avait 200 pieds d'élévation. Le fleuve qui la traversait en partie, et ses solides murailles, la rendaient imprenable. Elle était le centre du gouvernement, de la richesse, et d'un immense commerce, Nah. 2,1012 3,4 16 Les conséquences de cette prospérité furent l'orgueil et la dissolution, Nah. 3 1 Sardanapale en fut le triste et vrai représentant: huit siècles avant Christ, vers l'an 747, au temps d'Achaz, sa capitale fut prise, après un siège de trois ans, par les Mèdes, conduits par Arbacès. Cette ville recouvra un moment, sous Ninus, son ancien éclat; elle se releva ainsi que tout l'empire d'Assyrie, mais elle fut prise une seconde fois, en 625, par Cya-xare roi des Mèdes etNabopolassar roi de Babylone. Elle tomba pour ne plus se relever. Ainsi s'accomplirent, et à la lettre, les prophéties diverses éparses dans le livre de Nahum, après qu'un repentir momentané, suscité par les prédictions de Jonas, eut d'abord épargné Ninive, ou plutôt différé sa destruction, cf. Jon. 1-4, Sop 2,13 etc. Au moment de la dernière conquête de cette ville, un grand nombre d'exilés juifs vivaient et végétaient captifs dans l'enceinte de ses murailles; v. Tobie 1,1111,14 et ailleurs. Où sont-ils maintenant ces remparts de Ninive ? s'écrie Yolney; et plus de vingt siècles en arrière le prophète juif lui répond: ''Iahweh réduira son lieu à néant.'' En effet, l'on a ignoré longtemps jusqu'au lieu même où cette immense cité s'était enivrée de sa gloire; et si jusqu'au treizième siècle, Strabon, Tacite et Abul-faradsch semblent nous indiquer encore quelques vestiges de ses ruines, un village, ou un castellum, cette trace même s'est perdue depuis lors: vis-à-vis de Mos-soul se trouve un petit hameau que l'on suppose avoir été bâti sur les décombres de Ninive, puis quelques lieues à la ronde, les villages de N'bih JounaLe prophète Jonas) Nimrud, et la colline de Nunia. Cependant des recherches faites dernièrement par le consul de France, M. Botta, fils de l'historien de ce no;r<, paraissent avoir déterminé avec évidence l'emplacement de l'antique Ninive, dont il croit avoir retrouvé quelques ruines au-dessous du sol, soit à Nunia, soit dans ses environs, notamment à Khorsabad. Ses lettres, adressées au savant orientaliste allemand Jules Mohr, à Paris, ont été reproduites en 4842 par presque tous les journaux français. M. Flandin, dans un article de la Revue des Deux Mondes (1845) a donné également des détails du plus haut intérêt sur les dernières découvertes faites à Ninive. Nous lui empruntons ce qui suit, en l'abrégeant.

''Aux bords du Tigre, en face de Mos-soul, s'élèvent deux monticules assez étendus auxquels se relient les extrémités d'une vaste enceinte, évidemment les restes d'un rempart très épais et encore palais était couvert d'une voûte dans laquelle avaient été ménagés des jours.

''Le palais de Khorsabad est riche en sculptures. Les murs des salles et les façades extérieures sont décorés de ta-bleaux taillés dans la pierre avec une admirable fécondité de ciseau. Rois et vi-sirs, prêtres et idoles, eunuques et guerriers, combats et fêtes joyeuses, tout est représenté: la vie des Ninivites vient se dérouler miraculeusement devant nous, depuis les symboles religieux jusqu'aux usages domestiques, depuis l'orgie du triomphe jusqu'au supplice des vaincus. Ce palais passe aux yeux des habitants étonnés pour une création de Satan. Sur les façades sont admirablement représentés des personnages ailés, coiffés de bonnets à corne ou à tète d'épervier, présentant une pomme de pin de la main droi-te, tandis qu'à leur main gauche est suspendue une corbeille ou un sceau. Un homme les accompagne, le front orné d'une bandelette, la main élevée, conduisant un bouc; — sans doute le prêtre assistant la divinité.

< Après les dieux et leurs acolytes, vient le roi qui s'avance vers le chef des mages; puis un cortège immense d'eunuques, de guerriers, de personnages apportant des tributs. Les costumes, la chevelure et la barbe, prouvent que la coquetterie la plus raffinée et la recherche la plus minutieuse, étaient d'étiquette à la cour de Ninive.

< On remarque encore sur les façades les gigantesques taureaux ailés, à tête humaine, coiffés d'une énorme tiare, qui ornent les portes d'entrée. Ils ont communément S mètres de hauteur et autant de longueur; c'est chez tous les peuples de ces contrées le symbole du créateur. Il paraît qu'un lion de petite taille, enchaîné, était placé au pied de chaque tau-reau. Mais ces lions étant en métal ont été pillés. Les ennemis de Ninive ont exécuté à la lettre le passage de Nahum, 2,9

''A l'intérieur et sur les murs des salles, des bas-reliefs très variés représentent soit des combats, soit des festins, où tous les détails de la vie militaire et de la vie domestique sont reproduits, soit

NIN

Très élevé. L'une de ces éminences est factice. L'autre, qui est naturelle, porte un village arabe appelé Neïniveh ou Nebi-Ounous, prophète Et non tombeau de) Jonas, à cause d'une pierre ornée de caractères que les Musulmans ne laissent pas voir, mais qu'ils gardent dans leur mosquée comme la pierre sépulcrale du prophète. A quatre lieues de Mossoul se trouve le village de Khorsabad, peuplé de Kurdes demi-sang croisé d'Arabes: il est bâti sur une éminence isolée au milieu de la plaine, éminence factice de 12 à 13 mètres de hauteur. Sur le plateau qui forme le sommet étaient bâties une cinquantaine de maisons d'assez pauvre apparence. C'est en creusant l'emplacement d'une de ces chaumières que M. Botta découvrit les premières sculptures assyriennes. Bientôt on résolut de les démolir toutes et de poursuivre les fouilles. Après six mois de travaux exécutés par des Nestoriens que les Kurdes avaient décimés, on avait mis au soleil les restes d'un vaste palais, comprenant quinze salles attenantes les unes aux autres, et formant un plan d'ensemble de 22,000 mètres carrés. La plupart de ces salles, dont quelques-unes ont de 30 à 35 mètres de longueur, communiquent entre elles par des portes: d'autres sont isolées, plus petites, et semblent avoir été réservées pour l'habitation secrète.

''Ce palais est élevé sur une terrasse de 12 à 13 mètres en briques crues, soutenue par un mur en pierres parfaitement taillées et assemblées, toutes de même grandeur. Le système de construction est celui de Babylone: il consiste en gros murs de 3 à 6 mètres d'épaisseur, en briques séchées au soleil, posées à plat et liées par un peu de boue: le bitume est aussi employé fréquemment, mais sans doute, malgré ce qu'a dit Diodore de sa source intarissable, celle d'où il provenait n'aurait pu suffire pour ces gros murs. Ces murs sont revêlus de plaques d'un marbre gypseux, dur et grisâtre, qui se trouve dans le pays, et dont les bancs énormes gisent à la surface du sol. — Les murs ne portant pas trace de fenêtres, et leur hauteur n'étant que de 4 mètres, il est probable que le encore des exercices de chasse, etc.

''On ne peut méconnaître sur ces monuments les guerres des Assyriens contre les Juifs. Un roi, Osée peut-être, se remarque parmi les vaincus. Ailleurs, on reconnaît des Ethiopiens et des Nubiens, qui sont peut-être ceux qu'Ezéchias assiégé par Sennachérib avait appelés à son aide, et que le prince de Ninive poursuivit dans leur pays. Parmi ces prisonniers il en est qui sont tenus par des chaînes passées dans la lèvre inférieure, ce qui rappelle la menace, 2 Bois 19,28

''Un détail confirme aussi le témoignage de l'Ecriture, qui dit que les chariots et les chevaux n'étaient pas en usage chez les Syriens et les Juifs; on n'en voit pas dans les tableaux qui représentent des combats avec ces peuples. —

''En parcourant la plaine immense qui s'étend de Mossoul ou Neïniveh jusqu'à Khorsabad Distance qui suppose quatre heures de marche) on rencontre <le nombreuses traces de constructions et une quantité considérable de tumuli hérissés de fragments de pierres et de briques. Evidemment des habitations, une ville, ont occupé ce vaste territoire à une seule époque ou à deux époques différentes. Personne ne peut dire si, à runef ou à l'autre de ces époques, Ninive a compris tout cet espace : mais on peut le présumer parce qu'en Orient, dans ces temps reculés, il n'y avait pas plus qu'aujourd'hui, entre la superficie des villes et leur population, la proportion qui existe en Europe. On peut donc comprendre que Ninive ait eu cette étendue, surtout en se rappelant ce que Jonas en a dit.

''Il y a cinq princes dont les conquêtes glorieuses peuvent avoir été figurées sur les murs de Khorsabad: Tigtath-Pilé-ser, Salmanassar, Sanchérib,Esarhaddon, et Nébucadnetsar I. On peut attribuer ces monuments soit à Sanchérib, soit à Esarhaddon, en supposant dans ce der-nier cas, qu'Esarhaddon aura voulu reproduire à la fois le souvenir des conquêtes de son père et celui des siennes propres.''

M. Flaudin a dessiné la totalité de ces bas-reliefs, tandis que M. Botta copiait les inscriptions en lettres cunéiformes qui les accompagnent. Plusieurs fragments, les plus importants, ont fait le chargement d'un navire, et ont été transportés à Paris. Quoiqu'il en soit, ajoute M. Flandin, ''la découverte de M. Botta justifiera Hérodote et la Bible aux yeux de ceux qui les accusaient d'exagération.''

Ce résultat nous a paru assez important pour motiver les détails qui précèdent. Devant la lumière de la science, tombent les railleries naguère si puissantes du voltairianisme. Les récits de la Bible ne sont pas des contes enfantés par l'ignorance d'un petit peuple qui, grossier et inculte, aurait admiré les moindres choses comme des prodiges. La civilisation, le luxe, la grandeur de Ninive et de l'Assyrie, étaient en effet prodigiruses. Grande leçon de réserve et d'humilité qui nous est ici donnée, et qui doit nous faire sentir le besoin d'entourer de notre respect les faits même qui nous semblent étranges, lorsqu'ils nous sont attestés par cette parole qui s'affirme toujours plus comme la vérité.

NISAN. v. Abu

NISROC

Idole des Ninivites, 2Rois19,37 (Isa 37,38 Elle est complètement inconnue, et les fables des rabbins ne méritent aucune confiance: les uns veulent qu'elle ait été faite avec une planche de l'arche, d'autres lui donnent la forme de la colombe, en souvenir de celle queNoé envoya pour examiner la terre; d'autres prétendent qu'elle représentait Assur, le fondateur du royaume des Assyriens; d'autres l'entendent d'un aigle, symbole d'Ormuzd dans la religion des Perses; d'autres enfin de la planète de Saturne, divisée en deux moitiés par l'anneau qui l'entoure.'Toutes ces opinions s'appuient, d'une part, sur l'étymologie du mot qui, suivant les lettres qu'on en prend, peut signifier ù peu près tout ce qu'on veut; d'autre part, sur quelques usages connus de l'idolâtrie des anciens Perses. C'est en présence de cette idole que fut commis un affreux parricide: le père ne fut pas sauvé de la mort par le culte qu'il lui rendait, ni les fils du crime. L'idolâtrie ne donne ni le bonheur, ni la moralité; elle ne garantit ni du péché, ni du malheur.

NITRE

Sel qu'on ne trouve dans la nature qu'à l'état de nitrate. On en distingue deux espèces différentes, l'une minérale, l'autre végétale: la première, -connue des Hébreux sous le nom de néther, est un sel lixiviel qu'on tire, en grande quantité, de l'eau salée de deux lacs de la vallée du Nil, et qu'on mêle avec de l'huile pour en faire du savon, de nos jours encore. Les Egyptiens s'en servaient pour l'embaumement des corps et pour le lavage des vêtements, Hérod. 2,87 cf. Jer 2,22 Pro 25, 20 La seconde, le borith, que nos versions ont traduit par savon, Mal. 3,2 Jer 2,22, et par pureté. Job 9,30, est un sel alcalin qu'on tire de la cendre de certaines plantes salées, et qui, mêlé avec de l'huile, est employé à fouler et à nettoyer les habits: saint Jérôme fait remarquer, dans son commentaire sur le passage de Jérémie, qu'une espèce de ces plantes sa lées portait encore, de son temps, le nom de borith. Le nitre végétal est l'objet d'un commerce considérable dans les marchés de l'Orient; mais la botanique n'a pas encore distingué et classé, d'une manière exacte et sûre, les différentes plantes salées des contrées méridionales. Les émanations animales sont indispensables à la formation de la plupart des nitrates. NO, Eze 30, 14-16 Jer 46,25 Nah. 3,8 Les Septante l'ont presque partout traduit par Diospolis. C'était, comme on le voit par ces passages, une ville considérable de l'Egypte; mais il y avait en Egypte deux villes de ce nom: l'une, la célèbre Thèbes, située dans la partie supérieure du pays; l'autre dans la Basse Egypte. Strabon dit de cette dernière qu'elle est entourée de lacs; c'est d'elle aussi que quelques auteurs, et notam ment Champollion L'Egypte II, 131) ont cru qu'il était question Nah. 3,8, parce qu'il est dit d'elle qu'elle est située entre les fleuves, et qu'elle a la mer pour rempart. Cependant cette détermination peut s'appliquer à l'une comme à l'autre de ces villes, comme à presque toutes celles de l'Egypte, à cause des canaux nombreux qui, coupant le sol dans toutes les directions, isolaient, pour ainsi dire, chaque ville, et lui donnaient des eaux pour murailles. D'ailleurs, le sort de cette ville est cité à Ninive comme exemple; Ninive et No sont comparées l'une à l'autre, et No doit, par cela même, avoir été en mesure de supporter la comparaison. On est donc assez généralement d'accord, ou, pour mieux dire, il est reconnu presque sans contestation, qu'il s'agit, dans tous ces passages, de la grande Thèbes des anciens. Dans Nahum,No est accompagné du surnom de Amon ou Ammori Mal traduit la nourricière) qui lui avait été donné sans doute à cause du magnifique temple de Jupiter Ammon qu'elle possédait, et c'est peut-être aussi comme allusion à ce culte que, dans Ezéchiel, elle est précédée d'un mot d'une assonance à peu près semblable, hamon, qui signifie multitude, et qui pouvait rappeler l'idolâtrie de ses habitants. Le passage de Jérémie doit être traduit: ''Je vais punir Ammon, dieu de No,'' et non comme le portent nos versions. Amon était la personnification du soleil quand il se trouve dans le signe du bélier, et Âmoun, dans la langue de l'ancienne Egypte, désignait celui qui produit, celui qui fait sortir la lumière des ténèbres. No signifie la possession ou la propriété, la portion, la résidence. No Amon était ainsi la possession d'Amon, la ville du dieu des sables, de Jupiter, dont le symbole était le bélier. — Thèbes était l'une des plus anciennes, et peut-être la plus ancienne des villes de l'Egypte. Fameuse dans la plus haute antiquité, elle avait reçu le nom de ville aux cent portes; son circuit était de 9 lieues. Elle était la résidence des anciens rois d'Egypte, avant qu'ils eussent transporté leur cour à Memphis. Elle couvrait les deux rives du Nil; ses maisons avaient de quatre à six étages; elle était ornée de temples nombreux, parmi lesquels on remarquait surtout celui de Jupiter, dont on admire encore les ruines colossales. On a dit que son étonnante population et ses richesses la mettaient en état de faire sortir ensemble 200 charriots et 10,000 combattants par chacune de ses cent portes. Les tombeaux des rois étaient magnifiques, et se ressentaient souvent de la culture scientifique et des connaissances astronomiques d'une caste sacerdotale éclairée. Lorsque Cambyse, à son retour d'Ethiopie, pilla la ville de Thèbes, il enleva le fameux cercle d'or qui entourait le tombeau du roi Osymandias; ce cercle avait 365 coudées de circuit, et représentait tous les mouvements des différentes constellations. Thèbes commença à déchoir lorsque les rois la quittèrent: Cambyse lui porta un coup fatal et décisif, et, du temps de Strabon, elle n'était plus qu'un grand souvenir. Cornélius Gallus, premier préfet d'Egypte, l'ayant entièrement renversée, il se forma, sur son emplacement, plusieurs villages habités, comme aujourd'hui, par des pâtres. Les restes de quelques édifices qui donnent encore une idée de sa splendeur, sont répandus en divers lieux, dont les plus connus sont Axor et Luxor. L'obélisque admiré à Paris appartient à cette grandeur dont les prophètes ont annoncé la fin. — On ne sait pas au juste à quelle destruction de cette ville Nahum fait allusion; la plupart des auteurs pensent que c'est Salmanas-sar qui l'aurait détruite, mais il n'est pas établi qu'il se soit avancé jusqu'au cœur de l'Egypte: Rosenmuller pense au général assyrien Tartan, sous Sargon, et, dans cette supposition qui n'a rien d'invraisemblable, l'allusion de Nahum se rattacherait à la prédiction d'Isaïe 20, contre l'Egypte et l'Ethiopie.

NOB

Ville de la tribu de Benjamin, située sur une colline rocailleuse du haut de laquelle on embrasse d'un coup d'œil toute la contrée de Jérusalem, (Isa 10, 32 Le sanctuaire s'y trouvait du temps de Saul, ainsi que le souverain sacrificateur Abimélec, 1Sam 21,1 22,9 Jo-sèphe l'appelle Noba.

NOBAH

1°) Homme. 2°) ville, Nom 32,42 v. Kénath.

NOCES, v. Mariage

NOD

Gen 4,16, pays situé à l'orient d'Eden. C'est là que Caïn s'enfuit après son fratricide. D'après l'analogie de tous les anciens noms il faut combiner ce nom avec son étymologie; il signifie exil; Caïn s'enfuit dans la terre de l'exil. Mais en même temps, comme le texte hébreu ne porte pas d'article, nous devons y voir un nom propre, et à cet égard on en est réduit à des conjectures. Michaélis, Bohlen et d'autres veulent trouver dans Nod le nom des Indes, mais c'est forcé; et si nous supposons que Moïse parle ici d'un pays encore connu de ses lecteurs, et qui pouvait avoir pour eux quelque signification, nous regarderons comme assez probable l'hypothèse de Buttmann que le nom de Nod désigne les vastes landes de la grande Tartarie.

NODAB

(1Chr. 3,19,''. Jétur.

NOE

Fils de Lémec, Gen S, 29, homme juste et intègre parmi ses contemporains, marchant avec Dieu, 6,9, fut au milieu de la condamnation générale du monde de son temps, l'objet de la grâce divine. Il fut épargné, lui et sa famille, lorsque Dieu envoya les eaux du déluge pour couvrir la terre: seul juste il fut seul sauvé. Sa justice était un témoignage vivant au milieu des hommes, son salut dut l'être de même. Il construisit l'arche, et Dieu la peupla des animaux qui devaient être conservés pour la terre future, 6 14 7,8 Quand les eaux se furent retirées, que l'arche se fut arrêtée sur l'Ararat et que la terre amollie par le long séjour des eaux eut repris sa fermeté, 8,4 sq., Noé sortit avec les siens, bâtit un autel, offrit des holocaustes, et reçut avec l'arc-en-ciel l'assurance qu'un pareil événement ne se reproduirait plus sur la terre avec les mêmes circonstances, 8,18 sq. Dieu renouvela avec ce nouveau chef de la création l'alliance qu'il avait faite avec Adam, il lui remit les clefs du monde, et lui annonça que dès ce moment la viande des animaux qui lui était auparavant interdite, lui était accordée pour son usage. Noé s'adonna aux travaux de la terre, planta la vigne, apprit à connaître par une triste expérience les effets dégradants du jus de ce fruit, maudit Cam, et mourut à l'âge de neuf cent cinquante ans, après en avoir passé six cents dans l'ancien monde, un dans l'attente, et trois cent quarante-neuf sur la terre renouvelée, 9,1-29

La plupart des observations que nous aurions à présenter sur son histoire ont été faites à l'article Déluge, cf., car ce mot aussi résume sa vie, son caractère et son activité. Disons cependant encore quelques mots sur sa personne.

1°) Son nom lui fut donné, parce que, dit son père, ''celui-ci nous soulagera de notre œuvre et du travail de nos mains sur la terre que le Seigneur a maudite.'' Lémec exprime ici une espérance qui se rapporte aux promesses faites par Dieu après la chute de l'homme. C'est une des premières traces de l'espérance messianique. Lémec voyait que le péché était arrivé à son comble, et que le jugement ne pouvait guère se faire attendre: il prévoyait que son fils serait un instrument remarquable dans la main de Dieu, et il paraît que lui aussi, comme tant d'autres, a rapproché dans la perspective prophétique des faits qui sont séparés par des siècles, le jugement prochain et le dernier jugement. 5, 29

2°) On a remarqué l'emploi alternatif du nom de Dieu, et de celui d'Eternel, et l'on a cru pouvoir en conclure que l'histoire de Noé était un composé de deux documents distincts, dont l'un, Celui d'Eternel) serait exclusivement israéliti-que; on ajoute que c'est dans celui-là seulement que se trouve la distinction établie plus tard par le mosaïsme, des bêtes nettes et des bêtes impures. Nous renvoyons à ce que nous avons dit sur ce sujet à l'art. Genèse. Quant à la distinction des animaux nous croyons avec plusieurs auteurs, qu'elle n'est pas ici légale, mais naturelle, et que Noé a pris sept paires des animaux qui sont utiles à l'homme, tels que le bœuf, la brebis, le chameau, tandis qu'il n'en a pris qu'une des animaux sauvages ou féroces, le tigre, le lion, le serpent, etc. On comprend qu'avec le droit nouveau donné à l'homme de se nourrir de chair, il était nécessaire qu'il eût à sa disposition des animaux purs en nombre suffisant, car leur propagation eût été trop lente pour les besoins du nouveau monde. Et quant aux carni-vores, il suffisait qu'ils pussent se reproduire, et le genre même de leur nourriture exigeait qu'ils ne fussent pas trop nombreux dès l'abord.

3°) Le déluge a commencé l'an 600 de la vie de Noé, au dix-septième jour du deuxième mois; les eaux s'accrurent pendant quarante jours; après ce temps elles commencèrent à se retirer et l'arche s'arrêta sur la crête de l'Ararat; le déluge avait duré jusque-là cinq mois ou cent-cinquante jours; ce fut le dix-septième jour du septième mois. En l'an 601 de la vie de Noé, le premier jour du premier mois les eaux avaient disparu, mais ce ne fut que le vingt-septième jour du deuxième mois que Noé sortit de l'arche. Les meilleurs chronologistes sont de l'avis qu'il faut commencer par l'équinoxe d'automne l'année dont il est question dans notre texte; l'an 600 de la vie de Noé aurait ainsi commencé vers l'équinoxe d'automne, l'an 1636 du monde.

4°) L'histoire de Noé s'est conservée dans les traditions de tous les pays et même chez les sauvages des Antilles et de l'Amérique du nord. On a retrouvé quelques médailles frappées à Apamée en Phrygie, où l'on croyait que l'arche s'était arrêtée; elles portent sur une des faces l'effigie soit de l'empereur Philippe, soit de Septime Sévère Pertinax, et sur l'autre revers une arche flottante, un vaisseau carré long, dans lequel sont un homme et une femme; sur l'arche est un oiseau; un autre oiseau s'avance en volant, tenant entre ses pattes une branche d'olivier; sur l'arche on lit distinctement le nom de No ou Noé; près de là ce même couple apparaît debout sur la terre ferme, élevant la main droite vers les cieux. Le seul exposé des traditions du déluge chez les Mahométans, les lndous, les Chinois, etc,, formerait un volume; qu'il suffise de répéter que partout ce fait est conservé, et qu'il est rare que ce soit avec des détails beaucoup différents de ceux que la parole de Dieu nous a transmis. Si l'on désire encore des faits et des exemples, on peut lire l'intéressant ouvrage de Grotius De Veritate Rel. Christ. I, et les rapports des missionnaires chez les peuples païens, Kranz au Groenland, Oldendorp aux Antilles, etc.

5°) L'ivresse de Noé fut une faute évidemment involontaire, soit que le fruit de la vigne avant le déluge n'eût pas encore sa force enivrante, soit plutôt que la vigne n'eût pas encore été cultivée et que son usage fût alors inconnu. Il est probable qu'avec l'usage d'une nourriture plus solide et certainement moins saine que Dieu accorda à l'homme, le besoin d'une boisson plus forte se fit également sentir; l'un et l'autre de ces aliments auront contribué à l'exécution de la menace divine quant à la durée de la vie humaine; ils auront influé lentement sur les générations, et c'est lentement aussi, décroissant de génération en génération, que la vie des hommes s'est resserrée dans les limites que nous lui connaissons aujourd'hui et dont la moyenne tend encore à diminuer. Noé est mort à l'âge de 9S0 ans, Sem, à l'âge de 600 ans, Arpacsad, à l'âge de 438, Sélah, à celui de 433 Hé-ber, à 464, Péleg, à 239, Réhu, à 239, Sérug, à 230, Nacor, à 148, Taré, à 205, Abraham, à 175, Isaac, à 180, Jacob, à 147 L'ivresse était un spectacle entièrement nouveau pour le monde, et il est à croire que l'irrévérence de Cam se rapportait à l'état de son père en général et non pas seulement à ce que son corps était découvert, v. Cam.

6°) Si la grandeur de Noé est dans son sort, ce sort même a dû être le prix de sa grandeur. 11 avait mérité d'être sauvé, il l'avait mérité par sa foi. Au milieu de la dépravation universelle, il était resté juste devant Dieu, Gen 7,1 Son nom est rappelé avec éloge à côté de ceux de Job et de Daniel, Eze 14,14 20 Son époque, tranquille au milieu des vices, incrédule sous la menace du déluge, est donnée en exemple au monde nouveau, au monde chrétien, par celui qui doit revenir pour exercer ses jugements sur la terre, et le Sauveur avertit les hommes qu'on n'évitera pas la destruciion par l'insouciance et l'incrédulité, Mat 24,37 38 Luc 17,26 27 L'apôtre loue la foi de Noé, Heb 11,7, et saint Pierre, en le nommant, l'appelle le prédicateur de la justice, 1 Pierre 3,20 2 Pierre 2,5 Isaïe a appelé les eaux du déluge, du nom de celui qui seul a échappé à celte catastrophe, les eaux de Noé,54,9

7°) Considéré comme type, ce second chef de l'humanité annonce le Sauveur du monde: a) par son nom, cf. Mat 11, 29; 6) comme héraut de la justice; c) parce que l'arche dans laquelle il a sauvé sa fa-

mille, est une image de l'église dans laquelle Christ sauve ses élus, sa parenté spirituelle, sa chair et ses os, Heb 2, 14 Eph. 5,30; d) par le sacrifice qu'il offrit à Dieu et dans lequel celui-ci flaira une odeur d'apaisement, disant qu'il ne maudirait plus la terre, Gen 8,21 cf. Eph. 5, 2

NOEL

  1. 1°)) Est-il normal de fêter Noël qui à l'origine était une fête païenne ? (Saturnales)

  1. 2°)) Est-il normal de célébrer une naissance ? Alors que la Bible dit ''Mieux vaut la mort que la naissance''?

  2. 3°)) Jésus est-il né la 25 décembre ?

  3. 4°)) En quelle année Jésus est-il mort ?

      1. 5°)) Que nous apporte la célébration de Noël ?

      2. Sur l’année de naissance de Jésus

La naissance de Jésus n'a pas été l'objet d'un culte particulier dans l'Eglise primitive. Ce qui était célébré était sa mort expiatoire et sa résurrection à Pâques.

Les différents calendriers

Jusqu'à Jules César, les peuples dataient leurs années de façon arbitraire. Par exemple, la douzième année du règne d'un roi. Autant dire qu'il était impossible de retracer historiquement une date dans le temps. Même la Bible, en dépit de sa précision méticuleuse de sa généalogie ne peut permettre un retour absolu sur la chronologie des évènements lointains.


Les juifs avaient bien le calendrier lunaire que Dieu leur avait Lui-même donné, et auquel on ajoutait un mois chaque trois ans pour rééquilibrer l'harmonie avec le système solaire, mais ce dernier n'était pas utilisé de façon à permettre les investigations historiques.

Au temps d'Hérode le Grand, le calendrier en vigueur était le calendrier julien défini par Jules César en l'an -46, l'origine du calcul étant la date présumée de la fondation de Rome en l'an -753

Ce calendrier fut remplacé en +532 par le calendrier Grégorien, qui comme son nom l'indique est dû au Pape Grégoire.

Il est depuis fort longtemps connu que l'année d’origine du calendrier grégorien (notre calendrier) ne correspond pas du tout avec l’année de la naissance du Christ qu'il prétend situer.

Le pape Grégoire ayant demandé à Denys, un moine scythe, de créer un nouveau calendrier ayant pour origine la naissance du Christ, ce dernier proposa un calendrier qui nous le savons comportait un biais de quelques années, faussant totalement le décompte chronologique. Sa proposition adoptée par l'Eglise Catholique, ne connut cependant un usage officiel en France qu'aux alentours de l'an 1000

Les calculs de Denys l'amenèrent à conclure, que Jésus-Christ était venu au monde en l'an 753 de Rome, quatrième année de la 194ème olympiade, et il avait fixé cette date comme départ de l'ère chrétienne. Il présupposait aussi que la naissance du Christ avait eu lieu le 25 décembre, bien que finalement, ce fût le 1er janvier suivant qui fut fixé comme étant le premier jour de l'année.

C'est ainsi que le 25 décembre de l'an 753 de Rome devint le 25 décembre avant. J-C., et que l'an 1 débuta le 1er janvier.

Au passage, on remarque ici immédiatement la supériorité de la sagesse divine qui elle ne compte le jour qu'une fois terminé et non pas le jour à venir comme étant un. - Cf. Gen 1

La mort d’Hérode la grand et la naissance de Jésus

Heureusement, pour situer la date de la naissance de façon précise, nous pouvons nous appuyer sur une date reconnue, celle de la mort d'Hérode 1er le Grand, en mars de l'an -4 du calendrier Grégorien.

En quoi la date de la mort d'Hérode nous est-elle précieuse pour déterminer celle de la naissance de Jésus?

Après avoir gagné les faveurs de Marc Antoine et du sénat, et chassé Antigone de Jérusalem, Hérode 1er le Grand, fut nommé roi de Judée et à partir de Jérusalem il établit son autorité sur toute la Palestine. Grand bâtisseur, il fortifia et embellit de nombreuses villes, surtout Jérusalem, où il entreprit la restauration du temple qui fut dédicacé en 10 av. JC. Malgré l'éclat de son règne, et les nombreuses améliorations qu'il amena en Israël, Hérode fut exécré par les juifs en raison de sa servilité envers Rome, sa tyrannie et sa cruauté, allant jusqu'à faire assassiner certains de ses propres enfants. - Jean 2,20

Frappé par un ange du Seigneur en raison de son orgueil démesuré et de ses meurtres innombrables, dans lequel il faut inclure le génocide de l'ensemble des petits enfants de la région de Bethléem, il rendit son dernier soupir une semaine avant la Pâque de l'an -4 avant notre ère rongé par les vers dans une puanteur pestilentielle. Il était âgé de soixante-dix ans et avait régné trente-quatre ans sur la Palestine.


L'historien, Flavius Josèphe, écrit dans son ouvrage, 'La Guerre des Juifs': "La maladie d'Hérode, qui avait alors soixante-dix ans, augmentait toujours. La vieillesse affaiblissait ses forces, et ses problèmes familiaux lui donnaient une profonde mélancolie".

La suite du récit retrace les soubresauts de la fin du règne d'Hérode, qui, accablé par sa terrible maladie qui ne lui laissait aucun répit, confinât à la folie meurtrière. Josèphe précise les circonstances de sa mort et les grandioses funérailles que lui fit son fils Archélaus. - Flavius Josèphe, La guerre des Juifs, Livre 1,21

Dans un autre de ses ouvrages: Histoire ancienne des Juifs, Flavius Josèphe précise, qu'une éclipse de lune eut lieu juste avant la mort d'Hérode qui eut lieu une semaine avant la Pâque. Il écrit: " Il arriva en cette même nuit une éclipse de lune."

L'éclipse de lune

Les éclipses de lune étant des évènements astronomiques fiables et répétitifs, elles sont une référence en matière de datation. Flavius Josèphe relate qu'une éclipse de lune eut lieu peu avant la mort d’Hérode, une semaine avant la Pâques. L’éclipse ayant donc été datée astronomiquement le 12 mars de l’an quatre avant notre ère, le 19 mars de l’an quatre av J.-C. est donc la date officielle de la mort d’Hérode.

Ainsi donc la naissance de Jésus ne saurait être placée après cette date, puisque le récit biblique affirme qu'Hérode était vivant et en bonne santé à ce moment-là. - Mat 2,7-1619-22

Mais le récit signale aussi d'autres détails qui méritent d'être soigneusement examinés:

La visite des mages venus d'Orient

Lors de la visite des mages à Jérusalem Hérode décida de faire ''tuer tous les enfants de 2 ans et au-dessous qui étaient à Bethléem et dans tout son territoire, selon la date dont il s'était soigneusement enquis auprès des mages.'' - Mat 2,16

Il est évident que la naissance de Jésus a eu lieu au minimum entre 18 mois et deux années avant la mort d'Hérode, puisque le récit nous dit qu'Hérode "s’était soigneusement enquis de la date auprès des mages". Hérode étant mort en début d'année (4 Avril) cela avance la naissance de Jésus et la visite des rois mages assyriens, au minimum courant de l’an six avant notre ère. - Mat 2,16

Hérode n'était pas encore malade

En outre, il semble bien qu'Hérode n'était pas encore malade au moment de la visite des mages, puisqu'il dit: "Allez, et prenez des informations exactes sur le petit enfant; quand vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j’aille aussi moi-même l’adorer.'' - Mat 2,8

Le fait qu'Hérode propose de se déplacer personnellement traduit un état de santé favorable, alors que d'après Flavius Josèphe, sa maladie de fin de règne fut relativement longue et horrible.

L'établissement à Bethléem

Concernant l’arrivée des mages à Bethléhem, le récit biblique, dans l’Evagile de Mathieu, parle d'une maison et en aucun cas d'une étable ou d'une grotte, mais plutôt d'une crèche, c'est-à-dire d'une mangeoire pour animaux, ajoutée pour servir de berceau, dans la salle familiale comble à ce moment-là, peut-être en raison du grand nombre de membres de la famille arrivant de toutes parts pour participer au recensement.

Lors de leur arrivé à Bethléem les mages se présentèrent à Marie et à Jésus dans la maison où ces derniers résidaient. ''Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l’adorèrent; ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe.'' - Mat 2,11

Le couple n’était retourna pas à Nazareth, puisque le récit sacré affirme que les mages arrivèrent à Bethléem. Et puisqu’ils étaient toujours sur place, après une période d’environ deux ans après le recensement, Il semble que Joseph et Marie avaient prévu de demeurer définitivement à Bethléem. Joseph et Marie étant originaires de Bethléem, il est fort probable qu'ils avaient retrouvé sur place leur parenté et aient reçu assistance de leur part.

C'est durant cette période qu'ils s'acquittèrent des règles religieuses prescrites par la Loi pour la naissance d'un garçon premier né. - Lev 12 Luc 2,21-2438-39

Circoncision du garçon 8 jours après sa naissance - Luc 2,21

Présentation au temple de l'enfant - Luc 2,22-38

Période de purification de la mère.

Etc. ..

Le récit de Luc affirme bien qu'après s'être acquittés des obligations religieuses, ils retournèrent à Nazareth, mais c'est uniquement parce que Luc fait une impasse totale sur le séjour de la famille en Egypte. - Luc 2,39-40

Nous sommes donc loin avant la date de la mort d'Hérode qui eut lieu rappelons-le au printemps de l'an -4

Mais un autre fait rallonge encore ce délai: La fuite en Egypte

A la suite de l'ordre donné par Hérode de supprimer tous les enfants âgés de deux et au-dessous, Joseph, et sa famille durent, par ordre divin, se réfugier en Egypte, en vue de sauver la vie du petit enfant.

Un ange apparut à Joseph: "Lorsqu'ils [les mages] furent partis, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, et dit: Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Egypte, et restes-y jusqu'à ce que je te parle, car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr. Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Egypte". - Mat 2,13-14

C'est donc Dieu Lui-même qui ne permit pas un retour immédiat à Nazareth. La fuite en Egypte, hors de l'atteinte des soldats d'Hérode, étant bien plus aisée de Bethléem que de Nazareth, et l'enfant étant maintenant physiquement en état de supporter le voyage jusqu'en Egypte.

Tout cela arrivait alors qu'Hérode était encore en vie !

Combien de temps Joseph et sa famille demeurèrent-ils en Egypte ?

A vrai dire, nous ne le savons pas, mais les Ecritures nous donnent un renseignement précieux à ce sujet. Il est écrit: "Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé à travers le prophète: J'ai appelé mon fils hors d’Egypte". - Mat 2,1519

Lorsque nous lisons le texte sacré il n’apparaît pas que Joseph et sa famille soient allés en Egypte pour un très court laps de temps (quelques mois) mais plutôt durant plusieurs années.

Ce séjour en Egypte ne se fit pas "en coup de vent", ce ne fut pas un 'Aller-retour'. Les conditions de voyage et d'installation n'avaient à l'époque rien à voir avec ce que nous connaissons aujourd'hui. La distance parcourue était de plus de 1400 km aller-retour; le voyage était donc long et fastidieux, surtout pour une famille avec un enfant en si bas âge. Tout cela avec un âne pour tout moyen de transport; on n'avance guère dans ces conditions et le voyage fut fait en réalité la plupart du temps à pied, l'âne étant chargé seulement des bagages et probablement bien souvent de l'enfant.

Marie devait aussi allaiter constamment l'enfant et lui prodiguer les soins indispensables. Le petit enfant tout comme Marie devait fréquemment se reposer.

Le voyage aller-retour d'Egypte dura donc à lui seul plus de deux mois.

En Egypte Joseph dut prendre contact avec la communauté juive locale, pour trouver un toit pour installer sa famille, chercher un emploi pour la faire vivre.

Dieu, qui est un Dieu miséricordieux et compatissant, n'aurait pas permis que la famille supporte un stress qui dépasse ses forces.

La durée du séjour en Egypte fut donc de plusieurs années.

Ceci dit, après la mort d'Hérode, Joseph n'eut pas à attendre la propagation de la bonne nouvelle par le 'bouche à oreille': "Quand Hérode fut mort, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, en Egypte, et dit: Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et va dans le pays d'Israël, car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts. Joseph se leva, prit le petit enfant et sa mère, et alla dans le pays d'Israël". - Mat 2,19-21

Tout cela, comme nous le comprenons, a pris un temps considérable, qui recule encore la date de la naissance de Jésus d'au moins trois ou quatre ans.

C'est seulement lors de leur retour d'Egypte que la famille s'installa à Nazareth. En fait leur désir était de retourner auprès de leur famille à Bethléem, mais le Saint-Esprit ne le leur permit pas. Le récit nous dit: "Mais, ayant appris qu'Archélaüs régnait sur la Judée à la place d'Hérode, son père, il craignit de s'y rendre, et, divinement averti en songe, il se retira dans le territoire de la Galilée, et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé à travers les prophètes: Il sera appelé Nazaréen". - Mat 2,22-23

Une réalité se fait jour:

Jésus est né environ 6 ans avant la mort d'Hérode le Grand, lui-même mort 4 ans avant la date présupposée de la naissance de Christ.

La date du recensement

La date du recensement certifie la date de naissance du Christ

Hérode tombé en disgrâce, César Auguste imposa une vérification forcée du nombre d'Israelites en âge de payer l'impôt à César, qui dépêcha Quirinus Varus le gouverneur de Syrie en vue de lancer un grand recensement sur toute la Palestine.

Nous avons des preuves que Quirinus gouvernait la Syrie en l’an -10 et cela durant une très courte période de temps et qu'un recensement eut lieu en Judée, alors que Saturnius était gouverneur de cette région à cette même époque.

La naissance de Christ a donc eu lieu au moment même où démarraient les travaux de reconstruction et de renouvellement du temple dont il dit Lui-même: ''Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai.'' - Jean 2,19

''Jésus avait environ trente ans lorsqu'il commença son ministère …'' (Luc 3,23)

''Après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine … (Luc 1,3)

Tu n'as pas cinquante ans !

Certains supposent à tort que puisque le récit Biblique ne parle que de trois Pâques, Jésus n'aurait évangélisé que trois ans et demi et qu'il serait mort jeunot à l'âge de trente-trois ans.


Mais c'est faire peu de cas de l'Ecriture elle-même qui affirme: ''Jésus a fait encore beaucoup d`autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu`on écrirait.'' - Jean 21,25

Et comment comprendre les paroles suivantes contenues dans l'Evangile de Jean ? "Les Juifs lui dirent: Tu n`as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham!. Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu`Abraham fût, je suis. Là-dessus, ils prirent des pierres pour les jeter contre lui; mais Jésus se cacha, et il sortit du temple.'' - Jean 8,56-59

Commentant ce verset, dès le premier siècle, Irénée de Lyon appelle hérétiques ceux qui enseignent une telle chose. Il écrit: ''Mais les hérétiques, (..) s’élevant, à l'encontre de leur propre doctrine et sans même s'en rendre compte, réduisent à néant toute l'œuvre du Seigneur et enlèvent à celui-ci la période la plus nécessaire et la plus honorable de sa vie, je veux dire celle de l'âge avancé, pendant laquelle il a été le guide de tous par son enseignement. Car comment aurait-il eu des disciples, s'il n'avait pas enseigné? Et comment aurait-il pu enseigner s'il n'avait pas eu l'âge d'un maître ? Quand il vint au baptême, il n'avait pas encore accompli sa trentième année, mais était au début de celle-ci. Luc indique en effet l'âge du Seigneur en ces termes: "Jésus commençait sa trentième année (Luc 3,23)", (..). Car, tout le monde en conviendra, l'âge de trente ans est celui d'un homme encore jeune, et cette jeunesse s'étend jusqu'à la quarantième année: ce n'est qu'à partir de la quarantième, voire de la cinquantième année qu'on descend vers la vieillesse. C'est précisément cet âge-là qu'avait notre Seigneur lorsqu'il enseigna: l'Evangile l'atteste, et tous les presbytres d'Asie qui ont été en relations avec Jean, le disciple du Seigneur, attestent eux aussi que Jean leur transmit la même tradition, car celui-ci demeura avec eux jusqu'aux temps de Trajan. Certains de ces presbytres n'ont pas vu Jean seulement, mais aussi d'autres apôtres, et ils les ont entendus rapporter la même chose et ils attestent le fait. Qui croire de préférence ? Des hommes tels que ces presbytres, ou un Ptolémée, qui n'a jamais vu d'apôtres et qui, fût-ce en songe, n'a jamais suivi les traces d'aucun d'entre eux ? Il n'est pas jusqu'aux Juifs disputant alors avec le Seigneur Jésus-Christ qui n'aient clairement indiqué la même chose. Quand en effet le Seigneur leur dit: ''Abraham, votre père, a exulté à la pensée de voir mon jour; il l'a vu, et il s'est réjoui'', ils lui répondent: ''Tu n'as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ''? (Jean 8,56-57) Une telle parole s'adresse normalement à un homme qui a dépassé déjà la quarantaine et qui, sans avoir encore atteint la cinquantaine, n'en est cependant plus très loin. Par contre, à un homme qui n'aurait eu que trente ans, on aurait dit: ''Tu n'as pas encore quarante ans.'' Car, s'ils voulaient le convaincre de mensonge, ils devaient se garder d'outrepasser de beaucoup l'âge qu'on lui voyait: ils donnaient donc un âge approximatif, soit qu'ils aient connu son âge véritable par les registres du recensement, soit qu'ils aient conjecturé son âge en voyant qu'il devait avoir plus de quarante ans et, en tout cas, sûrement pas trente ans. Car il eût été tout à fait déraisonnable de leur part d'ajouter mensongèrement vingt ans, alors qu'ils voulaient prouver qu'il était postérieur à l'époque d'Abraham. Ils disaient ce qu'ils voyaient, et celui qu'ils voyaient n'était pas apparence, mais vérité. Le Seigneur n'était donc pas beaucoup éloigné de la cinquantaine, et c'est pour cela que les Juifs pouvaient lui dire: ''Tu n'as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ''?

      1. Quant au jour de la naissance

‘’Il est des historiens qui, poussant plus loin l'exactitude chronologique, ont indiqué non seulement l'année de la naissance du Seigneur, mais encore le jour, et le disent né la vingt-huitième année du règne d'Auguste, le vingt-cinquième jour du mois de pachon1 [Mars/Avril] Ceux de la secte de Basilide célèbrent aussi le jour du baptême de Jésus-Christ, en employant à des lectures la nuit qui précède ce jour. Ils disent que ce baptême eut lieu la quinzième année du règne de Tibère-César, le quinzième jour du mois de tybi [6/7 Décembre]. D'autres veulent que ce soit le onzième jour du même mois. Il en est qui, recherchant avec le soin le plus minutieux les moindres détails qui se rapportent à la passion de notre Seigneur, disent qu'elle eut lieu la seizième année du règne de Tibère-César, le vingt-cinquième jour du mois de phoménoth [Février]; quelques-uns disent le vingt-cinquième jour du mois de pharmuthi [Mars]; d'autres le dix-neuvième jour de ce dernier mois. Il en est même plusieurs d'entre eux qui disent que le Christ est né le vingt-quatrième ou le vingt-cinquième jour du mois de pharmuthi’’ [Mars]. - Clément d'Alexandrie, Les Stromates chpt 21

Notes : Clément d’Alexandrie meurt en 215, Cela signifie qu’avant même qu’Aurélien officialise le culte de Sol Invictus ou qu’Héliogabale l’improrte à Rome, il y avait une fête chrétienne hivernale à la date de l’épiphanie.

cf. https://leslunesbleu.wordpress.com/2017/12/01/cest-pas-source-les-origines-de-noel/


''Pendant qu’ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva''. - Luc 1,6

De ce verset l'on peut conclure:

a) Que la naissance de Jésus n'a pas eu lieu au moment précis de l'arrivée de Joseph et Marie à Bethléem.

b) Que les troupeaux étaient dehors: ''Il y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux''. - Luc 2,8

Certains affirment que le fait que les troupeaux soient dehors, témoigne que la naissance de Jésus ne pouvait en aucun cas être située au mois de décembre ou janvier, particulièrement froid à Bethléem ou la neige tomberait souvent. Cette argumentation est cependant fallacieuse pour au moins sept raisons:

1°)) En Irlande, ou la température hivernale est bien inférieure à celle d'Israël, les bergers passent les nuits de décembre à garder les troupeaux.

2°)) Les températures données par les adeptes de cette théorie, avancent des chiffres qui sont ceux de la région tout au nord de la Palestine, située au pieds du mont Hermon t (montagne haute et enneigée l’hiver) et non ceux de Bethléem.

3°)) Voici un extrait d'une correspondance d'une personne qui a visité la Palestine a cette même saison:

'’Je ne vois que les mois de décembre, janvier de libres pour organiser un transfert de population aussi important, par les distances comme par le temps. (..) Je suis allé en Israël au mois de Janvier en 1995 (..) Il faisait 15°) à Jérusalem, 30°) au bord de la mer morte où l'air sec et chaud nous suffoquait et 20°) en Galilée au climat extrêmement agréable et parfumé. Il ne s'agit pas des hivers froids et humides que nous connaissons dans nos régions!'' - D. R. du 25/12/05

4°)) Sur l’extrait, ci-après, nous pouvons voir les températures hivernales de fin décembre 2022 à Bethléem et constater que ces dernières sont aussi douces que celles du sud de l’Espagne à la même saison. Il est évident qu’avec de telles températures, les bergers peuvent facilement garder les moutons la nuit, en extérieur.

5°)) Le pays d’Israël était un gros producteur de produits agricole, dont Rome avait un grand besoin. Il n’est pas raisonnable de penser que César, aurait choisi un mois de septembre ou octobre pour lancer un si important déplacement de population en vue du recensement, ces mois étant les mois d’une des plus intense activité agricole de l’année: Fin des moissons, vendanges précoces et tardives, Ramassage du fourrage et préparation des troupeau pour l’arrivée prochaine de l’hiver, labourage des champs, semailles, toutes ces activités se prolongeant jusqu’à la mi-novembre.

6°)) Les mois d’hivers étaient par contre des mois calme et de repos relatifs pour tout le pays et correspondaient parfaitement à la situation d’un important recencement. Les longs voyages et les absences ne causeraient guère de dommage ni aux ressources vivrières du pays ni au cheptels.

7°)) La période de fin décembre correspond aux plus longues nuits et il y a un symbolisme évident entre la naissance de Jésus, ‘Lumière du monde’, et sa naissance en la période à la fois la plus ténébreuse et la plus lumineuse de l'année.

E t, il est vrai que la Bible utilise constamment des symboles: la vigne, l'olivier, le figuier sont des symboles d'Israël, le feu, l’eau, le sel, les chiffres et les nombres…

''Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici, l'étoile qu'ils avaient vue en Orient marchait devant eux jusqu'à ce qu'étant arrivée au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s'arrête''. - Mat 2,9

L’Église et la nativité

Pour certains, la fixation de Noël au 25 décembre serait une décision de l'Eglise de Rome prise pour contrecarrer les fêtes païennes du solstice d'hiver.

S’il est vrai qu’au 4ème siècle, l’Église romaine aurait consacrée, la nuit du 25 décembre, comme date de la naissance de Jésus, il n’en est pas moins vrai, que l’ensemble des Eglises chrétiennes originelles célébraient la nativité du Christ le 6 janvier, à la date de l’épiphanie, c’est-à-dire la ''manifestation'' du Christ, et l’Orient chrétien continue de célébrer encore aujourd’hui la naissance du Christ à cette date.

Des références à cette célébration sont manifestes dès la fin du second siècle.


L’Occident romain, s’est rallié à la date du 25 décembre en raison de la décision de César d’imposer le culte de Saturne à l’ensemble de l’empire et de fêter les saturnales du 17 au 23 décembre, et de l’’importance accordée par les païens au culte de Mithra, dieu solaire et sauveur d’origine iranienne. Notons toutefois que les saturnales se prolongeaient sept jours, du 17 au 23 décembre et que la célébration de la nativité elle est fixée par l’Église latine au 25 décembre.


Correspondant à la nuit la plus longue de l’année, qui précède immédiatement la ''remontée'' du soleil dans le ciel, le solstice d’hiver était un moment chargé d’une forte sacralité pour les anciennes sociétés européennes, et l’assimilation du Christ sauveur au Soleil victorieux des ténèbres ne pouvait que rapprocher, voire superposer les deux traditions.


De deux choses l'une

Ou bien, le Christ à décida volontairement d'orchestrer sa naissance dans le but d'anéantir les festivités païennes, comme il le fit par chacune de ses action, et particulièrement par sa mort sur la croix, qui déroba le T (tau) symbole principal du dieu Tammouz.

Ou bien l’Eglise prit elle-même cette décision pour substituer au retour de l’astre solaire, la naissance de Jésus.

Dans l’ouvrage qu’il a consacré aux survivances païennes dans le monde chrétien, Arthur Weigall constate que ''ce choix semble avoir été imposé aux Chrétiens par la difficulté dans laquelle ils se trouvaient de supprimer une coutume aussi ancienne.

L’Orient cependant resta réticent pour se rallier à la date du 25 décembre.


L’Eglise a-t-elle mal agit ?

L’Eglise a-t-elle mal agit en acceptant cette concession ?

Pas forcément: En fait l'Ecriture sacrée elle-même encouragea dans le passé son peuple à substituer une pratique païenne bien ancrée dans la population, par un symbole divin. - Cf. Juges 6,25-32

En outre, qui les Chrétiens des temps passés et d’aujourd’hui, vénèrent-ils lorsqu'ils célébrent la naissance de Jésus: Saturne ou le Christ ? La réponse coule de soi: Saturne avait été dépouillé de l'honneur et cet honneur a été remis au Christ.

Si les incroyants, eux, fêtent toujours un Noël païen, ils auront à répondre de leurs orgies blasphématoires, mais les Chrétiens fidèles pour leur part, ne veulent rien connaître d'autre en ce jour de célébration que le Christ venu sur terre pour le salut de l'humanité.

Un problème demeure cependant pour les Chrétiens d'aujourd'hui: La fête de Noël a malheureusement surpassé en honneur la fête de Pâque, anomalie que le Christ n'a jamais enseignée. La fête de Pâque, qui célèbre la mort de Jésus, devrait pour tout Chrétien conserver le souvenir et perpétuer le lien sacré de l’Alliance éternelle contractée dans la mort sacrificielle et la résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ, au-delà d’une hypothétique date de naissance que Jésus n’a jamais demandé de célébrer.

      1. L'origine du Noël mondain

A l'approche des fêtes, des centaines de bonshommes habillés de rouge et blanc se baladent dans les rues. Des faux père Noël? Mais, qui est-il exactement? Nous vous dévoilons tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur lui...

Quand le père Noël est-il né ?

C'est en 1821 que le père Noël fait son apparition. Un pasteur américain, Clément Clarke Moore écrivit "A visit from St Nicolas", un conte de Noël pour ses enfants, dans lequel un personnage sympathique apparaît, le père Noël, dans son traîneau tiré par huit rennes. Il le fit dodu, jovial et souriant, habillé de vert. Il remplaça la mitre du Saint Nicolas par un bonnet, sa crosse par un sucre d'orge et le débarrassa du père Fouettard. L'âne fut remplacé par huit rennes.

En 1860, Thomas Nast, illustrateur et caricaturiste au journal new-yorkais Harper's Illustrated Weekly, revêt le père Noël d'un costume rouge, garni de fourrure blanche et rehaussé d'un large ceinturon de cuir.

C'est en 1931, que le père Noël prit finalement une toute nouvelle allure dans une image publicitaire, diffusée par la compagnie Coca-Cola. La compagnie souhaitait ainsi avoir une nouvelle mascotte pour inciter les consommateurs à boire du Coca en plein hiver. Le dessinateur Haddon Sundblom le rend encore plus sympathique avec un ventre encore plus rebondissant et un air jovial. Il l'a paré de rouge et blanc, aux couleurs de la bouteille. Il l'a représenté buvant cette boisson pour prendre des forces pendant sa longue nuit de distribution de cadeaux aux enfants.

Où habite-t-il ?

Le père Noël a une adresse professionnelle située au village du cercle polaire à Rovaniemi en Laponie (Finlande). Mais d'autres pays affirment aussi accueillir la maison du Père Noël. Selon les Norvégiens, il habite à Droeback, à 50 km au sud d'Oslo. Pour les Suédois, c'est à Gesunda, au nord-ouest de Stockholm, et pour les Danois au Groenland. Les Américains sont persuadés qu'il habite au pôle Nord, mais en 1927 les Finlandais ont décrété que le père Noël ne pouvait pas y vivre, car il lui fallait nourrir ses rennes. Outre sa maison, il aurait une résidence secondaire sur l''île Christmas, dans le Pacifique.

Pour Lester Brown, analyste environnemental, président fondateur de l'Earth Policy Institute, le père Noël est chinois car "70% des jouets du monde entier porte le label "fabriqué en Chine".

Comment distribuer des cadeaux à deux milliards d'enfants en seulement quelques heures ?

Le 6 décembre, une étude de la société suédoise de consultants en ingénierie Swecoe révélait que, lundi soir, le père Noël devrait parcourir la Terre à 5800 km/seconde et faire 2,5 milliards d'arrêts pour que tous les enfants du monde reçoivent leurs cadeaux. Pour eux, le père Noël devrait débuter sa tournée au Kirghizstan et non au pôle Nord ou en Finlande, comme le veut la tradition. En étant basé dans ce petit pays montagneux d'Asie centrale, il réaliserait tous ses déplacements de façon optimale et perdrait le moins de temps.

Fêterez-vous Noël cette année ?

La réponse vous appartient

Certain fêteront Noël pensant glorifier le Nom de Christ, d'autres délaisseront cette fête pour les mêmes motifs, selon ce que dit l'Ecriture sainte: ''Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d'autrui? S'il se tient debout, ou s'il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l'affermir. Tel fait une distinction entre les jours; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction. Celui qui distingue entre les jours agit ainsi pour le Seigneur. Celui qui mange, c'est pour le Seigneur qu'il mange, car il rend grâces à Dieu; celui qui ne mange pas, c'est pour le Seigneur qu'il ne mange pas, et il rend grâces à Dieu. En effet, nul de nous ne vit pour lui-même, et nul ne meurt pour lui-même. Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur.'' Rom 14,4-8

- Par Francis Hubert

Notes

ATTENTION ORIGINAL ''C'EST PAS SOURCE''

https://docs.google.com/document/d/1b0AHSXwYTt5t5R0jkzXb_CF2FmgTAT8gjrdLF72IXBE/pub#h.ah68u9o6fuyb

Introduction

La fête de Noël

Notre histoire commence à Alexandrie où Clément d’Alexandrie témoigne dans ses Stromates (1218) de tentatives de calculer la naissance de Jésus, la fixant au 20 mai ou au 19 avril, lui misait plutôt sur le 17 novembre.[1]

Mais Clément d’Alexandrie toujours mentionne quelque chose d’intéressant (Stromates 121146) il dit que des suiveurs de Basilide (actif 117-161) fêtent le jour du baptême de Jésus le Tybi 11 ou 15 du calendrier alexandrin, qui correspondent au 6 ou 10 janvier. Clément d’Alexandrie meurt en 215, si ce témoignage est authentique ça veut dire qu’avant même qu’Aurélien officialise le culte de Sol Invictus ou qu’Héliogabale l’improrte à Rome, il y avait une fête chrétienne hivernale à la date de l’épiphanie.

L’épiphanie signifie en grec «manifestation». En Occident elle a surtout été associée aux rois mages.

Célébration de la naissance du christ: L’épiphanie

Eh bien oui, pas le 25 décembre, plutôt le 6 janvier, lors de l’épiphanie

L’épiphanie le 6 janvier

Zonaras, un annaliste byzantin du XIIe siècle rapporte ce même évènement mais dit que ça commémorait la nativité.

sans qu’on sache trop si on doit faire confiance à son

A Constantinople, Noël et l’épiphanie cohabitenten même temps chez Grégoire de Naziance (326/330 - 389/90).

A quel moment la naissance du Christ se distingue de l’épiphanie et serait célébrée à part, le 25 décembre ?

Il semble que cette fête vienne d’Occident.

La première mention claire se -trouve à Rome dans la Chronographie de 354

Le 8 des calendes de janvier, naissance du Christ à Bethléém.

Ca ne veut pas dire qu’il y avait une fête mais c’est la première mention de la date. Ca correspond au règne du pape Libère (352-358).

Ambroise de Milan rappelle dans une lettre à sa soeur que ce pape lui aurait parlé lors de la commémoration de la naissance du christ, le 25 décembre ça veut dire que l’épiphanie était célébrée à Rome peut-être même même après 354 Bernard Botte suppose que la fête de Noël est plus ancienne, fêtée à Rome dès 336[15]

En particulier, Botte s'appuie sur la depositio episcoporum [tertullian.org][16] une liste qui catalogue le jour de la mort des presbytres de Rome, de Lucius Ier (mort en 254) à Jules Ier (mort en 352).

Les noms ne suivent pas l'ordre chronologique, mais l'ordre du calendrier suivant la date de leur mort. On part du 27 décembre puis le 30 et le 31 décembre, le 12 janvier, etc. etc. Autrement dit ça fait le tour de l'année.

Il est donc probable que l'année liturgique romaine commençait le 25 décembre, et donc que la fête de Noël était célebrée à Rome dès avant 336

En orient, même au quatrième siècle on préfère toujours le six janvier. Epiphane de Salamis (315-403) dit que l’épiphanie commémore la naissance du Christ en la chair. (Haer. 5116, Holl, 2701-3) et que le 25 décembre, c’est les païens qui y fêtent des saturnales.[17]

Lorsque St. Jean Chrysostome va prêcher en Syrie à Antioche le 25 décembre 386, il dit dans son sermon: «Il n'y a pas même dix ans que cette date est manifeste pour nous.»[18] confessant la nouveauté de la fête et il admet que cette révélation vient d’occident.[19]

NOTES: [18] PG 49351 Trad. Auger

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/homt3/nativite.htm

[19] PG 49352 voir Botte pp. 22-4

S. Augustin nous dit que les donatistes avaient auparavant refusé la fête de l’épiphanie[21] ce qui peut indiquer une tradition plus ancienne du 25 décembre

Avec la séparation des fêtes en deux, Noël devient une fête de la nativité, et le baptême devient le coeur de l’épiphanie, surtout en Orient, où ça devient une grande occasion de se faire baptiser.

En Palestine, lorsque St. Jérôme veut appliquer le rite occidental à Bethleem (25 décembre 410) il s’oppose à une certaine résistance et dénonce le rite palestinien.[27]

L'Eglise de Jérusalem semble s'opposer à cela et défendre le 6 janvier en disant notamment que Jésus étant né en Palestine ils doivent quand même mieux être au courant que Jérôme.

A Jérusalem il semble que la Noël soit introduite durant le patriarcat de Juvénal[28] (r. 424-458) mais qu’elle disparaisse ensuite puisque entre 547 et 549 Cosmas Indicopleustes[29] écrit sa topographie chrétienne et mentionne que les habitants de Jérusalem sont les seuls à ne pas fêter le 25 décembre, ils seraient revenus à une seule célébration le 6 janvier.[30] Témoignage confirmé par Abraham d’Ephèse au sixième siècle[31].

Fêter la naissance du Christ, serait donc un moyen de souligner l’humanité de Jésus, en le montrant comme un nourrisson humain, issu d’une femme humaine.

Chrysostome parle ainsi de la primauté de la Nativité: “C’est donc de celle-ci [de fête] que la Théophanie, la sainte Pâques et la Pentecôte prennent leur origine et leur occasion. Car si le Christ n’était pas né selon la chair, il n’aurait pas été baptisé ce qui est la théophanie.” (PG 48752)[34]

Et à l’inverse, les chrétiens qui insistent sur le six janvier souligneraient l’importance du baptême, de la nature divine de Jésus.

C’est assez discutable mais ça peut expliquer une des fonctions de ces affrontements autour de la date.

Pourquoi la fête de Noël ?

Origines Païennes de Noël ?

LA PETITE VOIX ?

Donc est-ce qu’il y a un lien entre la fête de Noël et la fête de Sol Invictus ?

Certains historiens de la chrétienté supposent effectivement que la fête de Noël aurait été décidée le 25 décembre pour remplacer cette fête du Soleil. Duchesne mentionne ainsi dans ses Origines du culte chrétien que c’est une possibilité (p. 250) mais Il est pas convaincu.

Donc quelles sources on a pour dire que les chrétiens se seraient alignés sur cette fête ?

Mentions de la fête du soleil à Noël

Premièrement certains Pères de l'Eglise font mention d'une fête du soleil le 25 décembre.[35]

Augustin dans son Sermon 190 dit “Que ce jour, mes frères, soit donc pour nous un jour solennel; célébrons-le, non pas comme les infidèles, en considération du soleil, mais en considération de Celui qui a créé le soleil même.” et il lie ça au retour de la lumière.[36] Pareille référence au solstice chez Maxime de Turin (Sermon 1 PL 57535 sermon 2 PL 57537) et Pierre Chrysologue (sermon 146 PL 52591) mais c’est peut-être lié plus au solstice, au retour de la lumière. Une explication serait que les conceptions philosophiques, astrologiques, qui donnent de l’importance au solstice se répandent chez les païens mais aussi les chrétiens, ce serait pour ça qu’on aurait maintenant une célébration de Sol au solstice alors que les plus anciennes fêtes de Sol avaient rien à voir.

De Solstitiis (...)

Dans les liens directs avec le Natalis Invicti Un traité sur les solstices (CPL 2277 = PLS 1562[37]) au titre peu pratique (De solstitia et aequinoctia conceptionis et nativitatis Domini Nostri Iesu Christi et Iohannis Baptistae) qu’on abrège De Solstitiis une édition semi-critique en a été établie par Botte en 1932[38]

Il traite notamment des naissances opposées de Jean Baptiste et Jésus, que les évangiles disent à six mois d’intervalle. Il remarque que la fête du Natalis Invicti coîncide avec le 25 décembre, naissance de Jésus. Et il enterre le problème en disant en gros, bah, de toute façon, s’il y a un invaincu c’est bien Jésus et c’est lui le “soleil de justice ou le soleil de vérité” suivant la prophétie de Malachie. Donc qu’il y ait une fête du soleil c’est pas si terrible. Ca montre que l’auteur est conscient des fêtes simultanées mais ça nous pointe difficilement vers l’origine. Pour ça on peut regarder du côté de la patrologie orientale, un texte syriaque qui prétend déceler l’origine de Noël.

Scholiaste anonyme sur un texte de Jacob Bar Salibi

LA PETITE VOIX

Un scholiaste qui écrit au XIIe siècle soit près de 7 siècles après les évènements nous dit

"La raison pour laquelle les Pères ont transféré ladite solennité du 6 janvier au 25 décembre est, dit-on, la suivante. C'était la coutume des païens de célébrer ce même jour du 25 décembre la naissance du soleil. Pour relever la solennité, ils avaient l'habitude d'allumer des feux et ils invitaient même le peuple chrétien à prendre part à ces rites. Lorsque donc les Docteurs remarquèrent que les chrétiens se laissaient entraîner à cette coutume, ils décidèrent de célébrer le même jour la fête de la vraie naissance; le 6 janvier, ils firent célébrer l'Epiphanie. Ils ont gardé cette coutume jusqu'aujourd'hui avec le rite du feu allumé."[39]

Ca a l’air convaincant si on le cite hors contexte. En réalité juste avant cela il dit:

Le Seigneur est né au mois de janvier au jour où nous célébrons l'Épiphanie; car les anciens fêtaient la Nativité et l'Épiphanie le même jour parce qu'il est né et a été baptisé le même jour. aussi aujourd'hui encore les Arméniens célèbrent le même jour les deux fêtes. Il faut y ajouter les Docteurs qui parlent à la fois de l'une et l'autre fête. La raison pour laquelle les Pères ont transféré ladite solennité du 6 janvier au 25 décembre est, dit-on, la suivante [etc.]

Il est clairement en train d’attaquer la date du 25 décembre. Pour lui la vraie naissance du Christ c’est le 6 janvier donc il dit que le 25 décembre c’est un truc de païen, comme le faisait par exemple Epiphane.[40] Encore une fois, plutôt qu’un conflit entre chrétiens et païens pour la date on trouve un conflit entre chrétiens qui se servent des païens comme munitions.

Origines païennes de l’épiphanie ?

La fête de Sol Invictus explique difficilement l’épiphanie.

LA PETITE VOIX

Saint Epiphane rapporte ainsi (Haer. 51)[41]:

"Il est arrivé et il arrive encore bien d'autres choses comme soutien et témoignage de ce fait, je veux dire de la naissance du Christ. Car les chefs du culte des idoles sont forcés de reconnaître une partie de la vérité, et étant menteurs, pour tromper les idplâtres qui se fient à eux, en beaucoup de lieux, ils font une très grande fête en cette même nuit de l'Épiphanie, afin que ceux qui croient en l'erreur ne recherchent pas la vérité.

Synthèse: la fête de Sol Invictus

Le problème majeur pour déterminer si la fête de Sol Invictus est plus ancienne que la fête de Noël ou l'inverse c'est que c'est la même source qui nous donne les deux dates. La première trace de Jésus né le 25 décembre c'est dans la chronographie de 354 et la première trace du Natalis Invicti le 25 décembre c'est dans la chronographie de 354 Les deux fêtes ont littéralement passé la ligne d'arrivée de l’histoire en même temps, alors comment les départager.

Hé bien c'est simple diront les partisans des origines païennes, on a des mentions de fêtes solaires après, et avant, on sait qu'Aurélien avait des dévotions solaires particulières et les empereurs après lui donc c'est lui qui doit l'avoir instaurée en 275

Les Basilidiens fêtaient déjà le 6 janvier avant 215 donc la fête de Noël doit s’être plus ou moins greffé là-dessus après l’épiphanie.

Probablement que si la fête avait été placée à un autre moment elle serait tombée sur d’autres fêtes encore vu qu’il y en a tout le temps.

Peut-être aussi que la connexion païenne est accidentelle et explique pas vraiment l’impulsion derrière la création de la fête.

Mais il y a d’autres théories sur la naissance de la fête.

Il existe une théorie qui affirme que les prophètes et donc Jésus serait mort le même jour que celui de leur naissance. Cette dernière affirme donc que Jésus serait mort le 6 Avril, mais à part la secte de montaniste, le 6 avril n’est pas établi comme date de la Passion.

Oeuvres citées

On utilise parfois des abbréviations pour désigner des recueils d’écrits de Pères de l’Eglise, notamment les Patrologies établies par Jacques-Paul Migne entre 1844 et 1865 ou la patrologie orientale (1904 - ) qui cherche à les compléter avec des écrits orientaux.

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Abraham d’Ephèse (PO 16443)[syriaque/latin:archive.org]

Cosmas Indicopleutes, Topographie Chrétienne V.12 (PG 88197)[en:tertullian.org[68]] “Ainsi l’Eglise a ordonné que l'Epiphanie de notre Seigneur Jesus Christ ait lieu 12 jours apres sa nativité. [12] seuls les jérusalémites, (.) célébrent (la nativité) le jour de l'Epiphanie.” (trad. Wolka-Conus ed. du Cerf coll. Sources Chrétiennes 1970 t. 2 p. 24)

Epiphane de Salamis, Panarion 51 On utilisa l’édition Williams, livre II, pp. 26-68

Ephrem le Syrien (306-379) Hymnes sur la Nativité, trad. Cassingena-Trévedy ed. du cerf coll. Sources Chrétiennes n°)459 2001 [en:New Advent]

L’hymne 27 parle encore de la nativité le 6 janvier (6 kanoun) p. 312

“Ainsi a été établie la venue (parousia) de notre seigneur, sa naissance selon la chair ou sa parfaite incarnation que l’on appelle Epiphanie.“ Cité par Saint Epiphane: Adv. Haer. 5122 GCS 31284 chez Botte p.21

Jean Chrysostome, Homélie sur la Nativité, PG 49351 [Trad. Auger abbaye-saint-benoit]

Sur les fêtes de Dionysos, ou les sources dont coule du vin dans son culte:

Diodore de Sicile Bibl. Hist. V.45 Dionysos fils de Perséphone; III.66: Les Teïens rapportent que Dionysos serait né par chez eux, pour preuve ils citent des sources dont jaillit du vin.

Pausanias Description de la Grèce VI.26: A Andros, on raconte que du vin coule spontanément du temple, à Thyion trois chaudrons se remplissent de vins durant la nuit dans le temple.

Pline Hist. Nat. II.106: source dont coule du vin le aux nones de janvier. (5 janvier)

[2] Hippolytos Dan 423 il calculait que ça faisait 5500 ans entre la crucifixion de Jésus et le commencement du ¨monde comme il le dénombrait. Hijmans, p.377 n.3 Le 2 avril ne ressort que dans un manuscrit, partiel, les autres semblent avoir été interpolés avec la date du 25 décembre, ou peut-être qu’Hippolytos défendait déjà la date du 25 décembre, mais les nombreuses incohérences font douter de la pertinence de cette trace. On a sept manuscrits différents (le J en plusieurs exemplaires) et ils différent de diverses façon, mais en ce qui concerne la naissance de Jésus le manuscrit A (10e s.) contient la date du 25 décembre (ἐγέ νετο πρὸ ὀκτὼ καλανδῶν ἰανουαρίων) et début avril/fin mars fragmentaire (πρὸ τεσσάρων ἀπριλίων. Le J (11e s.) ne contient pas de date. Les autres, à savoir: S (traduction slavonique du 11e s.) P (13e s.) G1 (13e s.) G2 (14e s.) B (15/16e s.) contiennent tous uniquement la date du 25 décembre, ce qui n'est pas surprenant vu qu'elle était depuis longtemps canon lors de leur rédaction. Cf. ce post de Tom Schmidt [web.archive.org] qu’il reprend dans un PDF. [archive] Suivant l'opinion, soit toutes ces traces sont des interpolations, y compris début avril, soit Hippolytos est le premier à défendre la tradition du 25 décembre, soit début avril était une date originale, ce qui expliquerait sa présence.

[3] Ses vues sont rapportées dans le Contre les Hérésises d’Irénée (I.5)[Remacle] aux côtés d’autres gnostiques.

[4] Mentionne une fête de la présentation qui commémore Marie allant présenter Jésus au temple 40 jours après son accouchement et ce 40 jours après l’épiphanie, ce qui laisse supposer que ça commémorait sa naissance.

[5] Contre Celse (PG 111549-52)

[6] “Ainsi a été établie la venue (parousia) de notre seigneur, sa naissance selon la chair ou sa parfaite incarnation que l’on appelle Epiphanie.“ Cité par Saint Epiphane: Adv. Haer. 5122 GCS 31284 chez Botte p.21

[7] Annales XIII.2 (PG 1341141) Botte, p. 46

[8] Filastrius de Brescia, témoigne de la tradition de fêter Noël plutôt que l’épiphanie en 383 (PL 121273 CSEL 38111)

[9] Sermon de Saint Léon qui s’oppose aux baptêmes ce jour-là (PL 54696;701) pareil pour Saint Grégoire (PL 711110) qui ne mentionne que les rois mages. Augustin ne parle que de l’Adoration des Rois Mages (Sermons sur l’Épiphanie n°) 199-204; cf. 2022)

[10] Hom. in s.Christi generationem 6, dub., PG 311473A

[11] two homilies of Gregory of Nyssa (335-394): “On the Birth of Christ”, December 25 and “On the Day of Light”, January 6 (Nat. dub., PG 461128; Lumin. Opera, 91221-242)

[12] http://www.persee.fr/doc/rebyz_1146-9447_1905_num_8_53_3615 PG 40217

[13] “En Égypte, il existe une ancienne coutume; après l'Épiphanie , que les prêtres de la province appellent la fête du baptême de Notre-Seigneur ou de sa naissance, selon la chair, car ils ne célèbrent pas séparément ces deux mystères, comme le font les Églises d'Occident” (Conferences, X.2, trad. Cartier 1868 PL 49820)

[14] “VIII kal. ian. natus Cristus in Bethleem Judeae” (Mommsen 71)

[15] En se basant sur la Deposition episcoporum: “” (Botte pp. 33-4)

[16] Sur le site du Monumenta Germaniae Historica [MGH]

[17] «Christ est né le six de janvier, treize jours après le solstice d’hiver. Les païens célèbrent ce jour […] le 25 décembre, ce que les romains appellent des saturnales.» (Haer. 5122, Holl, 2844-19). Comme on peut le voir plus bas il donne aussi une prémice païenne à l’épiphanie.

[20] Optat de Milève (mort en 397) Sermon sur la fête de Noël [Persee][PDF] Cf. Botte pp. 39-40

[21] Augustin citant les Donatistes refusant l’épiphanie, sermon 202 (PL 381033)

[22] PL 131134

[23] PL 121273 CSEL 38111

[24] PL 61649, CSEL 30264: “”

[25] Botte, 48-49

[26] Via deux sermons de Paul d’Emèse devant saint Cyrille à Alexandrie, conservé dans les Actes du concile d’Ephèse (PG 771432) qui auraient été prononcés le 25 décembre et le 1er janvier. Voir Botte pp. 11-13

[27] “C'est bien en ce jour que le Christ est né. D'autres pensent qu'il est né à l'Epiphanie. Sans condamner l'opinion d'autrui, suivons néanmoins notre sentiment. Chacun agit selon sa conviction: peut-être le Seigneur daignera-t-Il nous éclairer là-dessus. Et ceux qui tiennent pour l'autre opinion, et nous autres qui disons que le Sauveur est né aujourd'hui, nous honorons tous un même Seigneur, c'est le même petit enfant dont nous fêtons la venue. Toutefois, sans vouloir en remontrer aux autres, il faut bien reconnaître que les meilleures raisons sont de notre côté. Nous ne parlons pas ici seulement en notre nom: c'est le sentiment des anciens, l'univers entier proteste contre l'opinion de cette province. On dira peut-être: ''C'est ici que le Christ est né, des étrangers seraient- ils donc mieux informés que ceux qui sont sur les lieux?'' Mais de qui tenez-vous vos informations? De ceux qui étaient dans cette province, des apôtres Pierre et Paul et des autres apôtres? Vous les avez chassés, nous les avons accueillis; Pierre, qui fut ici avec Jean, qui fut ici avec Jacques, nous a instruits en Occident; ainsi les apôtres sont tout autant nos maîtres que les vôtres” trad. Morin in Revue d'histoire et de littérature religieuses, t. I, 1896, p. 415 Cité par Vailhé Siméon. “Introduction de la fête de Noël à Jérusalem” In: Échos d'Orient, tome 8, n°)53, 1905 pp. 212-218

[28] “Un sermon attribué à Basile de Séleucie, et racontant la découverte des reliques de S. Etienne, parle de l’église construite par Juvénal ‘qui a comencé à célébrer la glorieuse et salutaire naissance du Seigneur.” (PG 85469)” (Botte, p.19) Il rajoute un récit de Juvénal demandant au pape Jules la bonne date de la nativité, anachronisme flagrant, et: “Les Actes de sainte Mélanie, rédigés par un témoin oculaire, fournissent un argument plus sérieux en faveur de l’épiscopat du Juvénal. A l’approche de la fête de la nativité elle dit “Allons à la sainte Bethléem car je ne sais si je verrai encore cette fête dans la chair” (Actes latins dans AB 8 1889) Et il s’agit bien de la fête du 25 décembre puisqu’on voit que le lendemain on célèbre la fête de S. Etienne.” (Ibid.) Deux sermons de Hesychios vienent renforcer cette théorie (Talley, Origins, 139; cf. PG 931449)

[29] Κοσμᾶς Ἰνδικοπλεύστης litt. “Cosmas qui navigua vers l’Inde”

[30] Vailhé considère qu’il ne faudrait pas accorder créance au témoignage de Cosmas http://www.persee.fr/doc/rebyz_1146-9447_1905_num_8_53_3615

[31] “Seuls jusqu'aujourd'hui les Palestiniens et les Arabes voisins ne sont pas d'accord avec l'avis commun de tous et ne célèbrent pas notre fête de la sainte nativité du Christ.” PO 16443, cité in Botte p.20

[32] Nicéphore Calliste (mort en 1350) cité par Botte (p. 20): “[Justinien] établit d’abord que l’on fêterait partout l’Hypantè du Sauveur de même que Justin la sainte Nativité du Christ et Maurice, peu après, la Dormition de la toute-sainte Mère de Dieu le 15 août.” (PG 147292) Il s’agit donc bien de Justin II, vue la succession d’empereurs Justinien (r. 527-565) Justin II (r. 565-574) Maurice (r. 582-602) pas de Justin Ier (r. 518-527).

[33] Irénée, Contre les Hérésises (I.5)[Remacle]: “Mais le Père inengendré et ineffable voyant qu'ils étaient perdus, envoya son premier-né, l'Intelligence — c'est elle qu'on appelle le Christ — pour délivrer ceux qui croiraient en elle du pouvoir de ceux qui ont créé le monde. Il s'est fait voir sur terre, aux nations, sous l’apparence d'un homme, et il a fait des miracles. Ce n'est pas lui qui a souffert, mais Simon de Cyrène qu'on avait réquisitionné pour porter sa croix; c'est Simon qui..., par erreur, a été crucifié: il avait été transfiguré par le Christ afin qu'on le crût être Jésus; et c'est Jésus même qui a pris la figure de Simon et qui, restant là, s'est moqué d'eux….. Ceux-là sont délivrés des Princes, les Auteurs du monde, qui savent ces choses; il ne faut pas confesser celui qui a été crucifié, mais celui qui est venu sous figure humaine, qu'on a pensé crucifier... Si donc quelqu'un confesse le crucifié, il est encore esclave; qui le nie est délivré..., et connaît les desseins du Père Inengendré.”

[34] in Botte p. 22

[35] Meliton de Sardes, Fragment VIIIb, 4, SC 123, p. 233 Zénon de Vérone utilisait fréquement des métaphores solaires pour expliquer des enseignements chrétiens. Il compare le baptême des néophytes à l’immersion du soleil dans l’océan et le lever du soleil à la gloire immortelle promise aux croyants. (Liber II, 46, PL 11, 503A and 504).

[36] “N'est-ce pas le, Christ plutôt qui a béni le jour où il a daigné naître parmi nous? Aussi le jour de sa naissance est-il l'emblème mystérieux de la lumière qu'il vient répandre. ''La nuit s'achève et le jour approche, dit l'Apôtre; rejetons par conséquent les oeuvres de ténèbres et revêtons-nous des armes de lumière; comme en plein jour vivons avec honnêteté” [1 Rom. XIII, 12, 13]. Distinguons le jour et soyons jour nous-mêmes, car nous étions la nuit en vivant dans l'infidélité. Or, cette infidélité, qui s'était abattue sur le monde entier comme une nuit épaisse, devant diminuer à mesure que grandirait la foi, c'est pour cette raison qu'au jour de la naissance de Jésus-Christ la nuit commence à décroître et la lumière à croître.” [en ligne]

[40] Epiphane de Salamis (315-403) dit que l’épiphanie, le six janvier commémore la naissance du Christ ans la chair. (Haer. 5116, Holl, 2701-3). Il mentionne également que "[…]le Christ est né le 8 des ides de janvier, 13 jours après le solstice d'hiver et la croissance du jour et de la lumière. Ce jour est fêté par les hellènes, c'est-à-dire les idolâtres, le 8 des kalendes de janvier, appelé chez les Romains Saturnales, chez les Égyptiens Kronia, chez les Alexandrins Kikellia. C'est ce jour là qu'a lieu le changement, c'est-à-dire le solstice, et que le jour commence à croître, la lumière recevant un accroissement; il accomplit le nombre de 13 jours jusqu'au 8 des ides de janvier, jusqu'au jour de la naissance du Christ, le trentième d'une heure s'ajoutant à chaque jour." (GCS 31284, Haer. 5122, Holl, 2844-19 trad. Botte p.68).

[41] pp. 26ss de l’édition Frank Williams.

[42] trad. Botte (pp. 68-9). GCS 31284-7 [archive.org] ce passage manque dans PG 41

[43] La ville de Al-Khalasa en Palestine https://en.wikipedia.org/wiki/Al-Khalasa

[44] Dionysos était le fils de Proserpine selon certaines traditions "BACCHUS inventeur de la vigne et du vin que l'on en tire, nous a enseigné aussi à garder la plupart des fruits d'automne et à en faire provision pour le besoin. Les Crétois soutiennent qu'il est né chez eux de Jupiter et de Proserpine, et les Mystères d'Orphée indiquent qu'il a été déchiré par les Titans." (Diodore de Sicile, V.45)

[45] “C'est une pratique mystérieuse de la religion, dans les cérémonies sacrées, que tandis que le soleil est dans l'hémisphère supérieur, c'est-à-dire pendant le jour, on l'appelle Apollon, et que, tandis qu'il est dans l'hémisphère inférieur, c'est-à-dire pendant la nuit, on l'appelle Dionysius, qui est le même que Liber-Pater. De plus, les simulacres de Pater-Liber sont représentés les uns sous la figure d'un enfant, ou d'un adolescent; et d'autres sous celle d'un homme barbu, et même d'un vieillard; tels que ceux des Grecs, qui l'appellent Bassarea et Brisea, et ceux des Napolitains dans la Campanie, qui l'honorent sous le nom d'Hélion. Ces diversités d'àges se rapportent au soleil. Il est en effet considéré comme un enfant au solstice d'hiver, époque à laquelle les Égyptiens le portent sous cette figure hors de son temple. Alors en effet, à cause de la brièveté du jour, le soleil parait être dans son enfance.” (Saturnales 118)

[46] Pointe aussi que Cosmas de Jérusalem (VIIIe s.) rapporte quelque chose de semblable mais dans la nuit du 24 au 25 décembre. (PG 38464) ce qu’il lie à Aphrodite.

[47] “C’est pourquoi, en beaucoup d’endroits jusqu’à nos jours se reproduit le prodige divin qui eut lieu alors, en témoignage pour les incroyants: ainsi témoignent en beaucoup d’endroits des sources et des fleuves changés en vin. Ainsi la source de Cibyre, ville de Carie, à l’heure où les serviteurs puisèrent et où il dit: Donnez-en au chef du festin. La fontaine qui est à Gerasa rend le même témoignage. Nous avons bu de la source de Cibyre et nos frères de celle qui se trouve à Gerasa dans le Martyrium. Et beaucoup en Egypte, l’affirment du Nil. Aussi le 11 Tybi, d’après les Egyptiens, tous vont puiser de l’eau et la mettent de côté en Egypte et en beaucoup de pays.” (in Botte 72, PG 41941 GCS 31285)

[48] A Andros, on raconte que du vin coule spontanément du temple (Pausanias VI.26); Les Teïens rapportent que Dionysos serait né par chez eux, pour preuve ils citent des sources dont jaillit du vin (Diodore de Sicile III.66)

[49] Il cite Daniel, Codex Liturgicus Ecclesiae Orientalis I, 1853 [GBooks], l’anonyme de Plaisance (PL 72903 CSEL 39166-7) le discours de Jean d’Odsun et les canons qui suivent dans Conybeare, Rituale Armenorum (181-182) et le traité des fêtes coptes de Taquiedddin al Maqrizi (PO 10323-5)

[59]''La solennité de Noël'' in Echos d’Orient, t. 19, n°)118, 1920, pp. 153-162 ''L’Épiphanie'' in Échos d’Orient, tome 19, N°)119, 1920 pp. 278-294

[60] Histoire Ecclésiastique VII.18 [en:New Advent]

[64] date à laquelle on pense que Cyprien n’était pas encore chrétien. Cf. Susan K. Roll Towards the Origins of Christmas, p. 81 [GBooks] citant l’édition de G. Ogg du De Pascha Computus, pp. vii-viii

[65] En se basant sur l’analyse des citations scriptuaires qui se rattacheraient à une tradition africaine. Cf. Christologie et spiritualité selon saint Augustin: l'hymne aux Philippiens [GBooks] qui cite l’édition de G. Ogg p.41

[66] Talley p. 110 Trad. Davril

[67] "C'est en [nisan] que d'en haut Notre-Seigneur descend / Que Marie le reçoit, c'est encore en [nisan] / qu'il ressuscite et monte que Marie le revoit / Elle l'avait senti descendre: la première elle le voit resurgi ! / Voir l'en haut et l'en bas: c'est renom de Marie ! / Heureux [nisan] ! Tu as vu la Conception / De ton Seigneur, sa Mort et sa Résurrection !"

(Hymne 413 Hymnes Pascales, trad. Cassingena-Trévedy ed. du Cerf coll. Sources Chrétiennes n°)502, 2006 hymne IV pp. 309-315 N.b. cette traduction remplace "nisan" par "avril")

NOHADIA

Prophétesse inconnue qui avait cherché à épouvanter Néhémie, et à laquelle celui-ci avait résisté, Neh 6,14 Elle s'était sans doute laissé gagner par les ennemis du gouverneur, et la mention ne permet pas de décider si elle était une fausse prophétesse ou une prophétesse tombée dans l'infidélité et abandonnée de Dieu pour un temps.

NOM

Quel nom le peuple chrétien doit-il porter?

Exo 9,16

Exo 4

(Isa 62,2

Mat 6,9

Mat 24,9

Luc 21,22

Jea 17,26

Act 4,12

Act 15,14

Rom 10,13

Dieu n'a pas de nom

"Le createur de l’univers n’a pas de nom, parce qu’il est non engendre. Recevoir un nom suppose en effet quelqu’un de plus ancien qui donne ce nom. Ces mots Pere, Dieu, Createur, Seigneur et Maitre ne sont pas des noms, mais des appellations motivees par ses bienfaits et ses actions. Son Fils, le seul qui soit appele proprement Fils, Le Verbe existant avec lui et engendre avant la creation, lorsque au commencement, il fit et ordonna par lui toutes choses, est appele Christ, parce qu’il est oint et que Dieu a tout ordonne par lui. Ce nom meme a une signification mysterieuse, de meme que le mot Dieu n’est pas un nom, mais une approximation naturelle a l’homme pour designer l’inexplicable. Jesus est un nom qui signifie homme et sauveur." - Justin le martyr Lettre au senat

Dieu a un Nom

ONH

L2, H 14 1,3 nbp p163 + texte origene Le Tetragramme apparait-il dans la Septante ?

SEL IM PS 2,2 p12, 1104 a7 c7 Origene s'exprime sur le Tetragramme

ONH L02 H14,1,3 p165 "Le Nom de ce Dieu d'Israel, Dieu unique Createur de toutes choses s'ecrit par un signe forme de lettres que les Hebreux appellent le 'Tetragramme'"

ALH L4,17,6b p460 "Le Nom de son fils, il l'a declare sien"

Le Nom de Christ

Le Nom le plus eleve de l'univers

Phi 2,9

Le seul Nom a invoquer

L'apotre Pierre cite l'ancien testament mais l'applique entierement a Jesus Christ car c'est bien lui le Yahweh qui venait nous sauver comme l'annoncait le prophete Esaie 35,4" Dites a ceux qui ont le cœur trouble , Prenez courage, ne craignez point; Voici votre Dieu, la vengeance viendra, La retribution de Dieu; Il viendra lui-meme, et vous sauvera". Esais 35,4

- Actes 2,21 "Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauve".

- Actes 9,14 "Priere d'Ananie "pour lier tous ceux qui invoquent ton nom"

- Actes 9,21 " N’est-ce pas celui qui persecutait a Jerusalem ceux qui invoquent ce nom, "

Quel est le plus grand nom ?

Eph 1,20-21 "Il a déployé en Christ (..) en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux céleste, 21 au-dessus (..) de tout nom qui peux se nommer

Le seul Nom qui nous sauve

- Actes 4,12 Il n’y a de salut en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait ete donne parmi les hommes, par lequel nous devions etre sauves.

Le Nom qui etait leur fiertÉ

- Actes 5,41 Les apotres se retirerent de devant le sanhedrin, joyeux d’avoir ete juges dignes de subir des outrages pour le nom de Jesus.

C'est contre Ce nom que les attaques etaient lances

- Actes 4,17 Defendons-leur avec menaces de parler desormais a qui que ce soit en ce nom-la".

- Actes 4,18 "Et les ayant appelés, ils leur defendirent absolument de parler et d’enseigner au nom de Jesus."

- Actes 5,28 "Ne vous avons-nous pas défendu expressément d’enseigner en ce nom-la ?"

Le seul Nom que les Chrétiens prêchaient

- Actes 4,10 "sachez-le tous, et que tout le peuple d’Israël le sache ! C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifie, et que Dieu a ressuscite des morts, c’est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous."

- Actes 4,18 "Et les ayant appelés, ils leur défendirent absolument de parler et d’enseigner au nom de Jésus".

- Actes 9,27 "Et comment a Damas il avait prêche franchement au nom de Jésus."

- Actes 9,28 "Prêchant avec assurance au nom du Seigneur.

Le Nom qui devaient être porte devant tous

Actes 9,15 "Mais le Seigneur lui dit , Va, car cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d’Israël "

Pour Ce nom que les chrétiens étaient persécutés

- Actes 4,18 "Et les ayant appelés, ils leur défendirent absolument de parler et d’enseigner au nom de Jésus."

- Actes 5,40 "Et ayant appelé les apôtres, ils les firent battre de verges, ils leur défendirent de parler au nom de Jésus, et ils les relacherent."

- Actes 9,16 "Je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom"

Par Ce nom que les démons étaient expulse, les aveugles recouvraient la vue, les morts ressuscitaient

- Act 3,6 "Alors Pierre lui dit ,(..) au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche."

- Act 4,10 " C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifie, et que Dieu a ressuscite des morts, c’est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous".

- Act 4,30 "en étendant ta main, pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de ton saint serviteur Jésus".

Le Nom par lequel les apotres agissaient

Act 4,7 " Ils firent placer au milieu d’eux Pierre et Jean, et leur demandèrent , Par quel pouvoir, ou au nom de qui avez-vous fait cela ?"

Le Nom par lequel nous avons le pardon des pêches

Act 10,43 "Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui recoit par son nom le pardon des pêches."

Le Nom dans lequel nous avons la foi

- Actes 3,16 "C’est par la foi en son nom que son nom a raffermi celui que vous voyez et connaissez; c’est la foi en lui qui a donne a cet homme cette entiere guerison, en presence de vous tous".

C'est le nom de Jesus Christ que nous devons porter

- Act 15,14 "Simon a raconte comment Dieu a d’abord jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d’elles un peuple qui porte son nom

En Étant Témoin de Christ

- Act 1,8 "vous serez mes temoins" dit Jesus

En portant le Nom de notre Maitre

- Act 11,26 " Ce fut a Antioche que, pour la premiere fois, les disciples furent appeles chrétiens"

Si c'est par providence divine comme le dit la traduction du monde nouveau alors nous devons nous appeler CHRETIENS disciple de Christ

Chretien c'est a dire disciple de Christ

Quel Nom doit-on precher ?

Act 8,12

Jea 1,12

En ce Nom que nous devons être baptisés

- Act 2,38 "Pierre leur dit , Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptise au nom de Jesus-Christ, pour le pardon de vos peches; et vous recevrez le don du Saint-Esprit."

- Act 8,16 " ils avaient seulement ete baptises au nom du Seigneur Jesus."

- Act 10,48 "Et il ordonna qu’ils fussent baptises au nom du Seigneur."

Pour quel Nom le Chrétien est-il persécuté ?

Act 9,21

Les nouveaux baptisés devraient-ils changer leur nom lorsqu’ils portent un nom païen ?

Dan 1,6-7 Et parmi eux se trouvèrent d'entre les fils de Juda: Daniel, Ananiah, Azariah et Misael. 7Et le chef des eunuques leur donna des noms: il appela Daniel Balthazar et Ananiah Sidrach et Misael Misach et Azariah Abdenago.

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Voir aussi , Christ, Chretien, Nouveau,

Witch Name ought to be glorifies ?

Matt 6,9 Thy N. hallowed be

Mat 19,19 "Because of my name"

Matt 24,9 object of hatred because of his N.

Luke 21, 22 before kings because of my N.

Jn 112 To those who believe in His name, he gave power to become children of God

Jn 17: 26 I have declared unto them thy N.

Act 1,8 Witnesses of Christ (Mk 16 15)

Act 2,38 Baptized in the Name of Christ

Act 3,16 By faith in His Name

Act 4,10 to 1218 No other name to be saved

Act 5, 28 forbidden to teach in his name

Act 8,12 They preach the kingdom and the name of Christ

Act 9,15-17 Paul chooses to bear the name of Christ

Act 9,21 They persecute those who call on this name

Acts 15: 14 A people for his N;

Ro 10, 13 Any person who invokes N. the Lord Jesus)

Phil 2,9 name which is above all Names

Heb 13,15

1 Peter 414 Name of Christ

1Pier 416 "If quelcun suffer as a Christian, let him not be ashamed, but let him glorify God because of that Name"

Chez les Orientaux et, en particulier, chez les Hébreux, tous les noms avaient, en règle générale, une signification appellative plus ou moins claire et simple, comme cela se voit encore assez souvent chez les peuples modernes, et, en français, dans des noms tels que Du-moulin, Deschamps, Leroy, Hardy, Agri-col, Legendre, etc. C'étaient ordinairement les mères qui donnaient le nom aux enfants, et ce nom rappelait, soit les circonstances qui avaient précédé ou accompagné leur naissance, soit des préoccupations, des craintes ou des désirs, des souvenirs ou des vœux; ils faisaient ainsi connaître, tantôt un détail de l'histoire de l'enfant, tantôt les pressentiments de la mère; on peut voir ce que dit l'Ecriture au sujet des noms d'Eve, de Caïn, d'Abel, de Noé, etc., Gen 3,20 4,1 S, 29 29,32, etc. Tous les noms hé-breux commençant ou finissant par El, Eli, Jo, Jéh, tels que Elkana, Samuel, Eliakim, Josias, Jéhoachaz, etc., ont une signification dont Dieu est le sujet ou l'objet, cf. Gen 29,35 1Sam 1, 20 4,21 (Isa 7,14 Mat 1, 23 de même les noms araméens, assyriens ou phéniciens, dans lesquels se rencontrent les syllabes Bel, Baal, Nébo et Nébu, ont trait aux faux dteux de ces nations. En français, nous avons les noms de Louis de Dieu, de Dieudonné, d Espérandieu, qui rappellent l'antique usage. des Hébreux; en allemand aussi Gottlieb, Ehre-gott, etc. D'autres noms, tels que Rachel, Thamar, Ketsiha, donnés plus généralement à des femmes, rappellent des idées aimables et gracieuses; ce sont parfois des noms de fleurs ou de jolis animaux, rose, biche, etc. Plus tard, lorsqu'on eut suffisamment usé du droit d'inventer, on se mit à donner aux enfants des noms déjà existants, que l'on choisit tantôt par goût, tantôt parmi ceux des parents les plus rapprochés ou les plus considérés. Le nom du père passait ordinairement à son fils aîné, Tobie 1,10 Luc 1, 61; parfois aussi la préfixe bar, qui signifie fils, s'ajoutait simplement au nom d'un homme pour désigner son fils, ainsi Barthélemi, Bartimée, Barjona, peut-être Barrabas; les exemples de ce dernier mode appartiennent surtout aux derniers temps de la nation juive et à la domination romaine. Les Juifs postérieurs abrégèrent souvent les anciens noms: ainsi Jésuah pour Jéhosuah, Lazare pour Eléa-zar; ils admirent des noms araméens, tels que Marthe, Caïphe, Tabitha. Sous les Séleucides, les Juifs prirent des noms grecs, ou traduisirent en grec leurs noms hébreux: Lysimaque, Antipatros, Bérénice, Hérode, se trouvent, soit dans les Maccabées, soit dans Josèphe; Dositliée est la traduction de Sabdiel; Nicolas, de Balaam;Ménélas,de Jonia; d'autres nems hébreux, enfin, furent grécisés dans leur forme, et Alkimos n'est autre qu'Elia-kim. Ce qui n'était peut-être d'abord qu'une manie ou une obligation passa bientôt dans les mœurs: on prit des noms grecs par goût, on y joignit même des noms latins, tels que Justus. Avec le temps, et par suite de ce mélange des deux langues, il se trouva des hommes qui portaient deux noms: Jean Mar, Jésus Juste, Col. 4,11: si ces cas n'étaient pas très rares, on les a cependant trop généralisés en voulant y trouver la solution d'un grand nombre de difficultés historiques ou généalogiques des livres saints. Un homme pouvait porter, à côté de son nom, celui de son père avec l'affixe Bar, comme Joseph Barrabas, ou bien tel nom ou surnom de circonstance, Simon Céphas ou Pierre, Joses Barnabas, Simon Cananite, Simon de Cyrène, ou bien encore pour distinguer plusieurs personnes de même nom, un nom du lieu d'origine, Marie Magdelaine, Judas Isca-riote, etc. C'était, comme nous l'avons dit, la mère ou, en général, les plus proches parents qui donnaient le nom à l'enfant, Gen 29,32 35, 18 1Sam 1, 20 4,21 cf. Odyss. 18,6; des voisins amis, espèces de parrains, y contribuaient quelquefois comme chez nous, Ruth 4,17 Luc 1, 39

Il arrivait aussi que le nom d'une personne était changé dans le cours de sa vie, par suite d'une destination divine nouvelle, d'une promesse, ou d'un changement de dispositions, soit que le nouveau nom remplaçât entièrement l'ancien, soit qu'il en prît la place petit à petit, et que le surnom finît par éclipser le nom véritable, Abraham pour Abram, Israël pour Jacob, Josué pour Osée, Pierre pour Simon, Barnabas pour Joses, etc. Le nom des rois changeait souvent à leur avènement, 2 Bois 23,34 24,17, exemple que les princes-papes ont imité: il en était de même de personnes subalternes dans des moments importants de leur vie, Nom 13,17 cf. Jean 1, 42 Act 4,36, comme les moines, à leur entrée dans le cloître, prennent, pour ensevelir leur passé, un nom nouveau, qui est censé en faire des hommes nouveaux. Nathan donne à son royal élève le nom de Jédidja, 2Sam 12,25 Eliakim fut nommé Jéhojakim par Pharaon-Néco qui, par ce changement, voulut rendre sensible la dépendance du roi de Juda, 2Roi 23,34 — Le surnom de Boanergès, que Jésus donna à Jean et à Jacques, Mar 3,17, ne paraît pas leur être resté; il n'avait trait qu'à une circonstance bientôt effacée, et ne portait qu'un jugement momentané sur un caractère parfois trop fougueux. Les exemples cités Gen 41, 45 Dan 1,7 5, 12, sont des changements de noms nécessités non seulement par un changement de carrière, mais encore et surtout parce que ces hommes, Joseph et Daniel, appelés à remplir de hautes fonctions dans une cour étrangère, ne pouvaient pas continuer d'y porter leurs noms hébreux.?. encore l'article Paul, et d'autres.

NOMBRES

On ne sait pour ainsi dire rien de tout ce qui concerne les connaissances arithmétiques des Hébreux, mais il ressort des chiffres et des sommes considérables mentionnées en plusieurs endroits, et pour lesquels reddition et la soustraction n'eussent pas suffi, qu'ils devaient connaître au moins les quatre règles principales et les fractions. Ils se servaient, comme on le voit entre autres par les médailles samaritaines, de lettres au lieu de chiffres, de même que presque tous les anciens peuples jusqu'aux Grecs et aux Romains. Quelques auteurs Des”Vignoles, I, 29) ont cru cependant que les Hébreux avaient aussi des chiffres particuliers, mais dans tous les cas ces chiffres ne remonteraient pas au-delà de l'exil. La numération en lettres, et en lettres dont plusieurs ne différaient que par des caractères presque insensibles, pouvait amener dans la transcription beaucoup d'erreurs. On s'est attaché à ce pas de vue pour faire ressortir l'ap-parente exagération qui se trouve dans plusieurs des chiffres cités dans l'Ancien Testament. Ainsi les chiffres de 600,000 hommes de pied, sans compter les petits enfants, de 603,530 hommes au-dessus de vingt ans, Exo 12,37 38,26, qui porteraient à 2 ou 3 millions la popula-tion totale des Israélites au sortir d'Egypte, issue de 70 personnes après un laps de 430 années au plus, ont paru exagérés, soit quant au fait même de la reproduction, soit quant au terrain qu'ils occupaient en Egypte, soit quant à la difficulté que ce peuple aurait eue à se procurer des vivres dans le désert. Mais qu'on se rappelle l'étonnante fécondité du peuple juif, l'incertitude qui règne sur la plus ou moins grande durée du séjour d'Egypte, la longévité des patriarches, et l'absence de guerres ou d'autres sources de destruction extraordinaires, et l'on arrivera fa-cilement par des calculs très simples à un chiffre de population plus élevé qu'on ne s'y attendait d'abord; ces impossibilités matérielles se résoudront comme se sont résolues celles qu'on avait essayé de faire sur la petitesse de l'arche de Noé, desquelles on ne parle plus maintenant. — Plus tard, aux jours de David, nous voyons, 2Sam 24,9,qu'on pouvait trouver dans toute l'étendue du royaume 1,300,000 combattants; Abija en oppose 400,000 aux 800,000 de Jéroboam, 2Chr 13,3 et l'armée du seul Josaphat, roi de Juda, se compose de 1,160,000 hommes, 2Chr 17,14-18 chiffres énormes si l'on pense à la conscription française, ou aux services à court temps des Etats de l'Allemagne, mais qui ne sont plus aussi étonnants quand on se rappelle les milices des pays libres, tels que la Suisse et les Etats-Unis, et les levées en masse de l'antiquité et du moyen-âge, ?. Armées. Ces chiffres ne sont pas pour nous des articles de foi; nous admettons volontiers que, d'après la notation hébraïque, des erreurs de chiffres lussent assez faciles, et que les livres des Chroniques spécialement puissent en renfermer quelques-unes, mais il faut remarquer que tous les manuscrits sont d'accord sur les mêmes chiffres, et que la traduction des Septante les maintient également. D'ailleurs ces 12 ou 1,300,000 hommes supposent une population de,4,800,000 âmes, en admettant quatre personnes par famille, ou de 6 millions en calculant sur cinq personnes par familles, et ces nom-bres ne sont pas exagérés quand on les compare à la densité de population si prodigieuse qu'on rencontre dans les pays de l'Orient, et notamment dans quelques provinces de la Chine, il paraît même que plus tard, sous Titus, la Palestine était beaucoup plus peuplée encore que sous David, et l'historien Josèphe assure que la Galilée seule comptait deux cent quatre villes et bourgs, dont le moins considérable avait 15,000 habitants; ce serait donc plus de 3 millions d'âmes pour une seule des quatre provinces de la Palestine. On ne risque donc pas de se tromper en admettant les données bibliques, et l'examen de la science vient encore une fois appuyer et non contredire le récit biblique sur des points en apparence bien secondaires.

Deux

Deux jours

“En deux jours Il nous rendra la santé, le troisième jour, nous nous lèverons et nous vivrons en sa présence”.- Osée 6,3

Jean 4,40 "Aussi, quand les Samaritains vinrent le trouver, ils le prièrent de rester auprès d'eux. Et il resta là deux jours.

''Détruisez ce temple, et je le rétablirai en trois jours" Jean 2,19

Tout comme le corps de Christ est releve L'Eglise est retabli apres 2 jours + regne millénaire

On a remarqué dans l'Ecriture la reproduclion fréquente de certains nombres, destinés, soit à exprimer des sommes rondes, soit à rappeler certaines idées sacramentelles; ainsi les chiffres sept, soixante-dix, deux, quatre, dix, notes principales en musique, et les sept planètes. On sait enfin le rôle que ce chiffre sept joue dans la nature et dans le développement de l'homme. Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans des détails; avec l'observation et un peu de bonne volonté, on pourrait multiplier à l'infini des faits et des exemples analogues. On a abusé du droit d'imagination, mais à l'origine de toutes les recherches discrètes ou indiscrètes qu'on a faites sur ce nombre, se trouve évidemment l'œuvre de Dieu aux jours de la création; le septième jour a été un pas d'arrêt, un nœud: il était impossible qu'un début pareil n'exerçât pas sur l'esprit de tous les hommes une grande influence. Sept a été considéré comme le chiffre de l'alliance, Dieu s'unissant avec l'homme; les Hébreux l'ont si bien compris que chez eux le même mot shéba Sieben) signifie également sept et alliance {v. Béersébah, puits du serment) et l'on sait que les peuples de l'Orient ont l'habitude de faire intervenir le nombre de sept dans leurs contrats, et de jurer sur sept pierres. S'il y a là quelque chose de plus nous le saurons un jour, mais on aurait tort de ne répondre à la superstition que par l'incrédulité ou la raideur de l'esprit fort. Le livre de la nature ne nous est pas encore tout ouvert, et s'il renferme des mystères que nous reconnaissons sans les comprendre, il en renferme d'autres peut-être que nous pressentons sans les reconnaître.

Le chiffre deux, la dualité, marque habituellement l'opposition, et par conséquent une imperfection, un état anormal, Dieu et le diable, le jour et la nuit, une famille sans enfants: c'est aussi l'amitié, l'association, mais limitée, incapable de se reproduire ou de se continuer.

Trois exprime la plus simple des pluralités complètes; le plus petit groupe possédant son milieu et ses extrémités; c'est la forme fondamentale du développement; il est en quelque sorte naturel et se manifeste en psychologie dans les triples facultés physiques, morales et intellectuelles de l'homme; il se retrouve dans la notion du passé, du présent et de l'avenir; le chrétien le voit dans l'unité mystérieuse du Père, du Fils et du Saint-

quarante, trois, douze, etc. Disons un mot de chacun.

Sept

Le chiffre sept, et son multiple soixante-dix, sont ceux qui se retrouvent le plus souvent: les nations païennes les regardaient comme des nombres sacrés, et si l'Ecriture ne sanctionne pas ce qu'il y a de superstitieux dans le culte des chiffres, elle en a cependant consacré quelques-uns en leur rattachant des doctrines ou des lois. Le septième jour de la semaine, l'année sabbatique, la septième nouvelle lune, les sept semaines de moissons qui séparaient Pâques de Pentecôte, les sept jours de la Pâque, les sept agneaux qu'on sacrifiait à chaque jour de cette sainte semaine, en sont quelques exemples; on peut citer aussi la fête des tabernacles, qui durait sept jours et tombait sur le septième mois, de même que celle des expiations. Sept jours étaient la durée légale des purifications cèrémo-nielles; la consécration des prêtres durait sept jours; dans les sacritices pour de graves péchés, l'aspersion du sang se faisait par sept fois, etc. La doctrine postérieure des anges comptait sept archanges ou anges principaux. On peut voir ces différents articles. Rappelons encore parmi les exemples de l'Ancien Testament les sept nations cananéennes, les soixante-dix semaines de Daniel, les soixante-dix années de la captivité, les soixante-dix anciens d'Israël Les soixante-dix disciples de Jésus, la lettre aux sept Eglises) etc. cf. Gen 2,2 7,2 8,10 12 29,2730 41, 2-7 46,27 Nom 23,1 Jos 6,4 6 8 13 13 Jug 16,8 13 19 1Sam 10, 8 11, 3 13,8 1Roi 8,65 2Roi 5,10 14 Ecc 11,2Tim puis dans le langage des prophètes, (Isa 4,1 Eze 39,12 14 40, 22 26 43,2a. 44,26 45, 21 23 2b. Zac 3,9 4,2 10 Dan 4,16 23 9,24 Mien. 5, 5, et dans le Nouveau Testament, Mat 15,34 36 Act 6,3 21, 8 Rev 1,4 12 8,2 6 10, 3 11, 13 12,313,1 15, 1 616,1 17,121, 9 Les écrits de Philon montrent combien les Juifs philosophes de son temps atta-chaient une importance mystérieuse à ces chiffres; les pythagoriciens grecs y voyaient de même bien des choses, et rappelaient les sept couleurs, les sept [

Esprit, et dans les trois jours de la sépulture. On le retrouve dans la constante et signilicative reproduction de certaines formules: la foi, l'espérance et la charité; Abraham, Isaac et Jacob; Pierre, Jacques et Jean Aujourd'hui on dit Liberté, Egalité, Fraternité. Pour les Juifs, il se trouvait dans G obligation de célébrer trois fois l'an une fête solennelle, et de se rendre trois fois à Jérusalem, Exo 23,14 Deu 16,16; dans la triple bénédiction du Seigneur qui rappelle l'invocation prononcée sur le baptême d'eau, Nom 6,24 cf. Mat 28 19; dans la triple sainteté rappelée par les Chérubins, (Isa 6,3, et expliquée Jean 12,41 On peut voir encore Jer 7,422,29 Jon. 2,1 Jean 2, 19 2Cor ?2,8 et un grand nombre d'autres passages, soit de l'Ancien, soit du Nouveau Testament. — Les trois heures de prière de Daniel et des Juifs pos-térieurs, Dan 6,10, se rattachent à la division du jour en trois parties plus qu'à la signification du chiffre trois lui-même.

Quatre est le chiffre du monde; il se trouve dans les quatre points cardinaux et dans les quatre bras du fleuve d'Eden, de même que dans le tétragrammaton, les quatre lettres hébraïques du nom de Jé-hovah le Créateur.

Dix

Dix est l'addition des chiffres sacramentels trois et sept; il représente la perfection.

Douze, trois par quatre, c'est le développement du monde, le monde travaillant à revenir à son état naturel de paix et d'ordre, Dieu travaillant dans le monde déchu pour le relever en le régénérant: les douze fils de Jacob, les douze tribus, les douze apôtres, les douze portes et les douze fondements de la nouvelle Jérusalem. Pressentiment ou science positive, l'année a toujours été divisée en quatre saisons de trois mois chacune, ou douze mois, après lesquels la nature se retrouve dans le même état qu'à son pas de départ; ce sont les douze signes du zodiaque qui partagent le ciel.

Douze

Douze

"Mais le nombre dix termine les générations descendues d’Adam par Seth jusqu’à Noé. Ajoutez à ce nombre les trois fils de Noé, dont deux seulement furent bénis, et l’autre fut réprouvé à cause de ses crimes, vous aurez douze: nombre illustre dans les Patriarches et dans les Apôtres, et composé des parties du nombre sept multipliées l’une par l’autre, puisque trois fois quatre et quatre fois trois font douze."- Augustin La cité de Dieu LXV,20

Onze

Onze, qui signifie le péché.

"Mais de quelque façon que l’on compte les générations de Caïn, ou par les aînés, ou par les rois, il me semble que je ne dois pas passer sous silence que Lamech, étant le septième en ordre depuis Adam, l’Ecriture, qui lui donne trois fils et une fille, parle d’autant de ses enfants qu’il en faut pour accomplir le nombre onze, qui signifie le péché. En effet, comme la loi est comprise en dix commandements, d’où vient le mot décalogue, il est hors de doute que le nombre onze, qui passe celui de dix, marque la transgression de la loi, et par conséquent le péché. C’est pour cela que Dieu commanda 1 de faire onze voiles de poil de chèvre dans le tabernacle du témoignage, qui était comme le temple portatif de son peuple pendant son voyage, attendu que cette étoffe fait penser aux péchés, à cause des boucs qui doivent être mis à la gauche. Aussi, lorsque nous faisons pénitence, nous nous prosternons devant Dieu couverts d’un cilice, comme pour dire avec le Psalmiste: ''Mon péché est toujours présent devant moi 2'' . La postérité d’Adam par le fratricide Caïn finit donc au nombre de onze, qui signifie le péché; et ce nombre est fermé par une femme, dont le sexe a donné commencement au péché par lequel nous avons tous été assujétis à la mort. Et ce péché a été suivi d’une volupté charnelle qui résiste à l’esprit; d’où vient que le nom de cette fille de Lamech signifie volupté" - Augustin La cité de Dieu L15,21

Quarante

Le chiffre quarante, qui se reproduit assez souvent dans l'Ancien Testament, ne se rattache à aucune loi ni institution; il est en quelque sorte accidentel, et sert peut-être quelquefois à désigner un nombre rond. Cependant, comme multiple de quatre Le monde) et de dix La perfection, le tout parfait) on a cru qu'il était d'une manière spéciale l'emblème des actes ou choses qui travaillent à perfectionner le monde, qui servent à le parachever, bien ou mal, presque toujours l'épreuve dans son sens le plus large. Aux jours du déluge il plut pendant quarante jours et autant de nuits; Isaac était âgé de quarante ans quand il se maria; Esaû de même; la vie de Moïse âst partagée en trois époques de quarante années chacune; Moïse resta quarante jours sur le Sinaï, l'exploration de Canaan dura quarante jours, le voyage du désert quarante ans; Hothniel procura aux Israélites un repos de quarante ans, Débora de même; c'est d'un servage de quarante ans que Gédéon délivra son peuple; Elie marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'en Horeb; notre Sauveur passa quarante jours au désert de la tentation, il monta au ciel quarante jours après sa résurrection; v. encore Gen 8,6 32,15, Jos 1 i, 7 Eze 29,11 Jon. 3, i. etc.

D'autres nombres reparaissent encore ci et là dans l'Ancien Testament avec une certaine régularité qui, toutefois, n'était absolument qu'une affaire d'habitude; ainsi huit précédé de sept désigne une quantité indéterminée, Mic o, 8 Ecc 11,2 V. sur tout ce sujet les ouvrages allemands de Baîhr, Symb. du culte mos. 1, 155, et Schrœder sur la Genèse.

Le nombre de la bête, ou de son nom, Rev 13,17 18, désigne le chiffre qui s'obtient en calculant la valeur des lettres qui composent ce nom: ici est la sagesse, dit l'apôtre, et malgré tous les essais faits jusqu'à ce jour, on n'a pas encore trouvé ce nom mystérieux; on y a vu tour à tour Néron, César, Mahomet, plusieurs papes, quelques rois de France, et même Luther, mais pour trouver ce dernier chiffre il faut écrire Loulther, ce qui change un peu. Nous n'insistons pas sur ce chiffre dont la recherche appartient à l'étude de la prophétie, et nous ne proposons, ni n'adoptons aucun nom: la bête ne s'est pas encore pleinement manifestée, et ses efforts pour abrutir l'humanité et lui ôter sa foi ne sont pas encore ar-8

rivés au pas extrême où elle méritera de toute manière le nom que l'Ecriture lui donne.

2°) Livre des Nombres, ainsi nommé parce que ses trois premiers chapitres contiennent les dénombrements des Hébreux, qui se firent après la consécration du tabernacle. Les Hébreux l'appellent Vayedabber Et il parla) d'après les mots par lesquels il commence, ou Bammid-bar Dans le désert) parce qu'il renferme l'histoire des trente-neuf années que les Hébreux passèrent au désert après la promulgation de la loi, entre le désert de Sinaï et les plaines de Moab. Il y a peu de chose à dire sur sa composition: les incrédules ont naturellement cherché à le morceler, ils y ont vu tout ce qu'ils ont voulu, des intercalations, des mythes, des fables, des exagérations; le chrétien y voit l'ouvrage de Moïse et la vérité divine. Nous ne réfuterons pas des erreurs qui n'ont pas de champions chez nous, et pour ceux qui désireraient connaître ce qu'on a mis en avant et ce qu'on a répondu, nous renvoyons à Hœvernick, Einl. in das alte Test”I. 481-521 —On divise ce livre en trois parties principales. 1°) Chpt 1-11, préparatifs pour le départ, dénombrement, diverses lois et prescriptions. 2°)Chpt 11-21, voyage dans le désert, murmures et incrédulité du peuple, châtiments, exploration du pays, rébellion de Coré, mort de Marie, serpents brûlants, Hog et Sinon, arrivée dans les plaines de Moab sur les confins de Canaan. — 3°) Chpt 22-36, dispositions du peuple, histoire de Balaam, recensement, récapitulation, ordonnances, guerre avec les Madianites, lois sur les héritages.

Cent-vingt

1Roi 10:10 "Elle donna au roi cent vingt talents d’or, une très grande quantité d’aromates, et des pierres précieuses. Il ne vint plus autant d’aromates que la reine de Séba en donna au roi Salomon".

Cent quarante quatre

Il est intéressant de noter: 120 disciples et vingt quatre anciens = 144

Cent quarante quatre mille

Mille

Pour les mille ans, on peut les entendre de deux manières: ou bien parce que ces choses se passent dans les derniers mille ans, c’est-à-dire au sixième millénaire, dont les dernières années s’écoulent présentement pour être suivies du sabbat qui n’a pas de soir, c’est-à-dire du repos des saints qui ne finira jamais, de sorte que l’Ecriture appelle ici mille ans la dernière partie de ce temps, en prenant la partie pour le tout; — ou bien elle se sert de ce nombre pour toute la durée du monde, employant ainsi un nombre parfait pour marquer la plénitude du temps. Le nombre de mille est le cube de dix, dix fois dix faisant cent; mais c’est là une figure plane, et pour la rendre solide, il faut multiplier cent par dix et cela fait mille. D’ailleurs, si l’Ecriture se sert de cent pour un nombre indéfini, comme lorsque Notre-Seigneur promet à celui qui quittera tout pour le suivre: "qu’il recevra le centuple dès cette vie" (Mat 19,29) ce que l’Apôtre exprime en disant qu’un véritable chrétien possède toutes choses, bien qu’il semble qu’il n’ait rien (2Cor 6,10) selon cette parole encore: "Le monde est le trésor du fidèle" (Pro 17,7) combien plus le nombre de mille ans doit-il signifier l’universalité ! Aussi est-ce le meilleur sens qu’on puisse donner à ces paroles du psaume: "Il s’est toujours souvenu de son alliance et de la promesse qu’il a faite pour mille générations" (Psa 104,8); c’est-à-dire pour toutes les générations. -- Augustin, Citee de Dieu, 20,7

Six


Six-cent-soixante-six


666 A


666= -10 naisance de Jésus + 656 Achèvement du Coran


Le calife Othman est assassiné à Médine par une foule de musulmans en colère le 17 juin 656 (18 Thilhajh de l'an 35 de l'Hégire). La mort de ce vieillard de plus de 80 ans est à l'origine de la plus grave crise de l'islam.


Un règne tourmenté

À la mort du prophète Mahomet, un quart de siècle plus tôt, son beau-père Abou Bekr est reconnu sans difficulté comme son remplaçant (ou calife). Son successeur, Omar, est tué en 644 par un esclave persan de confession chrétienne.


Après d'âpres disputes, les leaders musulmans choisissent Othman ben Affan (prononcer Osman) comme troisième calife pour succéder à Abou Bekr et Omar.


Le vieil homme appartient à une riche famille de La Mecque. Il a figuré parmi les premiers disciples du Prophète et a épousé deux de ses filles. Autant de titres qui justifient son élévation.


Bénéficiant de la foudroyante expansion des cavaliers musulmans au Moyen Orient et en Afrique du nord, le nouveau calife reçoit de considérables tributs qu'il met en bonne partie au service de sa famille. Il achève par ailleurs la recension de la Révélation divine, le Coran.


Othman est dépourvu d'énergie et se voit reprocher son népotisme. Il doit faire face à une opposition grandissante des gens de Médine.


Les principaux meneurs de l'opposition sont Amr ibn al-Aç, le conquérant de l'Égypte, destitué de son poste de gouverneur, et Ali, époux de Fatima, fille du Prophète et la seule qui lui ait donné une descendance.


Le calife appelle le gouverneur d'Égypte à son aide, ce qui a pour effet de provoquer la colère de ses soldats. Ils envahissent sa maison et le tuent alors qu'il est en train de lire le Coran. C'est le premier d'une longue série de meurtres politiques qui vont affaiblir le califat.


L'élection controversée d'Ali

Le jour même où Othman est assassiné, Ali est proclamé calife à Médine. Mais son élection, très controversée, marque le début d'une bataille ouverte au sein de l'islam.


Ali voit se détacher de lui plusieurs de ses alliés ainsi que de pieux Médinois révoltés par le meurtre d'Othman. Il est en contrepartie rejoint par les vieux croyants fidèles à la famille du Prophète et, tandis que ses appuis à Médine et La Mecque s'étiolent, il en retrouve de plus solides en Mésopotamie (Irak actuel) dans les places fortes de Bassorah, Koufa et Fostat.


Le nouveau calife et ses partisans (chiites ou chi'ites en arabe) prônent une grande rigueur dans la mise en pratique de l'islam et l'assimilation des populations conquises. Ils recommandent aussi que le califat revienne aux descendants en ligne directe du Prophète. Ils s'opposent sur ces points aux orthodoxes ou sunnites, adeptes d'une application souple de la doctrine musulmane (la sunna).


La bataille du chameau

Pour faire face à ses adversaires, Ali quitte Médine pour Koufa, en Mésopotamie. C'est la fin de toute fonction politique de Médine et La Mecque...


Le calife triomphe une première fois de ses adversaires en octobre 656 au cours de la bataille dite «du chameau». Aisha, l'épouse préférée du Prophète, adversaire déclarée d'Ali, est faite prisonnière et renvoyée à La Mecque pour le restant de ses jours.


Le gouverneur musulman de Damas, Moawiya, un parent du précédent calife, prend à son tour les armes contre Ali.


Les rivaux se rencontrent à Siffin, sur les bords de l'Euphrate, et s'apprêtent à en découdre après plusieurs semaines de longues et vaines négociations.


Le Coran à la pointe des lances

Le choc a lieu le 26 juillet 657 Ali est sur le point de l'emporter quand les soldats de Moawiya dressent des feuillets du Coran, le livre sacré, à la pointe de leurs lances, sur une idée de Amr ibn al-Aç, partisan de Moawiya. Impossible dans ces conditions de les attaquer !


Ali, par défaut d'intelligence politique, accepte l'arbitrage proposé par Moawiya. Celui-ci est prononcé à Edhrod (Jordanie actuelle) en janvier 658 On n'en connaît pas la teneur exacte. L'important est qu'Ali, en l'acceptant, a renoncé à l'autorité qui lui revient en qualité de calife. Cette décision va causer sa perte...


Beaucoup de ses parti sans l'abandonnent, considérant que l'arbitrage humain fait outrage à la justice divine. Ils provoquent le premier schisme de l'islam et forment la secte des kharidjites (du verbe arabe kharadja, sortir). Elle prospère brièvement en Mésopotamie avant de s'épanouir chez les Berbères d'Afrique du Nord, autour de Tahert (Algérie actuelle). Elle est aujourd'hui très marginale...


Quarante, Quarante-deux

Quatre, Quatre-cents



.....................

CF. aussi Millénium

NOMBRE Livres des


NOPH

(Isa 19,13, v. Memphis: ville royale d'Egypte, avec des temples de faux dieux; elle comptait des Juifs parmi ses habitants, Jer 2, 1644,1 46,14 Eze 30, 13 16

NOPHAH

Ville moabite située au-delà du Jourdain, Nom 21, 30

NORD

Le Nord était regardé comme le commencement du monde, son origine, son principe, et chaque peuple mettait ses dieux sur la montagne la plus septentrionale de son territoire.

NOURRITURE

On peut voir aux différents articles quels étaient les aliments dont, parmi les Hébreux, les riches et les pauvres se servaient le plus habituellement. La loi avait jusqu'à un certain pas réglé sous ce rapport leur mode de vivre, et leur avait interdit absolument l'usage des viandes suivantes, soit pour des raisons hygiéniques, soit par des motifs de gouvernement intérieur, pour attacher les Hébreux à l'agriculture, ou pour élever entre eux et les peuples païens une barrière infranchissable.

a) Toute bête morte de mort naturelle, ou trouvée dans les champs déchirée par quelque animal sauvage. Celui qui en avait mangé devait se baigner et laver ses habits, et il était regardé jusqu'au soir comme entaché de souillure légale, Exo 22,31 Lev 17,13 Deu 14,21 cf. Eze 4,14 Le Nouveau Testament appelle ces viandes du nom général de bêtes étouffées, c'est-à-dire dont la vie ne s'en est pas allée régulièrement avec le sang, mais a été en quelque sorte comme comprimée et étouffée intérieurement, Act 15, 20 29 21, 25 Le Coran rappelle des préceptes analogues, et le motif en est dans le dégoût naturel que chacun éprouve pour un cadavre: Moïse le rattache à la sainteté devant Dieu et à l'isolement dans lequel son peuple doit vivre du monde et de ses souillures.

6) Le sang et toute chair sanglante le poisson peut-être excepté) Lev 3,17 7,26 17,10-14 19,26Deu 12, 1623 cf. 1Sam 14,32 Eze 33,25 Act 15, 20 L'usage en était interdit sous peine de mort, Lev 7,2717,10 cf. Judith 11, 11 Cette défense reposait, soit sur l'idée que l'âme de la bête est dans son sang, soit aussi sur le fait que le sang des animaux appartenait à le Seigneur, comme expiation des péchés, Deu 12,23 Lev 17,11; peut-être aussi était-ce une interdiction destinée à faire ressortir la coutume criminelle des Phéniciens et d'autres peuples païens qui dans leurs sacrifices mangeaient du sang, ou le mêlaient avec du vin pour le boire, cf. Psaum. 16,4 Un principe d'humanité s'y rattachait également, et les Hébreux devaient puiser dans l'horreur du sang l'horreur de la cruauté envers les animaux. — Le Coran contient une défense semblable.

c) Certains morceaux de la graisse du bœuf, de la chèvre et de la brebis, notamment la queue, ordinairement très fournie de graisse, de ce dernier animal. Ces

morceaux comme plus succulents revenaient de droit au service de l'autel, Lev 7,25 cf. 3,14 v. Offrandes. Au pas de vue de la santé publique, cette défense était un bienfait, car dans ces climats brûlants où les maladies de la peau sont si communes, si invétérées, et parfois si dangereuses, il importait d'empêcher autant que possible l'usage des graisses parmi le peuple: la culture assidue des olives, dont l'huile était le seul assaisonnement des viandes, était indirectement encouragée par ce moyen, et les Hébreux, en recherchant les graisses végétales qui leur étaient seules permises, se tournaient avec courage vers les travaux des champs.

d) Le chevreau cuit ou rôti dans le lait ou la graisse de sa mère, Exo 23,19 34,26 Deu 14,21 Le motif de cette défense n'est pas très clair. Michaélis pense qu'il s'agit d'une brebis-mère en général, et plus généralement encore, d'un animal quelconque, de manière que la défense de Moïse reviendrait à une interdiction absolue de tout assaisonnement animal des viandes; ce serait alors, soit au pas de vue sanitaire, soit sous le rapport agricole, une mesure du genre de la précédente. D'autres y ont vu une accommodation à un préjugé existant alors et maintenant inconnu; d'autres, un principe d'humanité envers les animaux domestiques, et en quelque sorte un symbole de l'amour maternel qui ne saurait se prêter à servir aux funérailles sanglantes de son fruit; v. Chèvres. Je ne sais si peut-être cette loi, qui gênait certainement les ventes et les achats en mettant les acheteurs dans la crainte continuelle d'une transgression involontaire, ou dans la laborieuse obligation d'examiner et la naissance d'un chevreau, et l'origine du lait acheté, ne devait pas avoir aussi pour résultat, sinon pour but, de favoriser la consommation intérieure, d'entraver le commerce et d'empêcher ainsi d'une part une trop grande augmentation de richesses, de l'autre la pauvreté provenant de l'aliénation des biens: en attendant mieux, je soumets cette explication à ceux qui voudront bien l'examiner; elle me paraît se recommander autant que les précédentes, et pouvoir se combiner avec elles dans le système alimentaire de l'économie hébraïque.

e) Les viandes sacrifiées aux idoles, Exo 34,15, défense maintenue comme les deux premières par la loi nouvelle, Act 15, 2921, 25 Dans les villes païennes ces viandes étaient, après avoir été présentées, vendues sur la place du marché, et l'apôtre donne des directions sur la conduite à tenir dans ce cas, 1Cor 10, 25 sq. Les Juifs postérieurs appliquèrent même cette défense au vin, au pain, et aux gâteaux fournis par les païens, attendu que ces aliments pouvaient avoir servi dans un sacrifice: quelques auteurs ont voulu, non sans raison, entendre dans ce sens les répugnances et les refus de Daniel et de ses trois amis, Dan 1,8 sq., de Tobie 2,15, et de Judith 12,2

f) La cuisse des animaux purs à l'endroit du muscle où la hanche de Jacob fut démise, Gen 32,25

g) La viande de tous les animaux déclarés impurs, Lev 11,1-31 Deu 14,1-19 Leur lait n'était pas compris dans cette défense. Ces animaux étaient: 1°) les quadrupèdes qui ruminent, sans avoir l'ongle entièrement divisé, dessus et dessous, comme les lièvres, le porc, le chameau; 2°) tous les serpents et reptiles; 3°) les amphibies et animaux qui vivent dans l'eau sans écailles et nageoires; 4°) tous les insectes, sauf ceux qui ont comme les sauterelles quatre pieds pour marcher, et deux pour sauter; 5°) une vingtaine d'espèces d'oiseaux énumérées dans les passages indiqués, mais dont les noms ne peuvent pas tous être traduits d'une manière sûre: celles que l'on connaît avec certitude sont l'aigle, le vautour, l'autruche, les chouettes et le pélican; on peut voir sur ces oiseaux leurs différents articles. Comme il n'y a ici qu'énumèration, sans que les caractères d'impureté soient indiqués, les Juifs regardent comme purs tous ceux qui ne sont pas expressément défendus; il paraît cependant par la nature de ceux de ces oiseaux que nous connaissons, ou que nous croyons connaître, qu'une nourriture animale était le trait distinctif qui constituait un oiseau impur. Les rabbins ont cherché à définir ces caractères, et ils en indiquent quatre, Mishna Chol-lin 3,6

Comme fondement et source de toutes ces prescriptions, se trouvait avant tout le principe théocratique, Lev 20, 24 mais il s'y mêlait, ainsi que nous l'avons vu, un grand nombre d'idées secondaires, hygiéniques, économiques, politiques et autres: c'est leur réunion qui peut le mieux expliquer le nombre et la nature de ces défenses, quoique tel de ces points de vue soit peut-être plus évident dans un cas, et tel autre dans un autre cas. Les Juifs observèrent toujours minutieusement la distinction des animaux en purs et impurs, et ce ne fut que dans des cas de famine, 2Roi 6,23, que la nécessité les contraignit à manger des viandes souillées: les persécutions dont ils furent l'objet plus tard, les trouvèrent inébranlables, et ils se laissèrent mettre à mort plutôt que de consentir à manger du pourceau, 1 Macc. 1, 6o. 2 Macc. 6,18 7,1 Plusieurs rabbins mêmes, sages au delà de ce qui est écrit, regardèrent comme un péché de posséder des animaux impurs, tels que des chiens, tandis que la loi n'en interdisait que la viande. La loi n'avait pas prononcé de peine contre l'usage illicite d'une viande souillée, les rabbins établirent la flagellation, alors même qu'on n'en aurait mangé que la grosseur d'une olive ou d'une lentille.

Plusieurs peuples de l'antiquité ont connu une distinction des animaux, et avaient admis, mais pour d'autres motifs, l'interdiction de certaines viandes; ainsi les Egyptiens, qui avaient leurs animaux sacrés, bœufs, chats, etc., qu'ils adoraient, ne permettaient pas qu'on s'en nourrît, et c'est peut-être à une raison de ce genre qu'il faut attribuer l'habitude qu'ils avaient de ne pas manger avec des étrangers, Gen 43,32 L'école pythagoricienne avait quelques principes analogues; d'autres castes s'interdisaient l'usage du poisson, par des raisons hygiéniques et presque morales; les Indous, et leur philosophe Menou, avaient une foule de préceptes qui rappellent ceux des Hébreux à l'égard des viandes; Mahomet enfin en a reproduit un certain nombre dans son Coran, et les prêtres du catholicisme, fidèles à

leur moyen âge, ontemprunté au judaïsme aboli, et au paganisme qu'ils condamnent, des interdictions de viande, déjà annoncées par saint Paul, qui appelle en conséquence ces docteurs ''des révoltés de la foi, adonnés aux doctrines des démons,''

1Tim. 4,1-3

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NOURRITURES CELESTES

La manne dans le désert

Ex 16,13-32 Le soir, il survint des cailles qui couvrirent le camp; et, au matin, il y ait une couche de rosée autour du camp.14Quand cette rosée fut dissipée, il y avait à la surface du désert quelque chose de menu comme des grains, quelque chose de menu comme la gelée blanche sur la terre. 15Les enfants d'Israël regardèrent et ils se dirent l'un à l'autre: Qu'est-ce que cela? car ils ne savaient pas ce que c'était. Moïse leur dit: C'est le pain que Yahweh vous donne pour nourriture. 16Voici ce que Yahweh a ordonné: Que chacun de vous en ramasse ce qu'il faut pour sa nourriture, un omer par tête, suivant le nombre de vos personnes; chacun en prendra pour ceux qui sont dans sa tente. 17Les Israélites firent ainsi; et ils en ramassèrent les uns plus, les autres moins. 18On mesurait ensuite avec l'omer; celui qui avait ramassé plus n'avait rien de trop, et celui qui avait ramassé moins n'en manquait pas. Chacun ramassait ce qu'il fallait pour sa nourriture. 19Moïse leur dit: Que personne n'en laisse jusqu'au matin. 20 Ils n'écoutèrent pas Moïse, et il y ait des gens qui en laissèrent jusqu'au matin; mais il s'y mit des vers, et cela devint infect. Moïse soit irrité contre ces gens. 21Tous les matins, chacun ramassait ce qu'il fallait pour sa nourriture; et quand venait la chaleur du soleil, cela fondait. 22Le sixième jour, ils ramassèrent une quantité double de nourriture, deux omers pour chacun. Tous les principaux de l'assemblée vinrent le rapporter à Moïse. 23Et Moïse leur dit: C'est ce que Yahweh a ordonné. Demain est le jour du repos, le sabbat consacré à Yahweh; faites cuire ce que vous avez à faire cuire, faites bouillir ce que vous avez à faire bouillir, et mettez en réserve jusqu'au matin tout ce qui restera. 24Ils le laissèrent jusqu'au matin, comme Moïse l'avait ordonné; et cela ne devint pas infect, et il ne s'y mit pas de vers. 25Moïse dit: Mangez-le aujourd'hui, car c'est le jour du sabbat; aujourd'hui vous n'en trouverez pas dans la campagne. 26Pendant six jours vous en ramasserez; mais le septième jour, qui est le sabbat, il n'y en aura pas. 27Le septième jour, quelques-uns du peuple sortirent pour en ramasser, et ils n'en trouvèrent pas. 28Alors Yahweh dit à Moïse: Jusques à quand refuserez-vous d'observer mes commandements et mes lois? 29Considérez que Yahweh vous a donné le sabbat; c'est pourquoi il vous donne au sixième jour de la nourriture pour deux jours. Que chacun reste à sa place, et que personne ne sorte du lieu où il est au septième jour. 30 Et le peuple se reposa le septième jour. 31La maison d'Israël donna à cette nourriture le nom de manne. Elle ressemblait à de la graine de coriandre; elle était blanche, et avait le goût d'un gâteau au miel. 32Moïse dit: Voici ce que Yahweh a ordonné: Qu'un omer rempli de manne soit conservé pour vos descendants, afin qu'ils voient le pain que je vous ai fait manger dans le désert, après vous avoir fait sortir du pays d'Égypte.


La manne est le pain des anges

Ps 78, 23-25


Multiplication de la nourriture

Luc 9,11-17 Jn 6,5-13 Mat 14,13-21 15,32-38 Marc 6,34-44 8,1-10


Jean 6,1 "Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée, ou mer de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu'elle voyait les miracles qu'il opérait sur les malades. 3Jésus monta sur la montagne, et là il s'assit avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs était proche. Ayant levé les yeux, et voyant qu'une grande foule venait à lui, Jésus dit à Philippe: Où achèterons-nous des pains, pour que ces gens aient à manger? Il disait cela pour l'éprouver, car il savait ce qu'il allait faire. Philippe lui répondit: Les pains qu'on aurait pour deux cents deniers ne suffiraient pas pour que chacun en reçoive un peu. Un de ses disciples, André, frère de Simon Pierre, lui dit: Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons; mais qu'est-ce que cela pour tant de gens? Jésus dit: Faites-les asseoir. Il y avait dans ce lieu beaucoup d'herbe. Ils s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes..Jésus prit les pains, rendit grâces, et les distribua à ceux qui étaient assis; il leur donna de même des poissons, autant qu'ils en voulurent. Lorsqu'ils furent rassasiés, il dit à ses disciples: Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne se perde. Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restèrent des cinq pains d'orge, après que tous eurent mangé. Ces gens, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient: Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde. Et Jésus, sachant qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul.Quand le soir soit venu, ses disciples descendirent au bord de la mer. Etant montés dans une barque, ils traversaient la mer pour se rendre à Capernaüm. Il faisait déjà nuit, et Jésus ne les avait pas encore rejoints. Il soufflait un grand vent, et la mer était agitée. Après avoir ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils virent Jésus marchant sur la mer et s'approchant de la barque. Et ils eurent peur. Mais Jésus leur dit: C'est moi; n'ayez pas peur! Ils voulaient donc le prendre dans la barque, et aussitôt la barque aborda au lieu où ils allaient. La foule qui était restée de l'autre côté de la mer avait remarqué qu'il ne se trouvait là qu'une seule barque, et que Jésus n'était pas monté dans cette barque avec ses disciples, mais qu'ils étaient partis seuls. Le lendemain, comme d'autres barques étaient arrivées de Tibériade près du lieu où ils avaient mangé le pain après que Yahweh ait rendu grâces, les gens de la foule, ayant vu que ni Jésus ni ses disciples n'étaient là, montèrent eux-mêmes dans ces barques et allèrent à Capernaüm à la recherche de Jésus. Et l'ayant trouvé au-delà de la mer, ils lui dirent: Rabbi, quand es-tu venu ici? Jésus leur répondit: En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera; car c'est lui que le Père, que Dieu lui-même a marqué de son sceau. Ils lui dirent: Que devons-nous faire, pour accomplir les oeuvres de Dieu? Jésus leur répondit: L'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. Quel miracle fais-tu donc, lui dirent-ils, afin que nous le voyions, et que nous croyions en toi? Que fais-tu? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit: Il leur donna le pain du ciel à manger. Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain du ciel; car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Ils lui dirent: Seigneur, donne-nous toujours ce pain. Jésus leur dit: Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Mais, je vous l'ai dit, vous m'avez vu, et vous ne croyez pas. Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi; car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde aucun de tous ceux qu'il m'a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père, c'est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.

Jésus est le pain

Jean 6 Les Juifs murmuraient à son sujet, parce qu'il avait dit: Je suis le pain qui est descendu du ciel. Et ils disaient: N'est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, celui dont nous connaissons le père et la mère? Comment donc dit-il: Je suis descendu du ciel? Jésus leur répondit: Ne murmurez pas entre vous. Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire; et je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes: Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi. C'est que nul n'a vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu; celui-là a vu le Père. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. Je suis le pain de vie. 49Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. 50 C'est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure pas. 51Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. 52Là-dessus, les Juifs discutaient entre eux, disant: Comment peut-il nous donner sa chair à manger? 53Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez pas la vie en vous-mêmes. 54Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour. 55Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. 56 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. 57Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. 58C'est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n'en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts: celui qui mange ce pain vivra éternellement. 59Jésus dit ces choses dans la synagogue, enseignant à Capernaüm. 60 Plusieurs de ses disciples, après l'avoir entendu, dirent: Cette parole est dure; qui peut l'écouter? 61Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit: Cela vous scandalise-t-il? 62Et si vous voyez le Fils de l'homme monter où il était auparavant?... 63C'est l'Esprit qui vivifie; la chair ne sert à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie. 64Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient pas. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. 65Et il ajouta: C'est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père. 66 Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n'allèrent plus avec lui. 67Jésus donc dit aux douze: Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller? 68Simon Pierre lui répondit: Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. 69Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu. 70 Jésus leur répondit: N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze? Et l'un de vous est un démon! 71Il parlait de Judas Iscariot, fils de Simon; car c'était lui qui devait le livrer, lui, l'un des douze.

Résumé

5 pains, 2 poissons, 5000 âmes (+ femmes et enfants) reste 12 paniers

Ce récit est un des mieux attestés de l'Evangile

Il s'agit d'un fait qui avait vivement frappé les esprits.

Jésus utilise sa puissance divine pour soulager la misère matérielle donnant lui-même à manger.

Jésus l'accomplit en multipliant ces minces nourritures.

Ce que les apôtres ne peuvent faire avec les moyens dérisoires qui sont à leur disposition (cinq pains et deux poissons pour nourrir cinq mille hommes)

Il nourrit tous les hommes

Mais surtout ses disciples qui étaient devant lui,

Ceux qui cherchent le royaume (Mat 6,33)

Pas le luxe, se contenter de blé et de petits poissons


Calvin écrit: ''En somme, Christ a voulu que le miracle étant parachevé, il y eût encore un témoignage évident de celui-ci, lequel, étant repus, ils puissent contempler à loisir. Au reste, bien que Christ ne multiplie pas tous les jours les pains, et ne nourrisse pas les hommes sans le travail de leurs mains, ni sans le labourage des champs, cependant le fruit de cette histoire s'étend jusqu"à nous. Car il ne tient qu'à notre nonchalance et ingratitude que nous n'apercevions manifestement comment Dieu par sa bénédiction multiplie le blé, afin qu'il puisse servir à notre nourriture... Christ a voulu ici faire savoir aux hommes que comme toutes choses lui ont été données en main de Dieu


2Thes 3,10Car, lorsque nous étions chez vous, nous vous disions expressément: Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. 11Nous apprenons, cependant, qu'il y en a parmi vous quelques-uns qui vivent dans le désordre, qui ne travaillent pas, mais qui s'occupent de futilités. 12Nous invitons ces gens-là, et nous les exhortons dans Yahweh Jésus-Christ, à manger leur propre pain, en travaillant paisiblement.


Je suis le pain descendu du ciel

Le pain vient de sa grâce c'est aussi:

- l'esprit saint

- son père,

- les nourritures desquelles nous sommes nourris


On y a vu une préfiguration de l'institution de la sainte cène, où Jésus distribue sa chair et son sang sous forme de pain et de vin; le quatrième évangile conduit à une telle interprétation. Mais l'explication qu'a donnée Albert Schweitzer en prolongeant trop hardiment cette ligne (Jésus n'aurait distribué qu'un petit fragment de pain à chaque convive, ce qui exclut tout miracle) nous paraît devoir être écartée.


Solidement attestée au coeur de l'Evangile, la multiplication des pains est pour l'Eglise le rappel permanent que s'il est vrai que l'homme ne vit pas de pain seulement, le monde peut se tourner vers elle quand il a faim, et qu'elle a reçu de son Seigneur la mission de secourir sa misère matérielle aussi.


Confession de Pierre (9: 18-21)


Jean 4,32 J'ai a manger une nourriture que vous ne connaissez pas.


Jean 4,10 A la samaritaine il dit: je te donnerai à boire


Amos 8,11 Une faim non de nourriture mais d'entendre les paroles du Seigneur

NOUVEAU

Autel nouveau

1Mac 4,47

Cantique nouveau

Psa 33,3

Psa 40,3

Psa 96,1

Psa 98,1

Psa 144,9

Psa 149,1

Judith 16,15

Judith 16,2

(Isa 42,10

Jer 4,3

Rev 5,9

Rev 14,3

Cieux nouveaux

(Isa 65,17

(Isa 66,22

Rev 21,1

Coeur nouveau

Eze 18,31

Eze 36,26


Commandement nouveau

Jean 13,34

1Jean 2,7-8

2Jean 1,5


Esprit nouveau

Eze 11,1719

Eze 18,31

Eze 36,26

Rom 7,6


Homme nouveau

Eph 2,15

Eph 4,24

Col 3,10


Né de nouveau

Jean 3,37


Nom nouveau

(Isa 62,2 "

(Isa 65,15 "

Rev 2,17 "

Rev 3,12 "


Peuple nouveau

Zac 2,11


Prodiges nouveaux

(Isa 43 (44?) 19


Temple nouveau



Terre nouvelle

(Isa 65,17

(Isa 66,22

Rev 21,1



Vin nouveau

Sir 9,13 "

Ose 9,2 "

Mat 9,17 "

Marc 2,22 "

Marc 14,25 ?

Luc 5,37-39 "


Zèle nouveau

2Cor 8,17


NOYER

Cant. 6,11, arbre bien connu, de la famille des thérébinthacées, originaire de la Perse, mais parfaitement accoutumé à nos climats, où il atteint sans peine une hauteur de 40 à 60 pieds. Il fleurit au printemps et donne ses fruits en septembre. Ses feuilles sont divisées en folioles ovées, grandes, unies. Le fruit est composé d'une enveloppe extérieure et charnue, nommée brou; d'une coque remplie d'anfractuosités et plus ou moins dure, nommée coquille; et enfin d'une amande de forme irrégulière que l'on mange, ou dont on extrait une huile fort estimée. La Palestine en possède encore, et ils croissaient autrefois sans culture sur les bords du lac de Génésareth. Le jardin des noyers dont il est parlé dans le Cantique est nécessairement un grand verger, car il y a peu d'arbres plus nuisibles aux jardins proprement dits que le noyer, par l'étendue du terrain qu'il masque, et par la longueur de ses racines presque horizontales.

NUEE

?. Colonne. — Dans l'Ecriture, le mot nuée désigne quelquefois le brouillard du matin, (Isa 18,4 On le retrouve ailleurs et avec plusieurs significations réelles ou symboliques. Osée, 6,4, compare à une nuée la piété d'un moment du peuple de Dieu, et l'on connaît le magni-fique sermon de Saurin sur ce texte: Les dévotions passagères.Les nuéessontcom-me des outres qui retiennent la pluie au-dessus de la terre, et qui la laissent échapper comme par une grille d'arrosoir dès que Dieu le commande, Job 26,8 38,9 2Sam. 22,12 (Isa 45, 8 C'est enfin sur les nuées que le Seigneur de gloire apparaîtra, et que les chrétiens seront en levés à sa rencontre, Mat 24,30 Luc 21, 27 Rev 14,14-16 1 Thess. 4,17 La nuée dont le temple de Salomon fut rempli lors de sa dédicace, I Rois 8,10 2Chr 5, 13, fut peut-être une manifestation semblable à celle dont les Israélites des réunions privées à côté du culte public. Rom 16,5 1Cor 16,19 Une troisième explication entendait ''l'Eglise qui est en sa maison''du culte domestique de Nymphas; mais une famille ne s'assemble pas, elle est toujours réunie.

NUIT

Chez les anciens Hébreux, elle précédait le jour, et c'est ainsi que s'explique l'expression ordinaire des jours de la création: ''Ainsi fut le soir, ainsi fut le matin.'' Elle se divisait, comme le jour, soit en douze heures, soit en trois ou quatre parties, v. Veilles. La nuit, dans un sens figuré, signifie des jours de tri-bulation, d'adversité, Psa 17,3 (Isa 21, 12 cf. Jean 9,4 1 Thess. 8,2 Les enfants de la nuit sont, dans le sens moral, les méchants qui ont besoin des ténèbres pour faire le mal, 1 Thess. 3,5 Enfin, se lever la nuit signifie s'occuper d'une chose avec empressement et sans retard. Dieu même emploie cette expression pour marquer le zèle qu'il a témoigné pour le bien des hommes, les soins qu'il apporte à l'œuvre de leur salut, Jer 25,3 26,5 29,1944,4

NYMPHAS

Saluez les frères qui sont à Laodicèe, et Nymphes avec l'Assemblée qui est en sa maison, dit saint Paul, Col. 4,15 Il résulte de ce passage, ou bien que dans Laodicèe même, Nymphas avait, on ne sait pour quelle raison, une réunion particulière à côté des assemblées publiques, ou bien, comme le soupçonne Gro-tius, qu'il demeurait à la campagne, non loin de Laodicèe, et que sa maison était le lieu ou se rassemblaient les chrétiens des environs. Ces deux opinions se recommandent également, et la première ne peut pas être repoussée, car on sait qu'Aquila et Priscille avaient également!


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