- BABEL
- BABYLONE
- BABYLONIE
- BACA
- BAGUE
- BAHALA et Bahalé, v. Kiriath-Jéharim.
- BAHALATH, v. Bahah-Gad.
- BAHAL-BÉR1TH
- BAHAL-GAD
- BAHAL-HANAN
- BAHAL - HATSOR
- BAHAL-HERMON
- BAHALIS
- BAHÀL-PEHOR
- BAHAL-PERATSIM
- BAHALSAL1SA
- BAHAL-THAMAR
- BAHAL-TSEPHON
- BAHAL-ZÉBUB
- BAHANA et RECAB
- BAHASA
- BAHURIM
- BAILLIS
- BAINS
- BAISER
- BAL
- BAJITH
- BALAAM
- BALAC
- BALADAN
- BALATH-BÉER
- BALEINE
- BALTHASAR, v. Belsatsar.
- BAMOTH
- BANNISSEMENT
- BAPTÊME
- BAPTISTE
- BAPTISTES Eglises B~
- BARAC
- BARACHIE
- BARBARE
- BARBE
- BAR-JESUS
- BAR-JONA
- BARNABAS
- BARBABAS
- BARSABAS
- BARTHELEMI
- BARTIMÉE
- BARUCH
- BARZILLAI
- BASAN
- BASEMATH
- BASILE
DE CESAREE
- BASILIC
- BATH
- BATHSÉBAH ou BATHSUAH
- BDELLION
- BEAUX-PORTS
- BÉELZÉBUB. v. Bahal-Zébub.
- BÉER
- BÉERA
- BÉÉRI
- BÉER-LACHAI-ROI
- BÉÉROTH
- BÉERSÉBAH
- BÉHÉMOTH
- BÊHESTERA
- BEL
- BÉLAH
- BELETTE
- BÉLIER
- BELSATSAR
- BELTÉSATSAR
- BÉNA JA
- BEN-HADAD
- BENHAJIL
- BEN-HAMMI
- BENJAMIN
- BÉRACA
- BÉRÉCIA
- BÉRED
- BÉRÉE
- BERENICE
- BERGERS
- BÉR1HA
- BÉRIL
- BÉRODAC
- BÉROTHAI
- BÉSOR
- BËTAH
- BÉTEN
- BÉTES
- BÉTHABARA
- BÉTHANIE
- BETH-AVEN
- BETH-BARA
- BETHCAR
- BETH-DIBLATHAJ1M
- BÉTHESDA
- BETH-GAMUL
- BETH-HARAM
- BETH-HOGLA
- BETH-HORON
- BETH-JËSIMOTH
- BETH-KÉREM
- BETH-LÉBAOTB
- BETHLÉEM
- BETH-MÉHON
- BETPHAGÉ
- BETH-RÉHOB
- BETHSMDÀ
- BETH-SÉAN
- BETH-SUR
- BÉTHLEL
- BETSALÉEL
- BETSER, v. Botsra
- BEURRE
- BÉZEK
- BIBLE
- BICHE
- BIDKAR
- BIERE
- BIGTHA
- BILDAD
- BILHA
- BISLAM
- BITHRON
- BITHYNIE
- BITUME
- BLASPHÈME
- BLASTE
- BLÉ, v. Froment
- BOANERGÈS
- BOAZ
- BOCAGES
- BOEUF
- BOHAN
- BOIS
- BOISSON
- BOKIM
- BOOZ
- BOSOR, v. Béhor.
- BOTSKATH
- BOTSRA
- BOUCLES
- BOUCLIER
- BOUQUETIN
- BOUTEILLE
- BRACELETS v. Boucles.
- BRAS
- BREBIS
- BUFFLE
- BUIS
- BUL
- BUTIN
- BUTOR
- BUZ
- BUZI
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BABEL
(Confusion), Gen. 11. Un
siècle environ après
le déluge, au temps de Péleg, les hommes qui composaient la famille
humaine s'étant insensiblement éloignés du mont Ararat, arrivèrent dans
les plaines de Sinhar. Plusieurs des descendants de Cam voulant, à ce
qu'il paraît, échapper aux menaces divines dirigées surtout contre
Canaan, cherchèrent à se procurer un ascendant sur les autres membres
de la famille. Abandonnant, en conséquence, la droite voie, et refusant
de se conformer aux pieux conseils de leur aïeul, qui leur avait
recommandé un attachement sincère au vrai Dieu, ils se mirent à
construire une ville avec une tour énorme. Leur vrai motif était
l'orgueil, l'ambition, le désir de régner ; le moyen par lequel ils
espéraient parvenir à ce résultat était la concentration de l'humanité
dans un même système politique et hiérarchique, moyen infaillible pour
éteindre à jamais la lumière divine, et pour étouffer tout
développement de l'Eglise du Seigneur. En général on peut dire que
c'est dans la famille de Cam que le gouvernement patriarcal a le
premier et le plus anciennement été remplacé par une organisation
politique sociale et monarchique; voyez les Egyptiens, les Indous, les
Chinois.
On suppose que c'est Nimrod qui conçut le
premier l'idée de cette entreprise. Comme ils ne connaissaient pas de
carrières dans le sol fertile où ils s'étaient établis, ils cuisirent
des briques, et se servirent de bitume en guise de mortier. La
tradition porte que, pendant trois ans, ils ne firent autre chose que
de préparer leurs matériaux; et déjà, depuis vingt-deux ans, ils
s'occupaient de l'œuvre de leur construction, lorsque l'Eternel, qui ne
voulait pas cette agglomération du genre humain sur un seul pas de la
terre, et qui voyait les sentiments d'orgueil, d'impiété, de stupidité
qui présidaient à l'érection de cette tour gigantesque, interrompit les
travaux brusquement, et, par sa toute-puissance, fit échouer le premier
essai d'une monarchie universelle, qui ne réussira jamais que sous
l'économie spirituelle du Sauveur du monde. La dispersion des peuples
et la confusion des langues furent le moyen dont Dieu se servit pour
dissiper le conseil des méchants ; mais l'on se demande si cette
confusion des langues fut elle-même la conséquence naturelle de la
dispersion des chefs, ou si, miraculeuse et subite, ce fut elle qui
obligea les travailleurs à se séparer. Les rationalistes et quelques
docteurs, même orthodoxes, ont admis la première hypothèse ; mais il
faut avouer que le texte biblique favorise davantage la seconde. Quoi
qu'il en soit, il paraît que ceux dont l'esprit et la langue étaient le
plus troublés s'éloignèrent davantage de la Mésopotamie, et l'on peut
croire que ceux qui demeurèrent sur l'emplacement après la confusion
sont aussi ceux dont la langue a conservé le plus de rapports avec la
langue primitive. La famille de Sem n'ayant pas pris part au péché des
Camites, n'aura pas non plus partagé leur châtiment ; et c'est chez
eux, dans les langues sémitiques, et surtout dans celle du pieux Héber
(l'hébreu), que nous trouverons la langue dont doivent s'être servis
les hommes depuis la création jusqu'à Babel.
Le même Dieu qui, dans
cette occasion, multiplia
les langues pour séparer les pécheurs et les empêcher de s'en-tendre,
est venu plus tard, aux jours de la Pentecôte, rendre toutes les
langues communes à ceux qui avaient reçu le Saint-Esprit, afin de
recueillir le peuple de ses fidèles.
BABYLONE
Ou Babel, capitale de la Caldée. On la
comptait au nombre des sept merveilles du monde, et l'Ecriture
l'appelle la cité d'or, la gloire des royaumes, la reine des royaumes,
la beauté de l'excellence des Caldéens, le marteau de toute la terre,
la hache de bataille qui brise en pièce les nations, Es. 13,49. 14, 4.
Jér. 50, 23., etc. Les historiens profanes ne sont pas moins positifs
dans ce qu'ils nous racontent de cette ville; si Hérodote, Xénophon,
Strabon, Pline, Diodore de Sicile et Quinte-Curce ne sont pas
entièrement d'accord sur les détails, c'est que leurs descriptions se
rapportent à des époques différentes: mais ils s'accordent tous sur son
étonnante magnificence, qu'atteste encore aujourd'hui l'immense étendue
de ses ruines. Le témoignage d'Hérodote, en particulier, nous est
d'autant plus précieux qu'il visita lui-même Babylone, un siècle à peu
près après la mort de Bel-satsar, et qu'il ne rapporte que ce qu'il a
vu de ses yeux et bien examiné.
Située dans une vaste plaine, Babylone
formait
un carré parfait dont chaque côté avait une étendue de 10 kilom.;
d'autres disent 25. Le mur dont elle était entourée avait environ 126
mètres d'élévation sur 32 d'épaisseur; il était surmonté de 250 tours
(d'autres disent 346), construites, aussi bien que la muraille, en
grandes briques cimentées avec du bitume. Entre le mur et la ville
était un large fossé plein d'eau, dont les berges étaient également
revêtues de briques ; c'est de là qu'on avait extrait toute la terre
qu'on avait, dû cuire pour la construction des murailles, en sorte que
ce canal devait être assez large et assez profond. Entre les maisons et
la muraille, il y avait un espace de 80 mètres environ. Cent portes
d'airain massif, vingt-cinq de chaque côté, s'ouvraient sur la campagne
; du nord au sud vingt-cinq rues, d'orient en occident vingt-cinq rues,
larges de 54 mètres et longues de 8 kilom., traversaient la ville dans
toutes les directions, et la partageait en 629 espèces d'îles carrées,
dont l'intérieur était destiné aux jardins et dépendances. L'Euphrate,
qui traversait la ville du nord au sud, était également resserrée entre
des murailles aussi hautes que celles mêmes de la ville; d'immenses
escaliers, fermés par des portes d'airain, permettaient de descendre
jusqu'au fleuve. Les quais étaient magnifiques ; leur plus bel ornement
consistait dans les jardins suspendus, établis sur des terrasses
voûtées qui s'élevaient jusqu'au niveau des murailles, immenses
parterres du sein desquels on voyait s'élancer des arbres de la plus
haute di-mension ; puis, sur la plate-forme la plus élevée, un vaste
réservoir dans lequel le jeu d'une puissante machine hydraulique
amenait les eaux de l'Euphrate. — On y remarquait encore le temple de
Bélus (Bel, ou Bahal), le palais de ÎNébucadnet-sar, qu'environnait un
triple mur de 10 kilom. de tour, d'autres disent qu'il avait deux
lieues et demie de longueur; enfin le fameux tunnel construit en
briques et en bitume sous l'Euphrate, galerie qui servait à lier les
deux moitiés de la ville, et qui était un objet de luxe et de
magnificence, plutôt qu'il n'avait une utilité réelle, vu les ponts
nombreux qui facilitaient toutes les communications au delà du fleuve.
Le temple consacré au
dieu Bel était une tour
colossale, composée de huit tours, s'élevant les unes au-dessus des
autres, en diminuant de grandeur. Celle qui servait de base formait un
carré régulier dont chaque côté avait 216 mètres de long : l'ensemble
offrait l'aspect d'une pyramide grandiose ; on y montait du dehors par
un chemin en spirale. Au sommet du temple était une chambre ou chapelle
sans images, où il n'y avait pour tout meuble qu'une table et un lit ;
une prêtresse y passait la nuit, parfois même on y faisait des
observations astronomiques. A l'étage inférieur de la tour était une
autre chambre ou chapelle, mais plus vaste et mieux décorée; l'image de
Bel s'y trouvait en or, derrière une table d'or. Heeren, d'accord avec
les traditions arabes et juives, pense que cette tour est l'ancien
édifice construit par Nimrod. Des huit étages trois se sont conservés
jusqu'à présent; les matériaux dont ils sont construits sont les mêmes
que ceux qui sont indiqués Gen. M., et la qualité des décombres est de
beaucoup supérieure aux autres restes d'architecture que l'on trouve au
même endroit, de même que la solidité et le grandiose de cette
composition gigantesque. Toutefois il paraît peu probable que les
habitants de cette contrée aient essayé de reconstruire un temple de
Bel au même endroit et sur les ruines de l'orgueilleuse tour, dont la
tradition portait qu'elle avait été renversée par Dieu lui-même. Le
professeur Schubert qui, dans son voyage en
Orient, incline à croire
que la tour de Babel est
effectivement celle qui porte encore le nom de Birs-Nimrod, à 12 ou 15
kilom. ouest de l'Euphrate, pense qu'il faut voir le temple de Bel dans
une ruine située sur la rive orientale, et qui s'appelle maintenant la
colline d'Amran. Le Birs-Nimrod présente dans la partie qui est encore
debout, des caractères qui semblent devoir remonter immédiatement à
l'époque de la tour de Babel, et qui excluent par là même la
supposition qu'on ait essayé de construire un autre édifice en cet
emplacement : ce sont d'énormes fragments de constructions en briques,
qui ont été complètement fondus et vitrifiés ; ils sonnent comme du
verre ; et pour que la brique ait pu devenir sonore à un degré pareil,
il faut qu'elle ait été exposée à une chaleur égale à celle de la plus
ardente fournaise. Le feu du ciel a pu produire ce résultat, et l'on
pourrait voir dans le passage Gen. 11,5. (l'Eternel descendit)
l'intervention sublime d'un Dieu qui s'avance entouré des éléments, des
flammes de feu ses ministres, qui doivent le venger. L'historien
Josèphe nous a conservé, à cet égard, une vieille tradition qui dit
positivement que la dispersion des hommes et la confusion des langues a
été accompagnée d'orages ef-frayants, et de grands bouleversements dans
la nature.
Bélus, le premier homme qui ait porté le
titre
de roi de Babylone, et qu'on estime avoir été contemporain de Samgar,
juge d'Israël, Bélus et Sémiramis agrandirent considérablement la ville
de Babylone, et l'embellirent ; mais ce fut surtout Nébucadnetsar,
seul, ou de concert avec sa belle-fille Nitocris, qui y mit la dernière
main, et qui en fit une des merveilles du monde. C'était alors le beau
temps pour le prince de ce siècle et pour les puis-sances de l'air; la
grande cité, l'orgueil du monde, était le jouet de Satan, qui se
faisait adorer sous les figures différentes de Bel, de Nébo, de Nergal,
de Mérodach, de Succoth-Bénoth, etc., tour à tour, et tout à la fois,
séduisant les Babyloniens par la crédulité et par l'incrédulité, par
l'idolâtrie, par la superstition, par les plaisirs de la chair. Ils
adoraient le feu, et s'estimaient très habiles dans l'astrologie, la
magie, et l'art de la divination, Dan. 2, 2. 4, 7. 5, 7. Es. 47, 12.
C'est de chez eux que cette prétendue science s'introduisit dans le
pays de Canaan, Es. 2, 6., et peut-être même en Egypte.
Puis Cyrus vint, et
Babylone fut prise, 538 ans av.
C. Plus tard Xercès pilla le temple et le détruisit. Alexandre le
Grand, qui voulut le rétablir, 320 ans av. C, employa dix mille soldats
à en déblayer les ruines ; mais il mourut au milieu de ses débauches
sans avoir achevé ses travaux. Enfin Séleucus, un de ses successeurs,
voulant s'illustrer, fonda, près de Babylone, une ville qui devait
s'appeler Séleucie d'après son nom ; pour la peupler, il força cinq
cent mille Babyloniens à se transporter dans sa nouvelle capitale.
C'est alors que fut consommée la ruine définitive de cette cité. v. Es.
13, 19-22. Jérémie, 51, etc., v. Pierre h.
Nous parlerons, à
l'article Caldée, de la religion
des habitants de la contrée dont Babylone était la capitale. Les
prophéties annonçant la chute complète et la dévastation d'une des
merveilles du monde qui semblait devoir durer toujours, se sont
réalisées d'une manière étonnante ; les voyageurs les plus incrédules
ne peuvent, lorsqu'ils ont visité ces ruines fameuses, employer, dans
leurs descriptions, d'autres mots ni d'autres phrases que celles mêmes
des prophètes, v. Keith, Accompliss. des Proph.
Le roi de Sésac dont il
est parlé, Jér. 25, 26., ne
saurait être autre que celui de Babel ou Babylone, cf. 51, 41 ; mais
l'explication étymologique de ce mot a longtemps embarrassé les
interprètes. L'opinion la plus probable est celle de saint Jérôme qui
pense que, de peur d'offenser les Caldéens, le prophète aura formé ce
nom mystérieux du nom même de la ville de Babel, en comptant les
lettres depuis la fin de l'alphabet au lieu de les prendre depuis le
commencement ( les voyelles ne comptent pas) ; ainsi les deux B de
Babel auront été remplacés par l'avant-dernière lettre S, et la onzième
depuis le commencement, L, aura été remplacée par la onzième depuis la
fin,K; Bbl aura fait Ssk, Sésak. Pour d'autres
explications, v. Dahler,
Comment, sur Jér., sect.
18, t. n, p. 301,202.
BABYLONIE
Province d'Asie, bien connue, dont
Babylone
était la capitale, mais qui ne doit pas être confondue avec la terre
des Caldéens Jér. 24, 5. 2o, 12. Ezéch. 12, 13. (Cette dernière,
d'après Ptolémée, b, 20., ne comprenait que la partie méridionale de la
Babylonie, tandis que la province entière portait le nom de Sinfer.)
Elle était bornée au nord par la Mésopotamie, à l'orient par le Tigre,
au midi par le golfe Persique, à à l'ouest par le désert de l'Arabie.
Son territoire, situé sous un ciel pur et sa-lubre, n'était parcouru
par aucune montagne un peu haute. La fertilité du sol était fabuleuse
'et dépassait tous les prodiges de l'Egypte et du Nil ; Pline, Hérodote
et Strabon en racontent des merveilles ; Hérodote même commence par
dire qu'il n'ose en parler parce qu'on ne le croira pas, et qu'il faut
avoir vu les phénomènes de cette terre pour y croire ; il ajoute
qu'elle ne rapporte jamais moins de 200 pour 1 ; et Strabon assure que
la récolte atteint souvent le chiffre de 300 pour 1, sans parler de la
grosseur extraordinaire des grains. C'était surtout en blé et en
palmiers, que la Babylonie était riche ; on y trouvait peu de
dicotylédones, et les arbres de nos climats, notamment le bois de
construction, y étaient rares. Cette exubérante fertilité provenait
d'abord de la bonté du sol et du climat, puis des irrigations produites
par les crues annuelles du Tigre et de l'Euphrate, irrigations que les
habitants avaient régularisées à grands frais, et mises à profit au
moyen d'écluses et de canaux, dont un grand nombre étaient même
navigables, et qui s'étendaient sur toute la surface du pays.
Les Babyloniens étaient célèbres par leur
habileté dans les arts, par la perfection de leurs tapis et autres
objets de luxe. Ils avaient accaparé une grande partie du commerce de
l'Asie, et leur réputation comme marchands et négociants était
universelle, Ezéch. 17, 4. Tandis qu'ils remplissaient par terre toutes
les routes un peu fréquentées des caravanes, Esaïe 43, 14. nous les
montre faisant aussi le commerce des mers, mais à ce qu'il paraît avec
des vaisseaux étrangers, surtout phéniciens. Leurs richesses devinrent
immenses et ne furent surpassées que par leurs vices et leurs
débordements de tous genres.
Le christianisme s'y
introduisit de bonne heure,
essentiellement, à ce qu'il paraît, au milieu des familles juives
dispersées qui s'y trouvaient depuis la captivité, et dont les ancêtres
n'avaient pas voulu jouir du privilège qui leur était accordé de
pouvoir rentrer dans leur patrie, v, l Pier. 5,13. cf. Ps. 87,4.
L'apôtre Pierre écrivit de Babylone la première de ses épîtres, et
peut-être aussi la seconde. Ce fut aussi là que les Juifs comptèrent
leurs plus fameuses synagogues depuis la dernière destruction de
Jérusalem ; et c'est d'elles que sortit cette vaste compilation
rabbinique connue sous le nom de Talmud.
BACA
Nom d'une vallée qui se trouvait sur le
chemin de Jérusalem. Ce mot signifie mûrier ; il signifie aussi les
pleurs, et c'est à cette dernière étymologie qu'il est fait allusion
Ps. 84, 6. « Passant dans la vallée de Baca, ils la réduisent en
fontaines (de réjouissances). » 11 est possible que cette vallée fût la
même que celle de Réphaïm. v. ce mot.
BAGUE
Les Orientaux d'autrefois, comme ceux
d'aujourd'hui, aimaient à se parer d'un grand nombre de bagues. Les
hommes n'en portaient généralement qu'aux doigts ; ces anneaux
renfermaient en même temps leur cachet. Les femmes, en revanche, et les
enfants des deux sexes, en portaient à profusion, aux doigts, au nez,
aux oreilles, aux bras et aux pieds, v. les art. Boucles, et Cachet.
BAHAL, (seigneur ou mari.) Ce fut peut-être dans les premiers temps le
nom qu'on donnait au vrai Dieu. Du moins est-il sûr que c'était le nom
générique de tous les faux dieux de l'Orient, comme Hastaroth était
celui de leurs déesses. Les Moabites, les Phéniciens, les Assyriens,
les Caldéens et souvent les Hébreux, eurent leur Bahal, qui, suivant
les circonstances, s'appelait Bahal-Bérith, Bahal-Péhor, Bahal-Zébub,
etc. De là aussi la terminaison Bal qui caractérise
beaucoup de noms
d'origine phénicienne, tels que
Annibal, Abibal, Asdrubal, Ad-herbal ; etc. ; v. encore Eth-Bahal, 1 R.
4 6, 34. Ce mot de Banal entrait souvent dans la composition des noms
de personnes ou de villes, et alors les Hébreux pieux le changeaient en
béseth ou boseth qui signifie honte. Ainsi de Jérubbahal ils avaient
fait Jérubbéseth, Jug. 6, 32. 2 Sam. 11, 21. ; d'Esbahal Is-Boseth, et
de Merib-Bahal, Méphiboseth, 1 Chr. 8, 33. 34. 2 Sam. 2, 12. 9, 6. —
Banal est quelquefois féminin (p. ex. Rom. 11,4. dans le grec), de même
que Hastaroth sert parfois à désigner un dieu. D'autres fois on lit
Bahalim, pluriel de Bahal, soit parce qu'il y avait plusieurs divinités
de ce nom, soit seulement parce qu'on le représentait sous diverses
images. Le culte de Bahal et de'son épouse Hastaroth était accompagné
de toutes sortes d'abominations. On entretenait toujours un feu allumé
dans leurs temples, et on leur élevait des autels dans les bocages, sur
les lieux élevés, et même sur les toits des maisons. Jér. 32, 29. 2
Rois 17, 16. 23, 4-13. Jug. 2,13.
Si ce futNimrod, ou
Bélus, ou Hercule le Tyrien,
qui le premier reçut les honneurs divins, c'est ce qu'on ne peut
établir positivement; mais il paraît constaté que les Phéniciens
adoraient sous ce nom le soleil, et la lune sous celui de Hastaroth.
Les Moabites commencèrent avant le temps
de
Moïse à rendre un culte à Bahal, et les Hébreux s'y livrèrent déjà du
temps de ce législateur et prophète, Nomb. 22, 41. Ps. 106, 28.; ils
retombèrent dans cette idolâtrie après la mort de Josué et sous les
juges Ehud, Gédéon et Jephthé, Jug. 2,13. 3, 7. 6, 28.10, 6. Samuel
paraît l'avoir entièrement fait disparaître pendant le temps de son
administration, mais deux cents ans plus tard, Achab et Jézabel la
réintroduisirent avec toutes ses abominations : quatre cent
cinquante prêtres furent consacrés à Ba-hal, et presque autant à
Hastaroth. Couverts de honte par Elie sur le mont Car-mel, et
l'impuissance de leurs dieux ayant été démontrée, ils furent saisis et
mis à mort par l'ordre du prophète. Joram, flls d'Achab, n'adora pas
Bahal sans doute, mais le peuple continua de demeurer dans l'idolâtrie.
Après sa mort, Jéhu, feignant une grande vénération pour l'idole,
convoqua devant ses autels tous les prêtres de mensonge dévoués au
culte de Bahal, et il les fit passer tous au fll de l'épée. Peu de
temps après, le souverain sacrificateur Jéhojada, tuteur de Joas,
supprima le culte de Bahal dans le royaume de Juda, mais Achaz et
Manassé l'y restaurèrent. Josias l'abolit de nouveau, et de nouveau ses
fils le rétablirent dans toute sa force, 1 Rois 16,3! .18,18.2 Rois 10,
21. Jér. 19, S.
BAHALA et Bahalé, v. Kiriath-Jéharim.
BAHALATH, v. Bahah-Gad.
BAHAL-BÉR1TH
Nom de l'idole qu'on adorait à Sichem, et
dont
les Israélites firent leur dieu après la mort de Gédéon, Jug. 8, 33.
Peut-être était-ce la Bérith ou Bore des Phéniciens, fille de leur
Vénus et d'Adonis, ou seulement Bahal envisagé comme garant des
alliances (Bérith, alliance); ce serait alors le Orkios des Grecs et le
Jupiter Sponsor, ou Fidius-Ultor des Romains.
BAHAL-GAD
Ville située au pied nord-ouest du mont
Hermon, dans la vallée du Liban, à l'extrême frontière nord-est de la
terre promise ; peut-être aussi le nom d'une des sommités de l'Hermon,
Jos. 11, 17. 12, 7. 13, o. Elle possédait un temple dédié au soleil ou
à Bahal, dont la célébrité remonte à des temps très anciens : de là son
nom grec d'Héliopolis, ses noms hébreux de Beth-Sémès, Jos. 19,38. Jug.
1,33., de Baal-Hammon, Cant. 8,11., de Bahalath, 1 Rois 9, 18. si
toutefois ces divers noms désignent bien la même ville dont les ruines
étonnent encore les voyageurs par leurs proportions gigantesques. —
Quelques-uns . comparant 1 Rois 9, 18. 2 Chr. 8,6., et Jos. 19, 14.,
pensent qu'il faut chercher le Bahalath que fortifia Salomon, dans le
voisinage de Guézer et de Beth-Horon, par conséquent dans la tribu de
Dan : ces trois villes auraient été bâties et fortifiées pour prévenir
une irruption des Egyptiens ; mais dans I Rois 9,17.18. on voit au
contraire que Guézer et Beth-Horon sont liées l'une à l'autre, tandis
que Bahalath paraît l'être davantage à Tadmor (Palmyre).
Le nom
moderne de Bahalath est Baalbeck, si, comme nous le pensons, on doit la
chercher sur les frontières de la Syrie; là, dans un petit village à
peine habité maintenant, l'on trouve comme monuments d'une grandeur
passée, les ruines du temple du Soleil, les blocs les plus lourds qui
aient été jamais remués par la main des hommes, des blocs de 23 mètres
de longueur, larges de 4 et épais d'autant, présentant ainsi des masses
de plus de 3o0 mètres cubes ; et cette ville, ajoute lirsem, est à
peine mentionnée dans l'histoire ! Elle sert aujourd'hui de capitale
aux Moutoualis, montagnards farouches et pillards qui rôdent aux
environs.
BAHAL-HANAN
(Grâce de Bahal), fils de Hacbor, septième
roi
des Edomites. Son nom donnerait lieu de croire que le culte de lîahal
avoit alors prévalu chez les descendants d'Esaù, comme chez ceux ceux
de Canaan. Gen. 34, 38.
BAHAL - HATSOR
Ville près d'E-phraïm, à lo kilom. environ
nord-est de Jérusalem, entre Béthel et Jérico. Il y en a qui croient
que c'est Hatsor de la tribu de Juda, Jos. la, 2o. Mais alors il
faudrait la placer plus au midi. C'est là qu'Absalon lit le festin
qu'il ensanglanta par le meurtre de son frère Amnon. 2Sam. 13,23.
BAHAL-HERMON
Jug. 3, 3. 1 Chr. o, 23. Une partie du
mont
Hermon ; peut-être la même que Bahal-Gad.
BAHALIS
Roi des Hammonites, qui envoya Ismaël,
fils
de Nôthania, pour assassiner Guédalia, commissaire de Nébucadnetsar
auprès des Juifs restés en Canaan, Jér. 40, 14. Cette mission ne
pouvait avoir d'autre motif que la haine enracinée des Hammonites
contre les Juifs, et l'espoir de profiter ensuite des troubles qui
résulteraient de la mort du gouverneur : aussi paraît-il bien que les
Juifs regardèrent la mort de Guédalia comme une calamité publique.
Ismaël, de son côté, se prêta de fort bonne grâce à la mission de
meurtre dont il était chargé, poussé par la jalousie, parce qu'étant de
sang royal, il n'avait pas été nommé gouverneur. BAHAL-MEHON, Nomb.
32,38., Beth Bahal-Méhon, Jos. 13,47., Beth-Mêhon, Jér. 48, 23., Béhon,
Nomb. 32, 3. Probablement ce n'était qu'une même ville avec différents
noms ; elle appartenait à la tribu de Ruben. Les Hébreux l'enlevèrent à
Sihon, qui l'avait peut-être conquise lui-même sur les Moabites :
ceux-ci la reprirent, mais elle fut plus tard détruite par les
Caldéens, cf. Ezéch. 25, 9. Il paraît cependant qu'elle fut rebâtie de
nouveau, et qu'elle existait sous les Macca-bées.
BAHÀL-PEHOR
Nomb. 25, 3. Idole des Moabites et des
Madianites ; quelques-uns pensent que c'était le Mitsraïm, ou l'Osiris
des Egyptiens, ou le Priape des Grecs : elle s'appelait Péhor du lieu
où était son temple, comme Jupiter fut appelé Olympien, du mont où il
était adoré. Ce lieu a pris ensuite le nom de Bahal-Péhor, et plus tard
nous le retrouvons aussi sous celui de Beth-Péhor, Deut, 4, 46. Le
changement de Bahal en Beth se retrouve également dans quelques-uns des
noms qui suivent.
BAHAL-PERATSIM
Endroit qui se trouvait dans la vallée des
Réphaïm, où David mit en déroute les Philistins, 2 Sam. 5, 20. 1 Chr.
44, 44., cf. Es. 28, 24.11 pouvait être à 5 kilom. sud-ouest de
Jérusalem.
BAHALSAL1SA
2Rois 4, 42., ville ou village de la
Palestine, probablement dans le pays de Salisa, 4 Sam. 9, 4., mais du
reste, inconnu. Eusèbe et Jérôme font mention d'un Beth-Salisa, ville à
25 ou 26 kilom. au nord de Diospolis : ce pourrait bien être la même.
BAHAL-THAMAR
(Baal des palmiers), Jug. 20, 33., lieu près
de Guibha. Peut-être que les Cananéens y adoraient Bahal dans un bocage
planté de palmiers. C'est là que la tribu de Benjamin fut presque
entièrement détruite par les autres tribus, à cause du crime des
Benjamites contre la femme d'un lévite d'Ephraïm.
BAHAL-TSEPHON
(Bahal du Nord), Ex. 14, 2. !Somb. 33,7.
Etait-ce une idole placée à l'extrémité nord de la mer Rouge, comme
pour garder l'entrée de l'Egypte, ou bien une place fortifiée ? c'est
ce qu'on ne saurait décider : cette dernière opinion est cependant la
plus probable, mais 8
elle peut se concilier
avec l'autre, en admettant
que la ville avait pris son nom de l'idole même qui s'y trouvait
placée.
BAHAL-ZÉBUB
(BahaI
des mouches), 2 Rois 1, 2. 3., dieu de
Hékron. Il paraît, ou qu'on le représentait sous l'image d'une mouche,
ou qu'on le regardait comme appelé à garantir de la piqûre des mouches
malfaisantes : peut-être était-ce le même que le Hacor de Cyrène àqui
l'on attribuait un semblable pouvoir, et que le Jupiter chasse-mouche
(apomuïos) des Grecs. Le culte de cette fausse divinité était encore en
usage au temps de notre Sauveur, puisque les Juifs l'accusèrent de
chasser les démons par Béelzébub Je prince des démons, c'est-à-dire par
Satan, comme le montre la réponse de Jésus, Mat 12, 24. cf. 10, 25.
Marc 3, 22. Luc AA, 15. 18.; mais en passant dans la langue hébraïque,
le nom du Dieu païen fut défiguré de diverses manières, conformes au
mépris que les Hébreux professaient pour tout ce qui venait du dehors,
en religion surtout. Les uns l'appelèrent Béel-zebul (ouZéboul), dieu
du fumier, surnom dont le sens n'avait pas besoin d'explication sans
doute, mais dont la formation grammaticale n'était pas tout à fait
conforme au génie de la langue hébraïque, puisque fumier se dit Zébel,
et non Zéboul; cependant chacun sait que lorsqu'il s'agit d'un jeu de
mots, l'on ne se montre pas trop exigeant quant à l'exactitude et à la
précision linguistique. D'autres, à ce qu'il paraît, appelèrent ce faux
dieu Banal ou Béelzébuth, soit qu'on veuille y voir un pluriel abrégé
de Bahal-zébub pour Bahalzébuboth, soit que les habitants d'Hékron
aient eux-mêmes voulu donner, au nom de leur divinité, cette
terminologie qui la faisait ressembler un peu à celle de Bahalzébaoth,
l'Eternel des armées, des Hébreux, soit qu'ils aient cherché auprès des
nations étrangères à cacher ce qu'il y avait de puéril dans l'image et
dans les attributions de leur dieu, en déroutant par un simple
changement de lettres, les recherches qu'on eut pu faire à ce sujet;
soit enfin que les Hébreux eux-mêmes se tissent scrupule de nommer par
son nom une divinité païenne. A côté de ces diverses
explications sur le nom de Béelzébuth, il en
resterait encore une, c'est que cette manière d'écrire ne serait autre
chose qu'une faute d'orthographe : on ne peut guère se prononcer d'une
manière absolue, et chacun peut choisir l'explication qui lui paraît le
plus probable.
BAHANA et RECAB
Fils de Rimmon, Benjamites, officiers dans
l'armée de Saûl. Désespérant, après la mort de leur maître, de voir
réussir son parti et celui de son fils leur nouveau roi Is-Boseth, ils
se défirent de lui pendant son sommeil, lui
tranchèrentlatête,ets'enfurentla porter au prétendant, dans l'espoir
d'en obtenir une riche récompense. Mais David, après leur avoir
reproché vivement l'horreur de leur trahison, ordonna qu'on les mît à
mort, qu'on leur coupât les mains et les pieds, et qu'on les suspendît
au-dessus de l'étang de Hébron, 2 Sam. i, ce qui fut immédiatement
exécuté.
BAHASA
1 Bois 15, 27. 2 Chr. 16,1. etc., fils
d'Ahija, de la tribu d'Issacar, général en chef des armées de Nadab,
conspira contre son maître, le vainquit, le mit à mort, et monta sur le
trône à sa place. Il fut ainsi le troisième roi d'Israël, 953 av. C. A
peine établi sur le trône, il fit égorger toute la famille de Jéroboam,
selon l'usage des usurpateurs d'exterminer les dynasties qu'ils veulent
remplacer par la leur; il choisit Tirtsa pour sa résidence, et voulut
fortifier Rama, ville frontière située entre ses Etats et ceux de Juda
; mais Asa, roi de Juda, traita avec Ben-Hadad, roi de Syrie, qui
rompit son alliance avec Bahasa, et sortit contre lui ; il attira son
ennemi vers le Nord et le vainquit. Bahasa fut de même en hostilités
constantes avec Asa, mais ne put rien entreprendre contre ce monarque
aimé de Dieu. Il régna vingt-quatre ans ; sa longue administration
montra sa prudence et son habileté, comme son usurpation même avait
prouvé son courage : mais ces vertus toutes terrestres, si même le
monde consent à les décorer de ce nom, ne purent le préserver des
châtiments d'en haut. Après avoir servi de verge à l'Eternel pour punir
la famille de Jéroboam, il entendit le prophète Jéhu prononcer contre
sa race les mêmes malédictions que le prophète Ahija avait prononcées
contre la maison de Jéroboam. Ela son fils lui succéda, mais deux ans
après sa dynastie n'existait plus; Zimri l'usurpateur avait assassiné
le fils d'un usurpateur impie, et mis à mort toute sa maison.
Le nom de Bahasa se
retrouve 4 Rois 21, 22. 2 Rois
9, 9. Jér. 41, 9.
BAHURIM
Ville de la tribu de Benjamin, à 2 kilom.
environ nord-est de Jérusalem; 2 Sam. 3,16. 16,8.17,18. On croit que
c'est la même que Halmon.
BAILLIS
Dan 3,2. Les différents noms donnés dans
ce
passage aux officiers de la cour et du royaume de Nébucadnet-sar, sont
difficiles à traduire, et n'expriment pas tous des idées qui puissent
nous être claires, parce que plusieurs des charges désignées ne nous
sont pas connues, et que d'autres se rapportent à des fonctions qui
sont sans analogie parmi les peuples de l'Occident, soit anciens, soit
modernes ? Nous en donnerons ici la tra-duction aussi exacte que
possible, et si nous avons quelque chose à ajouter sur quelques-unes de
ces fonctions, nous le ferons à leurs articles spéciaux. «
Nébu-cadnetsar fit convoquer les satrapes, les gouverneurs lieutenants
(du roi), les gouverneurs de provinces (militaires?), les juges
supérieurs (au lieu de baillis ), les trésoriers, les juges, les hommes
de loi, et tous les fonctionnaires ( sous-gouverneurs, ou employés) des
provinces, » etc.
BAINS
Les bains sont en Orient plus nécessaires
que
partout ailleurs à cause de l'ardeur du climat, soit sous le pas de vue
de la propreté, soit sous le rapport sanitaire, comme mesure de
précaution contre les maladies de la peau si répandues dans les pays
chauds, où la poussière, les miasmes et la transpiration se réunissent
pour les rendre redoutables. Aussi les bains étaient-ils regardés chez
les Hébreux comme un objet de première nécessité, cf. Néh. 4, 23., et
dans certains cas la loi même les prescrivait en guise de purification
pour ceux qui étaient entachés de quelque souillure, cérémo-nielle ou
légale, de telle sorte qu'ils étaient, à cet égard, en relation intime
avec la religion mosaïque. Des ablutions étaient ordonnées pour les
lépreux, Lév. 14, pour celui qui avait mangé d'une bête morte de mort
naturelle 17, 18.16., pour celui qui avaient touché un reptile 22, 6.
cf. encore 18, 8. 13, 58. Nomb. 19,19. Deu 23, 11 .—On ne se baignait
pas seulement dans les fleuves, Lév. 15, 13. 2 Rois. 8, 10; il y avait
aussi dans les maisons des grands, et dans leur cour,
dessallesdebains2Sam. 41, 2., et même, plus tard, les Juifs eurent,
comme les Grecs et les Romains, des bains publics dans leurs
principales villes. Hors de leur pays, et là où les populations juives
et païennes se trouvaient mélangées, les Juifs ne craignaient pas de se
rencontrer aux mêmes bains avec les gentils. Les femmes se servaient
quelquefois de son en guise de savon. Parmi les bains naturels que l'on
trouvait en Palestine, et qui étaient considérés comme ayant une
influence favorable sur les maladies, il faut remarquer ceux de
Tibériade, de Gadara et de Béthesda, v. ces articles. Josèphe mentionne
encore celui de Kalirrhoon. Les Arabes de nos jours, n'ayant pas
toujours à leur portée des sources ou des rivières pour accomplir les
lustrations qui leur sont prescrites par le Coran, remplacent parfois
l'eau par du sable ou de la terre dont ils se frottent le corps au lieu
de se baigner ; quelques interprètes ont essayé de voir une allusion à
cet usage dans le passage 2 Rois 5,17., où Naaman demande la permission
d'emporter de la terre sacrée la charge de deux mulets.
BAISER
Outre le baiser d'amour, dont quelques
rabbins ont voulu faire abstraction complète, la Bible nous montre
encore le baiser, 1° comme marque d'amitié au moment de l'arrivée, Luc
7, 48. 45, 20 ; au moment du départ, Ruth 1,14. Act 20, 37., ou dans
une rencontre Mat 26, 48. 2 Sam. 20, 9. On baisait le visage, Gen. 29,
4 3. 33, 4. Ex. 4, 27. 18,7. 1 Sam. 20, 41. etc., ou bien la barbe,
qu'on prenait avec la main droite, 2 Sam. 20, 9. Dans l'Eglise
primitive le baiser fraternel était considéré comme signe de l'union
sainte qui liait les frères les uns aux autres, Rom. 16,16. 1 Cor. 16,
20. 2 Cor. 13, 12. 1 Thess. 8, 26.
BAL
Les frères se le
donnaient dans les assemblées
publiques, comme cela se pratique encore dans quelques-unes des églises
de nos jours qui aiment à conserver avec l'ancien amour les anciennes
formes par lesquelles il se manifestait. Ce baiser était aussi le signe
de la réconciliation entre des personnes ennemiesjusqu'alors. Gen. 33,
4.
2° C'était une marque de vénération,
d'hommage
et de respect rendu d'abord — o. à la Divinité, au Dieu d'Israël et des
chrétiens, Ps.2,12. (baisez le Fils de peur qu'il ne s'irrite), et aux
divinités étrangères par leurs adhérents, \ Rois 19,18. Os. 13, 2.
(qu'on baise les veaux); ces derniers baisaient les statues de leurs
dieux quand ils le pouvaient, et leur envoyaient des baisers quand le
dieu était trop loin, comme par exemple le soleil levant, v. Pline 28,
5. cf. Job 31, 27.; —6. puis aux princes que l'on voulait honorer et se
rendre favorables. Samuel baisa Saûl en l'oignant roi sur Israël, 1
Sam. 10,1. Dans l'Orient moderne on baise les mains, les genoux ou les
pieds des rois (comme du pape) ; tous ne sont pas même admis à cet
honneur insigne ; cf. Es. 49,23. Mich. 7, 17. Ps. 72, 9. Nous
voyons encore Ester (5, 2) baiser le bout du sceptre que lui tend son
royal époux.
BAJITH
Es, 15, 2. C'était, ou bien un simple
temple,
ou bien une ville du pays de Moab, dans laquelle se trouvait un temple.
C'est là que le roi de Moab se rendit pour adressera son idole de
vaines supplications contre les Assyriens. II serait possible que ce
Bajith ne fût autre que Bahal-Méhon.
BALAAM
Fils deBéhorou Bosor, fameux prophète ou
devin de la ville de Pé-thor sur l'Euphrate, espèce d'astrologue ! ou
de mage, parfois même prophète ; car, livré à toutes les bassesses de
l'avarice et à toutes les souillures du paganisme, Balaam n'ignore pas
les traditions des ancêtres, des patriarches et du Dieu de Noé. Il
appelle encore Jéhovah son Dieu, sans doute parce qu'il appartenait à
la postérité de Sem, dans la famille'duquel la connaissance et le culte
du vrai Dieu s'étaient conservés avec le plus de pureté. Il paraît
même, d'après le conseil abominable que Balaam donna à Balac, qu'il se
formait une juste idée de la sainteté de l'Eternel. Le roi moabite,
espérant de vaincre Israël, avait essayé de le faire maudire par le
Dieu même qui protégeait ce peuple. Séduit par de riches présents,
Balaam part malgré les avertissements d'une voix intérieure, et malgré
le sentiment qu'il a de l'œuvre inique dont il se charge. Il selle son
ànesse, il se met en route ; mais déjà il doit s'arrêter, la bête qui
le porte refuse d'avancer; elle voit un ange que le regard obscurci du
cupide prophète n'aperçoit pas, et Balaam, sourd à la voix de la
conscience, doit entendre la voix d'une bête de somme qui l'humilie,
celle d'un messager céleste qui l'effraye. Ces graves reproches le font
rentrer en lui-même ; mais sa repentance est hypocrite comme l'ont été
ses prières et sa désobéissance. Toutefois l'ange ne lui ordonne pas de
retourner en arrière ; il lui annonce au contraire des prophéties du
ciel : Tu ne diras que ce qui te sera inspiré. Dieu va se créer un
prophète dans la personne de Balaam, comme il a fait de I'ânesse une
prophétesse, et le peuple de Dieu se voit béni par la bouche de
celui-là même qui, séduit par l'or, venait pour le maudire. Balaam ne
prononce que des bénédictions ; il an-nonce l'étoile qui doit venir, et
ses paroles mystérieuses touchant le Messie sont recueillies avec
empressement par les païens avides d'un Sauveur. 11 annonce encore le
bonheur et la prospérité dont jouiront les enfants d'Israël dans la
terre promise, comment ils se soumettront toutes les nations
environnantes, et celle même du roi que le faux prophète voudrait
servir; il dit aussi que les Juifs seront toujours un peuple à part qui
ne se confondra pas avec les autres peuples. Puis dans le sentiment de
son péché, mais sans repentance, le malheureux s'écrie : Que je meure
de la mort des justes, et que ma fin soit semblable à la leur. Nomb.
23, 10. Ce désir ne fut pas exaucé, parce que Balaam demandait mal ; et
quand les douze mille d'Israël se furent avancés contre Moab et contre
les Madianites, cinq rois furent tués et Balaam avec eux, Nomb. 3l, 8.
Le nom de ce faux prophète est rappelé Néh. 43, 2. 2 Pier. 2, 15. Jude
11. Apoc. 2., 14; etMichée nous parle encore (6,5.) d'un conseil que
Balac avait pris contre Israël, et d'une réponse remarquable que lui
fit Balaam.
Cette histoire présente
plusieurs difficultés dont
quelques-unes sont heureusement résolues par M. Grandpierre, dans son
Essai sur le Pentateuque, d'après l'ouvrage allemand de Hengstenberg
sur Balaam. Comme on trouve dans les paroles et la conduite du faux
prophète un mélange d'erreur et de vérité, il est probable qu'il y
avait aussi dans son origine quelque chose de louche ; il est à la fois
juif et païen. Nous sommes plutôt disposé à croire qu'il était Hébreu
de naissance, et que, toujours poussé par la cupidité et l'ambition, il
a préféré mettre ses dons et ses lumières au service du plus offrant.
La Caldèe était pour lui un meilleur terrain que le désert du voyage,
et il ne risquait pas d'y rencontrer un Moïse. Comme les prophètes, il
était quelquefois maître de son inspiration ; il ne le fut pas toujours
: il dut obéir quand Dieu ordonna. Le discours de l'ànesse a égayé bien
des incrédules, mais ce n'est pas une preuve; le fait n'est pas plus
extraordinaire que bien d'autres, et ne demande pas d'explications.
BALAC
Fils de Zippor, roi des Moa-bites. Effrayé
de
voir sur ses frontières ces Israélites dont la réputation belliqueuse
et conquérante était parvenue à sa connaissance par la défaite de Sihon
et de Hog, il sentit la nécessité de s'appuyer sur un secours puissant
et eut recours à Balaam. C'est donc par des malédictions qu'il voulait
préluder à cette guerre ; mais le refus de Balaam, et la prophétie
solennelle qu'il prononça sous l'impulsion du Saint-Esprit détournèrent
Balac de son premier dessein. Les Moa-bites cependant, comme les
Hammonites, n'avaient rien à craindre de l'approche d'Israël, Deu 2,
9.; mais la terreur de ces peuples n'en était pas moins légitime,
puisqu'ils ne connaissaient rien, ni des plans de Dieu, ni des desseins
des Israélites.
BALADAN
Bois -20, 12. Es. 39, I., père de
Mérodac-Baladan, cf.
BALATH-BÉER
Jos, 19, 8. 1 Sam. 30, 27., ou Bahal, 1
Chr.
4, 33., ville des Siméonites, située probablement vers les frontières
sud-ouest du territoire appartenant à cette tribu. Elle est encore
appelée Rama du midi, et peut-être aussi n'est-elle autre que cette
Ramoth à laquelle David envoya une partie des dépouilles enlevées sur
les Amalécites.
BALEINE
Le nom de cet animal se trouve dans nos
traductions, Gen. 1, 21. Job. 7, 12. Ps. 74, 13. Mat 12, 40. La version
anglaise l'a encore Ezéch. 32, 2. ; la Bible de Luther l'a comme la
version française. Le mot hébreu estThan ou Thannin; les Septante l'ont
traduit par Kétos, qui signifie effectivement baleine, et notre
traduction de Mat 12, 40. est exacte ; mais l'hébreu doit-il se rendre
par Kétos ? signiûe-t-il une baleine? C'est extrêmement peu probable.
On ne saurait croire que les écrivains sacrés aient eu connaissance de
cet animal, qui n'a jamais paru ni sur les côtes de la Palestine, ni
sur celles de l'Egypte, soit du côté de la Méditerranée, soit du côté
de la mer Rouge, et les rapports des voyageurs à cette époque n'avaient
pas encore atteint le Groenland, le Spitzberg, ou les mers qui sont le
séjour des baleines. Mais si l'on est d'accord à penser qu'il ne s'agit
pas de ce gros cétacé dans les passages cités, ni dans l'histoire de
Jonas, les opinions varient beaucoup lorsqu'il s'agit de déterminer
d'une manière positive quel était ce poisson ; il paraît que le même
mot doit se traduire diversement dans les différents passages. On pense
qu'il s'agit du crocodile dans le verset de la Genèse. (Harris, Natural
Hist. of the Bible. Hurdis, Critical Dissert, on the word wahle in Gen.
1, 24., etc.) Quant au grand
poisson de Jonas, les uns ont prétendu que c'était Yorca de Pline,
espèce de dauphin (Hase, etc.) ; d'autres (Calmet, Bochart, Linnée,
Winer) pensent, et c'est l'opinion la plus probable, que c'est le chien
marin (canis car-charias. ou squamus carcharias, de Lin-née), le
requin, dont la mâchoire est armée de quatre cents dents aiguës,
rangées sur six rangs, et dont la gueule est si vaste qu'elle peut,
fort à son aise, engloutir un homme tout entier. Il n'est
pas rare de
voir ce monstre avaler des hommes et même des chevaux, et l'on a trouvé
jusqu'à dix thons dans l'estomac d'un requin dont le poids s'élevait à
peine à quatre cents livres. On dit que lorsqu'un de ces poissons
tiendrait la gueule ouverte un moment, un chien pourrait descendre
jusqu'au fond de son estomac pour y chercher la nourriture qui s'y
trouve.
BALTHASAR, v. Belsatsar.
BAMOTH
Nomb. 21,-19. Ville
située au delà du Jourdain, sur les
frontières du pays de Moab ; d'après Eusèbe, elle auroit été située sur
l'Arnon : c'est la même que Bamoth-Bahal, Jos. 13, 17.
BANNISSEMENT
Le Nouveau Testament nous présente dans
l'interdiction, ou expulsion de la synagogue, une espèce de peine
ecclésiastique, et comme uneexcom-munication juive; elle était
prononcée, en général, dans les cas d'hérésie, Luc 6, 22. Jean 9, 22.
12, 42. 16, 2. On faisait couvrir de pierres, par jugement, le corps de
celui qui mourait interdit. Pendant tout le temps que durait la peine,
le condamné ne pouvait se raser, ni se couper les cheveux, et il ne
pouvait entrer dans le temple que par une porte faite exprès. La
Gémara, du reste, et les rabbins parlent de deux espèces
d'excommunications différentes, la petite et la grande. Cette dernière,
accompagnée de malédictions, pouvait être plus ou moins longue; elle
empêchait toute espèce de rapports et de communications avec le dehors,
et ne pouvait être prononcée par moins de dix membres de la synagogue.
L'autre, moins sévère, pouvait être prononcée par un seul homme, le
rabbin, par exemple ; sa durée ne pouvait excéder trente jours, et
celui qui était ainsi exclu de la synagogue continuait de vivre avec sa
famille sans en être empêché, même il pouvait traiter ou converser avec
d'autres, moyennant qu'il y eût entre eux et lui la distance de quatre
coudées, un peu plus de deux mètres.
C'est de cette
excommunication que fut puni
l'aveugle-né dont Jésus avait opéré la guérison, Jean 9, 34.
Quelques rabbins parlent encore d'une
troisième
espèce d'excommunication plus sévère que les deux autres, et qui aurait
consisté à livrer un homme à tous les maux, à le livrer à Satan, cf. 1
Cor. S, 5. 1 Tim. 1, 20. On pourrait y joindre encore cette exécration
de la part de Christ, dont il est parlé Rom. 9, 3. Mais tout en
admettant comme un fait très naturel qu'il y ait eu divers degrés
d'excommunication, il n'est rien moins que prouvé que les expressions
sus-mentionnées renferment des allusions à quelques usages juifs, et
l'on ne peut rien préciser au delà de ce que nous avons dit sur la
grande et la petite excommunication.
Quant au bannissement
comme peine politique, nous
en trouvons une trace dans le passage Esd. 10, 8.
BAPTÊME
Ce mot indique primitivement l'acte de
plonger, de tremper, puis de iaver et de nettoyer. Dans l'ori-ginal du
passage Marc 7, 8., il y a « le baptême des pots et des coupes. » —
Pris dans le sens religieux, ce mot n'implique pas nécessairement,
quoique certaines congrégations le prétendent, l'idée d'une immersion
totale. Tous les passages allégués en faveur de cette assertion peuvent
admettre une interprétation moins littérale, et indiquer seulement que
celui qui devait recevoir le baptême, et celui qui devait
l'administrer, entraient l'un et l'autre des pieds dans l'eau à une
hauteur indéterminée, et que ce dernier répandait peut-être avec la
main de l'eau sur la tête du néophyte, v. Act 8, 38. Le mot de
l'Evangile, que Jean baptisait à Enon « parce qu'il y avait là beaucoup
d'eau », Jean 3, 23., ne prouve pas davantage cette immersion absolue.
Dans ces pays brûlants, les torrents, et jusqu'à un certain pas les
rivières, sont sujets à se dessécher presque entièrement dans certaines
saisons de l'année ; on vit un roi, Achab, et l'un de ses principaux
officiers, se mettre personnellement en chemin pour aller chercher des
endroits un peu arrosés, 1 Rois 18, 8. 6. v. encore 2 Rois 3, 9., etc.
Dans le passage de l'Evangile qu'on vient de citer le mot beaucoup
pourrait donc parfaitement signifier ce qu'ici, dans la zone tempérée,
nous appellerions un peu, d'autant plus que le mot eaux est dans le
grec au pluriel ; ce qui semblerait indiquer, presque avec certitude,
non pas une eau profonde, mais une grande ramification du torrent, qui
permettait peut-être à Jean-Baptiste de faire baptiser simultanément en
plusieurs endroits. — La raison la plus puissante peut-être pour
repousser l'idée des baptêmes par immersion totale, c'est l'obligation
absolue où aurait été la multitude qui venait se faire baptiser par
Jean au désert, Marc 1, 5., d'apporter des vêtements de rechange et de
se déshabiller ainsi complè-tement, hommes et femmes. La chose semble
inadmissible et impraticable. A combien plus forte raison dans nos
climats, et dans les profondeurs du Nord ! On allègue que le baptême
chrétien devant être l'image d'un ensevelissement, et de la mort à une
vie précédente, à laquelle succède une résurrection, l'immersion totale
représente mieux la chose. Mais l'Evangile n'est pas si matériel qu'il
s'asservisse à représenter à ce pas-là les idées qu'il veut figurer. Il
donne quelques signes, et celui qui a de l'intelligence comprend.
Nous venons de dire quel est le sens du
baptême, du moins du baptême chrétien ; et pour nous borner à ce qui
regarde l'Ecriture sainte, il nous semble que c'était même la
signification de toutes les espèces de baptêmes religieux dont nous
parle la Bible ; car elle en indique plusieurs à différentes époques de
la vie théocratique, et différents peut-être dans les cérémonies qui en
accompagnaient l'application. Jacob et sa famille se lavèrent avant de
s'approcher de Dieu à Bé-thel, Gen. 35, t. Les Hébreux en firent autant
avant d'entrer dans l'alliance de l'Eternel en Sinaï, Ex. 19,14.1 Cor.
10, %. Aaron et ses fils se lavèrent également lorsqu'ils furent
initiés à la saerificatnre, Ex. 29, i. Enfin, sous le ministère de
saint Jean, même avant le baptême chrétien proprement dit, le baptême
devint le sceau de la nouvelle alliance, ayant alors déjà la même
signification qu'il eut plus tard, bien qu'il n'annonçât pas aussi
clairement la doctrine du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Act 19, 3.
— Dans ces différents cas, et quel que soit le sens spécial que
pourraient donner à la chose ceux qui étaient lavés, le baptême était
toujours un rite d'initiation.
Quant au baptême chrétien, la belle
signification dont nous venons de parler est positivement indiquée par
saint Paul, Rom. 6,3-11.; elle est pleine de grandeur et correspond
exactement aux idées que se faisaient déjà les esséniens, et que se
sont faites, après eux, les moines catholiques romains, du renoncement
au monde qui doit caractériser toute âme vraiment pieuse. Seulement les
deux sectes que nous indiquons ici bornaient ce renoncement à quelques
individus dont elles faisaient une sorted'élite, tandis que Jésus et
son Evangile imposent cette sainte et douce obligation à tout fidèle.
Dans ce sens-là, le baptême d'un homme qui embrasse la foi correspond
presque en tout pas à ce qu'est la prise du voile chez une religieuse,
l'endossement de l'uniforme chez un militaire, la robe virile chez les
Romains. Ce n'est qu'un type, un symbole, mais un symbole parlant. Et
c'est par ces considérations qu'on doit expliquer ce qui est dit dans
l'endroit de l'épître aux Romains, indiqué plus haut, « que nous sommes
ensevelis avec Christ par le baptême : » c'est évidemment par la foi en
Christ, et par le don que nous lui faisons de nous-mêmes, que iious
sommes ensevelis avec lui, et non par la cérémonie même. Mais comme le
symbole se liait étroitement, pour ceux à qui Paul écrivait, à la foi
dont il s'agit, l'apôtre argumente de l'un comme dé l'autre. Cela se
lait tous les jours : il n'est pas un militaire à qui l'on ne puisse
dire : Tes épaulettes, ta cocarde, ton uniforme t'ont fait renoncer à
ton père et à ta mère, a* foyer de ta famille, et à ses douceurs ; tu
es mort à la vie civile, tu né vis plus que pour défendre ta patrie et
pour obéir à tes nouveaux supérieurs.
Sans doute cetle signification symbolique
du
baptême s'applique bien plus naturellement et plus réellement à ceux
qui ont reçu le baptême après avoir embrassé l'Evangile par conviction,
qu'à ceux qui l'ont reçu enfants. Mais, dans les deux cas, elle reste
pourtant. Et peut-être, ce qu'on peut dire de plus sage en faveur du
baptême des enfants (la Bible laissant cette question pour le moins
indécise ), c'est que la foi étant un devoir aussi bien que le moyen du
salut, l'enfant du chrétien peut être consacré au Seigneur, même avant
son consentement, comme on voit un enfant né dans la troupe, porter dès
ses plus jeunes années le costume de soldat, quitte à lui de refuser
plus tard, ou même de déserter. Ce n'est du reste pas ici le lieu
d'examiner la question difficile et délicate du baptême des enfants.
Un passage assez obscur,
relatif à ce sujet, et qui
est, selon nous, généralement mal traduit, est celui où saint Pierre
dit que le baptême qui nous sauve n'est pas celui par lequel sont
nettoyées les impuretés de la chair, 1 P. 3, 21. On ajoute ensuite : «
Mais c'est la promesse faite à Dieu d'une conscience pure » ( ou
quelque autre version semblable). Il faut traduire : Mais c'est la
recherche que fait de Dieu une conscience pure. »
Le baptême n'est qu'un
symbole, mais ce serait se
tromper grandement que d'en conclure qu'il peut être négligé ou aboli,
comme chez les quakers, par exemple. Les .symboles sont une des choses
qui ont les racines les plus profondes dans la nature humaine ; le
peuple est plein de cette idée. Des barbares font un pacte, et ils
élèvent une pierre sur le lieu de la transaction, « afin qu'elle soit
témoin de leurs promesses. » Un juge prononce une sentence de mort, il
brise un bâton en la prononçant; tous les assistants frémissent. Un
manœuvre revêt l'uniforme, c'est un homme nouveau. Un prêtre romain
élève son idole, et chacun peut apercevoir le frémissement qui parcourt
l'église au moment où la foule adore, sans s'en douter, le Numen...
Satan, qui s'est mis sous le symbole à la place de Dieu !
Les symboles, la
représentation des choses
spirituelles par des objets ou des actes matériels, se retrouvent dans
l'Ecriture, comme ils se trouvent dans la nature. Ils sont un besoin,
et souvent un moyen, un secours, une obligation ; ils sont aussi une
profession, un acte public, et c'est dans ce sens, mais dans ce sens
seulement, que Jésus parlant à ÎSico-1dème, Jean 3,3., met le baptême
d'eau sur la même ligne que le baptême d'esprit.
Irénée
'' Car nos corps, par le bain (Eph 5,26 Tit 3,5) du baptême, ont reçu
l'union à l'incorruptibilité, tandis que nos âmes l'ont reçue par
l'Esprit (Jean 3,5) C'est pourquoi l'un et l'autre sont nécessaires,
puisque l'un et l'autre contribuent à donner la vie de Dieu.'' HE 3-199
BAPTISTE
Surnom de Jean le précurseur, et parent du
Messie, ». Jean, et Baptême.
BAPTISTES Eglises B~
Eglises Baptistes
Les églises baptistes originelles ne viennent pas d'Allemagne. Elles
trouvent leurs origines principalement en Angleterre et aux Pays-Bas au
début du XVIIe siècle. Voici un résumé de leur histoire et de leur
origine géographique :
Origines des Églises Baptistes
Angleterre :
John Smyth et les baptistes
séparatistes (1609) : John Smyth, un ancien pasteur anglican, est
souvent considéré comme l'un des fondateurs du mouvement baptiste. En
1609, lui et un groupe de ses partisans, appelés les "baptistes
séparatistes", ont formé une congrégation baptiste à Amsterdam, aux
Pays-Bas, après avoir quitté l'Angleterre pour échapper à la
persécution religieuse.
Retour en Angleterre :
Thomas Helwys, un des compagnons de John Smyth, retourna en Angleterre
en 1612 et y établit la première église baptiste permanente à
Spitalfields, Londres.
Pays-Bas :
L'établissement initial de
John Smyth et de ses partisans a eu lieu à Amsterdam, où ils ont formé
la première congrégation baptiste connue.
Influences antérieures :
Anabaptistes : Le mouvement
baptiste a été influencé par les anabaptistes du XVIe siècle, qui
étaient actifs dans diverses régions d'Europe, y compris l'Allemagne,
la Suisse et les Pays-Bas. Cependant, les baptistes ne sont pas
directement dérivés des anabaptistes allemands, bien qu'ils partagent
certaines croyances, comme le baptême des adultes.
Expansion
Après leur formation en Angleterre et aux Pays-Bas, les églises
baptistes se sont rapidement répandues en Amérique du Nord et ailleurs.
Roger Williams a fondé la première église baptiste en Amérique à
Providence, Rhode Island, en 1638.
Conclusion
En résumé, les églises baptistes originelles viennent principalement
d'Angleterre et des Pays-Bas au début du XVIIe siècle, avec des
influences antérieures des anabaptistes européens, mais elles ne
viennent pas d'Allemagne. Les premiers baptistes ont cherché à
pratiquer leur foi librement et ont été parmi les pionniers de la
liberté religieuse et de la séparation de l'Église et de l'État.
La
doctrine de l'assurance éternelle est principalement défendue par les
traditions calvinistes et baptistes, ainsi que par certaines églises
évangéliques et non-dénominationnelles. Cependant, il est important de
noter que cette doctrine est controversée et n'est pas acceptée par
toutes les dénominations chrétiennes. Les traditions arminiennes, par
exemple, enseignent souvent que le salut peut être perdu par le péché
volontaire et le rejet de la foi.
BARAC
Fils d'Abinoam, de Kédès, dans la tribu de
Nephlhali, général Israélite, fut chargé par Débora de lever une armée
de 40,000 hommes dans les tribus de Zabulon et de Nephthali, et
d'attaquer Sisera. Il témoigna d'abord quelque hésitation, craignant
que les tribus ne refusassent de le suivre si rien n'appuyait son appel
aux armes. Débora consentit à l'accompagner, mais le punit de son
manque de foi en lui annonçant que le général ennemi tomberait sous les
coups d'une femme. Barac n'hésite plus, il part, et campe sa petite
armée sur les hauteurs du mont Thabor, inaccessibles aux chariots et à
la cavalerie du roi de Hatsor. L'Eternel combattit des cieux, Israël
remporta la victoire ; mais lorsque Barac arriva, cherchant son ennemi
pour le mettre à mort, la prophétie de Débora était accomplie : une
femme lui avait ravi la dernière gloire du combat ; Jahel courut à sa
rencontre et lui dit : Viens, et je te montrerai l'homme que tu
cherches.
Saint Paul loue la foi de
Barac, Héb. 11, 32., et
Débora le chante aussi dans son sublime cantique ; d'ailleurs
l'en-semble de la vie de ce général (dont il ne faut pas faire un juge
comme quelques personnes estiment qu'il le fut), nous montre en lui un
véritable Israélite, soumis à la volonté de son Dieu. 11 eut cependant,
comme Aaron, comme Moïse, comme David, comme Pierre, ses doutes et son
incrédulité; les incrédules seuls, qui ne savent pas ce que c'est que
la foi, peuvent prétendre qu'il n'y eût chez lui ni lâcheté ni
défiance, et que sa désobéissance fût très légère. Il refusa de croire
à la prophétesse; ce péché ne paraît pas grand à ceux qui refusent de
croire aux prophètes, mais Dieu châtia Barac par où il avait péché, et
lui enleva l'honneur qu'il avait d'abord voulu lui accorder. — v. Bedan.
BARACHIE
«Afin que vienne sur vous, dit Jésus en
pariant des scribes et despharisiens, tout le sang juste qui a été
répandu sur la terre, depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de
Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et
l'autel. » Mat 23, 23. Quel est ce Barachie ? c'est une question qui
est toujours restée pendante depuis Origène et les Pères, et qui
l'est encore maintenant. Quelques-uns ont pensé à Jébèrecja, père de
Zacharie, Es. 8, 2., d'autres à Barachie, père du prophète Zacharie,
Zach. 1, I., d'autres au père de Zacharie, père de Jean-Baptiste ; mais
ce sont de pures hypothèses qui ne reposent que sur une ressemblance de
nom, sans que l'histoire nous fournisse aucune preuve que ces
différents Barachie soient morts de mort violente. Il reste enfin deux
suppositions qui, l'une et l'autre, se rapportent au passage 2 Chr. 24,
20-23. Là nous lisons que Zacharie, fils de Jé-hojadah, ayant reproché
au peuple leurs transgressions, fut assommé de pierres par l'ordre du
roi, au parvis de la maison de l'Eternel. Selon les uns, Barachie
serait un second nom de Jéhojadah, et c'est un moyen souvent employé et
souvent justifié de concilier d'apparentes contradictions; il n'était
pas rare, en effet, qu'un homme porte des noms différents. Selon
d'autres, Jéhojadah serait le père de Barachie, et l'aïeul de Zacharie
; il y aurait donc une génération omise dans le récit des chroniques,
mais il arrivait assez fréquemment que dans la généalogie d'un homme on
ne comptât que ceux de ses ancêtres qui étaient le plus connus. Cette
dernière manière de voir paraît plus vraisemblable, et peut s'appuyer
encore sur le fait de la longue vie de Jéhojadah qui atteignit l'âge de
130 ans, 2 Chr. 24, 45. Jésus, en choisissant cet exemple au milieu de
tant d'autres, aurait voulu faire sentir aux pharisiens que l'Ecriture
sainte tout entière, d'un bout à l'autre, rend témoignage à leur
endurcissement ; car l'exemple d'Abel est tiré de la Genèse, et celui
de Zacharie serait tiré du second livre des Chroniques qui, dans le
texte hébreu, est placé à la fin du volume sacré.
BARBARE
On sait que les Grecs donnaient ce nom aux
hommes de toutes nations qui ne parlaient pas leur langue, les
regardant par cela même comme ignorants, et peu civilisés. Avec le
temps cette expression devint donc synonyme du mot étranger, et perdit
tout ce que d'abord elle pouvait avoir d'offensant : être barbare pour
quelqu'un ne signifiait plus que lui être étranger, parler une langue
différente de la sienne, et qu'il ne comprend pas. C'est dans ce sens
que les apôtres ont pu se servir de ce mot, Act 28, 2. 4. Rom. 1, 4 4.1
Cor. 4 4, 41. Col. 3,14.
BARBE
Les Hébreux se la laissaient croître, comme
faisaient et comme font encore presque tous les Orientaux (à
l'exception cependant des Egyptiens ; car Joseph fut rasé pour être
rendu digne de paraître en la présence de Pharaon, Gen. 44,4 4.).
Parfois ils l'écourtaient, ou même la rasaient entièrement en certaines
places, suivant des formes régulières. Mais les coins de la barbe (Lév.
19,27., probablement les favoris) que les Arabes rasent habituellement,
nedevaientjamais tomber. Quelques-uns des Juifs modernes, par principe,
conservent encore un léger filet de barbe depuis l'oreille, et au
menton la barbe entière. Les Hébreux soignaient particulièrement cette
partie de leur figure qu'ils regardaient comme leur plus bel ornement,
et ils l'oignaient d'huiles odoriférantes, Ps. 133, 2. Dan. 10, 3.
Raser quelqu'un malgré lui, c'était lui faire un affront sanglant, et 2
Sam. 40, 4. nous montre une guerre contre Hanun, résultant d'un
traitement de ce genre fait aux envoyés du roi David. Niebuhr et
Tavernier rapportent des faits semblables; cf. Es.7, 20.50, 6.
etc.Moïse prescrit une tonsure complète comme mesure de santé, Lév. 4
4, 9. ; mais, à l'exception de ce seul cas, ce n'était jamais que dans
un deuil profond que les Israélites se rasaient ou s'arrachaient la
barbe, Es. 45, 2. Jér. 41, 5. 48, 37. Esd. 9, 3., ou négligeaient d'en
prendre soin, 2 Sam. 49, 24. Néhémie, dans sa fureur contre ceux des
Juifs qui avaient contracté des alliances étrangères, en battit
quelques-uns et leur arracha les cheveux, Néh. 4 3, 25. Les esclaves
n'avaient pas le droit de se laisser croître la barbe, que les
Orientaux considéraientet considèrent encore comme
l'apanage exclusif de
l'homme libre et fort. On baisait la barbe de celui qu'on voulait
honorer ou se rendre favorable, 2 Sam. 20, 9. Enfin cette excroissance
capillaire était si considérée, elle jouait un tel rôle, qu'on mettait
à part tous les poils qui tombaient sous le peigne, et qu'on les
conservait avec beaucoup de soin.
BAR-JESUS
Bar signifie fils. C'était un homme juif
d'origine, qui s'adonnait à la magie, et qui avait pris un nom arabe en
rapport avec ses occupations ordinaires, le nom d'Elymas qui veut dire
enchanteur. Il était placé dans l'île de Chypre, à Paphos, auprès du
proconsul Serge Paul, qui lui accordait une grande confiance. Les
apôtres Paul et Barnabas ayant été appelés auprès de Serge qui désirait
d'ouïr la parole de Dieu, Bar-Jésus qui craignait de perdre son crédit
si les deux étrangers réussissaient auprès du proconsul, leur résistait
ouvertement, cherchant à détourner Serge de la foi. Mais Paul le frappa
d'aveuglement, tellement qu'il ne put pas même voir le soleil, et
Bar-Jésus sortit, cherchant quelqu'un pour le conduire. Son châtiment
ne devait être que pour un temps, mais nous ignorons qnand et comment
il recouvra la vue. Act 4 3, 6 et sq. — v. Ananias.
BAR-JONA
Fils de Jona ou de Jonas, surnom syriaque
de
l'apôtre Pierre dont le père s'appelait effectivement Jonas, v. Mat
-16, 17. Jean 1, 42. 21, 15-17. Comme Jona signifie une colombe,
quelques-uns ont cru voir une allusion à ce sens dans les paroles de
notre Sauveur, Jean 1, 42. : « Tu es Simon, fils d'une colombe, tu
seras appelé un rocher. » Mais s'il y a dans le surnom donné à Pierre
une allusion effective, elle ne se rapporte pas au caractère de Pierre
lors de sa vocation, puisqu'il était plutôt bouillant que ferme (et son
reniement a bien montré qu'il n'était pas un rocher) ; mais à son
caractère futur, à ce qu'il devait être un jour. Du reste il n'est pas
nécessaire de voir une allusion dans le mot de Bar-Jona, puisqu'il
désigne déjà par lui seul un titre réel de Pierre, sa naissance, et que
les anciens et les Orientaux, lorsqu'ils font un appel solennel à
quelqu'un, ont coutume de le nommer par tous ses titres, et de lui
donnner tous ses noms. Les contes arabes fourmillent d'exemples de ce
genre.
BARNABAS
Ses ancêtres, de la tribu de Lévi,
s'étaient
retirés dans l'île de Chypre, peut-être lors de l'invasion de la Judée
par les Syriens, ou par les Romains. C'est dans cette île qu'il naquit
; il y reçut le nom de Joses, mais après sa conversion à la foi
chrétienne, on l'appela Barnabas, ce qui peut se traduire, ou fils de
prophétie, à cause des dons émi-nents qu'il avait reçus du
Saint-Esprit, ou plutôt fils de consolation, à cause de l'assistance
qu'il prêta à l'Eglise par ses grands biens, et par son ministère. On
sait qu'il vendit le premier une possession dont il déposa le prix aux
pieds des apôtres; et, selon toute probabilité, ce fut la considération
qui en rejaillit sur lui qui engagea Ananias et Saphira au mensonge. Il
demeurait à Jérusalem, quand il fut amené à l'Evangile, Act 4, 36. 37.
Lorsque saint Paul converti vint à Jérusalem après trois ans de séjour
en Arabie, Barnabas fut le premier à le reconnaître comme un frère, et
il le présenta comme tel aux fidèles de Jérusalem qui accueillaient
avec méfiance leur ancien ennemi.
Vers l'an 41 de notre Seigneur, Barnabas
fut
député par les frères de Jérusalem vers ceux d'Antioche : il partit de
là pour Tarse, d'où il ramena Paul avec lequel il prêcha l'Evangile à
Antioche, durant toute une année; puis, avec ce même apôtre, il porta
aux fidèles de Judée le produit de la collecte qu'on avait faite pour
eux. Barnabas et Paul étant retournés à Antioche, furent envoyés par
les chrétiens de cette ville pour prêcher l'Evangile aux gentils. Ce
pouvait être vers l'an 45. Ils s'embarquèrent donc, séjournèrent dans
l'île de Chypre, lieu d'origine de Barnabas, y rencontrèrent le
magicien Bar-Jésus, et convertirent le proconsul romain Serge Paul. De
là ils se rendirent à Antioche de Pisidie où ils essuyèrent une
persécution qui les contraignit de se rendre à Iconie, puis à Lystre,
où les païens prirent les deux apôtres pour deux de leurs dieux revêtus
d'une forme humaine, appelant Barna-bas Jupiter, et Paul Mercure. Un
moment après, les apôtres faillirent être lapidés, et s'enfuirent à
Derbe ; ils revinrent en Pisidie, allèrent en Pamphylie, et se
retrouvèrent enfin à Antioche. après une absence d'environ quatre ans.
C'est alors que s'éleva la grande question qui divisait l'Eglise
chrétienne naissante, à savoir si les païens qui venaient à se
convertir, devaient être circoncis, et en général astreints aux
observances mosaïques. Barnabas, par faiblesse peut-être, inclinait
pour l'affirmative, tandis que Paul, plus avancé dans la foi à la
nouvelle alliance, était prononcé pour l'opinion contraire. Il fut
résolu qu'ils iraient l'un et l'autre en conférer avec l'Eglise de
Jérusalem. Après que cette affaire eut été terminée, ces deux
serviteurs de Dieu reprirent le chemin d'Antioche où ils rendirent
compte aux frères de ce qui avait été ditet décidé. Ils résolurent
ensuite d'aller visiter et encourager les Eglises qu'ils avaient
réunies dans leurprécédent voyage missionnaire ; Barnabas aurait voulu
que Jean surnommé Marc, et selon toute apparence son neveu, les
accompagnât dans cette tournée ; mais Paul qui se rappelait qu'une
précédente fois déjà Marc, après s'être mis en route avec eux, les
avait abandonnnés pour retourner chez lui, refusa de le prendre, et les
deux apôtres se séparèrent aigris l'un contre l'autre : Paul partit
avec Silas, et Barnabas prit une autre direction dans la compagnie de
Marc. Us se rendirent en Chypre, et dès lors nous ne connaissons plus
rien, du moins par la Bible, de la vie et des travaux de cet homme
auquel le Saint-Esprit a accordé le titre d'apôtre. Cependant, environ
huit ans après cette séparation, saint Paul, écrivant aux Corinthiens,
leur parle de son ancien collègue dans l'apostolat, comme on parle d'un
homme qui est encore vivant et dont on connaît bien la situation, v.
Act 11, 22. 18, 37. Gai. 2, 1.9.13. Col. 4, 10.1 Cor. 9, 6., et les
articles Paul et Marc. — v. encore Cypre.
L'antiquité nous a conservé une lettre
«lui
porte le nom de Barnabas ; l'auteur y expose que le culte lévitique
n'est pas essentiel pour les chrétiens. Cette épître tient le milieu
entre le christianisme judaïque et les vues philosophiques de l'école
d'Alexandrie. 11 faut d'après l'auteur qu'une gnôsis découvre le sens
de l'Ancien Testament et convainque les Juifs de leur erreur ; il faut
que les Juits apprennent que les cérémonies ne sont que des symboles.
La tendance gnostique de cette lettre l'a fait attribuer à un docteur
d'Alexandrie ; d'un autre côté, il s'y trouve beaucoup de traits
chrétiens qui montrent un homme qui a habité avec les apôtres. ISéandre
la refuse à Barnabas, mais la plupart des anciens Pères la lui
attribuent, et les arguments semblent, en effet, pencher de ce côté.
BARBABAS
Brigand fameux qui était avec ses
complices
en prison à Jérusalem, pour crime de sédition et de meurtre, lorsque
notre Seigneur y fut jugé et condamné au supplice de la croix. Le
peuple, invité à choisir entre Jésus et Barrabas, à l'un desquels
Pilate offrait de faire grâce suivant un usage qui avait prévalu,
demanda, à l'instigation des principaux sacrificateurs, que Barrabas
fût relâché et Jésus-Christ crucifié.
Cette petite histoire, si
effroyable dans sa
simplicité, se présente comme une muette condamnation de l'humanité
prononcée par elle-même contre elle-même. Barrabas portait, lui aussi,
le nom de Jésus, et ce n'est que par un sentiment de convenance
charnelle qu'on l'a fait disparaître du texte sacré. Son nom même de
Barrabas (Bar-Abba) signifie le Fils du Père, et c'est entre ces deux
Jésus, entre ces deux Fils du Père, que le peu-ple ayant eu à se
prononcer, a condamné le juste et relâché l'assassin. Le professeur
Tholuck a tiré un grand parti de ce rapprochement, et s'est attaché,
dans un de ses sermons académiques, à montrer combien il y a d'hommes,
de nos jours encore, qui, au lieu de s'attacher au Jésus Dieu, lui
préfèrent un Jésus homme et pécheur comme nous : ce sont les ariens et
les sociniens, ceux qui le sont par système, et ceux qui le sont par
in-différence.
BARSABAS
1° Joseph Barsabas, surnommé le Juste, fut un des premiers disciples
de Jésus-Christ, et probablement un des soixante et dix qu'il envoya
devant lui, Act 1, 24-23. Ce fut entre lui et Matthias que les apôtres
jetèrent le sort pour remplacer Judas le traître, mais le sort ne le
favorisa pas. Nous ne connaissons d'ailleurs rien de particulier sur sa
vie. La tradition porte qu'il mourut en Judée, après avoir beaucoup
souffert pour l'Evangile.
2° Judas Barsabas, que l'Eglise de
Jérusalem
députa avec Paul, Barnabas et Silas, auprès des autres Eglises, pour
leur faire connaître les résolutions qui venaient d'être prises par le
concile de la métropole judéo-chrétienne, sur la conduite à tenir à
l'égard des païens convertis, Act 45, 22. sq. Il était peut-être parent
du précédent, de Joseph Barsabas ; en tout cas l'Eglise de Jérusalem le
comptait au nombre de ses membres les plus distingués, et il portait,
avec Silas, Agabus et d'autres, le titre de prophète, v. 32.
BARTHELEMI
Un des douze apôtres du Seigneur. Jean, dans
son Evangile, ne fait jamais mention de Barthélemi ; en revanche il
compte Nathanaël au nombre des douze, tandis que les autres
évangélistes ne parlent pas de Nathanaël, mais bien de Barthélemi. De
plus, Jean parle de Philippe et de Nathanaël dans l'ordre où les trois
autres placent Philippe et Barthélemi. Nathanaël ligure d'ailleurs au
nombre des apôtres qui se rendirent vers la mer de Tibériade, auprès de
notre Sauveur ressuscité, et qui virent la réintégration de saint
Pierre. Enfin le nom même de Barthélemi n'est qu'un surnom signifiant
fils de Thalmaï, comme Bar-Jonas signifie fils de Jonas. Il résulte de
ces considérations que, selon toute apparence, Barthélemi l'apôtre est
le même que Nathanaël, cf. —D'après la tradition, Barthélemi aurait
prêché l'Evangile aux Indes ( peut-être sur les côtes occidentales de
l'Arabie); puis il serait retourné dans les contrées occidentales et
septentrionales de l'Asie, où il aurait travaillé quelque temps avec
Philippe. Il doit être mort en Arménie, à Albânople, du supplice de la
croix, en recommandant aux païens, jusqu'à son dernier
soupir, l'Evangile qu'il leur avait prêché.
BARTIMÉE
Simple et touchante histoire d'un aveugle
devenu voyant ! Il se tenait assis aux portes de Jérico, demandant
l'aumône. Son nom signifie fils de Timée ; et comme on ne prenait guère
le nom de son père que lorsque celui-ci avait occupé un certain rang
dans le inonde, il paraîtrait que ce malheureux était né dans une
position bien différente de celle où il se trouvait alors; c'est
peut-être à cause de cela que Marc ne fait mention que de lui, bien
qu'il y eût là deux aveugles en môme temps.
Cette histoire nous est racontée par trois
évangélistes, Mat 20, 29. Marc 40, 46. Luc 48, 35. sq., et par chacun
avec quelques détails différents. Quelques auteurs appellent ces
divergences des contradictions inconciliables; ils sont heureux d'y
voir une preuve de l'authenticité des livres saints, une preuve que les
évangélistes ne sont pas des faussaires qui se soient concertés. Ce
raisonnement, s'il était juste, ne serait certainement pas sans valeur
au pas de vue apologétique. Quant à nous, pour la première fois que
cette question se rencontre sur notre chemin, nous le dirons
franchement : à supposer qu'il y eût dans les livres saints quelques
erreurs de dates, d'histoire, de géographie, d'histoire naturelle, ou
autre de ce genre, cela ne nous émouvrait nullement, parce que ce que
nous cherchons dans la Parole de Dieu, c'est une parole de salut, et
l'annonce d'une économie de grâce : nous n'y cherchons pas autre chose.
Dieu même, en nous donnant son livre, n'a voulu que nous éclairer sur
les grandes questions qui se rattachent à notre Ame, à notre Sauveur, à
l'Eternité. Toutefois, et quoiqu'il nous importe fort peu, dans un
sens, qu'il y ait ou non des erreurs matérielles dans la Bible, nous
avouons que nous n'en avons pas découvert une seule qui fût bien
constatée. On trouve sans doute ici et là quelques faits racontés sous
des points de vue différents, et avec d'autres détails; on trouve bien
encore des expressions employées dans unsens large et
étendu : mais des contradictions, et
des contradictions inconciliables, non. Puisqu'on en voit de telles
dans l'histoire de Bartimée, examinons-les. Marc et Luc ne parlent que
d'un aveugle, tandis que Matthieu en mentionne deux. Marc et Matthieu
placent le miracle au moment m -Jésus sortait, tandis que Luc semble le
mettre au moment où il s'approchait de Jérico. La difficulté n'est pas
très grande quant au nombre des aveugles ; l'apôtre Matthieu qui a été
témoin de la guèrison, n'a pu se tromper; Marc et Luc, qui n'y ont pas
assisté, parlent de celui dont il a été le plus question, qui paraît
avoir porté la parole, et qui a le plus frappé ; c'est Bartimée. Quant
à la seconde difficulté, elle est plus grande ; mais rien n'empêche
d'admettre que Luc a réuni en une seule narration deux phases, ou
circonstances différentes, du même fait ; il est en effet le seul qui
fasse mention de la première question de l'aveugle « il demanda ce que
c'était.» Cette question, Bartimée la fit avant l'entrée dans Jérico ;
ce qui arriva ensuite dans cette ville, l'histoire de Za-chée, etc.
excita la confiance de cet aveugle en Jésus : un autre aveugle s'étant
joint à lui, ils s'adressèrent ensemble au Maître, comme celui-ci
quittait de nouveau la ville. Contre cette explication, qui concilie
tout, il n'y a pas de raison bien forte à faire valoir.
BARUCH
1°) Prince ou grand seigneur juif, fils de
Nèrija, frère de Séraja, l'un des courtisans de Sédécias, Jér. 32, 12.
51, 59. sq. Ami, et peut-être parent de Jérémie, il fut pendant quelque
temps son secrétaire ou scribe, 36, 4., et écrivit sous sa dictée les
paroles que l'Eternel prononça contre Juda, la quatrième année du roi
Jéhojakim. Puis il fut chargé par son maître de les lire au peuple dans
le temple, en un jour de jeûne, qui avait été ordonné tout récemment en
commémoration, dit-on, de la prise de Jérusalem par Nébucadnetsar.
D'après nos versions, il semblerait que Baruch en fît la lecture par
deux fois, ainsi que le veulent Prideaux et Ussérius, mais il faut lire
au verset neuvième : « Et cela arriva, » etc. et verset 10 :«ce fut ce
jour-là que Baruch lut » etc. Le texte, en effet, ne parle que d'une
seule lecture, et si le moment où furent rédigés les discours du
prophète, est éloigné de celui où ils furent lus au public, c'est qu'il
fallait un certain temps pour le travail même de la rédaction, et qu'il
importait, dans l'intérêt de la lecture, qu'on la fît en un jour
solennel où une foule de Juifs, de toutes les parties du royaume,
rempliraient le temple. Plus tard, Baruch fut encore appelé par devant
les principaux officiers du roi, qui lui demandèrent de leur relire ce
même rouleau dont il avait donné lecture au peuple. Effrayés des
menaces qu'ils entendirent alors, et ayant appris qu'elles avaient été
prononcées par le prophète Jérémie, ils résolurent d'en instruire le
roi, et conseillèrent à Baruch de se cacher ainsi que son maître;
précaution qui ne leur fut pas inutile, car Jéhojakim ayant entendu la
lecture de ces oracles, les mit en pièces et les jeta dans le brasier
qui brûlait devant lui, puis il donna l'ordre qu'on recherchât ces deux
hommes et qu'on s'en rendît maître, mais « l'Eternel cacha Baruch et
Jérémie. » — Baruch fut chargé d'écrire, sous,la dictée de son maître,
un second rouleau semblable au premier qui avait été détruit, et sans
doute plus sévère encore. Mais ce fidèle serviteur, attaché à Jérémie
par l'harmonie des sentiments religieux et patriotiques, partageant
avec lui les persécutions et les peines qu'il avait à endurer, affligé
des nouvelles menaces qu'il devait écrire contre sa patrie, et
craignant peut-être de voir encore augmenter ses douleurs par cette
publication, s'écria : « Malheur à moi ! car l'Eternel a ajouté la
tristesse à ma douleur! » Pour le consoler, 45, 1-5. Jérémie lui
annonça la protection divine durant toute sa vie, mais lui représenta
que si Dieu lui-même, qui voudrait voir ce peuple heureux, était obligé
de le punir, lui, Baruch, ne pouvait prétendre à recueillir la gloire
et la prospérité. Nous retrouvons Baruch dans la dixième année de
Sédécias. pendant lesiége de Jérusalem, 32,12. Jérémie lui confie le
contrat de l'acquisition qu'il a faite du champ de Hanaméel, son
parent. Plus tard encore, 43, 3., dans l'année qui suivit la prise de
Jérusalem, nous le voyons injustement soupçonné d'animer Jérémie contre
les déplorables et impies débris de Juda ; ses accusateurs se
saisissent de lui et l'entraînent de force en Egypte, ainsi que
Jérémie, comme s'ils voulaient encore, dans leur rébellion, conserver
au milieu d'eux les représentants de ce Dieu auquel ils ne craignaient
pas de désobéir.
C'est à ce Baruch que la
fable attribue le livre
apocryphe qui porte son nom ; mais on peut voir à l'article Apocryphes
ce que nous en avons dit.
2”) Baruch, fils de Zaccaï, Néh. 2, 20.,
releva
une partie des murs de Jérusalem, sous la direction de Néhémie.
BARZILLAI
1”Siméonite, de Mého-lah, et père de
Hadriel,
2 Sam. 21, 8. 2° Galaadite, riche propriétaire de Ro-guelim ( 2 Sam.
17, 27. 49, 31. 39.4 Rois 2, 7. ), fournit d'abondants secours de
vivres à David et à sa petite armée fuyant devant Absalon. La révolte
apaisée, David voulut récompenser son bienfaiteur et l'emmener avec lui
à Jérusalem ; mais le vieillard octogénaire refusa des jouissances qui
n'étaient plus de son âge. « Ton serviteur, dit-il, pourrait-il
savourer ce qu'il mangerait et boirait, ou entendre la voix des
chanteurs et des chanteuses ? Et pourquoi serait-il à charge au roi,
mon seigneur ? » Il se borna donc à accepter pour son fils (ou
petit-fils) Kimham, la protection royale, puis il retourna en son lieu.
David mourant recommanda à Salomon les enfants de celui qui l'avait
secouru dans sa fuite, •1 Rois 2, 7. Le nom de Barzillaï se retrouve,
Esd. 2, 61. Néh. 7, 63., où l'on peut voir combien sa mémoire s'était
conservée en Israël, même après la captivité.
BASAN
L''une des plus fertiles contrées du
monde, à
l'est du Jourdain et de la mer de Tibériade, au nord du Jab-bok, au sud
du mont Hermon et du Gessur. C'est un pays de collines et de gras
pâturages; entre ses montagnes calcaires sont d'étroites et fertiles
vallées, et les cavernes qui s'y trouvent répandues en abondance
servent encore de nos jours à loger un grand nombre d'habitants. La
contrée de Basan était autrefois célèbre par son bétail, et surtout par
ses taureaux et ses béliers ; il est aussi fait souvent mention de ses
beaux chênes, qui, maintenant encore, sont l'ornement de ses montagnes.
On y comptait, outre les villages, soixante villes fermées. Moïse prit
ce territoire surHog, et le donna à la tribu de Manassé, v. Nomb. 24,
33. Deu 4, 4. 3, 4. 32, 4 4. Jos. 42, 4. S. Ps. 22, 12.43a, 14.136,20.
Es. 2, 13. 33, 9. Ezéch. 27,6. 39,18.Am. 4, 1. Nah. 1, 4. Zach. 41, 2.
—Dans les temps postérieurs à l'exil, cette contrée reçut le nom de
Batanée, qui ne se trouve, du reste, nulle part dans le Nouveau
Testament ; les limites n'en sont pas faciles à déterminer, mais il
paraît qu'elles s'étendaient moins au nord que celles du royaume de
Basan.—De nos jours on l'appelle El-Bottein.
BASEMATH
Une des filles de Salomon, 1 Rois 4,15.
Elle
avait épousé Ahi-mahats, un des principaux officiers de la cour de son
père, alliance qui n'était pas une mésalliance dans l'antiquité, et
dont tous les temps ont offert des exemples chez les Orientaux.
Basémath, Ta-phath sa sœur (4, 14.) et Roboam sont, de tous les enfants
de Salomon, les seuls dont l'Ecriture sainte nous ait conservé la
mémoire.
BASILE
DE CESAREE
Presbytre
célibataire de Césarée de Cappadoce et théologien de l'Eglise
(301-379)Basile de Césarée est né en Capadoce d'une famille de dix
enfants, tous fidèle au Seigneur et actif dans la foi. La forte
personnalité de Basile en fait un évêque de premier plan pour la
défense de l'Evangile. Il fut surnommé 'le Grand' en raison
de sa sagesse et de son enseignement lié à la méditation des
Saintes-Ecritures, son travail infatigable et son amour fraternel. Il
se distingua par son souci
pastoral des pauvres et des malades. L'Eglise Orthodoxe le
considère comme l'un des Trois Saints
Hiérarques, avec saint Gregoire le Théologien (Gregoire de Nazianze) et
saint Jean Chrysostome. Basile, Gregoire le Théologien et le frère de
Basile, Saint Grégoire de Nysse sont appelés les Pères Cappadociens.
L'Eglise catholique romaine le considère aussi comme saint et lui a
donné le titre de Docteur de l'Eglise. Il rencontra à
Athènes, Grégoire de Nazianze, lors de leurs études, et en
raison de la foi et du même zèle qui les animaient, les deux
étudiants se lièrent d'une grande amitié. Après la mort d'Eusèbe,
évêque de Césarée en 360, et Basile est choisi pour lui succéder.
C'est alors que ses grandes capacités se sont révélées. Décrit
comme étant à sang chaud et un peu impérieux, Basile était aussi
généreux et sympathique. Son zèle pour l'orthodoxie n'était pas aveugle
à ce qui pouvait être bon dans son adversaire et, dans un souci de paix
et de charité, il acceptait de renoncer à l'utilisation de la
terminologie orthodoxe lorsque cela pouvait être fait sans sacrifier la
vérité. Avec toutes ses forces, il s'opposa à l'empereur Valens
favorable aux Ariens,
qui s'efforçait d'introduire l'arianisme dans son diocèse. La
personalité de Basile était telle que l'empeureur craignit non
seulement de bannir le fougueux presbytre mais en plus il le laissa en
place.A un préfet impérial,
étonné de la témérité de Saint Basile, Basile répondit un jour :
"Peut-être que vous
n'avez jamais traité jusqu'à présent avec un bon évêque." Dans loe
cadre du débat sur l'arianisme, Basile entra en relation avec
l'Occident, et avec l'aide d'Athanase, il essaya de surmonter sa
méfiance attitude à l'égard des Homoousiens. Les difficultés se
sont
aggravées par l'introduction de la question de l'essence du
Saint-Esprit. Bien que Basile défendit la
consubstantialité du Saint-Esprit avec le Père et le Fils, il
appartenait à ceux qui, fidèles à la tradition orientale, ne pouvait
autoriser l'emploi du terme homoousios pour le Saint-Esprit ; cela lui
fut reproché dès 371 par des moines orthodoxes, mais Athanase le
défendit. Ses relations avec Eustathe ont été maintenues en dépit
des différences dogmatiques et ont soulevé des suspicions. D'autre
part, Basile était gravement offensé par les adeptes extrémistes de
l'Homoousianisme, qui lui semblaient relancer l'hérésie sabellienne.Il
n'a pas vécu assez pour voir la fin des troubles entre factions et la
réussite de ses efforts continuels en faveur de Rome et de l'Est. Il
souffrait d'une maladie du foie et de son ascèse excessive semble avoir
contribué à sa mort précoce. Dans son souci épiscopal
il créa pour les pauvres un grand institut devant les portes de
Césarée,
qui a servi de maison pour les pauvres, d'hôpital et d'hospice. Il
mourut le premier janvier 379.
BASILIC
(Proprementbasilisc). Ce
serpent est mentionné
dans cinq passages de l'Ancien Testament, Prov. 23, 32. Es. 44, 8. 4
4,29. 59, 5. Jér. 8, 17., et plusieurs fois dans le Nouveau Testament,
Mat 3, 7.42, 34. 23, 33. Luc 3, 7. Act 28, 3. — Selon les anciens, le
basilic vit en Afrique ; il est de couleur jaune, ayant trois légères
bosses et une tache blanche sur sa tête effilée : c'est le plus
venimeux de toute la race, tellement que les autres serpents même
s'enfuient à son approche. Sa morsure cause une inflammation subite et
générale, et tue en très peu de temps. Le corps d'un animal mordu par
le basilic exhale une odeur si infecte, que les animaux carnassiers
n'osent même y toucher. On croyait autrefois que la belette seule
savait tuer le basilic, et que les coqs lui inspiraient de la terreur.
Dans les temps postérieurs, on se représenta le basilic avec le corps
d'un coq et la tète d'un serpent, ou quelquefois seulement comme un
serpent muni d'ailes, et l'on croyait qu'il provenait de l'œuf qu'un
vieux coq aurait pondu et couvé. Les anciens croyaient aussi que son
simple regard et son haleine étour-dissaient et tuaient les animaux. —
La science moderne n'a pas encore pu déterminer quel serpent il faut
entendre parle basilic des anciens.—Proverbes 23, 31. 32., le vin est
comparé au basilic, à cause de ses propriétés destructives, parce qu'il
peut étourdir l'homme, le priver de sa raison, et à la longue, ou même
en peu de temps, ruiner son corps et son esprit.
Dans sa description du
millénium, Esaïe (11,8.)
pour montrer la différence entre l'économie des temps actuels et celle
des temps futurs, dit qu'alors toute la nature aura subi une
régénération telle qu'il n'y aura plus de mal, ni rien de nuisible sur
la terre : le basilic même aura perdu ses qualités dangereuses.
BATH
Mesure de liquides, qui cor-respondait à
l'épha, mesure de capacité pour les matières sèches. C'était la dixième
partie du homer, qui était la plus grande des mesures. Le bath
contenait environ 35 litres (432 coquilles d'oeuf, v. Cab).
Quelques-uns pensent qu'il y avait deux baths, l'un vulgaire, et
l'autre pour les usages sacrés : ce dernier étant d'un tiers plus grand
que le premier. On l'infère de ce que 1 Rois 7, 26., il est dit que la
mer de Salomon contenait 2,000 baths, tandis que, d'après 2 Chr.4, S.,
elle en aurait contenu 3,000. Cependant il est possible que le premier
de ces passages se rapporte à la contenance de la cuve seule, tandisque
l'autre y joindrait encore la capacité des soubassements et des
dixcu-viers plus petits qu'ils supportaient. — v. encore Esd. 1,22.
Ezéch. 45,11.
BATHSÉBAH ou BATHSUAH
Fille d'Eli-ham ou Hammiel, 2 Sam. 11,3. cf.
23, 34.1 Chr. 3, 5., et probablement petite-fille d'Achitophel. Ce fut
la femme d'Urie le Héthien, que David fit enlever, et qu'il épousa
après avoir fait périr son mari, 2 Sam. 12. Elle donnaàson nouvel époux
cinq enfants, dont l'aîné mourut peu après sa naissance ; Salomon fut
le plus célèbre de ceux qui vécurent. — Femme habile, ou peut-être
simple instrument de Tsadok, elle découvrit à David la conspiration
d'Adonija, qui revendiquait son droit d'aînesse au préjudice de
Salomon. Le rebelle vaincu, ne laissa pas d'aspirer encore au trône
qu'il venait de perdre ; mais au lieu d'employer la force ouverte, il
imagina la ruse et intercéda auprès de Bathsébah pour obtenir la main
d'Abi-sag, la jeune veuve du défunt roi. Bathsébah n'osa pas refuser ;
elle dit à son i fils la démarche ambitieuse d'Adonija, mais ce tut la
sentence de mort du jeune prince ; Salomon le fit exécuter le même
jour. — Le nom de Bathsébah se retrouve Ps. 51, 1., où David mène deuil
sur son péché ; elle est aussi rappelée Mat 1, 6., parmi les ancêtres
de notre Seigneur. BATHSUAH, v. l'article précédent. BAUME. Cette
substance résineuse est nommée parmi les épices que les marchands
arabes, auxquels Joseph fut vendu, apportaient de Galaad en Egypte,
Gen. 37, 25. Jacob en envoie comme présent à son fils, à la cour de
Pharaon, 43, 11. Le prophète Ezéchiel, 27, 17., nomme le baume parmi
les marchandises que les Juifs portaient au marché de Tyr, et Jérémie
en parle comme d'un remède apporté de Galaad, et dont on se servait
pour la guérison des blessures, 8, 22. 46,11. 51, 8. Les habitants de
la Palestine emploient, en effet, pour ce but l'huile extraite du fruit
d'un certain oli-vier sauvage (Elaeagnus angustifolia, Lin-née), appelé
Tsakkum par les Arabes. Cet arbre, qui croît dans la vallée du Jourdain
et dans l'Arabie Pétrée, abondaitau-trefois dans la Palestine
transjourdaine; il ressemble au prunier ; il est muni de grandes
épines, e\ son bois est jaune comme le buis ; son écorce est toujours
verte; ses feuilles, semblables à celles de l'olivier, sont plus minces
et plus allongées ; il porte des fleurs blanches, et son fruit
ressemble au gland : c'est du noyau que les Arabes tirent une huile
dont ils font grand cas pour la guérison des blessures et qu'ils
préfèrent même au baume de La Mecque. Ce baume était anciennement connu
sous le nom de baume de Galaad ou baume juif, parce que les Juifs le
préparaient presque seuls, et qu'ils en faisaient un commerce très
étendu. Plusieurs historiens grecs et romains, Pline, Diodore de
Sicile, eic, en parlent avec éloge. Bo-chart pense que ce baume de
Galaad provenait de la térébenthine.
Il y avait encore une
autre sorte de baume, ou de
drogue aromatique, appelée Bosem où Bosam en hébreu ( le premier
s'appelait Tzeri), mentionné Ex. 35, 28. 1 Rois 40, 40. Cant. 5, 1. 13.
6, 2. On le tirait d'un arbuste appelé encore aujourd'hui Basam par les
Arabes, en taisant des incisions dans son écorce pendant les plus
grandes chaleurs de l'été ; la sève qui en découlait, après avoir été
purifiée et préparée, donnait ce baume excellent. Le voyageur
Burckhardt croit avoir trouvé cet arbuste dans les environs du lac de
Tibériade, et il ajoute que ses fruits, semblables aux cornichons,
fournissent aussi du baume. — Dans les environs de La Mecque et dans
l'Arabie Heureuse, il y a un autre arbrisseau qui fournit également un
baume très estimé. — Ces trois espèces différentes de bau-miers étaient
déjà connues des anciens.
BDELLION
Ce mot (hébr. B'dôlach) ne se trouve que
deux
fois dans la Bible, Gen. 2, 42, Nomb. 11,7. Dans le premier de ces
passages, il est nommé à côté de l'or et de la pierre précieuse de
Shoham (v. Onyx), comme une production du pays de Havilah, qu'entourait
ou traversait un des fleuves du paradis ; dans le second, la manne lui
est comparée. Plusieurs savants, des commentateurs juifs, Bochart et
d'autres, pensent que le bdellion désigne des perles, et cette
explication s'accorderait bien avec la comparaison établie entre cette
substance et la manne qui était ronde, blanche et en petits grains ; de
plus, d'après les mêmes interprètes, le sens étymologique du mot
B'dôlach doit signifier « une chose précieuse », sens qui
s'appliquerait également bien à la perle; enfin il faut convenir que le
passage de la Genèse ne présente aucun empêchement à cette explication.
Il est à observer, néanmoins, qu'aucune des anciennes versions ne
traduit ce mot par perle ; les Septante le rendent par escarboucle ou
rubis dans Gen. 2,42., et par cristal dans les Nombres ; les autres
versions grecques anciennes le traduisent par bdellion, mot qui désigne
une résine transparente et odoriférante qui découle d'un certain
palmier sur les bords, du golfe Persique, en petits morceaux assez
ronds, comme des larmes ; cette résine, d'une couleur foncée ou
jaunâtre, et d'un goût amer, répand une odeur très agréable lorsqu'on
la brûle. Il est bien possible que ce soit en effet là le B'dôlach
mentionné dans les deux passages de la Bible, du moins l'affinité du
nom grec avec l'hébreu ne saurait être méconnue ; et d'ailleurs il faut
observer que la langue hébraïque a un mot particulier pour désigner les
perles. La manne peut être comparée au bdellion en tant que c'est un
jus résineux épaissi en globules. Mais d'un autre côté, on ne conçoit
pas pourquoi cette résine, le bdellion, aurait été nommée dans la
Genèse à coté de l'or et d'une pierre précieuse, vu qu'elle n'était pas
très estimée et peut-être pas même connue des anciens.
D'autres savants, les
plus anciens commentateurs
juifs et d'autres, pensent enfin qu'au lieu de lire B'dôlach, il faut
lire B'rôlach, changement de lettre qui a très facilement pu se faire
en hébreu, et qui serait appuyé du témoignage des Septante, qui, dans
un des deux passages, ont rendu le mot par cristal. B'rôlach
désignerait alors le bérylle, sorte de cristal, auquel la manne peut
aussi être comparée. Ex. 16, 4 4. 31.
BEAUX-PORTS
Act 27, 8., ville de Crète, près de Lasée,
deux villes également peu connues. Beaux-Ports devait probablement son
nom à l'agrément de sa situation, qui offrait aux vaisseaux un
mouillage assuré ; il porte encore aujourd'hui le nom grec de Limenes
Kali, dont notre nom français n'est que la traduction.
BEDAN, juge d'Israël, dont le nom est cité 1 Sam.
12, M., entre Gédéon et Jephté. Le livre des Juges n'en fait aucune
mention ; quelques-uns croient que ce mot signifie Danite, de Dan, et
que c'est un surnom de Samson qui apparte-
nait à cette tribu ;
d'autres lisent Barac; on
suppose encore que c'est le nom d'un juge inconnu, différent des
autres; il est possible, enfin, que Bedan ne soit qu'un autre nom de
Jaïr : c'est même le plus probable.
BÉELZÉBUB. v. Bahal-Zébub.
BÉER
(Un puits). 1° Station des Israélites au
désert, sur les confins de la contrée de Moab, Nomb. 21, 16 ; peut-être
le même endroit que Béer-Elim, Es. 15, 8.-2° Ville à 20 kilom. nord de
Jérusalem, sur la route de Sichem. C'est là que Jotham, fils de Gédéon,
se réfugia pour échapper à Abimélec. Jug. 9, 21.
BÉERA
1 Chr. 5, 6., le principal chef des
Rubénites, qui fut transporté en Assyrie par Tiglath-Piléser, roi de
cette contrée.
BÉER-ÉLM
(Le puits des princes), v. Béer.
BÉÉRI
Père du prophète Osée, 1,1.; du reste,
complètement inconnu.
BÉER-LACHAI-ROI
C'est le nom hébreu du puits auprès duquel
Agar en fuite, eut la vision de l'ange qui la ra-mena auprès de Saraï
sa maîtresse : il se traduit •< le puits du vivant qui me voit.
» Gen. 16, 14.
BÉÉROTH
(Les puits), villes des Ga-baonites,
donnée à
la tribu de Benjamin, Jos. 9,17. Esd. 2, 25. Néh. 7, 29. C'est là que
naquirent Récab et Bahana, les deux meurtriers d'Is-Boseth, 2 Sam. 4,
2. 5.
BÉERSÉBAH
1° Le puits du serment, ou des sept, ainsi
nommé de l'alliance qu'Abraham contracta avec Abimélec roi de Guérar,
laquelle fut confirmée par un serment et par le don de sept jeunes
brebis, Gen. 21, 31-33. L'alliance fut renouvelée plus tard par Isaac,
qui donna aux puits les mêmes noms qu'ils avaient portés au temps de
son père, 26,18.33. Les deux patriarches habitèrent longtemps la
contrée où se trouvaient les puits qu'ils avaient eux-mêmes creusés.
Béersébah était à 35 kilom. sud d'Hébron, à l'extrême frontière
méridionale du pays de Canaan, de sorte que l'on disait : « de Dan à
Béersébah, » 2 Sam. 17,11. Jug. 20,1. I Chr. 21, 2., pour exprimer la
longueur de tout le pays, et « de Béersébah à la montagne d'Ephraïm, »
pour désigner la longueur du royaume de Juda, 2 Chr. 19,
4. — Dans le partage de
la terre de Canaan,
Béersébah fut donnée à la tribu de Juda, Jos. 15, 28. C'est là que
résidèrent les fils de Samuel, Joël et Abija, lorsque leur père eut
partagé avec eux ses fonctions, 1 Sam. 8. 2. Au temps d'Hozias roi de
Juda, l'ancienne demeure d'Abraham fut souillée par le culte des
idoles, Am. 5,
5. 8,13.14.— Après le
retour delà captivité,
Béersébah fut de nouveau habitée par les Juifs, Néh. 11,27. 30.— 2°
Béersébah, ou simplement Sébah, dans la tribu de Siméon, Jos. 19, 2.
Peut-être qu'une partie de Béersébah dépendait de Juda et l'autre de
Siméon; peut-être aussi, qu'il y avait deux endroits de ce nom.
BÉHÉMOTH
Job 40. 10. sq. Le mot hébreu Béhémoth est
un
mot pluriel qui signifie littéralement « de grands animaux quadrupèdes
; « mais tous les savants de nos jours s'accordent à admettre que ce
mot, dans le passage de Job, désigne un animal qui, d'après la belle et
poétique description de ce chapitre, ne peut être autre que
l'hippopotame. Son nom est d'origine égyptienne et s'écrit proprement
Pèhèmout, bœuf marin (P est l'article, Ehé signifie bœuf, et moût eau)
; le mot grec hippopotame signifie cheval du fleuve. Cet animal
formidable se trouvait autrefois en très grand nombre jusqu'aux bouches
mêmes du îSil, mais il s'est retiré depuis vers le sud, et habite
surtout au delà des cataractes de ce fleuve, et dans d'autres rivières
de l'Afrique. Son corps est une masse énorme, longue de 6 mètres
environ, haute de 2 et 1?2, et d'une circonférence de 5. Sa tête
difforme a 1 mètre et plus de longueur, et renferme une bouche énorme,
garnie de grosses dents et qui, lorsqu'elle est ouverte, présente une
ouverture de 70 centimètres à peu près. Sa peau est noirâtre, presque
sans poil, comme celle de l'éléphant; elle est si dure et si épaisse,
que ni coup de sabre ni coup de fusil ne saurait la traverser ; même au
bas-ventre, où pourtant la peau est en général le moins dure, elle est
également impénétrable ; elle ne peut être entamée que près des
oreilles, et à la jointure de la tête au corps. On en fait des
boucliers qui joignent à
une grande légèreté une impénétrabilité parfaite. Sa queue est
comparativement très petite, ses jambes sont courtes et massives, el le
pied ressemble à un gros sabot garni de quatre orteils. L'hippopotame
se meut et nage dans l'eau avec une grande facilité ; il s'y tient la
majeure partie du jour, ou se couche dans les endroits marécageux du
rivage ; cependant il ne peut rester longtemps sous l'eau, car le
besoin de respirer le ramène bientôt à la surface. Heureusement pour
les habitants de ces pays chauds, sa nourriture ne consiste qu'en
plantes et herbages, autrement il serait un fléau trop redoutable ; il
affectionne surtout les pois verts. Lorsqu'il sort la nuit de sa
retraite, il parcourt les campagnes pour aller à la recherche de sa
nourriture ; il n'est pas rare qu'il détruise un champ de blé ou de
trèfle tout entier, soit en le foulant de ses larges pieds, soit en le
broutant de sa large gueule. Il ne marche qu'avec difficulté sur la
terre ferme, et lorsqu'il appréhende quelque danger, il se hâte de
gagner l'eau dans laquelle il peut déployer sa gigantesque force.
Quoique paisible de son naturel, cet animal, quand il est irrité, ne
craint et n'épargne ni homme, ni animal quel-conque. Sa force est
extraordinaire, et lorsqu'il se voit attaqué dans son élément, il
arrive souvent qu'il renverse les canots, et autres petits bateaux, et
qu'il les met en pièces en les saisissant et les broyant entre ses
mâchoires, ou en les soulevant sur son dos. Quand il élève hors du
fleuve sa tête énorme, il repousse et fait jaillir l'eau du souffle de
ses narines . et fait entendre en même temps un cri perçant et fort,
semblable au bruit du hennissement d'un cheval ou d'un mulet, ou au
bruit que fait une énorme porte qui tourne lourdement sur ses gonds
rouilles. Les indigènes cherchent à le prendre dans des fosses
profondes, mais le prudent animal est sur ses gardes, et devine
fréquemment les pièges qu'on lui tend ; et alors même qu'il est pris,
il se défend avec fureur,'et ne se livre qu'après avoir rudement
combattu. — Pour l'éloigner de leurs plantations, les indigènes ne
connaissent d'autre moyen que d'entretenir des feux de distance en
distance, et de battre le tambour. Plusieurs de ces traits aideront à
l'intelligence de la description que le livre de Job donne de
l'hippopotame, et feront comprendre pourquoi il est représenté comme
une preuve remarquable de la sagesse et de la puissance du Créateur. —
Pour plus de détails, v. le Morgenland de Preiswerk, 1838, p. 343 et
suiv.
BÊHESTERA
Jos. 21, 27., ville des lévites, dans la
tribu de Manassé au delà du Jourdain. Quelques-uns l'ont, à cause de la
ressemblance du nom. confondue, mais à tort, avec Botsra.
BÉHOR
Nom que Moïse donne au père de Balaam,
Nomb.
22, 5. La traduction grecque l'a rendu par Bosor, ainsi que nous le
trouvons dans le Nouveau Testament, 2 Pier. 2, 15.
BEL
Le Banal des Caldéens. Qu'adoraient-ils
sous
ce nom ? Etait-ce Nimrod leur premier seigneur, ou Bahal, ou Pul roi
d'Assyrie, ou quelque autre monarque, ou le soleil, ou toutes ces
choses à la fois ° C'est ce qu'il est impossible de déterminer. Es. 46,
I. Jér. 30, 2. 51, 44. — v. Bahal.
BÉLAH
1° 1 Chr. 5, 8. sq. Nous ne connaissons de
ce
chef rubénite que ce qui en est dit dans ces trois versets. Il habitait
d'abord dans les limites de Ga-laad à l'orient du Jourdain, depuis
Haro-her jusqu'à Néco ; mais son bétail ayant fort multiplié dans les
gras pâturages de cette contrée, la famille de Bélah s'avança vers
l'orient jusqu'à l'Euphrate, se rappelant peut-être et s'appliquant
certaines prophéties de Moïse qui donnaient à la postérité d'Abraham
tout le pays situé entre le Nil et l'Euphrate, Gen. 15.18. Deu 1, 7.
Cette hardie expédition, conforme aux mœurs antiques, exigeait dans
tous les cas un certain degré de force et de puissance, et nous donne
une idée avantageuse de l'accroissement que devait avoir pris la tribu
de Ruben.
2«— Gen. 14, 2., ville de Canaan, qui prit
plus
tard le nom mieux connu de Tsohar, cf.
BELETTE
Lév. 11, 29. v, Crocodile et Taupe.
BÉLIAL
Ou plnfûl Béiiar, 2 Cor. (i. I :>.,
nom donné à Satan, et qui signifie en hébreu : inutile, méchant, qui ne
rapporte aucun profit. Ce mot se trouve aussi quelquefois dans l'Ancien
Testament, précédé du mot fils, Deu 13,13.1 Sam. 2, 12. : » Or les fils
d'Héli étaient des fils de Reliai, » mais au lieu de traduire
littéralement cette expression, on l'a ordinairement rendue, d'après le
sens, par « de méchants hommes. »
BÉLIER
1° v. Brebis. —2° Machine rie guerre bien
connue; on ne la trouve mentionnée dans l'Ecriture sainte que Ezéeli.
i, 2. 21, 27. (dans le premier de ces passages, nos traductions ont
rendu ce mol par « machines pour la battre »). Ezéchiel est
probablement le plus ancien auteur qui en parle.
BELSATSAR
Dan. 7 et 8, roi de Ba-bylone, est désigné
par le prophète comme le fils de Nébucadnetsar, quoiqu'il ne fût
peut-être qu'un de ses descendants ; car, entre son règne et celui de
Nébucadnetsar, il y eut trois règnes, très courts à la vérité, ceux
d'Evilmérodac, de Né-riglissor et de Laboroso-Achod, que Daniel ne
mentionne pas ; et l'on sait que dans l'Ecriture, comme dans presque
tous les livres de l'Orient, le mot tils n'indi-que souvent que la
filiation, sans égard au nombre des anneaux intermédiaires. Ce
misérable prince portait encore les noms de Nabonédus et de Labynitus.
Babylone était alors assiégée par Cyrus,
général en chef des armées de son oncle Darius, roi des Mèdes, connu
dans l'histoire profane sous le nom de Cyaxare IL Belsatsar, à l'abri
des remparts fabuleusement énormes de sa capitale, se livrait à une vie
de délices, de débauches et de fêtes. Dans une de ses orgies, il se fit
apporter les vaisseaux d'or et d'argent que Nébucadnetsar avait enlevés
du temple de Jérusalem, Dan. 5, 2.11 y but lui-même, et poussa la
profanation jusqu'à les présenter à ses courtisans et à ses concubines,
qui y burent aussi. Et tous ensemble chantèrent leurs dieux de métal,
de bois et de pierre. Mais tout à coup le roi vit sortir de la muraille
les doigts d'une main humaine, traçant des caractères mystérieux : il
fut bouleversé, il changea de visage, ses reins frissonnèrent, ses
genoux s'entrechoquèrent d'épouvante; il jeta un cri de terreur. Il
fait appeleraus-sitôt les sages du monde, les astrologues, les
caldéens, les devins ; mais malgré les magnifiques promesses qui leur
furent faites, aucun d'eux ne put expliquer ou comprendre l'écriture
divine. Belsatsar était dans le plus grand trouble à ce sujet, lorsque
la reine, veuve de Nébucadnetsar, et connue dans l'histoire profane
sous le nom de Nitocris, se présenta à lui. Elle lui conseilla de
consulter un homme « en qui reposait l'esprit des dieux saints» et que
Nébucadnetsar avait trouvé si plein de sagesse et de lumière, qu'il
l'avait établi chef des mages et des astrologues; c'était Daniel, le
prophète des Hébreux. Daniel parut et donna au roi l'interprétation
qu'il demandait, non sans lut avoir premièrement rappelé la conduite
coupable et le, châtiment de son prédé-cesseur, puis son propre orgueil
à iui, Belsatsar, et l'acte sacrilège qu'il venait de commettre. Les
signes mystérieux étaient la condamnation du roi, et la ruine du
royaume : Mené, mené, thekel, upharsin, ce qui signifiait : Pesé, tu as
été trouvé léger, et ton royaume (sera) divisé et donné aux Mèdes et
aux Perses. Ce fut la réponse du prophète, et Belsatsar, soit ironie et
incrédulité, soit qu'il n'osât pas manquer de parole à un homme qui
semblait lui parler au nom de la Divinité, et qui lui annonçait sa tin
prochaine, accomplit envers Daniel les promesses qu'il lui avait faites
solennellement, à lui aussi bien qu'aux devins ; il lui fit donner un
vêtement écarlate et un collier d'or, et le proclama le troisième du
royaume.
La menace n'avait pas
précédé de beaucoup
l'exécution, car, en cette même nuit, f.jrus, ayant détourné les eaux
de l'Eu-phrate, faisait entrer son armée dans la ville par le lit
desséché du fleuve. Babylone fut prise, ses habitants massacrés, et
Belsatsar lui-même égorgé au milieu de son orgie, l'an 538 av. C.
BELTÉSATSAR
(Surnom qui fut
donné à Daniel par l'officier du roi Nébucadnetsar, Dan. 1, 7.
BÉNA JA
(Fils de l'Eternel), fils de Jého-jadah,
l'un
des plus vaillants guerriers de David, et le capitaine de ses gardes, 2
Sam. 23, 20. 1 Chr. 11, 22. Célèbre par sa force et par son courage, il
avait de sa propre main tué un lion et combattu avec un bâton contre un
Egyptien armé d'une hallebarde. En un temps où la force physique jouait
un si grand rôle, il était assez ordinaire de voir ceux qui en étaient
doués, avancer promptement dans les grades et les honneurs, surtout
militaires. Bénaja obtint à la cour les plus grandes faveurs : au
moment de la ré-volte d'Adonija, il fut chargé de protéger le sacre de
Salomon contre tout mouvement populaire en faveur du rebelle, 4 Rois 1,
32. Puis, après la mort de David, le nouveau roi lui confia l'exécution
de trois sentences de mort, contre Ado-nija, contre Joab (qu'il
remplaça dans le commandement de l'armée), et contre Simbi, 1 R. 2, 25.
29, 46. —Bénaja fut un des plus fidèles serviteurs de la maison de
David, qu'il servit de ses vœux, comme de son bras et de son épée.
BEN-HADAD
(Fils du bruit ). L'Ecriture mentionne
sous
ce nom trois rois différents : 1 ° le fils de Tabrimon, que Asa, roi de
Juda, gagna et fit marcher contre Bahasa, roi d'Israël. Cette
expédition fut fatale aux dix tribus, et notamment à celle de
Nephihali, dont plusieurs villes furent surprises et pillées, 1 R. 45,
18. sq.
2”1 Rois 20, 1. Ben-Hadad, roi de Syrie,
fils
et successeur du précédent, marcha contre Samarie,accompagné de
trente-deux autres rois, et, suivi d'une nombreuse armée, il fit le
siège de cette ville. Puis il fit orgueilleusement sommer Achab de se
rendre à lui à discrétion, corps et biens. Mais Achab, appuyé sur
l'avis des anciens du pays, lui fit répondre : « Que celui qui endosse
le harnais ne se glorifie pas comme celui qui le quitte. « Le sens
était clair : Ben-Hadad comprit le défi; la bataille s'engagea, les
Syriens furent mis en déroute, et le roi lui-même s'enfuit avec toute
sa cavalerie. Ben-Hadad, cependant, ne se tint pas pour battu; il
attribua sa défaite à la pro-tection des dieux d'Israël, et comme on
avait combattu sur les montagnes, il s'imagina que c'était là peut-être
la résidence de ces dieux, et que dans la plaine ils ne seraient plus
d'aucun secours à leurs adorateurs. En conséquence, il se remit de
rechef en campagne, au bout d'une année, avec une armée formidable,
auprès de laquelle, dit l'écrivain sacré, les enfants d'Israël ne
paraissaient pas plus que « deux troupeaux de chèvres.' » Les deux
armées demeurèrent sept jours en présence dans les plaines de Jizréel,
après quoi elles en vinrent aux mains, et les Israélites tuèrent cent
mille hommes aux Syriens : le reste s'enfuit dans la ville d'Aphek,
dont la muraille s'écroula sur eux et les écrasa au nombre de
vingt-sept mille. Caché dans la ville, Ben-Hadad envoya quelques-uns
des siens auprès du vainqueur pour demander sa grâce. U l'obtint; il
fut épargné, malgré l'ordre contraire qu'Achab avait reçu de l'Eternel,
et il fit alliance avec Achab, s'enga-geant à lui rendre les places
conquises par son père, et à lui livrer quelques villes frontières.
Après une paix de trois
ans, 1 R. 22,1., la guerre
fut reprise entre le roi de Syrie et les deux rois alliés d'Israël et
de Juda, qui voulaient s'emparer de la ville de Ra-moth, que Ben-Hadad,
contrairement à la foi des traités, refusait de livrer. Ben-Hadad avait
donné l'ordre à ses capitaines de ne viser que sur Achab; et quoiqu'on
ne pût le reconnaître, à cause de son déguisement et de la lâcheté avec
laquelle il avait voulu exposer Josaphat seul aux traits de l'ennemi,
il fut mortellement blessé par une flèche tirée comme au hasard.
L'armée israélite reçut l'ordre de battre en retraite ; la campagne
était terminée.
Sous le règne de Joram on
vit de nouveau Ben-Hadad
reparaître en Israël, 2 R. 6, 8. sq. Comme tous les plans et projets du
Syrien étaient connus de Joram avant même qu'ils fussent exécutés,
Ben-Hadad fut fort irrité, pensant qu'il avait un traître auprès de
lui; mais ayant appris que c'était le prophète Elisée qui déjouait
ainsi sa lactique, il envoya des gens à Dothan pour s'emparer de lui :
mesure inutile, car l'Eternel sauva le prophète en frap-
pant d'ébiouissement les
messagers de Ben-Hadad.
Quelque temps après, le
roi de Syrie ayant
rassemblé son armée, vint de nouveau mettre le siège devant Samarie.
Comme le blocus se prolongeait, il y eut une grande famine dans la
ville, 2 R. 7, 4. Ben-Hadad espérait les soumettre par ce moyeu ; il
était près de réussir, les assiégés, à la dernière extrémité,
commençaient à se livrer au désespoir, lorsque l'Eternel les visita
d'une délivrance miraculeuse. Les troupes syriennes entendirent pendant
la nuit un bruit de chariots et de chevaux, comme le bruit d'une grande
armée (sans doute celle qu'Elisée avait fait voir à son serviteur sur
la montagne, 6,17.), et croyant que c'étaient les rois des Héthiens et
des Egyptiens, qui venaient au secours d'Israël, ils s'enfuirent
précipitamment, saisis d'épouvante, en laissant tout leur bagage et
leurs vivres dans le camp.
De retour à Damas,
Ben-Hadad tomba mal; de, et
ayant appris l'arrivée d'Elisée dans cette ville, il envoya auprès de
lui avec de riches présents Hazaël, un de ses officiers, pour lui
demander s'il pourrait se relever de cette maladie. Précédemment déjà,
d'après le conseil d'une jeune esclave israélite, il avait envoyé son
serviteur Naaman, atteint de la lèpre, auprès du roi d'Israël, en le
priant de le faire guérir par Elisée, qui n'était apparem-ment autre
chose, pour lui, qu'un habile magicien dont le roi pouvait disposer à
sa guise. — Voici la réponse que le prophète fit reporter à Ben-Hadad :
« Vas, et dis-lui : certainement tu en pourrais relever; toutefois
l'Eternel m'a montré que certainement il mourra. » En effet, bien que
sa maladie ne fût pas mortelle, Ben-Hadad fut le lendemain trouvé mort
dans son lit : Hazaël l'avait étouffé pour régner à sa place. (884 av.
C.)
Riche, puissant et fort, ce monarque
ambitieux,
trois fois se leva contre Israël, et trois fois dut s'enfuir; c'est que
le Dieu qui protégeait les tribus n'était pas seulement le Dieu des
montagnes, c'était encore le Dieu des plaines. Le petit royaume
d'Israël ne fut pas redevable de son salut à ses propres forces, mais à
la présence et aux prières du prophète Elisée. Dieu avait choisi les
choses faibles de ce monde pour rendre confuses les fortes « afin que
nulle chair ne se glorifiât devant lui. » 1 Cor. 1, 27. 29.
3° Fils de Hazaël le
meurtrier du précédent. Il
opprima les dix tribus sous Joachaz, roi d'Israël, mais fut vaincu et
chassé sous Joas, roi de Juda, 2 R. 13. Il reçut de son père, ou il
prit lui-même le nom de Ben-Hadad, qui, étant commun à un grand nombre
de rois syriens, Jér. 19,27. Am. 1,4., pouvait cacher son usurpation et
faire oublier la nouveauté de la dynastie parvenue.
BENHAJIL
Un des principaux gouverneurs du royaume
de
Juda sous le bon roi Josaphat ; il fut chargé par son maître de
parcourir le pays avec quatre autres chefs, sept lévites el deux
sacrificateurs, pour instruire le peuple et lui faire connaître le
livre de la loi de l'Eternel qu'ils portaient avec eux.
BEN-HAMMI
Un des fils de Lot., Gen. 19, 38. v.
Hammon.
BENJAMIN
Fils de Jacob et de Rachel, le plus jeune
de
la famille, né 1736 av. C. Sa naissance coûta la vie à sa mère, qui
voulut en mourant l'appeler Benoni, fils de ma douleur ; mais Jacob
l'appela Benjamin, fils de ma droite, (et aussi fils de bonheur, ou,
selon d'autres, fils de ma vieillesse), ou Jémini, ma droite. 11 est
superflu de répéter ici toute l'histoire qui se rattache au nom de
Benjamin : l'amour de son père pour cet enfant, ce fils de Rachel
expirée, le frère de Joseph exilé, les scènes de l'Egypte, la coupe
trouvée dans le sac, la dureté simulée du grand gouverneur d'Egypte,
enfin la reconnaissance des frères, sont connus de chacun, et ne
présentent aucune difficulté. Benjamin se maria fort jeune, car à peine
était-il âgé de trente-deux ans, qu'il avait déjà dix fils ; cinq
d'entre eux moururent sans postérité. Gen. 33,16. 18.46,21.
Toutefois les prédictions de Jacob, Gen.
49,
27., et celles de Moïse, Deu 33,12., touchant ce jeune homme et la
tribu dont il fut le père, sont de nature à lui ôter cette teinte de
fraîche adolescence et de virginité candide que semble respirer son
histoire. « C'est un loup qui déchirera le matin il dévorera la proie,
et le soir il partagera le butin ; il reposera entre de fortes épaules.
» Ce n'est plus là le Benjamin du vieux Jacob et du tendre Joseph ;
aussi devons-nous remarquer combien, dans sa première histoire, le rôle
de Benjamin est un rôle passif: on l'aime, on le trouve charmant; mais
qu'a-t-il fait? Rien ; ce n'est que sa position seule qui nous
intéresse, qui nous émeut; il n'a rien fait, il a seulement été; il est
né de Rachel, il est né frère de Joseph, il est né le dernier, il est
jeune : voilà sa vie, voilà ses titres. Il est aimable pour nous parce
qu'il est tant aimé, et, sans le connaître, nous lui sommes attachés
parce que nous voyons l'amour que lui portèrent ceux qui vécurent avec
lui. Mais s'il ne nous en est rien raconté qui puisse le faire
distinguer en bien, aucune tache non plus ne vient déshonorer sa
mémoire : il reste chaste et pur à côté de Ruben, sans violence à côté
de Siméon et de Lévi, et la bénédiction de l'Eternel est promise à sa
postérité. « Le bien-aimé de l'Eternel, dit Moïse, Deu 33,42., habitera
sûrement avec lui; il le couvrira tout le jour, et il se tiendra entre
ses épaules. »
Il reçut son héritage entre de puissants
voisins : il eut au nord la tribu d'Ephraïm, à l'orient celle de Ruben
dont il était séparé par le Jourdain et la mer Morte, au midi celle de
Juda, à l'occident celle de Dan. Peu étendu, mais très fertile, son
territoire subvenait amplement aux besoins d'une population fort
nombreuse. Placé au centre de la terre sainte, il fut aussi comme le
centre de. l'histoire juive, et Jérusalem lui appartenait, de même que
Jérico, Béthel, Mitspa, Micmas, Ra-mathajim etGabaon. Ehud, le second
des juges, Saûl, le premier des rois de Juda, Mardochée et l'apôtre
Paul, étaient Ben-jamites. Le caractère principal de cette portion de
la famille d'Israël fut un courage indomptable qui allait jusqu'à la
férocité; il soutint plusieurs guerres contre les Cananéens, Jug. 3,4S.
4 Sam. i., et nombre de batailles auxquelles il ne resta pas étranger,
se livrèrent dans l'étendue de son territoire. Il fut presque anéanti
sous les juges, par les Israélites indignés d'un crime odieux qui
s'était commis dans une de ses villes, et dont il avait refusé de
livrer les auteurs.—Sa destinée fut de partager avec Juda la gloire de
conserver plus fidèlement et plus longtemps la connaissance de
l'Eternel, sous la dynastie des descendants de David, v. Juda ; et
c'est une chose digne d'être remarquée, que lors du grand schisme des
dix tribus, ce fut celle de Benjamin, celle qui avait été dépouillée de
la royauté, qui resta seule fidèle à la nouvelle dynastie que Dieu
avait donnée à son peuple dans la famille de David.
BÉRACA
Nom hébreu de la vallée qui est appelée 2
Clir. 20, 26. vallée de bénédiction ; elle était située non loin de
Hen-Guédi, dans le désert de Tékoah. C'est là que se rassemblèrent,
sous le règne de Josaphat, tous les habitants de Juda, pour bénir
l'Eternel de la victoire inattendue qu'il leur avait fait remporter sur
les enfants de flammon et sur les Moabites.
BÉRÉCIA
2Chr.^8,42., v. Hazaria4°.
BÉRED
Gen. 16, 14., ville du désert en Arabie,
au
sud de.Kadès-Barné, du côté de Sur, v. 7.
BÉRÉE
Ville de Macédoine, sur le chemin qui mène
de
Thessalonique à Athènes, et non loin de la ville de Pella, où naquit
Alexandre le Grand. Ce fut à Bé-rée que saint Paul prêcha l'Evangile,
après avoir été chassé de Thessalonique par la persécution. Un assez
grand nombre de personnes y furent converties, entre autres un nommé
Sopater, qui accompagna Paul lorsque celui-ci dut retourner en Asie.
Saint Luc loue les habitants de cette ville, pour le zèle avec lequel
ils se mirent à lire les Ecritures, afin de savoir si les choses qu'on
leur annonçait étaient conformes à la Parole de Dieu, Act 17, 10.-20,4.
BERENICE
ou Berm'ce, fille aînée d'Hérode Agrippa
dit
le Grand, celle que la poésie a si habilement transfigurée. Elle fut
d'abord fiancée à Marc, fils d'Alexandre, gouverneur des Juifs à
Alexandrie; puis elle épousa Hérode, roi de C.halcis, son propre oncle.
Après la mort de celui-ci, elle se maria avec Poiémon, roi du Pont ;
mais elle ne demeura pas longtemps, avec lui : elle retourna auprès de
son frère Agrippa, avec lequel il paraît qu'elle entreteiiait des
relations criminelles. Ils étaient venus l'un et l'autre à Césarée.
pour complimenter le gouverneur Festus, lorsque celui-ci, pour leur
complaire, lit comparaître devant eux l'apôtre Paul.Act 23,”23. — Plus
lard, Bérénice fut encore la maîtresse deVespasien (Tacit. llist. 2,
81.), et celle de son tils Titus (Sueton., Tit., 7,), qui l'aurait
épousée, dit-on, si elle n'eût été reine et étrangère. deux qualités
qui rendaient impossible toute union avec un Romain.
BERGERS
Les patriarches et les premiers Hébreux
furent nomades et bergers ; Abraham, lsaac, Jacob et ses douze tils
voyagent conduisant après eux de nombreux troupeaux de chèvres, de
brebis, de bœufs, d'ânes et de chameaux, qu'ils mènent paître dans les
steppes solitaires de Canaan, de l'Egypte ou de l'Arabie. Cette vie
nomade cessa plus ou moins généralement, lorsque les Israélites se
furent emparés de la terre promise, et que la culture du sol fut
devenue leur principale richesse ; mais on continua de trouver, surtout
chez les tribus transjourdaines, bon nombre d'hommes qui conservèrent,
au milieu de leurs villes fortifiées, des habitudes plus en rapport
avec celles de leurs ancêtres; ISabal en est un exemple, 1 Sam. 25, 2.
cf. 2 Rois 3, i. Ces riches propriétaires avaient sous leurs ordres des
centaines de serviteurs qu'ils pouvaient au besoin transformer en
soldats, soit pour des haines et des vengeances personnelles, Gen. 14,
14., soit pour la garde des troupeaux et des citernes, 13, 7. 26, 20.
Bergers, nomades ou sédentaires, ils habitaient sous des tentes. Cant.
1, 7. 2 Chr. 14, 15, Es. 38, \Z. Jér. 6, 3. Ils étaient ordinairement
munis d'un bâton recourbé vers le bout, 1 Sam. 17, 40. Micli. 7,14,
d'une poche ou bis-sac, et d'un chien, pour repousser les bêtes féroces
contre lesquelles ils luttaient parfois, et souvent avec avantage, Am.
3, 12. Es. 31, 4. 1 Sam. 17, 34. Du reste, ils avaient rarement des
armes proprement dites, même des frondes. Ils se construisaient des
guérites ou de petits observatoires, au haut desquels ils mon-taient
pour découvrir les pièces de bétail égarées, ou pour prévenir de plus
loin les dangers dont ils pouvaient être menacés, Mich. i, 8 : c'est
peut-être à celte circonstance qu'ils doivent d'avoir été cités comme
lypes de la vigilance, Nah. 3,18. c. Luc 2, 8. Us ne devaient rien
négliger pour recouvrer un animal perdu, Ezéch. 34,12. Luc 18, 5; ils
portaient dans leurs bras ceux qui étaient faibles et malades, Es. 40,
11., et prenaient garde de les échauffer ou de les fatiguer par des
marches forcées, Gen. 33, 13. Leur principal vêtement était un manteau
dont ils s'enveloppaient tout le corps, Jér. 43, 12; ils se
nourrissaient de fruits sauvages, de figues, Am. 7, 14, et, au besoin,
de ca-rouges, Luc 5,16. ; ils ne recevaient pas de gages en argent,
mais ils avaient une certaine part aux produits du troupeau, aux petits
qui naissaient pendant le temps de leur service, Geii. 30, 32., et au
lait dont ils pouvaient faire leur nourriture, 1 Cor. 9,7.11 est
évident, d'après 1 Sam. 16,17. 18., que la musique était un délassement
ordinaire des bergers hébreux, comme elle l'est des gardeurs de
trou-peaux dans tous les pays. Sous les rois, la charge d'inspecteur en
chef des troupeaux était un emploi considérable, 1 Sam. 21, 7. : et
l'on peut dire, en général, que la condition de berger était fort
considérée : les fils et les filles de riches propriétaires ne
craignent pas de s'occuper eux-mêmes de ces soins; les prophètes, les
rois, et Dieu lui-même, prennent et acceptent le titre honorable de
pasteurs et bergers, cf. Ps. 23,1. Jean 10,1. Héb. 13, 20., titre qui
joue comme symbole un grand rôle dans les livres saints. Les récits des
voyageurs modernes en Perse reproduisent trait pour trait le tableau
des soins pastoraux de Es. 40, 11. et ailleurs.
Quant à la grotte des
bergers dont parlent certains
voyageurs, amateurs de reliques à tout prix, v. l'art. Bethléem.
BÉR1HA
Et Sémah, 1 Chr. 8,13., descendants de
Benjamin ; ils furent chefs de quelques familles qui habitèrent Aja-lon
; ils repoussèrent de Gath les Philistins qui y demeuraient : ces deux
faits par lesquels seuls nous connaissons cette branche de la famille
benjamite, doivent s'être passés à l'époque de la conquête
de Canaan, puisque
d'après ce passage Ajalon devait
se trouver dans la tribu de Benjamin, tandis que plus tard, après le
partage, il appartint à celle de Dan.
BÉRIL
Apoc. 24, 20. Ez. 28, 4 3., pierre
transparente, d'un vert bleuâtre ; il y en a de très foncées, et
d'autres qui sont très claires ; on en voit qui sont de la grosseur
d'une fève ; elle est d'ailleurs presque aussi dure quelquefois que le
grenat : on la trouve surtout dans les Indes orientales, et près des
mines d'or du Pérou. La Silésie en fournit également, mais d'une
qualité très inférieure. — Le béril est le huitième fondement de la
nouvelle Jérusalem; c'était la onzième pierre du pectoral du souverain
sacrificateur, Ex. 28, 20.
BÉRODAC
2 Rois 20, 12., v. Mérodac.
BÉROTHAI
2 Sam. 8, 8., ou Cun, 1 Chr. 4 8, 8.,
ville
de Syrie, près des frontières septentrionales de la Palestine, qui fut
conquise par David ; peut-être la même que l'ancienne et opulente
Béryte qui vit encore sous le nom de Bayroulh, cf. Ezéch. 47, 4 6.
BÉSOR
Ruisseau ou torrent du pays de Canaan,
coulant de l'est à l'ouest, non loin de la frontière méridionale, pour
se jeter dans la Méditerranée. C'est sur ses bords que 200 hommes de
David s'arrêtèrent, harassés de fatigue, tandis que 400 autres
poursuivirent et taillèrent en pièces les Amalécites qui avaient brûlé
Tsiklag. 4 Sam. 30, 9.
BËTAH
2Sam. 8, 8., ou Tibbath, 4 Chr. 48, 8.,
ville que David prit sur Ha-darhéser, roi de Syrie, et qui partagea le
sort de Bérothaï, cf. Sa position est complètement inconnue ;
quelques-uns la regardent comme identique avec Béten.
BÉTEN
De la tribu d'Aser, Jos. 4 9,25.
BÉTES
Sauvages, Es. 43, 22. v. Chacal, et
Animaux.
BÉTHABARA
(Maison de passage), dans la tribu de
Ruben,
sur la rive orientale du Jourdain, près de l'endroit où les Israélites
le passèrent sous la conduite de Josuè. Ce fut là que Jean, fils de
Za-charie, baptisa une multitude de Juifs, en signe de repentance, et
pour les préparer à recevoir le Messie, Jean 4, 28.
Dans ce dernier passage,
lu plupart des manuscrits
portent Béthanie, au lieu de Béthabara.
BÉTHANIE
(Maison de chant, ou maison d'affliction, ou
encore maison de la grâce du Seigneur). 4° Village considérable, au
pied du montdesOliviers, à 2 ou 3 kilom. est de Jérusalem, dans la
tribu de Benjamin. C'est là que demeuraient Lazare et ses sœurs, Jean
11,4.5. 4 4.; c'est là probablement que demeurait Jésus, lorsque les
fêtes saintes l'appelaient à Jérusalem, Mat 21, 47.; c'est enfin là
qu'il se fit voir pour la dernière fois à ses disciples, Luc 24, 50.
Jean 41, 48.
Il s'éleva aux cieux dans le voisinage de
cette
bourgade qu'il aimait, Act 4, 4-4 2.
Béthanie n'est plus maintenant qu'un
chétif
village de ruines et de décombres ; les maisons, où vivent quelques
familles arabes, en sont si misérables que nous ne voudrions pas y
loger nos bestiaux.
On montre encore les débris supposés de la
maison de Lazare, et son tombeau dans une grotte profonde.
2° Béthanie, endroit près duquel Jean
baptisait, si en effet l'on doit accepter cette leçon, Jean 4, 28., au
lieu de Béthabara cf. Cet endroit élait situé au delà du Jourdain dans
la tribu de Ruben.
BETH-AVEN
(Maison de vanité ) ; dans la tribu de
Benjamin. C'est, ou Bé-thel ainsi nommée à cause de l'idole qu'on y
adorait, Os. 4, 15. 40, 5., ou plutôt quelque localité voisine, Jos. 7,
2. C'est près de là que l'armée de Saùl, victorieuse des Philistins par
la bravoure de Jonathan, réussit à les mettre en déroute, 4 Sam. 4 4,
23.
BETH-BARA
Passage au gué du Jourdain, dontGédéon
donna
l'ordre aux Ephraïmites de s'emparer, pour arrêter dans leur fuite les
chefs de Madian et les mettre à mort, Jug. 7, 24. Beth-Bara était dans
le voisinage de Béthabara, ou Béthabara lui-même.
BETHCAR
(Maison de science), 1 Sam. 7, 11., ville
de
la tribu de Dan, non loin de Milspa : ce fut jusque-là que Samuel
poursuivit les Philistins, et près de là qu'il érigea son Eben-Hézer.
BETH-DIBLATHAJ1M
Ou Diblathajim, ville des Moabites
qui sub-
sistait encore aux jours
de saint Jérôme, ÎSomb.
33, 46. Jérém. 48, 22. ; probablement la même que Dibla, Ez. 6, 14.
BÉTHEL
(Maison de Dieu), d'abord appelé Luz :
c'est
là que Jacob s'arrêta dans son voyage vers Padan-Aram, et il nomma ce
lieu BètUel, à cause de la vision qu'il y avait eue. Trente ans après
environ, il y plaça ses tentes, et y demeura un certain temps, Gen. 12,
8. 13, 3. 28, 19. Ville cananéenne d'abord, elle fut adjugée par Josué
à la tribu de Benjamin, Jos. 18, 22. cf. 12, 9., puis conquise par les
Ephraïmites, Jug. 1, 22. Elle fut quelque temps la résidence du
tabernacle, Jug. 20, 18. 1 Sam. 10, 3. (nos versions traduisent le mot
hébreu Béthel par « la maison du Dieu fort »), et finit par être sous
Jéroboam un des deux sièges principaux de l'idolâtrie, 1 R. 12, 29.
Aussi les prophètes sont-ils remplis de menaces contre cette ville si
déchue, Am. 3,14.7, 10 .13. Jèr. 48,13; et la prophétie d'A-mos, que
Béthel serait réduite à rien, a si bien été accomplie, que maintenant
on ne peut plus en déterminer la place d'une manière positive. Elle
était située à 15 ou 20 kilom. nord-ouest de Jérusalem, non loin de la
ville de Haï.
BÉTHESDA
(Maison de miséricorde), bain public,
situé
dans la partie orientale de Jérusalem, au nord du temple, près de la
vallée de Josaphat ; les malades y venaient, d'après le texte de
l'Evangile, chercher un remède à leurs souffrances dans les eaux qu'un
ange troublait à certaines heures, Jean o, 2. On montre encore en cet
endroit une espèce de carré long dont la terre éboulée et les arbustes
cachent la profondeur ; les parois portent par places des plaques
d'enduit qui indiquent sa destination, mais il ne s'y trouve plus
d'eau.— On a contesté l'authenticité du passage, Jean S, 2-4., en
partie sans doute pour échapper aux difficultés qu'offre son
explication. Il paraît que saint Jean cite sans la juger l'opinion
populaire que la source d'eau minérale de Béthesda guérissait presque
toutes les maladies. Cette source était intermittente, ou entrait en
ébullition à de certains moments déterminés. Quant à l'intervention
d'un ange, d'abord il n'est pas dit que cet ange fût visible ; puis,
l'idée populaire qui le faisait intervenir, reposait, quoique confuse,
sur la connaissance certaine que la Parole de Dieu nous donne, que le
Seigneur appelle les anges à l'administration des choses d'ici-bas.
Héb. 1, 7. 14.
BETH-GAMUL
(Maison du chameau), ville de la tribu de
Ruben, qui plus tard fut prise par les Moabites, et ravagée par les
Caldèens, Jér. 48, 23.
BETH-HARAM
Jos. 13,27., et
Beth-Haran, ÎSomb. 32, 36.,
ville
forte des Ru-bénites, au nord de la mer Morte ; elle fut appelée plus
tard Livias, en l'honneur de l'épouse d'Auguste.
BETH-HOGLA
Ville de Benjamin, sur les frontières de
Juda, à moitié chemin environ du Jourdain à Jèrico., Jos. 18, 21.
BETH-HORON
(Maison de colère ), ville delà tribu
d'Ephraïm, qui se divisait en deux portions, la basse ville, Jos. 16,
3. 18,13., sise dans la vallée, et la ville haute située sur une
colline assez élevée, 16, S. cf. 10, 11. Elle appartenait aux lévites,
Jos. 21, 22. D'après 1 Chr. 7, 24., les deux portions de cette ville
auraient été construites par une fille d'Ephraïm, Sééra.
BETH-JËSIMOTH
Ville rubènite, à 1î> kilom. environ
du Jourdain, du côté de la mer Morte, Nomb. 33, 49. Jos. 12, 3.13, 20.
Les Moabites s'en emparèrent; elle fut plus tard détruite par les
Caldèens, Ezéch. 2o, 9.
BETH-KÉREM
(Maison de vignes), située sur une
montagne
entre Jérusalem et Tèkoah : elle paraît avoir été renommée pour son
vignoble, Néh. 3,14. Jé-rémie 6,1.
BETH-LÉBAOTB
Jos. 19, 6., appelée aussi simplement Lébaoth,
15, 32., ville de Siméon, situation inconnue. Quelques-uns (Reland)
comparent ce nom avec le Bethleptéphène de Josèphe et de Pline, au sud
de, Jérusalem, vers l'idu-mèe ; mais c'est fort incertain, et la
ressemblance des deux noms très insuffisante pour établir une analogie.
BETHLÉEM
(Maison de pain). 1° Ville de la tribu de
Juda, située sur le penchant d'un coteau, à environ 10 kilom. sud de
Jérusalem; on l'appelait aussi Ephrata, Mich. 3. %., ou Ephrath, la
fructueuse, et ses habitants Ephratiens. Cette ville
n'a été considérable ni en étendue, ni en richesses, mais il est
ce-pendant peu de contrées dans la terre sainte qui soient aussi
pleines de souvenirs que celle de Bethléem. Rachel y mourut en donnant
le jour à Benjamin, et elle y fut ensevelie, Gen. 33, 16. <I9.
Un lévite de Bethléem devint le premier sacrificateur des Danites qui
venaient de s'établir dans la vallée des sources du Jourdain, Jug. 17,
18,. Ce fut une femme de Bethléem qui fut la cause de cette guerre
sanglante dans laquelle la tribu de Benja-mi fut presque anéantie (id.
19); Naho-mi était de Bethléem, elle y revint avec Ruth la Moabite.
Bethléem eut enfin la gloire de voir naître Ibtsan, Elimélech, Booz,
David, et par-dessus tout Jésus, le Messie promis. Gen. 48, 7. Ruth 1,
2. Ps. 132, 6. Midi, o, 2. Jug. 42,8. Matthieu 2, I.
Sur le même terrain
existe encore aujourd'hui une
petite ville à laquelle on a conservé le nom de Bethléem, mais qui est
devenue le théâtre de bien des superstitions. Au fond d'une vallée
assez triste, mais dont le sol est excellent, s'élève un monticule sur
lequel se trouve la bourgade ; elle est composée d'environ deux cents
maisons, la plupart taillées dans le roc, habitées par des chrétiens et
des musulmans qui vivent en ijonne har-monie et qui jouissent d'une
certaine in' dépendance. Non loin de la ville se voit la fameuse église
de la Nativité, et le couvent des Franciscains qui la touche. Une
chapelle souterraine de cette église passe pour avoir été l'étable où
notre Sauveur est né ; du moins on la montre pour telle sous le nom de
chapelle de la Crèche, et madame de Lamartine, dans une note fournie au
journal du poète, après avoir parlé du « long labyrinthe de corridors «
souterrains qu'il faut parcourir pour « arriver à la grotte sacrée
»> ajoute : « En « passant sous ces voûtes et ces enfon-«
céments dans le roc, l'on comprend « sans peine qu'ils ont dû servir
d'éta-« blés aux troupeaux que les bergers gar-« daient dans la plaine.
» Heureux ceux qui peuvent s'abandonner à l'illusion; mais une étable
dans le roc vif, sous terre, ne peut guère obtenir de créance parmi
nous,
d'autant moins que ces sortes de reliques vivantes ont été tellement
multipliées au profit du parti catholique romain, qu'on ne sait plus ce
qu'il faut croire et rejeter. On peut voir, à ce sujet, le Traité des
reliques de Calvin, un des chefs-d'œuvre littéraires du seizième
siècle, après lequel il ne reste plus rien à dire.— Quoi qu'il en soit
de cette grotte, trente-deux lampes y brûlent jour et nuit; des
tableaux, un orgue, et deux autels la décorent. Cette grotte naturelle
a été revêtue de marbre afin d'en soustraire les parois à l'indiscrète
piété des pèlerins qui les déchiraient pour en emporter des fragments.
Une autre chapelle
souterraine est appelée
l'Oratoire de saint Jérôme : c'est là qu'on prétend qu'il a travaillé à
sa traduction de la Bible, et l'on y montre son tombeau.
Outre le monastère des
Franciscains, il y a à
Bethléem un couvent arménien et un couvent grec.
Au nord-ouest de Bethléem
est un tombeau qu'on
assure être celui de Ra-chel; et du côté de l'est, on montre une plaine
peu considérable, mais agréable et fertile, où les bergers, dit-on,
paissaient leurs troupeaux lorsque la naissance du Rédempteur leur fut
annoncée par les anges. Près de là se trouve la Grotte des Bergers,
dans laquelle ils passaient la nuit, puis les ruines d'une église bâtie
en mémoire de cet événement, par Hélène, femme du grand Constantin.
Au midi sont trois
piscines ou réservoirs, qu'on
pense être ceux dont parle Salomon Eccl. 2, 6. Creusées dans le roc
vif, et suivant la pente de la montagne. ces citernes ont encore les
parois aussi nettes et les arêtes aussi vives que si elles venaient
d'être terminées : de grandeur inégale, elles varient entre 400 et 600
pieds (140-215 mètres) pour la longueur, sur une largeur de 70 à 100
mètres, et une profondeur de 30. « Ces « beaux bassins, remplis d'une
eau dia-« phane, sur le sommet d'une montagne <¦¦ aride,
étonnent et inspirent une haute « idée de la puissance qui a conçu et «
exécuté un si vaste, projet ; aussi sont-ils attribués à Salomon. »
Lamartine.
2° Mlle de la tribu de
Zabulon ; inconnue. Jos. 19,
18.
BETH-MÉHON
V. Bahal-Méhon.
BETPHAGÉ
Petit village appartenant aux
sacrificateurs,
tout près de Bé-thanie, sur la route qui conduit à Jérusalem. 11 devait
son nom (lieu des ligues mal mûres), à sa position entre deux montagnes
qui le privaient des rayons du soleil, et qui empêchaient ainsi les
figues d'y mûrir. C'est là que Jésus, le, roi débonnaire, fit chercher
l'âne sur lequel il voulait faire son entrée dans dans la ville,
Mat”21, 1. Luc, 19, 29.
BETH-RÉHOB
2Sam. 10, 6., v. Aram et Réhob.
BETHSMDÀ
1° Village ou ville à l'est du Jourdain,
au
nord-est de la mer de Galilée, sur une petite hauteur qui domine une
plaine fertile et couverte d'a-loès. Elle appartenait à la tribu de
Ma-nassé. Jésus s'y retira plusieurs fois pour trouver du repos et de
la solitude. Un jour, en débarquant, il vit la foule déj'i réunie pour
l'attendre, et il y rassasia 5,000 hommes, Mat 14,13. Marc 6, 31. Luc
9. 10. 17. Jean 6, I. Philippe le té-trarque transforma ce bourg en
ville et lui donna le nom de Juliade, en l'honneur de Julia, tille de
l'empereur Auguste.
2° Autre endroit du même nom, au bord de
la mer
de Galilée, Mat 11,21-24. Luc 10, 13. Jean, I, 44. Ce fut la patrie des
apôtres Philippe, André et Pierre, qui étaient pêcheurs. Bethsaïda
signifie maison de la chasse, ou de la pêche, et ce nom pouvait
naturellement s'appliquer et se donner à plusieurs localités sur les
bords d'un lac poissonneux; il rappelle la Poissine du lac de
ISeuchàtel, et le Fischhausen de Saint-Gali. La position de, Bethsaïda
n'est pas bien connue ; on a trouvé, mais à une assez grande distance
du lac, quoique encore dans la plaine basse, un village nommé Baitsida,
qui pourrait bien être le même.
BETH-SÉAN
Jos. 17, 11. Jug. 1, 27., ou Bethsan, 1
Sam.
31, 10., ville de Ma- j nasse, à l'ouest du Jourdain.
BETH-SÉMÈS (maison du soleil). 1° ». Bahalath.
2° Ville de la tribu de
Juda donnée aux Lévites,
Jos. 21, 16. Elle était environ à 50 kilom. sud-ouest de Jérusalem,
près du pays des Philistins, et non loin de la tribu de Dan, 15, 10. i
Sam. 6, 12. L'arche sainte y fut déposée par les Philistins, qui s'en
étaient emparés comme d'un talisman, et qui s'en débarrassèrent comme
d'un liéau ; les Bethsémites, à leur tour, frappés d'une grande plaie
pour avoir voulu regarder dans l'arche, la conduisirent à
Kiriath-Jèhaiiiu.
3° Ville de Nephthali,
Jos. 19, 38. Elle continua
encore quelque temps d'être habitée par les Cananéens, Jug. 1, 33.
4° Ville d'issacar, Jos.
19, 22.
5° Peut-être Hèliopolis en Egypte, Jèr.
43, 13.
v. On 2”.
BETH-SUR
(Maison du rocher), 2 Chr. 11, 7., ville
de la
partie méridionale de Juda, près d'IIébron. C'est près de là, sur le
plateau, qu'une tradition fort ancienne place le lieu où Philippe
baptisa l'eunuque de la reine Candace, Act 8. 26. sq.
BÉTHLEL
Ou Béthul (filiation de Dieu), Jos. 19,
4.1
Chr. 4, 30., ville de la tribu de Siméon, peut-être la Bèthulie de
Judith, si tant est que cette ville ait jamais existé.
2° Béthuel, fils de Nacor et de l'ilca,
cousin,
par conséquent, d'Abraham, dont le père, Taré, était frère de Nacor ;
il fut père de Laban et de Rébecca. Lorsque Elihéser fut venu, de la
part d'Abraham, demander Rébecca pour Isaac, il n'hésita pas à la
laisser partir, et son exemple nous montre que si Abraham fut choisi de
Dieu, lui et sa descendance, pour être le dépositaire de ses oracles,
cependant la foi en Jéhovah n'était pas entièrement perdue, quoique
altérée, dans les branches latérales.
BETSALÉEL
(Sous l'ombre de Dieu), fils d'L'ri, de la
tribu de Juda, et Aholiah (tabernacle du père), fils d'Ahisamae,
danite, furent suscités de Dieu et chargés de veiller à la construction
du tabernacle ; c'était dans le désert, et Dieu avait commandé un
travail magnifique, dont la confection eût exigé, en des temps
ordinaires, toutes les ressources d'une ville grande et riche ; mais
quand Dieu com-
mande, il donne aussi les moyens
d'exécuter. Il
remplit d'intelligence Betsaléel et Aholiab, pour inventer toutes
sortes d'ouvrages de dessins, de broderie et de sculpture, et les
matériaux ne manquèrent pas. Il est évident, d'après Ex. 31, 3., que,
dans cette circonstance, Dieu travailla lui-même avec ses
chefs-ouvriers, en leur donnant de son esprit une mesure plus forte
d'intelligence et d'habileté ; mais l'on sait aussi qu'à cette époque
déjà, l'Egypte avait atteint un haut degré de perfection dans un grand
nombre d'arts mécaniques et industriels, et l'on peut supposer que ces
deux hommes, venant d'Egypte, en avaient peut-être aussi rapporté
quelques connaissances effectives, quoique, du reste, les Israélites
n'y fussent guère initiés à d'autres mystères qu'à ceux de broyer la
paille et le mortier pour en faire des briques, v. encore Ex. 38, 30.
36, 1. 37, 1. 38, 22. 1 Chr. 2, 20.2 Chr. 1, S.
BETSER, v. Botsra
BEURRE
On voit clairement par Prov. 30, 33., que
chez les Juifs le beurre était ce qu'il est chez nous, et non pas
seulement de la crème, comme c'était ordinairement le cas en Orient.
Les Grecs d'alors étaient encore bien éloignés de connaître la
fabrication de cet utile aliment; jusqu'à l'arrivée des Hollandais aux
Indes orientales. le beurre y était pareillement inconnu; mais dans le
pays de Canaan, le miel et le beurre étaient des mets fort communs, Es.
7, 15. 22. Chez les Arabes, on les envisage comme des raretés, propres
seulement à la table des princes, et dont assurément les enfants ne
goûtent guère. Laver ses pas dans le beurre, Job, 29, 6., c'est jouir
d'une grande prospérité. Les paroles d'un flatteur, dit le Psalmiste,
55, 22., sont plus douces que le beurre, v. Bœuf.
BÉZEK
(Eclair), ville de la tribu de Juda, sur
le
penchant oriental d'une montagne, à 3 kilom. de Bethsur. On suppose
qu'Adoni-Bézek, qui fut pris et mutilé par les enfants de Juda, Jug. 1,
4-7., était roi de Bézek. C'est là que Sattl, voulant marcher contre
Jabès de Galaad, fit la revue de son armée, qu'il trouva composée de
330,000 hommes, 1 Sam. 11, 8.
BIBLE
C'est le nom qu'on donne au livre des
livres,
au livre par excellence, au volume sacré qui renferme l'unique règle de
notre foi, de nos mœurs, et de notre conduite. Les juifs l'appellent le
Mikra ou la Leçon. Les chrétiens la désignent par les noms suivants, à
l'exemple des saints auteurs : 1° L'Ecriture, 2 Tim. 3, 16. Act 8, 32.
2 Pier. 1, 20. ou Les Ecritures, Mat 22,29. Act 18, 24.; 2”Les Saintes
Ecritures, Rom. 1, 2., ou les Saintes Lettres, 2 Tim. 3.15.; 3”La Loi,
pour tout l'Ancien Testament, Jean 10, 34., 12, 34., I Cor. 14, 21.; 4°
L'Ancien Testament, 2 Cor. 3, 14.
La Bible a toujours été
divisée en plusieurs
livres, mais la division par chapitres et versets est dorigine assez
récente. Il paraît, d'après Clément d'Alexandrie, Athanase, et quelques
autres Pères, que dans les premiers temps du christianisme, les saintes
Ecritures étaient divisées en courts paragraphes, dits parasch's et
haphtar's pour l'Ancien Testament, sti-ques et péricopes pour le
Nouveau (voir Steiger. Introd. au Nouveau Testament, p. 73 et suiv.);
la division actuelle en chapitres est attribuée par les uns à Àr-lott,
moine toscan, par d'autres, avec plus de probabilité, au cardinal Hugo
de Sainte Chair, qui vivait au treizième siècle; par d'autres enlin à
Etienne Longton,archevêque de Cantorbéry, vers l'an 1250. Quant à la
division par versets, elle ne fut peut-être fixée telle qu'elle est
maintenant que vers l'an 1450 pour l'Ancien Testament, et vers l'an
1551 pour le Nouveau. C'est en 1450 que parut la Concordance hébraïque
du Juif Mardochée Nathan ; et, en 1551, ce fut l'imprimeur genevois
Robert Etienne qui divisa le Nouveau Testament en 7956 versets; il
modifia aussi la division de l'Ancien Testament, qui compta 23,205
versets.
La Bible entière se compose de l'Ancien et
du
Nouveau Testament ; tous les livres du premier furent écrits avant
l'incarnation de notre Sauveur, ceux du second le furent tous après sa
résurrection. Ceux de l'Ancien Testament sont écrits en hébreu, sauf
quelques chapitres d'Es-dras et de Daniel, et un verset de Jerèmie, qui
sont écrits en caldéen ; ceux du Nouveau Testament sont en grec. Il est
à remarquer d'ailleurs
qu'ils lurent tous écrits, les uns comme les autres, dans la langue au
moyen de laquelle ils pouvaient le mieux être compris par l'Eglise
d'alors; ce qui montre aussi qu'à mesure que la Bible parvient à de
nouveaux peuples, il faut, par des traductions, mettre ce peuple en
état de la lire et de la comprendre; il faut qu'il y ait effectivement
partout des traductions vulgates, c'est-à-dire pour le vulgaire, pour
le peuple; c'est ce que l'Eglise romaine a très bien compris dans le
temps où on parlait latin.
Vers le temps de notre
Seigneur, les Juifs
partageaient leur Bible en vingt-deux livres, selon le nombre des
lettres de de l'alphabeth hébreu. C'étaient :
Les cinq livres de Moïse,
dits la Loi.
Treize livres des
Prophètes, savoir : 1° Josuè; 2°
Les Juges et Ruth; 3° Les deux livres de Samuel ; 4° Les Rois et les
Chroniques ; '6° Esaïe ; 6° Jérémie et les Lamentations; 7° Ezéchiel;
8° Daniel; 9° Les douze Petits Prophètes; 10° Job; 11° Esdras; 12°
Néhémie; 13° Ester.
Enfin quatre livres, dits
hagiographes ou écrits
saints : les Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste, et le Cantique des
Cantiques. Ce dernier recueil portait encore le nom général de Psaumes.
Ainsi, qui disait : « La loi, les prophètes et les psaumes » disait la
Bible tout entière, Luc 24, 44.
Les Juifs modernes comptent vingt-quatre
livres, auxquels ilsassignent une autorité inégale. Avant tous marchent
les cinq livres de Moïse ; puis viennent les livres de Josué, des
Juges, de Samuel, des Rois, d'Esaïe, de Jérémie, d'Ezé-chiel et des
douze petits prophètes ; ils sont inspirés aussi, mais d'une
inspiration et d'une autorité inférieure à celle des premiers. Quant
aux autres, c'est à peine s'ils daignent admettre quelque intervention
surhumaine dans leur composition ; Daniel est en complète défaveur
auprès d'eux : on conçoit que la clarté des soixante et dix semaines ne
soit pas de nature à les prédisposer à le reconnaître pour authentique.
La manière dont les chrétiens ont divisé
les
livres de l'Ancien Testament est bien plus rationnelle. En tête se
trouvent les livres historiques, plus faciles à comprendre, et dont il
est nécessaire de connaître et d'avoir compris le contenu, pour
l'intelligence des doctrines et des prophéties ; puis les livres
sententieux, de doctrine, ou d'instruction ; enfin les Prophètes. Si
l'on voulait les ranger dans l'ordre des temps, le livre de Job
occuperait peut-être la première place ; puis la Genèse, l'Exode, le
Lévitique, les Nombres, etc., jusqu'à 2 Samuel; puis les Psaumes, les
Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique de Salomon, Jonas, Amos, Osée,
Joël, Nahum, Esaïe, Michée, So-phonie, Habacuc, Jérémie, Lamentations,
Abdias, Ezéchiel, 1 et 2 Rois, Daniel, Aggée, Zacharie, Esdras, 1 et 2
Chroniques, Ester, Néhémie et Malachie. Nous aurons du reste à revenir
sur toutes ces questions. à mesure que nous traiterons de chaque livre
en détail. « Les livres du Nouveau Testament, comme ceux de l'Ancien,
se divisent en historiques, dogmatiques et prophétiques ; ils disent la
fondation de l'Eglise, la foi de l'Eglise, et les destinées de l'Eglise
; l'amour de Christ, la pensée de Christ et les jugements de Christ.
Les quatre Evangiles et les Actes racontent l'histoire du salut et la
fondation de l'Eglise ; les Epî-tres, au'nombre de vingt-et-un,
appar-tiennent à la seconde classe ; l'Apocalypse est le seul livre de
la troisième, le seul essentiellement et entièrement prophétique. Quant
à leur classement chronologique, il règne à cet égard une incertitude
complète, et il n'y a pas deux auteurs d'accord sur ce pas.
Voici, en effet, l'ordre dans lequel les
classe
Bickersteth ( Considérations sur l'Ecriture sainte) : An 38, Ev. saint
Matthieu; 52, I et 2 Thessal.. Galat. ; 56, 1 Corinth. ; 57, 2 Cor. ;
58. Romains ; 61, Ephésiens, saint Jacques; 62, Philippiens,
Colossiens, Philémon; 63, saint Luc, Hébreux, Actes; 64, 1 Timothée,
Tite, 1 Pierre; 65, saint Marc, 2 Timothée; 66, 2 Pierre ; 70, saint
Jude ; 90, 1, 2 et 3.1ean; 95, Apocalypse; 97, Ev. Saint Jean.
Voici maintenant Horne ( Introd. to the
Studyof
the Bible) : An 37 ou 38 (ou 61), Matthieu; 52, 1 et 2 Thessal. et
Galates; 56, 1 Corinthiens; 57, Romains; 58, 2 Corinthiens; entre 60 et
63, saint Marc; 61, Ephésiens, et saint Jacques; 62. Philippiens,
Colossiens, Philémon ; 63, Hébreux, saint Luc, Actes; 64, 1 Timothée,
Tite, 1 Pierre; 65, 2 Timothée, 2 Pierre, Jude : 68 ou 69, 1, 2 et 3
Jean ; 97. Apocalypse ; 98, saint Jean.
D'après Archibald
Alexander, il faudrait les
classer de la manière suivante, les livres historiques n'étant pas
comptés : I et 2 Thess., Galat., I Coi'., I Tim., Jacq., Rom., 2 Cor.,
1 et2Pier., Ephôs., Col., Philémon, Philipp., Hébr., Tite, 2 Tim.,
Jude, 1, 2, 3 Jean, Apocal.
D'après Olshausen, pour
quelques opî-tres seulement
: I et 2 Thess., Galat., 4 et 2 Cor., Rom., Eph., Coloss.. Philémon,
Philipp.
D'après A. Bost enfin : I
Pier., 1 et 2 Thess.,
Gai., 1 et 2 Cor., Rom., Jacq., Philém., Philipp., Eph., Coloss.,
Hébr., 1 Tim.,Tite, 2 Pier.,2Tim., Jude, 1,2, 3 Jean, Apoc.
Il n'y a pas besoin d'un
plus grand nombre
d'exemples pour prouver que la solution exacte de cette question de
chronologie est impossible. Depuis Mar-cion, qui met l'épître aux
Galates en tète, jusqu'à Schrader qui la met en queue de toutes celles
qui ont été écrites par saint Paul, il y a ample marge pour les
variantes, et elles n'ont pas manqué.
Plusieurs livres mentionnés dans l'Ancien
Testament sont perdus. Ce sont : rie livre desguerres de l'Eternel,
N'omb. 21, 14 ; 2° le livre de Jahzer, ou du droi-turier, Jos. 10, 13.
2 Sam. 1, 18.; 3”le droit du royaume, 1 Sam. 10, 25.. ouvrage de Samuel
sur la Constitution hébraïque ; 4”le livre des faits de Salomon. I Rois
II, il.; 5”un livre des Chroniques des rois de Juda et d'Israël, I Rois
M, 19. 29. 15, 7. ; 6° les divers livres scientifiques et poétiques de
Salomon, I Rois 4, 31-33. ; 7”les Chroniques du roi David, I Chr. 27,
24.; 8° Vie de David, écrite par Samuel, Gad et Nathan, I Chr. 29, 29.;
9° Vie de Salomon, par Nathan, Ahija et .leddo, 2 Chr. 9, 29.; 10° Vie
de Roboam, parSémahiaet Hiddo,2Chr. 12, 15.; 11 ° Vie d'Abija, par
Hiddo, ib. 13, 22.; 12° Vie de Hozias, par Esaïe, 2 Chr. 26, 22; 13”Vie
d'Ezéchias, par Esaïe, 2 Chr. 32, 32.; 14”une Vie de Manassé. par Hosaï
(ou par quelques prophètes), 2 Chr. 33, 18.; 15° des Lamentations, ou
chants funèbres, sur Josias, 2 Chr. 35,25; 16° les Paroles anciennes, 1
Chr. 4, 22. Est-ce un livre ou la tradition ? — Ajoutons qu'au temps de
Salomon l'habitude d'écrire était déjà si répandue, que le Sage a pu
dire « qu il n'y avait pas de fin à faire beaucoup de livres. » Eccl.
12, 14.
11 ne paraît du reste pas
que ces livres, quelle
que soit l'autorité personnelle de leurs auteurs, aient jamais été
regardés comme inspirés et jouissant de l'autorité divine ; cependant
ils sont cités par les écrivains sacrés comme utiles à consulter et
dignes de confiance.
Quant au Nouveau
Testament, si dans les premiers
siècles du christianisme divers hérétiques tentèrent d'introduire de
faux Evangiles, de faux Actes et de fausses Epîtres, la fraude fut
bientôt découverte et jugée par l'Eglise, v. Apocryphes.
11 paraît qu'avant le
règne de Josias les saints
livres s'étaient presque entièrement perdus; ce qui explique à la fuis
la joie et la surprise pleine de crainte qu'éprouvèrent ce pieux
monarque et ses courtisans lorsque Hilkija le sacrificateur eut trouvé
dans la maison de l'Eternel le livre de la Loi (quelques-unspensent
l'autographe de Moïse), comme enseveli sous la poussière ou sous les
ornements du temple, 2 Rois 22, 8. Jusqu'à cette époque, les livres
saints avaient été déposés successivement devant l'Eternel, près de
l'arche de l'alliance, Dent. 17, 18. 31, 9.
26. Jos. 24, 20.1 Sam. 10,2'i., usage que
l'on
retrouve chez presque tous les anciens peuples de l'Orient, et
notamment en Egypte et à Babylone. Dès lors ils continuèrent d'être lus
et conservés; mais au temps de la captivité des Juifs, de leur retour
et de la construction du second temple, des circonstances nouvelles
rendirent nécessaire un nouveau mode de conservation pour les livres
saints. C'est à Esdras que les Juifs attribuent l'honneur d'avoir, sous
la direction de l'Esprit d'en haut, recueilli et rédigé les livres du
canon actuel, ou les trois parties du code sacré, en retranchant les
écrits inauthentiques, en comparant les manuscrits les uns avec les
autres, en corrigeant les inexactitudes qui, avec le temps, avaient pu
se glisser dans l'une ou l'autre des copies. Il fut secondé dans ce
travail par une réunion d'hommes savants et pieux, Josué, Zorobabel,
Aggée, Zacha-rie, Malachie, Kéhémie, Simon le juste, etc., qui, au
nombre de cent-vingt, formèrent le grand collège ou la grande
synagogue. De là vient le profond respect et la vénération que les
Juifs ont pour Esdras; ilsaiment à le comparer avec Moïse : « Moïse,
disent-ils, a donné la loi, mais Esdras l'a restaurée. » (i\
Hsevernick, Hist. du canon de l'Ancien Testament, Mél. de Théol. réf.,
2”cahier, 1834).
Quant à la collection des livres du
Nouveau
Testament, il est bien naturel de supposer que les Eglises primitives,
liées entre elles par les liens d'une même foi et d'un même amour, se
soient communiqué les unes aux autres les ouvrages, lettres ou autres
écrits, qu'elles possédaient et qu'elles avaient reçus des apôtres et
des évangélistes. Rien de plus naturel encore que la supposition qu'on
copiait souvent dans lesEglises chrétiennes des ouvrages d'une telle
importance. De cette manière, les exemplaires se répandirent
promptement, et les collections se multiplièrent. Il s'en fit un grand
nombre, mais elles conservèrent un caractère privé, inofficiel, jusqu'à
ce qu'enfin, lors du concile de Nicée, la collection que nous possédons
actuellement reçut le caractère d'autorité et d'authenticité nécessaire
pour la constituer en canon inspiré. Il n'est pas nécessaire de
supposer qu'il y ait eu sur ce sujet des délibérations régulières, en
forme, ni un arrêté exprès, et l'on comprend que la réunion des
évê-ques et des théologiens les plus distingués de tous les pays de
l'empire pouvait par elle-même conduire à ce résultat (v. pour plus de
détails l'ouvrage de Steiger cité plus haut).
C'est ici que s'arrête
notre tâche; elle a été
ingrate et sèche. 11 en resterait une plus belle, mais qui n'appartient
plus au plan de notre Dictionnaire : ce serait de dire les beautés
innombrables que renferme ce livre dont nous n'avons touché que la
forme matérielle. C'est avec regret que nous devons abandonner à
d'autres ce beau travail: à d'autres, le soin d'en montrer la divinité;
à d'autres, démontrer la richesse de l'ensemble et la richesse des
détails; à d'autres, de faire ressortir cette erpreinte céleste et ce
parfum d'antique sainteté; à d'autres, d'en faire voir la majesté
pleine d'onction, la douceur sérieuse, la tendre sévérité,
l'inépuisable profondeur et l'éblouissante clarté. Disons seulement que
ce livre, riche de faits et de poésie, sublime de morale, le seul exact
et vrai dans ses prophéties, présente le phénomène remarquable d'un
recueil dont les fragments, composés à plus de mille ans d'intervalle,
ne laissent en aucune manière apercevoir la différence des dates, et
consacrent par-out une seule et même doctrine: l'harmonie la plus
parfaite se rencontre depuis la Genèse jusqu'à Malachie, dans les
dogmes, dans l'élévation et dans la direction d'esprit de ces écrivains
: c'est que le vrai beau, le vrai bon, le vrai grand, est le même
toujours comme chez tous les peuples, car il ne peut venir directement
que de Dieu.
Aussi la Bible a-t-elle eu toujours ses
admirateurs en dehors même du peuple des croyants, mais des admirateurs
de divers genres. Tous ont compris au moins une des faces du livre
sacré, et l'ont mise en saillie, au détriment peut-être de ce qui fait
l'essence même de la Révélation. La morale en a paru sublime à
Jean-Jacques, et la poésie à Chateaubriand; l'un et l'autre de ces deux
grands écrivains ont cru rendre hommage à la vérité divine, mais leur
intelligence ne l'avait pas comprise, l'un admirait les résultats,
l'autre la forme extérieure ; ils ont loué le christianisme et la
révélation, en partant du pas de vue de l'homme, du bon humain, du beau
humain, et c'est en le comparant avec ces notions terrestres, avec les
maximes, avec l'esthétique humaine, qu'ils ont pu le trouver divin,
mais d'une divinité relative, et non pas absolue Ce volume de la loi
sainte n'a pas eu force de loi pour eux, leur théologie et leur morale
sont connues.
On ne doit pas s'étonner, toutefois, de
voir
les hommages rendus à ce livre par ceux-là même qui lui refusent
obéissance; il est fait pour captiver, pour enchaîner les plus grands
génies. Universel, à la portée de chacun, simple parce qu'il est élevé,
ce volume peut intéresser tout fils et toute fille d'Adam, parce qu'il
embrasse les intérêts de l'humanité toute entière, dans ses rapports
avec un avenir voilé à tous, éternel pour tous, et dont il est la
préparation. Est-il besoin de dire que c'est le livre que la tendre
enfance comprend et dévore avec le plus d'avidité? Joseph, Moïse,
Samuel, Samson, David, Daniel, le petit Jésus, n'est-ce pas là une
littérature pour l'enfance ; et depuis Pascal jusqu'à Lamartine, ne
vous ont-ils pas tous raconté les impressions profondes qu'ils
conservaient dans l'âge mûr, de ces lectures faites sur les genoux de
leur mère? N'est-ce pas encore le livre des femmes, et l'histoire ne
montre-t-elle pas à tous les moments de réveil religieux, les femmes
émues à la vue de ces pages tendres et solennelles ? C'est que la Bible
leur dit l'origine de leurs douleurs, elle leur montre Eve, et Rachel,
et Ruth, et la mère de Moïse, et les femmes pieuses qui assistaient
notre Sauveur de leurs biens, et Dorcaslamère des pauvres.C'est aussi
le livre des serviteurs et des esclaves, un livre qui, en leur
enjoignant l'o-béissance la plus rigoureuse, adoucit leur sort de bien
des manières, et parle au cœur de leurs maîtres pour les disposer à la
bienveillance et au support. Combien l'Ancien Testament n'a-t-il pas
pris soin d'allégerla pénible condition des esclaves, en leur offrant
des garanties contre la violence et la brutalité de leurs maîtres qui
ne pouvaient plus s'en regarder comme les propriétaires! C'est le livre
des rois, comme celui des peuples, celui des grands et des petits,
celui des riches et des pauvres ; à chacun il balance avec tant
d'équilibre les droits et les devoirs, que l'on ne peut rien imaginer
de plus parfait, de plus exact, de plus rationnel, de plus saint.
Mais par-dessus tous ses
autres titres, la Bible
est le livre des âmes, un livre intime, intérieur, qui raconte
l'histoire du cœur, lui parle de malheur et de salut, dépeint les
luttes du péché, les combats, les tentations, les chutes, les maladies
morales, et les remèdes du ciel. C'est d'une autre vie qu'elle parle;
elle donne à l'âme une individualité sensible, capable d'éprouver des
besoins ; l'âme est un individu comme le corps, il faut soigner la
première, et soigner le second ; mais pour le corps les moyens sont
connus, pour l'âme ils doivent être révélés ; l'âme tend aux choses qui
sont invisibles, à celles qui sont éternelles, à celles qui sont
spirituelles. C'est vers un avenir de l'âme que la Bible nous mène,
elle nous le montre, elle nous le fait connaître, elle répond ainsi aux
soupirs secrets et mystérieux, aux désirs qui ne se prononcent pas;
elle comble les vides, elle donne des forces, de la joie, de la santé,
de la vie ; elle apprend un salut inimaginable que la pensée de Dieu,
pleine d'amour et de sagesse, a seule pu concevoir dès l'Eternité, 1
Cor. 2, 19.
Les plus grands génies se sont tous
humiliés
devant la croix et devant la Bible ; Pascal et Descartes, en France,
Newton en Angleterre, Leibnitz en Allemagne, et si tous n'ont pas cru
de cœur, tous ont vénéré ce document merveilleux, jusqu'à ces deux
grands écrivains dont nous parlions tout à l'heure, le philosophe de
Genève et le poëte de Saint-Malo. Sans doute l'on trouvera des noms qui
se sont raidis contre le livre saint, mais s'ils l'ont rejeté, c'est
qu'ils affectaient de rejeter toute divinité ; on a déjà nommé Voltaire
et les siens ; mais la fin de cet homme reste comme un épouvantail pour
ceux qui seraient tentés de vivre de la même vie, de suivre le même
chemin, de se repaître de la même incrédulité.
Ce n'est plus le temps de défendre
l'authenticité des livres saints, et de prouver qu'ils ne sont pas
l'ouvrage de l'imposture. Assez longtemps on l'a dit, on l'a crié ;
maintenant on ne le crie plus, on le murmure, et peu de personnes osent
encore avouer un système qui ne repose que sur la corruption du cœur.
Toutefois, à cause du grand bruit qu'ont fait les adversaires, il peut
être utile de rappeler quelques-uns des ouvrages qui leur ont été
répondus, et qui, sous diverses faces, ont abordé la même question, et
l'ont traitée soit avec les armes du sérieux, soit avec celles de
l'ironie. Nous citerons seulement : les Pensées de Pascal; l'ouvrage
d'Abbadie, si remarquable par la méthode et le raisonnement que des
évêques l'ont recommandé, mais, cela va sans dire, en négligeant
d'ajouter qu'Ab-badie était un ministre protestant (v. Bun-gener, Trois
Sermons sous Louis XV, t. H, p. 93.); Lardney ; le Tableau des preuves
évidentes du Christianisme, de Paley ; Massillon, Sermon sur l'évidence
de la loi de Dieu (Rien ne paraît clair, dit-il, à ceux qui voudraient
que rien ne le fut, comme tout parait droit à ceux qui ont intérêt que
tout le soit) ; Erskine, Addis-son, Haldane, Chalmers ; les Lettres de
quelques juifs portugais par Guénée, et enfin les Lettres Helviennes,
provinciales philosophiques du Jésuite Barruel, ouvrage admirable, mais
écrit parfois avec trop d'exagération, dans lequel on trouve tracé, de
main de maître, le tableau vivant et parlant de ces folies auxquelles
on ne croirait pas si elles n'étaient autant de faits.
Après la question d'authenticité vient
celle de
l'inspiration des saints écrits: peu d'ouvrages ont paru en France sur
cette matière ; nous ne saurions en indiquer de meilleur que la
Thèopneustie de M. Gaussen, quoique nous ne puissions en accepter les
conclusions, ni même en admettre tous les raisonnements ; c'est du
inoins un ouvrage complet, intéressant, et qui respire et inspire le
respect et l'amour de la Parole de Dieu.
Parmi les livres les plus utiles pour
faciliter
la lecture de la Bible nous signalerons, en finissant, l'ouvrage de
Bic-kersteth, déjà cité; l'Histoire sacrée de E. Bonnechose, le
Morgenland de Preis-werk, dont deux volumes sont traduits en français;
l'abrégé des livres historiques de l'A. T. par Jér. Risler; la Lucile
d'Ad. Monod ; plusieurs ouvrages de Roussel, Oster, Malan ; Boucher,
sur le droit qu'a tout homme de lire la Bible ; le Commentaire de
Gerlach sur le N. T. (trad. par Bonnet et Baup) ; enfin et
surtout l'importante Concordance de M. Mackenzie, et le nouveau recueil
de parallèles que nous annonce ce consciencieux et infatigable
écrivain. Quant aux travaux sur des parties spéciales de la Parole de
Dieu, nous les indiquerons au fur et à mesure que l'occasion s'en
présentera.
La langue française ne
possède aucune traduction,
pour ainsi dire officielle, de la Bible ; nos meilleures versions sont
celles de Martin et d'Osterwald, qui toutes les deux devraient être
refaites en partie, et celle de Genève, 1712, qui leur est préférable.
Celle de 1805 ne vaut pas grand chose. La nouvelle version des
Hagiogra-phes par M. Perret-Gentil de Neuchâtel, est tout ensemble un
beau monument de science théologique et une œuvre litté-raire
remarquable. La traduction du N. T. qui a paru à Genève en 1835, n'est
pas toujours fidèle. Une traduction du N. T. faite par une société de
ministres vau-dois, et publiée en 1839, se caractérise par son
exactitude et souvent par le bonheur avec lequel sont rendues les
tournures mêmes de l'original ; quelquefois cependant elle est. obscure
: la 2e édition qui vient de paraître (Lyon, 1849) est accompagnée de
parallèles.
La langue anglaise
possède une version authentique
excellente qui est une des meilleures qui existent; il en a été publié,
en 1848, une édition avec cartes, notes et parallèles, par la Tract
Society de Londres, sous le nom de Paragraphe Bible, parce que les
strophes des livres poétiques y sont indiquées, autant du moins qu'on
peut les reconnaître dans l'original. Le docteur Conquest a publié une
version nouvelle avec vingt mille correc-10
lions; il y en a beaucoup
de superflues.
L'Allemagne a celle que
lui a donné le fécond et
puissant génie du grand Luther, chef-d'œuvre de science, de travail et
de piété ; celle de Meyer de Francfort, enrichie de notes précieuses,
courtes et complètes ; enfin celle du professeur De Wette, qui jouit
d'une réputation justement méritée.
BICHE
Animal doux et paisible, Prov. 5, 19.,
auquel
le Sage compare la femme que l'on aime. David fait allusion à la course
rapide de cet animal, Ps. 18, 33., et Jacob, bénissant ses fds, dit de
Nephthali : « qu'il est comme une biche échappée ; il donne des paroles
qui ont de la grâce. » La biche est très attachée à ses petits, et
Jérémie, 14, 5., pour peindre la sécheresse et lu désolation de la
terre, dit que la biche même, dans la campagne, abandonne le faon dont
elle s'est déchargée, pour courir après l'herbe. Cf. encore Job 39, 4.,
et Ps. 29, 9., où le prophète, parlant des tempêtes qui sont la voix de
l'Eternel, dit qu'elles facilitent le laborieux enfantement des biches.
— Dans le passage des Prov. o, 19., il est plus probable qu'il s'agit
de la femelle du chamois; v. Chamois.
BIDKAR
(Dans la douleur), 2 Rois 9, 23.,
capitaine de
la suite de Jéhu, qui avait entendu les menaces prononcées par Elie
contre Àchab, lorsque celui-ci se fut emparé de la vigne et de la
possession de Naboth. A la mort de Joram Mis d'Achab, i! fut chargé
d'exécuter les vengeances divines, et de jeter en quelque endroit du
champ de Jiaboth le corps de Joram frappé d'une flèche par Jéhu.
BIERE
On ne s'en servait guères que pour la
sépulture des pauvres, et même le plus souvent on ne s'en servait pas;
le mort était emporté sur un brancard et couché dans la fosse, garnie
et recouverte de grandes pierres plates; les riches étaient portés en
terre sur un lit, quelquefois très splendide, et déposés dans un
sépulcre de roc vif. Luc 7, 14. 2 Sam. 3, 31.
BIGTHA
(Qui nourrit) et Tirés (odoriférant),
Est. 2, 21-23., eunuques d'As-suérus, conspirèrent contre Assuérus, et
cherchèrent à mettre la main sur lui.
Mardochée ayant découvert
leur complot, ils furent
pendus à un gibet.
BILDAD
(Vieille amitié), descendant de Suah, iils
d'Abraham et deKétura, l'un des quatre amis de Job qui le visitèrent
dans son affliction. 11 commence d'abord par soutenirque Dieu ne punit
sévèrement que les grands coupables; Job s'était oublié, et Bildad crut
devoir lui opposer la justice divine et l'ordre moral que Dieu a établi
dans le monde ; il s'appuie de l'autorité d'anciens sages ; quoiqu'il
attaque Job plus violemment que ses autres amis, il espère cependant
que pour lui aussi la justice de Dieu se manifestera. Dans son dernier
discours, il célèbre la grandeur et la sainteté divines, Job 2, 11. 8,
I sq. 18, 1. sq. 25, 1 sq.
BILHA
(Vieille, fanée) 1°d'abord simple servante de
Rachel. puis concubine de Jacob, enfanta Dan et Nephthali. Ce fut avec
elle que Ruben entretint un commerce criminel. Gen. 29, 29. 30, 3. 35,
22. 37, 2. 46, 23.
— 2° Bilha, ville de
Siméon. 1 Chr. 4, 29. v.
Kiriath-Jéharim.
BISLAM
Esd. 4, 7., Mithrédat et Ta-béel, furent
au
nombre des plus violents ennemis des Juifs sous Àrtaxercès ; ils
obtinrent par leurs manœuvres astucieuses que les travaux de
reconstruction fussent interrompus à Jérusalem; on ne sait pas au juste
quelle charge ils occupaient ; ils formaient apparemment un collège
ad-ministratif, une espèce de chancellerie, v. Réhum.
BITHRON
2Sam. 2, 29., passage ou district, à ce
qu'il parait, par lequel on se rendait à Mahanajim depuis le Jourdain.
BITHYNIE
Province au sud du Pont-Euxin, à l'ouest
du
Pont et de la Galatie, au nord de l'Asie propre, et à l'est de la
Propontide ; ses villes principales étaient Pruse, Aïcée, Nieomédie,
Chalcé-doine, Libysse et Thermes. Quand Paul voulut y aller prêcher
l'Evangile pour la première fois, le Saint-Esprit ne le lui permit pas,
A et. 16, 7. ; mais, plus tard, une église y lut fondée, et bon nombre
de païens y furent convertis, Pierre 1,1. On connaît l'histoire de
celte église jusqu'au dixième siècle ; de nos jours encore
on trouve dans cette
contrée quelques misérables
restes de christianisme. Ce fut à Nicée, plus anciennement appelée
Anti-gonia,et maintenant ïsnick, qu'eut lieu, en 323, le premier
concile écuménique; il déclara l'arianisme contraire à l'Ecriture. L'an
451 se tint à Chaleédoine le quatrième concile général, où
l'Eutychia-nisme fut condamné.
BITUME
Ou Asphalte.
BLASPHÈME
1°) Crime dont on
se rend coupable envers Dieu lorsqu'on attaque, nie, ou ridiculise ses
perfections, sa parole, ou ses ordonnances, ou qu'on lui attribue
quelque volonté, ou quelque action basse ou mauvaise, 2 Sam. 12,14.
Tit. 2,5. Rev 16,11.21.
2°)
La même expression est employée pour désigner l'insulte, la calomnie,
ou la médisance entre les hommes, Rom. 5,8. (dans l'original). Le
blasphémateur était puni de mort par la loi mosaïque, Lev. 24,16.
3°)
Le blasphème contre le Saint-Esprit, est
une
incrédulité obstinée, malicieuse et criminelle, qui résiste jusqu'au
bout aux convictions et preuves manifestes du Saint Esprit. C'est
entre-autre le crime des Pharisiens qui attribuaient à Satan les
miracles du Seigneur. (Mat 12,31 ; Heb 6,1. 10,26-30 ; 1Jean 5,16).
Cela equivaut à renier la religion, la haïr, la persécuter par malice,
alors que les faits en démontrent son émanation céleste. Celui qui
résiste ainsi aux témoignages les plus évidents ne peut être pardonné
en raison même de son obstination car aucune
connaissance nouvelle ne pourra changer ses dispositions et son
hostilité ; son péché est sans remède.
Celui qui a blasphémé contre le Fils peut
encore être pardonné s'il
revient de son péché et le reconnaît, mais comment celui qui s'obstine
contre l'action visible du Saint Esprit pourraît-il trouver le pardon
puisqu'il refuse l'évidence ?
Dans
les temps de la fin les hommes blasphèment le Créateur à cause de la
punition envoyée du ciel pour tous leurs actes d'injustice, la nature
elle-même se retournant contre eux pour avoir souillé la terre et
rejété les ordonances de Dieu : “Et ils blasphémèrent le Dieu du ciel,
à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent
pas de leurs oeuvres. (...) Et une grosse grêle, dont les grêlons
pesaient un talent, tomba du ciel sur les hommes; et les hommes
blasphémèrent Dieu, à cause du fléau de la grêle, parce que ce fléau
était très grand.” Rev 16,11.21
BLASTE
Chambellan du roi Hérode-Agrippa, Act 12,
20.
Gagné sans doute par les dons des Tyriens et des Sidoniens, il engagea
son maître à donner une audience aux ambassadeurs de cette nation, qui
venaient lui demander la paix, parce-que leur pays était nourri de
celui du roi.
BLÉ, v. Froment
BOANERGÈS
(Fils du tonnerre), surnom donné par notre
Seigneur à Jacques et à Jean, fils de Zébédée, Marc 3, 17.,
probablement à cause de la puissance de leur parole.
BOAZ
(Force, fermeté). C'est le nom d'une des
deux
colonnes d'airain qui étaient devant le temple ; celle-ci était à main
gauche; celle de droite s'appelait Jakin (fermeté), 2 Chr. 3,17. Elles
avaient entre elles deux 38 coudées de hauteur, soit environ 20 mètres
(3, 15.) : ailleurs la hauteur de chacune est indiquée en nombres
ronds, de 18 coudées, soit 10 mètres, 1 R. 7, 1b. Jèr. Ht, 21. Ces
colonnes étaient creuses; l'épaisseur de l'airain était de quatre
doigts (1 décimètre); elles avaient une circonférence de 12 coudées (6
1/2 mètres), un peu plus de 2 mètres de diamètre. Les chapiteaux
avaient 5 coudées, ou 2 l?2 mètres, Jér. 52, 21-22. IR. 7, 16.; en
quelques passages leur hauteur est calculée à 3 ou 4 coudées,
différence qui provient de ce qu'on ne compte pas toujours les
ornements qui accompagnaient le chapiteau. Le corps de celui-ci était
de 3 coudées ; les ornements entre le chapiteau et le fût de la colonne
occupaient une coudée ; il y en avait encore une, consacrée aux
décorations de la partie supérieure.
BOCAGES
Ce furent là les premiers temples dans
lesquels on adora la Divinité : les païens faisaient même de chaque
forêt, grande ou petite, la demeure de certains génies. La terreur
secrète qu'inspire l'obscurité, le silence qui règne dans les bois,
peut-être aussi le sentiment de la solitude et de l'isolement, élève
l'âme et la dispose à un vague besoin d'adoration religieuse ; les
hauts lieux qui se présentent comme des temples naturels, où l'on est
plus près du ciel, et d'où l'on domine davantage la terre, partageaient
avec les bocages l'honneur d'être choisis pour la résidence de toutes
les espèces de divinités imaginées et créées par l'esprit de l'homme.
Quoi qu'il puisse y avoir de naturel et même de vrai dans le
recueillement qu'on éprouve en ces lieux de retraite, ce n'est pas là
le véritable culte de l'Eternel, c'est une religiosité de païens, une
religiosité panthéiste, et l'histoire prouve combien les peuples les
plus dépravés, les plus impies, ont pourtant su, eux aussi, avoir cette
religion qui dispense de toute autre. Moïse, afin de préserver son
peuple des contagions païennes, lui ordonna de détruire tous les autels
qu'il trouverait sur les hauteurs, ou dans les bocages de Canaan, Nomb.
33, 52. Deu 7, S. 12, 2. 3. .Mais l'attrait d'une religion naturelle et
commode, la passion du fruit défendu, l'exemple des Cananéens,
entraînèrent les Israélites vers le culte des bocages, et les prophètes
rattachèrent souvent à la violation de cette portion de la loi, les
menaces qu'ils annoncèrent de la part de Dieu, comme devant tomber sur
Israël et sur Juda, I R. 14, 23. Os. 4, 13. Jér. 2, 20. 3, ¦13., etc.
Es. 1, 29. 65, 3., etc.
BOEUF
Le mot hébreu Bacar désigne le gros bétail en
général, comprenant les mâles et les femelles, les jeunes et les vieux,
Lév. 3, I. Un seul individu de cette espèce est appelé Shor (cald.
Thor, arab. thaur, d'où peut-être le latin tau-rus, et le français
taureau) ou Eleph, ou Alouph. Un veau, maie ou femelle, est appelé
Eguèl ou Eglah ; ce dernier mot est employé Gen. 15, 9. Es. 15, 5. pour
désigner une génisse de trois ans, et Os. 10, -14., pour une jeune
vache employée à traîner la charrue ou à fouler le blé. Phar désigne le
taureau, surtout lorsqu'il est encore jeune, Jug. 6, 25., et Parah, la
jeune vache, 1 Sam. 6,7., Job 21, 10., qui donne déjà du lait, ou qui a
eu des petits, Os. 4, 16., et qui porte le joug. Abbir, qui signifie
fort et vigoureux, n'est proprement qu'une épi— thète donnée dans les
livres poétiques, Ps. 22, 13. Es. 34, 7., au taureau qui a atteint
touts sa force. La langue hébraïque n'a pas d'expression pour ce que
nous appelons proprement bœuf dans le sens restreint, parce qu'il était
défendu aux Hébreux de mutiler aucun animal, ce qui, sans doute,
n'était pas non plus nécessaire chez eux ; lesMaures elles Arabes de
nos jours labourent encore leurs terres avec des taureaux. Ces animaux
sont en général plus petits et plus maigres en Orient que chez nous. En
Arabie, ils ont de petites cornes, et sur l'épaule une sorte de bosse
de graisse plus ou moins grande, selon que l'animal est plus ou moins
bien nourri.
Le district de Basan et la plaine de
Saron, sur
la côte de la Méditerranée, entre Joppe et Lydde, sont souvent
mentionnés dans la Bible comme possédant les meilleurs pâturages et les
plus beaux troupeaux de bœufs. Lors de la conquête de Canaan par les
Israélites, les tribus de Gad et de Ruben reçurent en partage, à cause
de leurs nombreux troupeaux, Basan et d'autres_districts à l'est du
Jourdain, propres à l'élève des bestiaux, Nomb. 32, 4. Les taureaux et
les béliers de cette contrée, célèbres par leur vigueur et leur beauté,
Deu 32, 14., servent souvent à désigner des ennemis puissants, Ps. 22,
13., et le prophète Amos, 4, 1., compare les femmes voluptueuses de la
Samarie à des génisses de Basan. Il paraîtrait que les troupeaux de la
maison royale étaient entretenus dans ces fertiles pacages, car il est
dit que David avait un inspecteur de bestiaux dans la plaine de Saron,
Chr. 27, 29.
Pour lesllébreux,le bœuf était le premier
et le
plus utile des animaux domestiques, et une de leurs principales
richesses ; aussi Job, dans la description qu'il fait du bien-être qui
est ordinairement le partage du méchant, dit que ses troupeaux de bœufs
augmentent toujours, et que ses vaches sont técondes(2l, 10); le
psalmiste voit dans cette abondance une bénédiction de l'Eternel, 144,
13.1 4; et partout où il est parlé d'un accroissement de bonheur,
l'augmentation des troupeaux de bœufs tait partie des promesses. Deu 7,
13. 28, 4. 18, 31.
Les Israélites se servaient des bœufs pour
labourer la terre, et pour battre, ou plutôt pour fouler le grain. Il
est souvent parlé dans la Bible du labour des bœufs, 1 R. 19, 19. Job
1, 14. Am. 6, 12. Prov, 14, 4. Les bœufs servaient de plus pour le
trait, Nomb. 7, 3. 7, 8. 1 Sam. 6, 7., et même pour le transport, comme
on le voit par I Chr. 12, 40., où il est dit qu'on apporta à David des
provisions sur des bœufs et sur d'autres bêtes de somme. De nos jours
encore, il n'est pas rare de voir les bœufs de l'Asie et de l'Afrique
être utilisés de cette manière par leurs maîtres.
La chair de bœuf a servi
de tout temps à la
nourriture de l'homme et faisait un des principaux aliments des
Israélites. La cour et la maison royale de Salomon consommait
journellement dix bœufs engraissés, et vingt bœufs des pâturages, 1 R.
4, 23., et Nèhèmie, qui tenait table ouverte pour 150 d'entre les
principaux des Juifs, avait obtenu à cet effet un bœuf gras chaque
jour, Néh. 5,18. Cette viande se trouvait principalement sur la table
des riches, Prov. 15,17. ; le veau était regardé comme une friandise
que l'on servait seulement aux personnes et aux convives que l'on
voulait honorer d'une façon tout à fait particulière, Gen. 18, 7. 1
Sam. 28. 24. Am. 6, 4. Luc. 15, 23.
Il était naturel qu'un peuple riche en
troupeaux, comme les Israélites, se nourrît de laitage et qu'il en fit
diverses sortes de préparations. Deux espèces de lait sont mentionnées
dans l'Ancien Testament, le Halab ou lait doux, et leHhé-mah, sorte de
crème ou de lait caillé, Gen. 18, 8. Jug. il, 25. Job 29, 6. 20, 17.
(où les ruisseaux de miel et de crème sont pris pour image de
l'abondance). Pour faire leHhémah, les Orientaux mettent encore
aujourd'hui du lait ou de la crème, selon qu'ils veulent faire du
fromage ou du beurre, dans un sac ou vessie que l'on presse en le
ballottant ; à mesure que l'eau s'en échappe paries pores ou par
l'évaporation, on y remet du lait nouveau jusqu'à ce qu'on ait la
quantité voulue de beurre ou de lait caillé. Ce dernier, dissous dans
de l'eau, donne un breuvage rafraîchissant ; on peut aussi le manger
avecdupain, sans l'avoir mélangé d'eau. Prov. 30, 33. Les Orientaux, en
général, aiment beaucoup le beurre, dont ils font un grand usage. — Les
anciens Israélites s'entendaient aussi à préparer du fromage proprement
dit, 2 Sam. 17, 29., appelé tranches de lait 1 Sam. 17, 18., parce
qu'on coupait la masse coagulée, appelée Guebinah, Job 10, 10., pour la
laisser sécher et durcir. Il y avait à Jérusalem une vallée des
faiseurs de fromage, qui devait son nom à l'exercice de cette industrie.
Les cornes de boeufs servaient à la
confection
de coupes, de flacons, 1 Sam. 16, 1. 13.1 Rois, 1 39., d'instruments de
musique, etc., Ps. 98, 6. Jos. 6, 5. I Chr. 15, 28. Elles étaient
l'emblème de la force et du courage, Deu 33, 17. Jér. 48, 25. Mich. 4,
13. Ps. 132, 17. C'est pourquoi les rayons du soleil, à cause de leur
ardeur et de l'intensité de leur chaleur, sont appelés en hébreu les
cornes du soleil : les Grecs et les Romains se servaient de la même
image; les premiers disaient d'un homme vail
lant qu'il avait des cornes (Prov. de
Diogénien. VII, 89), et Horace, Ode 3, 21.18., dit du vin qu'il donne
des cornes (du courage) au pauvre : cf. encore Ovid., Art d'aimer 1,
238 : Tune sumit cornuapauper.
Esaïe 15, 5. compare les
Moabites à une génisse de
trois ans; Jérémie 46,20. appelle l'Egypte une belle vache, et(50,II )
Babylone une vache qui bat le blé.
Osée 10, 11. appelle Juda une vache
rebelle,cf.
Jér. 31, 18., probablement parce que la vache ayant atteint à l'âge de
trois ans sa force complète, était alors soumise,
au joug et attelée.
Le bœuf, comme toute la
race bovine, appartenait à
la classe des animaux purs, et servait aux sacrifices; de là
l'expression de veau des lèvres, Os. 14, 2., signifiant le sacritice
des lèvres, ou les louanges.
Dans l'hiéroglyphique des anciens, le
taureau
était le symbole des forces génératrices de la nature; comme tel il
entrait dans la composition des chérubins et comptait parmi les
ornements du temple, Ez. I, 10. 1 Rois 7, 29. La vache était le symbole
de la fécondité et de l'agriculture, Gen. 41, 2. 26. 29. De là
l'adoration de ces animaux, si commune dans les religions,
primitivement toutes symboliques, des anciens temps : de là aussi la
tendance constante des Israélites à substituer au culte du Dieu
invisible, celui du veau, le veau d'or d'Aaron, et les veaux de
Jéroboam, non pas qu'ils adorassent réellement ces figures, mais elles
étaient pour eux la représentation de Dieu, en tant qu'il se manifeste
dans et par la nature. ». encore Vache. Accouplements, etc.
BOHAN
Descendant de Ruben. Il n'est connu que par
un monument qui lui fut érigé, Jos. 15, 6., l'on ne sait pourquoi, à la
frontière nord de la tribu de Juda, sur les confins de Benjamin.
BOIS
v. Bocages, et Plantes. — L'Orient, si riche
sous tant de rapports, a toujours été pauvre en bois dur pro-prement
dit, bois de construction, ou même bois à brûler ; et l'on se servait
ordinairement, pour alimenter le feu, d'herbe séchée,Mat 6,30. Luc 12,
28., de plantes, feuilles et tiges ; de foin, de paille brisée, Mat 3,
12., et au besoin de fiente animale, Ez. 4, 12. 15.; en Babylonie on
employait même la résine. La Palestine cependant fait exception à cette
règle générale, et il paraît que si l'on se servait quelquefois
d'autres combustibles que le bois, c'était moins par nécessité que par
fantaisie ; il paraît en particulier que dans certains districts riches
en forêts, chacun pouvait en liberté couper le bois nécessaire à son
usage, du moins dans la première période de l'établissement en Canaan,
Lam. 5, 4. Nous voyons le bois mis en œuvre, et servant aux travaux de
la menuiserie, Ex. 35, 33. 25, 10., et du charronage, Jos. 11, 6. 1
Sam. 6, 7. 1 Rois 7, 33. 10, 29. Nah. 2, 13. etc.: l'on en faisait
aussi des corbeilles, Nomb. 6, 15. Deu 26,2. 4. Jug. 6, 19., et des
dieux, Es. 44, 15. v. Idolâtrie. On ne trouve du reste aucune trace de
tonneaux faits de bois, pas même dans le passage Jér. 48, 12., et l'on
se servait presque exclusivement pour cet usage d'outrés ou de cornes
d'animaux.
BOISSON
Les boissons principales des Hébreux, étaient
l'eau, le vin, la cer-voise et le vinaigre, v. ces différents ar-
ticles. On se servait,
pour boire, de coupes et de
gobelets, quelquefois garnis d'un couvercle, dans lesquels on versait
les liqueurs contenues ou dans des cruches, on dans des urnes et
amphores, ou dans des coupes plus grandes, ou encore dans des cornes
d'animaux travaillées.
BOKIM
(Deuil, pleurs). Lieu où les Hébreux
s'assemblèrent quelque temps après la mort de Josué, et où l'ange de
l'Eternel, après leur avoir reproché leurs infidélités multipliées,
leur annonça en même temps que ces infidélités seraient punies. Ces
menaces émurent les enfants d'Israël qui pleurèrent en ce lieu, et
l'appelèrent Bokim en souvenir de leurs larmes. Quelques-uns pensent
que Bokim était près de Silo, où ils se réunissaient, pour leurs fêtes
solennelles, mais le contexte rend plus probable l'opinion qui le place
dans le voisinage de Guilgal, Jug. 2, 1. 5.
BOOZ
(Force), Ruth 2, 3.1 Chr. 2,11. Mat 1, 5. Luc
3, 32., fils ou descendant de Salmon et de Rahab, de la ville de
Bethléhem en Juda. Il épousa Ruth, fut père d'Obed, et par conséquent
bisaïeul de David. Son histoire se lie presque tout entière à celle de
Ruth, où nous en reparlerons. — Booz est une des plus nobles figures de
vieillard qui nous soient présentées dans l'Ecriture ; sa bonté, sa
générosité, son aimable sensibilité, ses rapports avec les moissonneurs
de ses domaines, la délicatesse de sa conduite à l'égard du parent
d'Elimélec; son respect pour la jeune glaneuse, enfin la grandeur de
caractère qu'il montre en ne prenant pas à honte d'épouser, lui ri-che
propriétaire, une Moabite pauvre, veuve et délaissée; tout en Booz nous
touche, nous émeut et nous le fait aimer. Sa vieillesse a conservé le
charme et la fraîcheur d'un âge moins avancé; ses boucles blanches sont
la couronne du jeune époux, et l'on comprend que, pleins de respect,
tous fussent aussi pleins d'amour et de confiance en lui.
BOSOR, v. Béhor.
BOTSKATH
ille ou village des plaines de Juda ;
l'aïeul de Josias était de cet endroit. Jos. 15, 39. 2 Rois 22, I.
BOTSRA
(vendanges)ou Betser, I”dans croit le voyageur
Harmar. Parfois même à force de luxe, les lemmes se font percer à
l'oreille autant de trous qu'il peut y avoir de place pour des boucles
nouvelles ; ces boucles sont tantôt en bois, tantôt en corne, tantôt en
métal ; ordinairement elles sont simples et rondes, mais on en trouve
de toutes les formes, quelques-unes mêmes ornées de petites clochettes,
Es. 3,18. C'est chez les Romains qu'à l'époque de la grandeur de cet
empire. ce genre de luxe avait atteint son degré le plus excentrique,
surtout parmi les femmes. Chez les Grecs, il n'y avait guère que les
enfants qui portassent des boucles d'oreilles, et seulement du côté
droit.— D'après Gen. 35, 4., il paraîtrait que cet ornement était
quelquefois regardé comme une espèce d'amulette.
Boucles pour le nez. Elles sont
men-tionnées
Prov. 11, 22. Ez. 16, 12. Es. 3, 21., peut-être aussi Ex. 35, 22.
C'était l'une des parures les plus chères aux Orientales des temps
anciens, v. Gen. 24, 22. 47. Aujourd'hui encore elles en portent
suspendues tantôt à la narine droite, tantôt à la narine gauche,
rarement à la cloison du nez. Ces boucles sont d'or ou d'ivoire,
incrustées de perles; elles ont 6 à 9 centimètres de diamètre,
quelquefois davantage, et elles tombent jusque sur le bas du visage.
Tavernier raconte des fem-mes de Bagdad qu'elles se percent les narines
de bonne heure ; quant aux Arabes, elles ne percent que la paroi
médiate, dans laquelle elles font passer une bague de l'épaisseur d'un
tuyau de plume, mais creuse intérieurement, soit pour économiser la
matière, soit pour les rendre plus légères; il y a de ces bagues si
grosses que le poing d'un homme y passe facilement. Ce même usage se
re-trouve également en Amérique, chez les Indiens du Nord et chez les
Péruviens. On passait aussi des anneaux dans les narines d'animaux
sauvages que l'on voulait apprivoiser ou dompter, ou de gros poissons
que l'on voulait conserver captifs dans leur élément (comme l'on fait
encore des buffles et des ours). Job 40, 21. cf. 2 Rois 19 . 28. Es.
37, 29. Ez. 29, 4. 38,4. Le désert,, appartenait au Rubénites, et se
trouvait dans une plaine vers la frontière sud-est de la tribu, non
loin des sources de l'Arnon, Jos. 20, 8. 21, 36. Elle avait été
destinée par Moïse pour être une ville de refuge à ceux qui auraient
commis un meurtre involontaire, Deu 4, 43. Quelques-uns confondent à
tort cette ville avec la suivante, en attribuant aux vicissitudes de
son histoire les divers changements de maîtres qu'elle a subis ;
Bet-ser est proprement le nom de cette première ville, et Botsra celui
de la seconde.
2° Botsra, appelée par
les Grecs et par les Romains
Bostra, était à 40 kilom. d'Edrelin. 11 en est souvent parlé dans
l'Ancien Testament comme de la capitale de lldumèe, Gen. 36, 33. Es.
34, 6. 63, 1. A.m. \, 12. Jér. 49, 13. 22. Ailleurs Jérèmie en fait une
ville nioabite, 48, 24., d'où il résulte, selon toute apparence, que
les Moabites la conquirent sur les lduméens (qui eux-mêmes en avaient
dépossédé les Hammonites), ce qui est d'autant plus probable que cette
ville n'était pas située dans l'intérieur de l'ancienne Idumée, mais
dans le Ilauran, au nord du pays des Hammonites. On perd les traces de
l'histoire de Botsra jusqu'au régne de Trajati ; plus tard elle fut le
siège d'un èpiscopat, et l'une des principales églises attachées au
Nestorianisme. Bien qu'en très grande partie ruinée . cette ville
demeure encore une des plus considérables de ces contrées.
BOUC, v. chèvre. — Bouc émissaire, v. Hazazel.
BOUCLES
Les Orientaux ont de tout temps aimé à se
couvrir de boucles, ils en mettaient aux bras, au cou, aux pieds, aux
doigts, aux oreilles, etc. Les hommes n'en portaient guère qu'aux
doigts, et s'en servaient comme de cachets; mais les femmes et les
enfants en avaient partout. Les boucles d'oreilles, Ex. 32, 2. Ez. 16,
12. sont encore d'usage aujourd'hui, ailleurs même qu'en Orient. Les
unes sont légères, petites, dignes du bout de l'oreille ; d'autres sont
massives, lourdes, d'un diamètre de douze centimètres; elles
élargissent tellement le trou de l'oreille, que l'on peut facilement y
passer deux doigts de la main, si l'on en Quant à des anneaux pour les
pieds, il n'en est parlé dans l'Ancien Tesla-ment que Es. 3, 16 et
suiv. On les portait au-dessus de la cheville ; ils étaient de bois, de
corne ou de métal, et construits de manière à faire entendre à chaque
pas un clapotement plus ou moins harmonieux, et coquet plutôt
qu'agréable. De petites chaînettes retenaient l'un à l'autre les
anneaux des deux jambes, ce qui gênait la marche et accoutumait les
femmes à faire de petits pas gracieux, délicats et embarrassés.
Les bracelets ont été
plus en usage encore que les
différentes boucles que nous venons de nommer, auprès des anciens
Hébreux qui paraissent en avoir tous porté, hommes et femmes; v. Gen.
24, 22. 30. 47. Es. 3, 19. Ez. 23, 42. 1 Sam. 1,10. cf. Nomb. 31, 50.
Ils étaient souvent extrêmement larges, et Niebuhr dit en avoir vu en
Perse qui s'étendaient du poignet jusqu'au coude ; selon Pline, 28,
47., ils servaient quelquefois d'amulettes, de même que les boucles
d'oreilles.
Enfin les colliers, Prov. 3, 3.22. 25,12.
Ez.
16,11. Os. 2,13. Cant. 4, 9. Ce n'étaient pas seulement des femmes,
mais encore quelquefois des hommes, et même des guerriers, surtout
parmi les Perses et les Mèdes, qui affectionnaient ce genre de parure :
toutefois cette dernière classe ne paraît pas chez les Israélites en
avoir connu l'usage. Les colliers les plus ordinaires, pour les riches,
se composaient de grains ou de perles enfilées, jt descendaient souvent
jusqu'à la ceinture; on en portait plusieurs à la fois pour se
distinguer : c'était une mode, comme maintenant c'en est une autre de
cacher quelques-uns de ses doigts sous des amas de bagues de toutes
couleurs et de tous les goûts. On suspendait, en outre, aux colliers
diverses espèces d'ornements étrangers, des demi-lunes ou petits
croissants, Es. 3,18 (comme on faisait aux chameaux, Jug. 8, 21), des
boîtes de senteur, Es. 3, 20., peut-être de petits soleils et de petits
serpents, en guise d'amulettes. On peut croire aussi que les femmes
portaient encore des colliers de métal, et l'on se rappelle ce mot de
Virgile : lt pectore sumrao Flexilis obtorti per collum circulus auri.
(.Ex. 5, 559.)
C'était chez les Perses
une marque de faveur toute
particulière, quand les rois accordaient un collier à quelqu'un de
leurs sujets, Dan. 5, 7. 16. 29; cette distinction semble même avoir
été accompagnée d'une augmentation de pouvoir ou d'honneur. Le premier
ministre enEgypte avait un collier d'or au cou ; c'était peut-être la
décoration attachée à son rang et à ses hautes fonctions.
BOUCLIER
Arme défensive qu'on'por-tait au bras gauche,
et dont on se servait pour parer une flèche, ou un coup d'épée ou de
lance. Les plus ordinaires étaient faits d'une planche recouverte de
cuir, mais il y en avait d'or, d'airain et d'autres métaux. Dans
l'Ecriture, les grands et les princes sont souvent appelés les
boucliers des peuples : ainsi Saùl, le bouclier des forts, 2 Sam. 1,
21.: et Dieu lui-même se plaît à prendre ce nom, Gen. 15,1. Ps. 5, 12.
La foi doit être pour le chrétien un bouclier pour éteindre les dards
enflammés du malin. Eph. 6, 16.
BOUQUETIN
Chamois
BOUTEILLE
v. Outre.
BRACELETS v. Boucles.
BRAS
Comme c'est la partie de notre corps avec
laquelle nous exerçons le plus notre activité et déployons le plus
souvent notre force, le bras sert à désigner l'action du pouvoir de
l'Eternel, qu'il crée ou qu'il détruise, qu'il protège, qu'il
convertisse, ou qu'il châtie. Ex. C, 6. Ps. 7!, 18. Jér. 17,5. 32,17.
Es. 40,11. Zach. 11, 17.
BREBIS
La langue hébraïque possède un mot, Tsôn, qui
signifie ce que nous appelons en général menu bétail, Gen. 27, 9. Lév.
10, mais qui cependant désigne dans son acception ordinaire la brebis
et son espèce, Gen. 31,10. I Sam. 25, 2. (Le menu bétail constituait,
dans les anciens temps, comme encore de nos jours, la richesse des
peuples nomades.) — Un seul animal de cette espèce, sans égard à l'âge
ni au sexe, s'appelle Zèh, Ex. 22, I.Deu 14, 4. Talèh désigne l'agneau
qui boit encore le lait de sa mère, Kèbès l'agneau d'un an et au-dessus.
Kar l'agneau qui est
assez fort pour aller paître
seul. Misctmim, 1 Sam. 15,9., paraît désigner les agneaux qui, après la
première année, ont perdu les deux dents de devant à la mâchoire
inférieure, et commencent à devenir forts. Ayil désigne le bélier, et
Rahhel la brebis proprement dite, qui a des petits, Gen. 31, 38. 32,
14. ; cependant ce dernier mot, comme celui de brebis chez nous, se
trouve aussi employé dans un sens plus étendu, s'appliquant à toute
l'espèce, Es. 33, 7. Cant. 6, 6. On voit, par ces distinctions, que
l'élève de ces animaux était assez déve-loppée parmi les Hébreux. La
couleur des brebis en général était la même que dans nos contrées. Ps.
147, 16. Es. 1,18. Dan. 7,9. Gen. 30, 32. 3o. 31,10. 12.
Il y a en Orient deux
espèces de brebis : les unes
semblables aux nôtres, mais plus grandes, plus hautes, plus maigres, et
couvertes d'une laine qui a plus de rapport avec le poil, ce qui est
très probablement l'effet du climat ; les autres se distinguent par une
queue large et grande, assez grasse et quelque peu recourbée à
l'extrémité. Cette queue est une masse d'une substance qui tient le
milieu entre la graisse et la moelle, et ressemble, pour le goût, au
beurre, qu'elle sert aussi à remplacer : elle pèse de 5 à 15 ki-log. On
sait que les bergers, pour préserver la queue de ces brebis, la placent
sur un petit char auquel la brebis est attachée ; cette pratique est si
ancienne, qu'Hérodote en parle déjà. 11 paraît que les Israélites
possédaient aussi de ces brebis, car dans leurs sacrifices la queue est
toujours nommée parmi les graisses qu'il fallait brûler. Lèv. 3,
9.7,3.8, 25. 9,19.
Les contrées de la Palestine les plus
favorables à la bonne venue du menu bétail étaient la
plainedeSaron,Es.65,10., le mont Carmel, le pays de Galaad, Micli.
7,14., et Basan, Deu 32, 14. Ez. 39,18.
Les peuples voisins des Israélites
s'adonnaient
comme eux à l'élève des brebis ; les Moabites payaient à Joram en
tribut annuel la laine de cent mille agneaux et d'un nombre égal de
béliers, 2 R. 3,4., et plus tard un tribut pareil aux rois de .luda,
Es. 16,1. De nos jours encore, les plaines qu'habitèrent les Moabites
sont riches en troupeaux de brebis. — Les Edomites, Es. 34, 6., les
tribus arabes de Kédar, et les ISabatèens, Es. 60, 7., s'occupaient de
nourrir et d'élever ces animaux, et leurs contrées fertiles en herbes
salées leur étaient tout à fait favorables. L'artifice que Jacob
employa pour augmenter son salaire en favorisant la naissance de brebis
marquées de certaines couleurs, Gen. 30, 37-13., prouve les progrès
qu'avait faits dans ce temps l'art de soigner les troupeaux. ÏSous
rappelons ici que le célèbre Buffon s'accorde avec l'Ecriture sainte à
reconnaître que dans aucune race d'animaux, l'imagination de la mère
n'a autant d'influence sur sa progéniture, que dans celle des brebis.
La chair et le lait des brebis servaient à
la
nourriture des Israélites, Deu 32, 13. 14. Es. 7, 21. 22. Ez. 34, 3. 1
Cor. 9,7.: cette viande est encore pour les Arabes, les Perses, et les
Orientaux en général, une nourriture très estimée. — Déjà dans les
anciens temps, il se faisait un commerce de laines très actif; les
marchands de Damas en portaient aux marchés de Tyr une grande quantité,
soit blanche, soit brune, soit rougeàtre et luisante. Quant à cette
dernière espèce, le voyageur Tavernier rapporte que dans les montagnes
du Kerman en Perse, il y a une espèce de brebis qui jette sa laine au
printemps, au pas de paraître tondue; que cette laine est d'un brun
léger et quelquefois grisâtre, et que les Guèbres qui habitent ces
montagnes, en fabriquent des étoffes, des habits, et autres travaux,
dont ils font un trafic considérable.
La coutume d'apprivoiser
les brebis de manière à
les rendre aussi familières que des chiens, coutume à laquelle a fait
allusion le prophète Nathan, 2 Sam. 12, 3., dans l'apologue par lequel
il a convaincu David de son péché, existe encore de nos jours chez les
arabes. Les bergers donnaient aussi quelquefois à leurs brebis des noms
que ces dernières connaissaient si bien qu'elles ne manquaient pas d'y
répondre en accourant lorsqu'elles étaient appelées (Théocrite, Idyl.
V, 102, 103);
c'est à cet usage que se
rapportent les paroles de
notre Sauveur, Jean 10, 3.
Comme le bélier marche
presque toujours en tête du
troupeau, et lui sert en quelque sorte de guide, il a été pris pour le
symbole de la royauté, ou du souverain des peuples ; et dans la fameuse
vision de Daniel, 8, 3. 4. 20., le roi de Perse est représenté par cet
animal. Les mots chef (d'une nation), et bélier, sont même devenus
complètement synonymes en hébreu, cf. Es. 14, 9. Zach. 10, 3., dans
l'original. Nous ajouterons que l'historien Ammien Mareellin raconte
que lorsque les rois de Perse se mettaient à la tète de leurs troupes
pour entrer en campagne, ils portaient en guise de diadème une tête de
bélier en or, et ornée de pierreries ; de même sur les colonnes de
Persépolis le signe de la royauté est un bélier.
La brebis, le bélier et
l'agneau servaient aux
divers sacrifices des Israélites : le bélier annonçait le conducteur du
troupeau dont le sang devait couler pour le rachat des siens, la brebis
et l'agneau étaient les symboles de l'humilité et de la soumission
patiente, parce qu'ils sont d'un caractère doux, patient, et lent à la
colère ; on assure cependant qu'une fois irrités, ils le sont tellement
qu'on ne peut plus les apaiser. Cela explique pourquoi la Bible a pris
cet animal pour le symbole de l'humilité et de la patience en général,
et de Christ en particulier, Jean 1, 29. ; mais cela explique aussi
l'expression de la « colère de l'agneau », Apoc. 6. 16., cette haine de
Dieu contre le mal, et ce courroux lent à s'allumer, mais qui
s'allumera devant l'endurcissement prolongé, et qui ne cessera plus de
consumer ses adversaires.
BUFFLE
Deu 4 4, a. 1 Rois 4, 23 . v. Gazelle.
BUIS
Parmi les arbres du Liban dont le bois doit
un jour servir à la construction du nouveau sanctuaire, le prophète
Esaïe, 60, 13., nomme le Théaschur; et dans le chap. 41, 19., il est
dit que ce même arbre croîtra un jour dans les déserts avec le cèdre,
le cyprès et l'acacia. Les commentateurs juifs sont d'accord à penser
que l'arbre, dont il est parlé dans
ces deux passages est le
buis, et leur opinion
s'accorde avec le contexte, quoiqu'on ne puisse pas prouver que le mot
hébreu théaschur ait effectivement cette signification. Les versions
arabes, et la version syriaque traduisent théaschur par Cherbin qui est
une espèce de cèdre ou de sapin-cèdre.
Dans sa description du
commerce et du luxe
desTyriens, le prophète Ezéchiel, 27, 6., dit que les bancs de rameurs
de leurs vaisseaux étaient faits de aschur (c'est à peu près le même
mot que thèa-chur), étaient faits de buis, apporté des îles de
l'Occident, et garnis d'ivoire. Et ce qui confirme le sens que nous
donnons à ce mot, c'est que nous voyons par un passage de Virgile (Mil.
10, 4 37.... Quale per artem inclusum buxo lucet ebur), qu'en effet les
anciens avaient coutume de travailler de la sorte, et d'incruster
l'ivoire dans le buis. — v. Orme.
BUL
1Roi 6, 38., appelé depuis lors Marchesvan :
c'était le second mois de l'année civile, et le huitième de l'année
ecclésiastique ; il se composait de vingt-neuf jours, ei corespondait à
notre fin d'octobre et commencement de novembre. C'est dans ce mois que
commençaient à diminuer les chaleurs, que l'on semait l'orge et le
froment, et qu'on récoltait les derniers raisins ; c'est aussi dans ce
mois que fut terminée la construction du temple de Salomon. Le non ! de
bul ne se trouve qu'une fois dans la Bible, au passage indiqué.
BUTIN
Ce qu'un soldat à la guerre avait enlevé de
sa propre main, demeurait en sa possession ; mais les objets précieux,
et ceux en particulier qui avaient appartenu au roi vaincu, éehéaient
de droit au roi d'Israël, 2 Sam. 8, 11. 12, 30. Quant à l'ensemble du
butin, hommes et bétail, il sedivisaitendeux moitiés, dont l'une
appartenait aux soldats qui avaient combattu, déduction faite de la
cinq-centième partie qui était pour les sacrificateurs ; l'autre
moitié, déduction faite d'un cinquantième pour les lévites, revenait au
peuple, Nomb. 31, 26. sq. Mais si la ville conquise avait été mise à
l'interdit, il était défendu d'y faire du butin ; tout ce qui avait vie
devait être
passé au (il de l'épée ;
on devait brûler tout ce
qui pouvait être brûlé ; l'or et l'argent seuls, et les vases de fer ou
d'autres métaux, échappaient à la destruction el étaient placés dans le
temple de l'Eternel. peut-être comme trophées. v. Jos. 6 et 7. Même
sans qu'il y eût d'interdit prononcé, c'était assez l'usage de
consacrer à l'Eternel les prémices des dépouilles, et la portion la
plus honorable du butin, 1 Chr. 26, 27.
BUTOR
Es. U, 23. :ii. 11. Soph. 2, 1 i. C'est par
le mot de butor que nos versions ont traduit l'hébreu kippod dans ces
trois passages; d'autres l'ont rendu par orfraie, chat-huant, tortue,
castor, etc. C'est dire assez que l'on ne connaît pas au juste la
signification de ce mot. Les lexicographes allemands, Gesenius et Winer
en tête, le traduisent par hérisson (v. encore Boehart, Hiëroz. IL) :
cette manière de voir est appuyée de l'analogie des autres langues
sémitiques. Le hérisson se trouve en abondance dans la Syrie et la
Mésopotamie, et choisit de préférence les lieux déserts pour son
habitation. Quant au butor, on le trouverait plutôt dans l'hébreu
yanschouph, Lév. 11,17. Deu I i. 10. Es. 34, II. Le butor est une
espèce de héron, mais moins haut sur jambes, et le corps plus charnu ;
il est si sauvage et si stupide que son nom est devenu une espèce
d'insulte. On le trouve partout où il y a des marais solitaires, en
Angleterre, en Danemark, en Suisse, et dans les parages plus chauds de
l'Italie et de l'Egypte, v. Chat-huant et Cormoran.
BUZ
Fils par Milca, de jSachor frère d'Abraham,
Gen. 22,21., fut apparemment l'un des ancèlres d'Elihu l'ami de Job
32,2. Son nom se retrouve plus tard, Jér. 23, 25., où il est cité à
côté de Dé-dan et de Téma, comme formant un petit état monarchique sur
les contins ou dans les limites de l'Arabie déserte. On ne connaît
aucune ville qui puisse maintenant nous mettre sur la voie de l'ancien
emplacement de cette cité.
2° Fils de Habdiel, et
père de Jahdo, de la tribu
de Juda, i Chr. o, 14., inconnu.
BUZI
Père du prophète Ezéehiel, Ez. I. 3
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